CatĂ©gorie : 💡 Innovation

  • Ce qu’il faut faire n’est pas toujours raisonnable

    Ce qu’il faut faire n’est pas toujours raisonnable

    J’ai compris il y a peu la signification d’une pensĂ©e que je connaissais depuis longtemps, que je comprenais, mais que je n’avais jamais expĂ©rimentĂ©. Cette phrase dit finalement ceci : « ce qu’il faut faire n’est pas toujours raisonnable ».

    Avoir de l’ambition

    Dans nos projets, pour construire des choses intĂ©ressantes, il est souvent nĂ©cessaire de penser les choses loin, en grand. Avoir de l’ambition. Laisser une petite place au rĂȘve. C’est le seul moyen de faire ce qu’il faut. On peut toujours diminuer l’ambition, et c’est un moyen de rester dans la zone de confort. Mais ce n’est pas faire ce qu’il faut faire.

    Penser en grand, donc. MĂȘme si l’on doit mettre en oeuvre ces projets en commençant à  une Ă©chelle moindre. C’est le « Think big, start small, scale fast » de McDonald’s.

    Pour cela, il faut bien sĂ»r laisser la peur de cĂŽtĂ© (pour oser viser haut), et ĂȘtre prĂȘt à  garder le cap de cette ambition mĂȘme en travaillant à  une Ă©chelle plus rĂ©duite. Penser grand, c’est aussi ce qui permet de garder la visĂ©e initiale, le coeur du projet.

    S’adapter au monde pour le changer ?

    J’ai toujours pensĂ© que le meilleur moyen de changer les choses, de les faire progresser, Ă©tait de s’adapter au monde. C’est vrai, bien sĂ»r. Mais jusqu’à  un certain degrĂ©. L’homme raisonnable s’adapte au monde ; l’homme dĂ©raisonnable s’obstine à  essayer d’adapter le monde à  lui-mĂȘme. Tout progrĂšs dĂ©pend donc de l’homme dĂ©raisonnable. [Georges Bernard Shaw]Il y a aussi dans l’action une part de « folie » qui fait aller de l’avant ; une forme de « vision » de ce qui « doit ĂȘtre » qui nous donne des ailes et nous fait passer les obstacles. On ne convainc pas les gens uniquement avec des choses raisonnables.

    C’est ce que j’ai rĂ©alisĂ© l’autre jour quand mon projet d’incubateur a Ă©tĂ© validĂ© en interne : j’ai compris le soir dans mon lit (mauvais nuit) que cette excellente nouvelle Ă©tait aussi synonyme de pas mal de stress, d’inconnu à  venir, de boulot supplĂ©mentaire, et je me suis dit que j’Ă©tais un peu fou. Non, pas fou : dĂ©raisonnable.

    L’homme raisonnable s’adapte au monde ; l’homme dĂ©raisonnable s’obstine à  essayer d’adapter le monde à  lui-mĂȘme. Tout progrĂšs dĂ©pend donc de l’homme dĂ©raisonnable.

    Georges Bernard Shaw

  • Mettez la peur au placard, et abreuvez-vous des critiques !

    Mettez la peur au placard, et abreuvez-vous des critiques !

    Je suis en ce moment en train de mettre en place un dispositif dĂ©diĂ© à  l’innovation, basĂ© sur des appels à  idĂ©es : il s’appuie sur l’utilisation d’outils collaboratifs, et sur une animation favorisant le travail transverse, les Ă©changes informels.

    Rien de foudroyant, rien de bien nouveau, mais cela fait quand mĂȘme changer quelques lignes, et il faut donc dĂ©ployer de l’Ă©nergie pour le faire. Entre autres, le dispositif implique d’utiliser des sortes de projets « à  la Google » ou « à  la 3M », et bouscule les habitudes selon lesquelles toute activitĂ© doit rentrer dans une case prĂ©dĂ©finie. On sait bien que l’innovation doit intĂ©grer une part d’incertitudes, de risques, pour exister.

    J’ai pu constater plusieurs choses depuis que je mets tout cela en place (avec d’autres). En voici qui est particuliĂšrement importante, et que j’avais vue dans un Le feedback permanent est le meilleur moyen de concevoir bien les choses.excellent article de Cassie McDaniel (@cassiemc) : le feedback permanent est le meilleur moyen de concevoir bien les choses. L’image repiquĂ©e de son article l’illustre bien : c’est le feedback qui permet d’utiliser la rĂ©alitĂ©, d’interagir avec l’environnement pour atteindre l’objectif.

    Tout cela est connu. Il faut communiquer pour bosser ensemble, et cela est vrai dans le domaine de l’innovation autant qu’ailleurs. Pourquoi est-ce si difficile, au jour le jour ? Parce que pour prendre ce feedback, il faut ĂȘtre capable d’une vraie Ă©coute. Il faut ĂȘtre capable, comme le rappelait Scott Belsky dans un tweet rĂ©cemment, de « concevoir comme si on avait raison, et d’Ă©couter comme si on avait tort. » Rien n’est plus vrai ; le but n’est donc pas d’Ă©couter tout ceux qui ne veulent pas que ça bouge :

    Lorsque tu fais quelque chose, sache que tu auras contre toi, ceux qui voudraient faire la mĂȘme chose, ceux qui voulaient le contraire, et l’immense majoritĂ© de ceux qui ne voulaient rien faire.

    Confucius

    Il s’agit bien de prendre en compte le point de vue de tout ceux, critiques mais justes, qui apportent leur pierre à  l’Ă©difice. Et pour cela, il faut ĂȘtre capable de se remettre en cause, de faire et dĂ©faire, incessamment. Il ne faut pas avoir peur de montrer ce qu’on fait, mĂȘme quand ce n’est pas terminĂ© ou parfait ; il faut rechercher la confrontation avec le point de vue des autres. Il faut arrĂȘter d’avoir peur du jugement, pour profiter du feedback.

    Et d’ailleurs, si vous ne montrez pas votre travail maintenant, pourquoi le faire plus tard ? Il ne faut pas miser sur le temps pour rendre vos productions plus acceptables, ou moins critiquables ! C’est tout l’inverse : ce sont les critiques, et leur prise en compte, qui rendent votre travail plus fort, plus juste, et qui l’intĂšgrent dans son environnement.

    DĂšs la conception, mettez vos peurs au placard, et montrer vos travaux. Cherchez les critiques. Il ne s’agit pas de laisser les peureux et les grincheux dĂ©cider à  votre place ; il s’agit de mener vos projets en profitant de toutes les compĂ©tences et de tous les regards diffĂ©rents autour de vous.

  • RĂ©seaux sociaux d’entreprise et Ă©volution de la structure de l’entreprise

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    Dans une grosse entreprise, il est nécessaire d’avoir une structure : un découpage en directions, métiers, secteurs. Cela permet de travailler de manière efficace et rationnelle, et d’optimiser l’utilisation des ressources.

    Le défaut de ces grosses structures, c’est le manque de souplesse, de réactivité, d’évolutivité. De plus, les processus qui permettent de définir les fonctions et le rôle de chacun finissent, lorsqu’ils sont mal utilisés, par empêcher la communication là où justement elle était nécessaire. Le processus définit qui doit travailler avec qui, et donc qui doit parler avec qui. Un des apports importants des réseaux sociaux d’entreprises, en introduisant de la conversation dans les processus, est donc d’assouplir le fonctionnement des grandes entreprises, efficaces dans l’action, mais peu réactives.

    En introduisant cette souplesse, cette conversation, ce mode de fonctionnement transverse, les réseaux sociaux d’entreprise impactent nécessairement la manière de travailler. Ils apportent plus de transversalité, plus de communication spontanée. Cela implique l’émergence de projets transverses qui n’étaient pas prévus dans les plans. Comment permettre aux salariés de travailler sur des sujets non prévus ? Le plus simple est de mettre en place un slack organisationnel, à la mode Google, Pixar ou 3M.

    Faut-il installer d’abord les réseaux sociaux ? Faut-il installer d’abord la souplesse organisationnelle ? A mon sens, la réponse est la même que pour la célèbre problématique de l’œuf et de la poule : un cercle n’a pas de commencement. Il faut mettre en place en même temps les RSE et le slack, car ce ne sont que des moyens, l’un comme l’autre, de faire bien son travail, de manière ouverte et réactive. Donc de faire changer la culture de l’entreprise, et donner une vraie place aux individus, comme au travail collectif.