4 axes pour réformer la France

Ce billet juste pour vous signaler un article intéressant à  lire dans le Financial Times. Proposition de réformes libérales pour les pays du « noyau dur » européen (France, Italie et Allemagne) : libéraliser le marché du travail, réformer l’Etat, diminuer le poids fiscal et juridique qui freine l’entreprenariat et libéraliser l’Université. Tout un programme ! Mais utile et vivifiant à  lire pour sortir du son de cloche habituel de nos médias français, où tout est souvent dans une optique « interventionniste », et où les gens, réformateurs ou conservateurs, pensent toujours en terme d’Etat. Et si les individus – vous – étaient les seuls vrais acteurs de la société ? Et si on leur redonnait leur liberté d’action ?

l faut lire l’article intéressant paru le 01/01 dans le Financial Times. Rassurez-vous je ne lis pas le Financial Times, j’en ai eu écho à  la radio. Les échos en font l’écho aussi, d’ailleurs. C’est un article tout simple, qui en heurtera certains par son libéralisme affiché et direct. Le message est simple.

L’ Europe – et notamment l’Allemagne, l’Italie et la France – doit :

  • Libéraliser le marché du travail : en copiant par exemple les pays nordiques où la protection est mise sur les personnes, et non sur les emplois. Ce ne sont pas les emplois qui doivent être protégés, mais bien les personnes. Les entreprises doivent pouvoir supprimer facilement des emplois : c’est le seul moyen pour qu’elles puissent en créer facilement aussi. J’en avais parlé dans un court billet. En France, cela signifie notamment, et toujours selon le FT, d’arrêter de tourner autour du pot avec les 35 heures, en clair d’arrêter de surcharger de règlementations le marché du travail. Créer pleins de nouvelles règlementations pour sortir des 35 heures, c’est combattre le mal par le mal. Il faut les supprimer purement et simplement. Qu’est ce qui peut bien, à  part le politiquement correct, freiner Sarkozy pour faire cela ? La volonté d’honorer ses promesses ? Il y a plus de dignité à  ne pas tenir des promesses stupides qu’à  les tenir. Il faut savoir reconnaitre ses erreurs.
  • Réformer l’Etat : en clair, redéfinir clairement les postes de dépense prioritaires, et procéder à  une évaluation précise des performances. C’est bien tout l’enjeu des années à  venir, à  mon sens : Sarkozy et Fillon arriveront-ils (en ont-ils la volonté ?) à  réduire la place de l’Etat dans notre pays ?
  • Diminuer le poids fiscal et juridique qui pèse sur l’entreprenariat : « Pourquoi faut-il 63 jours pour monter une entreprise en Italie, et 4 aux USA ? ». Bonne question.
  • Libérer l’Université: rendre les universités autonomes, casser le monopole d’Etat en favorisant la création d’universités privées, permettre aux universités de recruter les meilleurs profs et étudiants, faire payer les inscriptions. Bon, bah oui, ça me parait cohérent. Pourquoi est-ce qu’en France, envisager de telles mesures de bon sens font tout de suite penser à  des grêves, des heurts, des levées de boucliers ? Ah, oui, c’est vrai : on est en URSS, ne l’oublions pas. Seul l’Etat Central Plannificateur peut former efficacement les futurs Travailleurs de la Nation. Lui seul, dans sa toute puissance, connait les besoins du marché partout et tout le temps. Lui seul sait – mieux que quiconque – détecter les besoins futurs du marché du travail, les innovations à  mettre en oeuvre. Dieu veille sur nous. Amen.

Voilà  donc une saine lecture, pour deux raisons : parce que ce qui y est dit est juste, et parce que c’est toujours utile de voir avec quel tranquilité un observateur étranger peut dérouler une suite de propositions dont pas le quart de la moitié d’une ferait bondir dans sa chaise n’importe lequel de nos journalistes. Il est temps que nous sortions de notre nombril, et que nous ouvrions les yeux sur le monde. Tel qu’il est, et pas tel que certains voudraient nous le faire croire.
Rappelons pour finir que « libéraliser », « dérèglementer » ne signifient pas « livrer au vent mauvais du méchant capitalisme », mais simplement « redonner aux acteurs de l’économie leur liberté d’action », donc leur responsabilité et leur capacité d’innovation.


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Commentaires

  1. Avatar de Falconhill

    la réforme de l'Etat : ca me parait être l'alpha et l'oméga de toute plitique de relance… Pouvoir réduire ces putains de déficit, et retrouver des marges de manoeuvre pour faire, simplement faire. Ce qui n'est pas le cas.

    je ne trouve pas le libéralisme soit un gros mot. Je ne sais pas si c'est, par contre la solution à tout.

    Mais y a des choses à faire. Les pistes me semblent interressantes. Mais faut mettre les mains dans le cambouis. J'ai l'impression désagréable d'être en 2003 en ce moment, c'est frustrant.

    Bon weekend

  2. Avatar de BLOmiG
    BLOmiG

    salut Falconhill,

    moi non plus je ne pense pas que le libéralisme soit une solution à tout, mais je pense qu'il est une manière de remettre l'action dans les mains des individus, et ainsi profiter de leur créativité !

    Par ailleurs, réduire le poids de l'état, c'est avant tout pour enlever un poids (fiscal) du dos de tous les citoyens. La politique de relance dont tu parles n'est à mon avis pas à définir ou à mener par un gouvernement, c'est simplement ce qui se passera si les acteurs sont libérés du poids de l'Etat, des règlementations. La relance se fait toute seule, quand on permet aux individus de travailler, d'épargner, d'imaginer l'avenir, de s'associer librement !

    à bientôt et bon week-end !

  3. Avatar de Falconhill

    "réduire le poids de l’état, c’est avant tout pour enlever un poids (fiscal) du dos de tous les citoyens. " –> Tutafé

    Non, mais sur le fond, je suis à 120 % d'accord avec toi. Avec le point que je pense que le libéralisme, ce n'est pas le modèle économique que l'on a qui fait que des fils à papa gagnent des millions à la tête de société et que ceux qui produisent effectivement les richesses (ouvriers, cadres, ingénieurs, etc…) voient leurs salaires stagnés depuis un grand moment. Non, ça c'est à mon avis une dégénérescence du systeme libéral… Ce n'est pas ça le libéralisme….

    Non, il est bien ton billet. Simple, conçis, et d'un bon sens tout con. Bonne fin de dimanche

  4. Avatar de BLOmiG
    BLOmiG

    salut

    merci pour tes compliments, même s'il faut les renvoyer aussi sec au FInancial Times : je n'ai fait que relayer leur message.

    Sinon, ce que tu dis concernant les fils à papa et les ouvriers me fait penser à une citation du dimanche (publiée ici il y a quelques temps) :

    Les gens qui se battent pour la libre entreprise ne défendent pas les intérêts de ceux qui se trouvent aujourd'hui être riches.

    Ludwig Von Mises

    à très bientôt !

  5. Avatar de mulder
    mulder

    Les salaires qui stagnent c'est plutot une degenerescence des 35 h (et le gel des salaires qui a suivi) que du liberalisme.

    Mais voila nos medias sont tels que la desinformation y regne en maitre surtout en ce qui concerne le libéralisme.

    A ce titre je rapelle qu'une enquete montrait que plus de 90% des journalistes etait de gauche.

    Sachant aussi que dans notre pays la gauche y a atteint un tel etat de deliquescence certaine chose deviennent plus facilement comprehensible sous cette angle.

    Mais apparemment l'honneteté n'en etouffe pas beaucoup.Une question d'education peut etre.

    Bonne année,bonne santé etc etc.

  6. Avatar de BLOmiG
    BLOmiG

    salut Mulder !

    les salaires qui stagnent sont le fruit – oui – des 35 heures, et surtout du poids fiscal énorme que notre Etat obèse fait peser sur toute l'activité du pays. Un salarié sur 4 est payé par l'Etat, c'est à dire par le contribuable. L'Etat met son nez partout, tout le temps, et la plupart du temps en faussant le jeu économique par des redistributions arbitraires quand elle ne sont pas injustes.

    Et oui : les journalistes sont d'un niveau d'éducation pitoyable. Si on ne peut pas demander à M. tout le monde d'avoir lu des livres sur le libéralisme, il me semble qu'un journaliste se doit d'en connaitre les bases intellectuelles. Visiblement, ce n'est pas le cas.

    à bientôt, et merci pour ton commentaire !

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