Jour : 30 novembre 2006

  • Etes-vous matérialistes ? (la cause de l’esprit)

    Etes vous matérialistes ?
    Laissons de côté la définition courante qui sert à  décrire les gens « s’attachant avec jouissance aux biens, aux valeurs et aux plaisirs matériels ; cela n’a pas grand interêt…
    La définition du matérialisme est la suivante (issue de Lexilogos, découvert grâce à  Max) :

    Matérialisme : Doctrine qui, rejetant l’existence d’un principe spirituel, ramène toute réalité à  la matière et à  ses modifications.

    Nous voilà  bien avancés, n’est-ce pas ? En fait, oui ! Il faut définir ce qu’est un « principe spirituel », et la « matière ».
    Commençons par la « matière » :

    Matière : substance dont sont faits les corps perçus par les sens, et dont les caractéristiques fondamentales sont l’étendue et la masse.

    Admettons que les physiciens soient les mieux placés pour la définir : la matière est constituée d’atomes (on peut raffiner, mais l’essentiel est là ).
    Définissons maintenant, et c’est plus difficile, « principe spirituel ». Un principe, c’est l’idée de début, et/ou de cause. Ici, c’est l’idée de cause qui nous intéresse. Spirituel, ensuite :

    Spirituel : de l’ordre de l’esprit, de l’âme, qui concerne sa vie, ses manifestations, qui est du domaine des valeurs morales ou intellectuelles.

    Un principe spirituel, c’est donc en gros (dites moi si je me trompe…) : la cause de la pensée, de l’esprit.
    La pensée a t’elle une cause autre que matérielle ?
    En ce qui concerne le siège de la pensée, je pense que tout le monde est d’accord : les neurones sont le siège biologique de la pensée, et ils sont eux-mêmes constitués de cellules, elles-mêmes constituées d’atomes.
    Mais, avoir identifié le siège matériel de la pensée, de la spiritualité, ne nous dit pas grand-chose sur sa cause. C’est là  le point de séparation entre les croyants et les non-croyants. Trois options sont possibles à  partir de là  :

    • vous croyez que la cause de la pensée, de la vie spirituelle est ailleurs que dans cet enchevêtrement de neurones, et vous croyez donc en un principe spirituel (Dieu?)
    • vous croyez que la cause de la pensée, ce sont les mouvements des atomes dans les neurones, et vous êtes matérialiste
    • vous croyez que la pensée est bien le résultat de l’activité neurale, mais que la « cause » elle-même de la pensée restera un mystère, vous êtes ce qu’on pourrait appeler un agnostique

    Pour ma part, la raison me pousse à  considérer la troisième solution comme la plus sage, mais ma conviction est plus proche de la deuxième.
    Et vous ?

  • Vive le libéralisme !

    Pour vérifier la qualité et l’aspect complet du dictionnaire en ligne TLFI cité dans le message précédant, j’ai recherché la définition du mot « Libéralisme ». Comme on entend souvent les gens critiquer le libéralisme, je pense qu’il est toujours bon pour la qualité du débat de faire circuler sa définition. Je vous la livre, ainsi que deux des citations qui y figuraient.
    Définition du libéralisme :

    • 1. [Sur le plan moral] Attitude de respect à  l’égard de l’indépendance d’autrui, de tolérance à  l’égard de ses idées, de ses croyances, de ses actes.
    • 2. [Sur le plan politique ou socio-économique]
      • a. Attitude ou doctrine favorable à  l’extension des libertés et en particulier à  celle de la liberté politique et de la liberté de pensée. En partic. Ensemble des doctrines politiques fondées sur la garantie des droits individuels contre l’autorité arbitraire d’un gouvernement (en particulier par la séparation des pouvoirs) ou contre la pression des groupes particuliers (monopoles économiques, partis, syndicats). Anton. autoritarisme
      • b. Ensemble des doctrines économiques fondées sur la non-intervention (ou sur la limitation de l’intervention) de l’État dans l’entreprise, les échanges, le profit. Anton. dirigisme, étatisme, interventionnisme, planisme.

    Et les deux citations :

    Le libéralisme pose des limites à  l’intervention de l’État par la reconnaissance des droits du citoyen, tempère le pouvoir exécutif par le contrôle législatif et le pouvoir judiciaire, protège l’individu contre les abus de la puissance publique, admet la représentation des minorités et les droits de l’opposition, tient grande ouverte la lice où s’affrontent, sous la tutelle de la loi, les compétitions individuelles et se nouent les solidarités sociales…
    L. ROUGIER, Les Mystiques écon. Paris, Librairie de Médicis, 1938, p. 15.

    Le système capitaliste (…) est caractérisé, au moins en principe, par le régime de la libre concurrence, de la non-intervention de l’État dans l’organisation du travail, de la liberté théorique des contrats entre employeurs et ouvriers : le régime capitaliste coïncide avec le libéralisme économique.
    LESOURD, GÉRARD, Hist. écon., 1968, p. 18

    Tout ça montre bien à  quel point les idées d’extrême gauche ont pénétré les mentalités, et vont jusqu’à  déformer le sens même des mots !
    Tout cela m’a rappelé l’article de Maurice Druon en juillet dernier dans Le Figaro :

    Nos gauchistes de tout poil sont parvenus à  faire un terme d’opprobre ou d’insulte du mot « libéral », qui veut dire « partisan de la liberté, défenseur des libertés ».
    On vous traite de libéral comme si on vous envoyait un crachat. Si le libéralisme est si haïssable, c’est donc que le bonheur est dans l’oppression et le totalitarisme. Libéraux, mes frères, quand donc allez-vous vous rebiffer ?
    Maurice Druon, 19 juillet 2006

    Aux armes, citoyens ?