Il n’y a finalement pas grand-chose à dire d’un roman. Son style, sa force, ses personnages, son humour, ne peuvent se découvrir qu’en le lisant. On peut simplement partager quelques éléments pour donner envie de le lire. L’écriture est toujours splendide et fluide, et le ton mélange comme toujours chez Houellebecq des envolées sérieuses, philosophiques, de belle facture et profondes, de belles pages poétiques (sur la nature notamment), et d’excellent traits d’humour qui me font vraiment rire, souvent.
Le thème du livre est pourtant grave : il y est question de l’absurdité de la vie, face au temps qui passe, à la maladie et à la mort. J’y ai été très sensible, et je trouve le livre magnifique. Peut-être mon histoire personnelle m’a rendue plus réceptif, mais je ne crois pas : c’est plus universel que cela.
Trois histoires s’y entremêlent : celle de Paul Raison, confronté à une vie sentimentale un peu en berne, et à la maladie de son père ; celle de Bruno, son patron Ministre des finances, qui participe activement à la campagne présidentielle de 2027 ; celle d’une enquête menée par les RG sur de mystérieux attentats perpétrés par une secte.
Je n’en dis pas plus. Un excellent Houellebecq à mon goût. Emprunt d’une mélancolie jamais complètement désespérée. Beaucoup de très belles pages, et une galerie de personnages exceptionnelle : tous, des plus importants jusqu’aux plus petits rôles, sonnent très justes, très vrais.
Il n’y a aucun doute : la matière humaine est la matière que travaille Michel Houellebecq.
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