A la base de toutes les croyances totalitaires se trouve la croyance que les gouvernants sont plus sages et d’un esprit plus élevé que leurs sujets, qu’ils savent donc mieux qu’eux ce qui leur est profitable.
Ludwig Von Mises (1881 – 1973) économiste autrichien puis américain.
Pour que la droite puisse gagner l’élection de 2022, la recette est simple : il faut s’allier. Les Républicains et le Rassemblement National doivent travailler de concert pour rendre cette alliance possible. Cet effort, réel, sera le signe d’une volonté de prendre le pouvoir.
Je partage beaucoup de ce qui est raconté là -dedans. Mais j’ai eu le sentiment que les deux invités « attendaient », un peu impuissants, le chef de fil providentiel qui saurait rassembler à droite, et plus largement d’ailleurs, et gagner l’élection. Il me semble que le problème est pris un peu à l’envers : la seule stratégie possible, à droite, est simple.
Il faut rassembler, ce qui veut dire travailler ensemble. Le Rassemblement National et les Républicains (mais aussi Debout la France, Via, Objectif France) devraient avoir des réunions de travail, visant à poser sur la table les différents sujets, et construire un programme commun. Tant que ces réunions ne seront pas organisées, et partagées avec le public, les électeurs, l’élection de 2022 sera perdue d’avance.
Gagner l’élection n’est qu’un moyen
L’absence de ces réunions, de ces échanges, sera le signe que ces acteurs ne sont pas capables de faire les compromis nécessaires à la victoire. Si on place le sort du pays comme enjeu majeur, alors la victoire est une étape nécessaire. Gagner l’élection n’est pas le but, c’est un moyen. Ne pas se donner les moyens (échanger, se foutre sur la gueule, faire des accords, des compromis), c’est afficher aux yeux de tous (électeurs compris) que le sort du pays, n’est pas l’enjeu pour ces partis. C’est justement ce qui a conduit les électeurs à ne plus se déplacer : des politiciens dont l’enjeu est d’être élu, et non d’appliquer un programme, dans l’intérêt de la Nation. Ce qui est glamour en politique, c’est la vérité et le sens du sacrifice, pas les egos surdimensionnés.
A ceux qui s’offusqueraient d’un tel rapprochement, je rappellerais d’abord qu’il ne faut pas avoir peur des mots et des pièges tendus par une partie des journalistes et des élites « bien pensantes », et je poserais ensuite les questions suivantes : en quoi, sur les idées, François-Xavier Bellamy diffère de Marion Maréchal ? En quoi Jean-Frédéric Poisson ne pourrait pas s’entendre avec Mariani, ou Dupont-Aignan ? Retailleau avec Garraud, ou Aliot ? Si leurs différences de points de vue – inévitables – ne peuvent se lisser, s’oublier momentanément, s’articuler, évoluer, pour un objectif commun, alors c’est que ces gens-là ne veulent pas du pouvoir. Robert Ménard, dans la vidéo qui ouvre cet article le dit très bien. Cela demande du courage (que pour la plupart ils ont déjà montré).
Au passage, ces réunions de « convergences », ou d’alliance, seraient le meilleur moyen de voir émerger des personnalités nouvelles (ou pas), capables de porter ce programme commun devant le peuple (avec ou sans les chefs de partis d’ailleurs). Je repose donc cette question, ouverte et bienveillante : quand a lieu la prochaine réunion de travail pour un rassemblement gagnant à droite ?
C’est ce que je fais qui m’apprend ce que je cherche.
Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu, et l’avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière; il en couvre la surface d’un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient faire jour pour dépasser la foule; il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige; il force rarement d’agir, mais il s’oppose sans cesse à ce qu’on agisse; il ne détruit point, il empêche de naître; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation à n’être plus qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger.
Alexis de Tocqueville (1805 – 1859) philosophe politique, précurseur de la sociologie et homme politique français.