Je suis en ce moment en train de mettre en place un dispositif dĂ©diĂ© Ă Â l’innovation, basĂ© sur des appels Ă Â idĂ©es : il s’appuie sur l’utilisation d’outils collaboratifs, et sur une animation favorisant le travail transverse, les Ă©changes informels.
Rien de foudroyant, rien de bien nouveau, mais cela fait quand mĂȘme changer quelques lignes, et il faut donc dĂ©ployer de l’Ă©nergie pour le faire. Entre autres, le dispositif implique d’utiliser des sortes de projets « à  la Google » ou « à  la 3M », et bouscule les habitudes selon lesquelles toute activitĂ© doit rentrer dans une case prĂ©dĂ©finie. On sait bien que l’innovation doit intĂ©grer une part d’incertitudes, de risques, pour exister.
J’ai pu constater plusieurs choses depuis que je mets tout cela en place (avec d’autres). En voici qui est particuliĂšrement importante, et que j’avais vue dans un Le feedback permanent est le meilleur moyen de concevoir bien les choses.excellent article de Cassie McDaniel (@cassiemc) : le feedback permanent est le meilleur moyen de concevoir bien les choses. L’image repiquĂ©e de son article l’illustre bien : c’est le feedback qui permet d’utiliser la rĂ©alitĂ©, d’interagir avec l’environnement pour atteindre l’objectif.
Tout cela est connu. Il faut communiquer pour bosser ensemble, et cela est vrai dans le domaine de l’innovation autant qu’ailleurs. Pourquoi est-ce si difficile, au jour le jour ? Parce que pour prendre ce feedback, il faut ĂȘtre capable d’une vraie Ă©coute. Il faut ĂȘtre capable, comme le rappelait Scott Belsky dans un tweet rĂ©cemment, de « concevoir comme si on avait raison, et d’Ă©couter comme si on avait tort. » Rien n’est plus vrai ; le but n’est donc pas d’Ă©couter tout ceux qui ne veulent pas que ça bouge :
Lorsque tu fais quelque chose, sache que tu auras contre toi, ceux qui voudraient faire la mĂȘme chose, ceux qui voulaient le contraire, et lâimmense majoritĂ© de ceux qui ne voulaient rien faire.
Confucius
Il s’agit bien de prendre en compte le point de vue de tout ceux, critiques mais justes, qui apportent leur pierre Ă Â l’Ă©difice. Et pour cela, il faut ĂȘtre capable de se remettre en cause, de faire et dĂ©faire, incessamment. Il ne faut pas avoir peur de montrer ce qu’on fait, mĂȘme quand ce n’est pas terminĂ© ou parfait ; il faut rechercher la confrontation avec le point de vue des autres. Il faut arrĂȘter d’avoir peur du jugement, pour profiter du feedback.
Et d’ailleurs, si vous ne montrez pas votre travail maintenant, pourquoi le faire plus tard ? Il ne faut pas miser sur le temps pour rendre vos productions plus acceptables, ou moins critiquables ! C’est tout l’inverse : ce sont les critiques, et leur prise en compte, qui rendent votre travail plus fort, plus juste, et qui l’intĂšgrent dans son environnement.
DĂšs la conception, mettez vos peurs au placard, et montrer vos travaux. Cherchez les critiques. Il ne s’agit pas de laisser les peureux et les grincheux dĂ©cider Ă Â votre place ; il s’agit de mener vos projets en profitant de toutes les compĂ©tences et de tous les regards diffĂ©rents autour de vous.

