
Toute forme d’absolu relève de la pathologie.
Friedrich Nietzsche » (1844 – 1900) philosophe, critique culturel, compositeur, poète, écrivain et philologue allemand
Toute forme d’absolu relève de la pathologie.
Friedrich Nietzsche » (1844 – 1900) philosophe, critique culturel, compositeur, poète, écrivain et philologue allemand
Le monde est extraordinairement complexe. Les humains sont extraordinairement complexes. Vouloir appréhender le monde nécessite d’intégrer une certaine complexité. On ne peut évidemment pas résumer le monde entier et la condition humaine en une phrase. Mais pour qui veut une certaine efficacité dans l’action, il est nécessaire de savoir simplifier. Simplifier, c’est viser la simplicité, et non pas oublier la complexité.
La simplicité n’a pas besoin d’être simple, mais du complexe resserré et synthétisé.
[Alfred Jarry]
Tout le travail de la connaissance — scientifique ou non — est de simplifier. Le monde n’est pas plus simple parce qu’on opère des simplifications, c’est notre vision qui en est modifiée. La simplicité ne peut exister que pour un être pensant.
Il n’y a pas de simplicité véritable. Il n’y a que des simplifications.
[Léon-Paul Fargue]
La simplicité n’est donc pas un état du monde (puisqu’il est complexe), mais donc un travail à accomplir.
La simplicité est en définitive très difficile à atteindre. Elle repose sur l’attention, la pensée, le savoir et la patience.
[John Pawson]
Comme tout travail, il n’a pas de fin. Et comme tout travail bien mené, il est source de bonheur. C’est parce que le monde est complexe, difficile, tourmenté, que nous devons essayer de le penser simplement. C’est une voie de sagesse, à mon avis. Vouloir faire coller sa vérité avec la complexité du monde en compliquant sa vérité est une erreur. Au contraire, il faut choisir, et simplifier la complexité de notre conception du monde.
L’homme devrait mettre autant d’ardeur à simplifier sa vie qu’il en met à la compliquer.
[Henri Bergson]
L’art de vivre pleinement ne consiste pas tant à compliquer les choses simples qu’à simplifier celles qui ne le sont pas.
[François Hertel]
Alors, bien sûr, choisir la simplicité implique d’exclure des choses. Cela implique de savoir faire le deuil des branches multiples pour conserver les plus solides. La jeunesse accueille plus facilement la complexité du monde sans trancher. C’est quelque chose que l’on apprend en vieillissant, parce qu’on se construit en faisant des choix :
Vieillir c’est simplifier.
[Daniel Thibault]
Viser la simplicité est un chemin de bonheur : et comme le bonheur, c’est exigeant mais indispensable. C’est la seule manière de marier notre vérité à la réalité du monde.
Rencontrer quelqu’un avec qui la vie est simple, c’est peut-être la plus belle chose qui puisse arriver. C’est ce qui m’est arrivé avec Ben’. Chance de la rencontre, et désir réciproque de simplicité dans les relations.
Il y a quelques rencontres dans la vie où la vérité et la simplicité sont le meilleur manège du monde.
[Jean de La Bruyère]
J’ai trouvé très énervant que les médias relatent les tentatives d’unification des partis d’extrême gauche comme s’il s’agissait de la création d’un front « anti-libéral »; en reprenant, pour ce faire, les mots de ces mêmes extrêmes. La dérive sémantique continue ! Si on regarde la définition du libéralisme, on comprend que cette expression signifie « qui n’aime pas la liberté », à peu de chose près, ou qui est contre l’économie de marché. Pourquoi alors parler d’eux comme des anti-libéraux, et ne pas les appeler « extrémistes » ou « communistes » ?
C’est rentrer dans l’espèce d’atténuation qu’ils essayent de mettre en place, dans la forme, mais pas dans les idées. Que dirait-on si les médias jouaient au même petit jeu avec le FN ? s’ils l’appelaient front « anti-europe », par exemple ? Ne serait-ce pas une manière très douteuse de cacher dans un mot sans sens des idées grossières ? Les médias font la même chose avec les « alter-mondialistes », mot qui cache très mal des groupes et des ONG clairement anti-mondialisation, anti-économie de marché et proche de l’extrême gauche.
Dans cette logique, les médias ne trouvent jamais d’angles d’attaque assez rudes pour parler de Sarkozy, faisant tout ce qui est possible pour le faire passer pour un fasciste (quiconque écoute ce qu’il dit sait que ce n’est pas le cas). Par contre l’alliance de la gauche – dite modérée – avec l’extrême gauche communiste et révolutionnaire (en 2006!) ne les choque pas. Deux poids, deux mesures…?
Les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereux que les mensonges.
Nietzsche (1844-1900) philosophe, critique culturel, compositeur, poète, écrivain et philologue allemand
Je faisais partie des quelques personnes qui pensaient que nous aurions dû aller en Irak avec les américains, les anglais, les afghans, les australiens, les coréens, les danois, les espagnols, les islandais, les italiens, les japonais, les hollandais, les polonais, les portugais et j’en passe (plus de 44 pays faisaient partie de la coalition). Ne serait-ce que pour respecter les résolutions que nous avions nous-mêmes votées avec tous les autres à l’ONU pendant 10 ans.
Le chaos en Irak n’est pas provoqué par les américains ; il est le fait de chiites et de sunnites musulmans qui se font la guerre civile entre eux. Quand la chape de plomb de la dictature disparaît, il parait assez compréhensible que les luttes pour le pouvoir s’expriment. Ces luttes intestines ne sont pas le fait de celui qui a soulevé le couvercle, mais de ceux qui jettent l’huile sur le feu qui fait bouillir le tout. L’islam radical est responsable des morts quotidiennes en Irak.
Je pense, maintenant, que les américains et les autres pays ont peut-être eu tort d’y aller. Non pas à cause de la situation actuelle en Irak ; Mais plutôt à cause du fait que cette intervention a peut-être détourné trop longtemps les yeux du vrai problème : l’Iran.
Le fou à vocation criminelle qui dirige ce pays semble bien parti pour essayer de démarrer une guerre mondiale, et j’espère que nous saurons intervenir avant qu’il ne soit trop tard ; espérons que les USA ne seront pas trop échaudés par le coup de l’Irak, et pourront — encore une fois — jouer au flic de la planète (visiblement il ne faut compter sur les français).
Pierre Besnainou, président du Congrès juif européen, s’en inquiétait dans une tribune vibrante dans Le Figaro du 15/12/2006. Voici un — long — extrait (il faut faire circuler ça, à mon avis) :
Cette tribune rejoint celle, parue hier, d’une femme courageuse, Ayaan Hirsi Ali, ancien député hollandais, d’origine somalienne, qui a écrit le scénario du film « Soumission » dont l’auteur, Theo Van Gogh a été assassiné par un islamiste radical. Elle y dénonce la propagande systématique qui est utilisée dans les pays musulmans, et dont nous serions bien avisés de ne pas nous rendre complice par notre silence.
Extraits :
Quelle doit être la réaction des Européens, et des Français à cet égard ? Devons-nous faire semblant de croire qu’une fois l’arme nucléaire entre ses mains, Ahmadinejad deviendra tout à coup plein de sagesse et de compréhension ? Devons-nous intervenir quand il est encore temps ? par le biais d’un embargo ? La diplomatie a des limites, surtout s’il s’agit de parler à un fou. Le chemin qui permet d’éviter un conflit majeur devient de plus en plus mince.
Pensez-vous que nous saurons y trouver la place d’avancer sans tomber — à nouveau — dans l’horreur d’une guerre mondiale ?
Il y a tellement de malheur dans le monde, que le simple fait de ne pas l’être pourrait passer pour quelque chose d’étrange, voire de suspect. Ca rejoint le fameux proverbe, tiré d’un Fable :
Pour vivre heureux, vivons caché.
Cacher le bonheur, quand le malheur s’étale à longueur de journée sous nos yeux ? Autant interdire la beauté, et faire taire la joie.
Ce serait presque avoir honte d’être heureux.
L’univers est une énorme injustice. Le bonheur a toujours été une injustice.
Mais si les gens heureux ne parlent pas de leur bonheur, s’ils ne le disent pas, qui parlera du bonheur ? L’intérêt d’un discours ne se mesure pas à la quantité de malheur de son propriétaire, mais à la justesse du propos.
Manifester son bonheur est un devoir ; être ouvertement heureux donne aux autres la preuve que le bonheur est possible.
Le bonheur est donc, d’un première manière, relié au devoir. Qui sera heureux, si ce n’est les gens qui ont eu la chance pouvoir l’être ?
C’est bien beau de dire qu’il faut être heureux, mais encore faut-il savoir ce qu’est le bonheur !
Qu’est ce que le bonheur ? Chacun est libre de le rechercher où il veut, dans la mesure où il n’impose rien à ses voisins.
Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fît
Proverbe Français
J’ai déjà donné ici ma définition du bonheur, en tout cas une qui me plait, et surtout qui correspond à mon caractère et à mes envies. Le bonheur est quelque chose de dynamique, lié à des projets renouvelés, plus qu’un état…Il est donc relié aussi à la volonté. Quel projet, quelle action sans volonté ?
Le bonheur est attaché à l’action et à la volonté de deux manières un peu différentes :
L’homme n’est heureux que de vouloir et d’inventer.
et
Il n’y a qu’une route vers le bonheur c’est de renoncer aux choses qui ne dépendent pas de notre volonté
Loin de l’image figée du bonheur, notre culture nous renvoie plutôt l’image d’un bonheur qui est le fruit du devoir et de la volonté. Le bonheur n’est donc pas un but :
Le bonheur n’est pas un but qu’on poursuit âprement, c’est une fleur que l’on cueille sur la route du devoir.
Sur un tel sujet, il faut laisser le mot de la fin au maître, qui a dit l’essentiel là-dessus dans le superbe recueil « Propos sur le bonheur ». La notion de volonté, comme celle de devoir, y sont reliées au bonheur, bien sûr. C’est un texte profond et simple que j’aime beaucoup, et que je trouve, à chaque relecture, d’une vérité terriblement émouvante.
Alain, septembre 1923.