Étiquette : Reflexions

  • Cerveau droit

    Cerveau droit

    J’ai passé une heure, ou plus, à  dessiner un petit banc, qui était dans le jardin, pendant nos vacances en Bretagne.. Et je me suis retrouvé dans cet état si agréable, propre au dessin et à  d’autres activités manuelles, cet état où le cerveau droit prend complètement le contrôle de nos actes. Plus un seul mot ne vient « perturber » l’action, et le geste seul est ressenti. Si vous ne connaissez pas, je vous recommande. C’est une source de calme et de sérénité incroyable. Vraiment.

    J’ai pu mettre des mots sur cet état « particulier » en lisant l’excellent livre « Dessiner avec son cerveau droit« , de Betty Edwards. C’est une prof de dessin qui est célèbre pour sa méthode d’apprentissage du dessin, et plus précisément d’apprentissage du juste regard.

    La compétence globale pour dessiner quelque chose que l’on voit (une personne, un objet ou un paysage) exige seulement cinq compétences de base entièrement basées sur la perception et non une quelconque capacité à  dessiner : – la perception des bords. – la perception des espaces – la perception des rapports – la perception des lumières et des ombres – la perception du tout.

    Betty Edwards

    Le principe est simple : pour dessiner, il « suffit » de reproduire ce que l’on voit. Et pour reproduire ce que l’on voit, le meilleur moyen est de simplement regarder, sans interpréter Pour reproduire ce que l’on voit, le meilleur moyen est de simplement regarder sans interpréter la réalité, et sans la verbaliserla réalité, et sans la verbaliser (c’est ce que fait l’hémisphère gauche). Laisser le cerveau droit prendre la main, c’est laisser l’oeil suivre les courbes, observer les croisements, percevoir les volumes, sans les déformer pour les faire coller avec des notions abstraites, et non observées. Ne dessiner que ce que l’on voit. Cela demande de la pratique, bien sûr. Mais c’est tellement puissant que ça vaut bien le coup de le faire.

    Un exercice simple dans le livre pourra vous convaincre du bien-fondé de la méthode. Il s’agit de recopier le portrait de Stravinsky par Picasso sur une feuille. D’abord, en le tenant à  l’endroit. Puis, dans un second temps, en le tenant à  l’envers et en s’efforçant de juste suivre les lignes, et de les reproduire sans chercher à  savoir s’il s’agit d’un trait de la main, ou du visage, ou de la manche. La comparaison entre les deux dessins est sans appel : celui réalisé en mode « cerveau droit » (en tenant l’original à  l’envers) est nettement plus fidèle. Essayez !

    Image en grand format (pour impression).

  • Bonne année 2009 !

    Je vous souhaite une excellente année 2009, pleine de santé, d’amour et de joie. Comment le bonheur pourrait-il ne pas être au rendez-vous, avec ces ingrédients-là ?

    Pour moi, le bonheur, c’est dans l’action qu’on le trouve. Dans les projets que l’on construit, que l’on réalise. C’est comme ça qu’on rencontre des gens intéressants (en faisant avec eux), et c’est comme cela qu’on se réalise.

    Je vous tiendrais au courant sur ce blog d’un projet qui me tient à coeur : j’ai proposé avant la fin de l’année à mon directeur de participer à construire, à animer et à alimenter l’intranet de ma direction. S’il accepte, ça pourrait être une aventure incroyable et palpitante, me permettant de marier mon travail, et ma nouvelle compétence en « animation de contenu » (je ne connais pas de terme approprié).

    Bonne année !

  • Pensée de vacance

    On se dit qu’on devrait toujours parler de tout sur son blog ; mais l’équilibre n’est pas toujours facile à trouver entre la nécessaire *spécialisation* – qui est indispensable pour parler de choses que l’on connaît -, et la non moins indispensable *diversité* des sujets abordés – pour ne pas tourner en rond -.

  • Des souris et des hommes

    Des souris et des hommes

    Le livre « Eloge de la Fuite », d’Henri Laborit, avait été pour moi une grande source de réflexions, de doutes, de connaissances aussi. J’avais envie, suite à  une discussion concernant l’action, notamment avec Christophe, de présenter un des concepts importants importé par Laborit du domaine de la biologie vers les comportements humains : l’inhibition de l’action.

    Penseur radical

    Henri Laborit (1914-1995) a écrit de nombreux ouvrages (en plus de ses travaux purement scientifiques) où il vulgarise les connaissances de neuro-biologie, et s’applique à  construire un cadre de pensée général des comportements humains. J’avais été profondément intéressé par son livre « Eloge de la fuite » (ça fait déjà  13 ans que je l’ai lu…ça fait un choc!). Il faut absolument aller lire ce livre, jusqu’au-boutiste sur certains points, mais très éclairant, stimulant et riche. Henri Laborit était certainement un homme original, très doué. Je le perçois comme un être profondément gentil, déçu par les humains.
    Une expérience simple conduite sur des souris lui permet d’illustrer et de montrer ce qu’est l’inhibition de l’action.

    Confronté à  une épreuve, l’homme ne dispose que de trois choix : 1) combattre ; 2) ne rien faire ; 3) fuir.

    Henri Laborit

    L’expérience des 3 souris

    L’expérience peut être décrite comme suit (pour une description complète, aller voir ici):
    Une souris est enfermé dans une cage métallique, et soumise à  un stress électrique régulièrement (un flash lumineux prévient la souris de l’arrivée du choc électrique). Trois cas sont présentés :

    • Une porte de sortie permet à  la souris d’échapper au stress quand il se présente : dans cette situation, la souris apprend vite le lien entre signal lumineux et décharge électrique, et son organisme n’est pas affecté. Elle peut fuir le stress.
    • La porte de sortie est maintenant fermée : dans cette situation, la souris apprend rapidement que toute action est inutile pour éviter le stress électrique. Elle finit par le subir sans bouger, et son organisme en souffre énormément. C’est ce qu’on appelle l’inhibition de l’action. Elle finit par être gravement atteinte et / ou mourir.
    • Deux souris sont placés dans la cage (la porte de secours étant toujours fermée). Les souris, rapidement, se battent quand le stress électrique est déclenché. C’est une action inutile pour se soustraire au stress, mais c’est une action quand même. Dans cette situation, aucun impact sur la santé des souris n’est observé.

    L’essentiel est dit : en cas de stress, la fuite comme l’action permettent de se soustraire aux effets nocifs du stress, qui n’est nocif que dans le cas de l’inhibition de l’action. Laborit en tire tout un tas de conclusion sur les comportements humains, et Alain Resnais a illustré cela – avec Laborit – dans un superbe film « Mon oncle d’Amérique » en 1979. L’extrait ci-dessous montre l’expérience des souris, avec en commentaire la voix (off) de Laborit lui-même. Un film à  voir, très beau, très sombre et très humain.

  • Faites le bilan de votre année de blogging

    Bilan de fin d’année, objectif pour l’année à venir : les bonnes pratiques des entreprises sont exportables au blogging. Si vous voulez structurer votre activité de blogging, tout en impliquant vos lecteurs dans la vie de votre blogs, initiez cette démarche : en quelques heures, vous améliorerez la vision à moyen terme que vous pouvez avoir de votre blog ! (suite…)

  • Interview d'Alain Boyer

    Alain BoyerAlain Boyer est professeur de philosophie politique à  la Sorbonne, spécialiste de Karl Popper. Issu d’un milieu d’extrême gauche, il connait très bien la philosophie des idées politiques de l’extrême gauche au libéralisme. Début de la publication d’une interview « fleuve », qui donnera lieu à  des billets réguliers. Cette interview est exceptionnelle, parce qu’Alain Boyer est quelqu’un d’exceptionnel ! Grande gentillesse, grande culture, clarté des idées : je ne peux que vous inviter à  la lire, et à  la commenter !

    Ca y est ! J’ai presque terminé de transcrire l’interview d’Alain Boyer, professeur de philosophie politique à  la Sorbonne, et j’ai donc commencé à  lui envoyer, pour validation, les premiers morceaux de cette interview. J’ai déjà  raconté ailleurs les circonstances de notre rencontre, je n’y reviens pas. Elle a duré 3 h, et cela donne, une fois retranscrit à  l’écrit, une vingtaine de pages dans un éditeur de textes. Pas question de tout publier d’un coup, donc ! La première partie sera publiée vendredi, et je pense continuer à  publier les différents morceaux chaque vendredi. Je mettrais cet article à  jour au fur et à  mesure en rajoutant des liens vers les différentes parties de l’interview. Vous êtes donc ici sur la porte d’entrée pour l’interview d’Alain Boyer. Les questions abordées tout au long de l’interview sont la politique, la philosophie politique, Sarkozy, la gauche française, l’islam, Popper, entre autres. J’ai pris énormément de plaisir à  rencontrer Alain Boyer, et j’espère que vous en prendrez à  lire son interview !

    Articles de l’interview

    Les articles produits à  partir de l’interview sont les suivants :
    Première partie (en ligne) : parcours politique d’Alain Boyer, de ses débuts dans une famille de syndicalistes anti-totalitaires, en passant par les groupes d’extrême gauche en mai 68, jusqu’au PS de Michel Rocard en 1974.

    Deuxième partie (en ligne) : Suite du parcours. Réflexions sur le PS, l’économie de marché, le libéralisme, et les problèmes qu’a la gauche actuelle avec tout cela !

    Troisième Partie (en ligne) : Dans cette partie, Alain Boyer nous donne son point de vue sur le PS, sur le positionnement politique de Sarkozy (libéral ? pas libéral ?), et sur les réformes en cours.

    Quatrième Partie (en ligne) : Dans cette partie, Alain Boyer nous explique l’histoire (et le fond) de son article de soutien à  Sarkozy, paru dans le Figaro entre les deux tours de l’élection présidentielle.

    Cinquième Partie (en ligne) : Alain Boyer y décrypte son sujet de cours sur la tyrannie, pour mieux aborder la démocratie, les droits de l’homme, et les valeurs fondamentales qui seront toujours à  défendre. Contre les extrémistes de tout poil.

    Sixième Partie (en ligne) : Sont abordés ici, les questions épineuses des religions, de leur rapport avec la démocratie, et en particulier l’Islam (à  suivre dans la prochaine)

    Septième Partie (en ligne) : suite de la discussion sur l’Islam et les grandes religions monothéistes.

    Huitième Partie (en ligne) : On aborde Karl Popper, la science, la métaphysique…

    Neuvième Partie (en ligne) : Suite de la précédente, Alain Boyer raconte sa rencontre avec Karl Popper, les apports de ce dernier en philosophie politique. Au programme : démocratie, libéralisme, totalitarisme, utilitarisme : passionnant et clair !

    Dixième Partie (en ligne) : Toujours à  propos de la pensée de Karl Popper, nous abordons le marxisme, le rationalisme, le commerce, l’écologie. C’est l’avant dernier morceau de la série !

    Onzième et dernière partie (en ligne) : Les réformes de l’enseignement supérieur, et le sentiment d’Alain Boyer sur la possibilité de réformes en France. Cette partie clôt l’interview. Bonne lecture !