L’importance du Presque

L’absolu n’existe pas. L’être humain est – par nature – fini, limité. Malgré cette finitude, l’être humain aspire à  la perfection, et en a en tout cas une idée.

Selon moi, la perfection ne nous est accessible que par la sensation : la perfection, certes n’existe pas, mais on peut éprouver une sentiment de perfection. En regardant le beau, ou le bon. Ou dans l’acte de création. Non pas que ce que l’on regarde, ou créé, soit parfait. Mais l’acte d’aller vers le beau nous fait éprouver des sensations particulières qui sont la perfection même. La perfection se situe dans notre rapport aux choses, pas dans les choses elles-mêmes. La perfection est une sensation.

Il est donc intéressant de chercher à  éprouver cette sensation, tout en conservant à  l’esprit qu’il s’agit d’un état interne, et pas d’une réalité extérieure.

C’est le seul moyen de satisfaire notre soif d’absolu, sans tomber dans la folie, ou le mysticisme le plus complet. Ou la barbarie.

Il faut être capable d’éprouver – presque – la perfection. C’est le presque qui est le plus important dans cette phrase, et qui distingue les fous des bienheureux.

On retrouve un peu cette idée dans les cercles Zen (Enso) :

Le cercle Zen (enso) est souvent dessiné comme un cercle incomplet, qui symbolise l’imperfection faisant partie intégrante de l’existence. […] La nature elle-même est pleine de beauté et de relations harmonieuses qui sont asymétriques et pourtant équilibrées. Il s’agit d’une beauté dynamique qui attire et implique.

J’aime cette idée d’équilibre et d’imperfection mélées à  l’idée même de perfection, et de sensation de perfection. Pas d’idée de perfection sans idée d’imperfection.

La modération dans l’excès. Le presque dans l’absolu.


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