Je me suis laissé aller à  regarder quelques conférences sur TED. Quel plaisir ! Quel richesse, et quelle chance de pouvoir profiter des meilleurs conférenciers, gratuitement, traduits la plupart du temps.
Et je suis tombĂ© sur cette merveilleuse confĂ©rence d’Elizabeth Gilbert. Elle y parle de ses doutes sur son mĂ©tier, de son rapport au travail, de son processus de crĂ©ation.
Elle y parle de la diffĂ©rence entre la maniĂšre de penser des grecs et des romains – qui voyaient le gĂ©nie comme quelque chose d’extĂ©rieur au crĂ©ateur, une sorte de force ou d’ĂȘtre divin qui venait donner Ă Â l’oeuvre son tour unique (le crĂ©ateur a un gĂ©nie) – et celle gĂ©nĂ©ralement acceptĂ©e de nos jours – oĂč l’entiĂšretĂ© du gĂ©nie est considĂ©rĂ©e comme Ă©tant le fruit de l’individu (le crĂ©ateur est un gĂ©nie). Le fait de placer l’humain au centre de l’univers, Ă Â la renaissance, a mis un poids excessif sur le dos des crĂ©ateurs, selon Elizabeth Gilbert.
Elle conclut son exposĂ© en Ă©voquant la question du sens de tout cela, et cela m’a profondĂ©ment Ă©mu : elle y dit, magnifiquement, et avec un point de vue diffĂ©rent, l’Ă©motion de l’absurde que Camus avait chantĂ© dans « Le mythe de Sisyphe ». MĂ©lange de joie, de nostalgie, de rage, de peur et d’amour de l’humain. J’ai pleurĂ©, Ă Â la fin, sans vraiment savoir pourquoi, emportĂ© par l’Ă©motion sincĂšre et vraie de la confĂ©renciĂšre. Quelle grĂące, quelle force, quelle gĂ©nĂ©rositĂ© !