Jour : 17 avril 2007

  • Un grand auteur français méconnu : Frederic Bastiat

    J’ai découvert il y a peu l’auteur Frédéric Bastiat. C’était un économiste et un pamphlétaire, esprit libre. Sur l’excellent site Bastiat.org, on trouve ses principaux textes (deux ouvrages sont disponibles en intégralité : « Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas«  et « Harmonies économiques« ) et pas mal de liens vers d’autres ressources.
    C’est un auteur lumineux, qui écrit un beau français, simple, direct. Ses textes sont animés par un grand sens pédagogique et sont d’une modernité étonnante. On s’étonne qu’il ne soit pas au programme du collège et du lycée : combien de temps forceront nous les enfants à  bouffer du Flaubert à  tour de bras, et à  rester des incultes économiques ? Mais il vrai qu’un penseur libéral (horreur!) n’a rien à  faire au programme d’une démocratie libérale, basé sur l’économie de marché ! Il est inutile de comprendre les rouages du jeu économique, dans le monde actuel.
    Pour finir, une petite citation du chapitre sur la concurrence, dans « Harmonies Economiques » :

    Et après tout, qu’est-ce que la Concurrence? Est-ce une chose existant et agissant par elle-même comme le choléra? Non, Concurrence, ce n’est qu’absence d’oppression. En ce qui m’intéresse, je veux choisir pour moi-même et ne veux pas qu’un autre choisisse pour moi, malgré moi; voilà  tout. Et si quelqu’un prétend substituer son jugement au mien dans les affaires qui me regardent, je demanderai de substituer le mien au sien dans les transactions qui le concernent. Où est la garantie que les choses en iront mieux? Il est évident que la Concurrence, c’est la liberté. Détruire la liberté d’agir, c’est détruire la possibilité et par suite la faculté de choisir, de juger, de comparer; c’est tuer l’intelligence, c’est tuer la pensée, c’est tuer l’homme. De quelque coté qu’ils partent, voilà  où aboutissent toujours les réformateurs modernes; pour améliorer la société, ils commencent par anéantir l’individu, sous prétexte que tous les maux en viennent, comme si tous les biens n’en venaient pas aussi.

    A lire absolument donc : c’est un régal de limpidité !

  • Liszt par Horowitz à  Moscou : fabuleux !

    Liszt par Horowitz à  Moscou : fabuleux !

    En 1986, Vladimir Horowitz revenait dans sa Russie natale qu’il avait quittée en 1925, et notamment à  Moscou. Il y a livré un concert sublime, bourré de son talent, et de l’émotion des retrouvailles. A quatre-vingt deux ans, Horowitz éblouit par sa virtuosité. Tout le disque est magnifique, avec des morceaux de compositeurs de toutes les époques. Il faut absolument écouter les études de Scriabine ; pleines de force et de douceur à  la fois, fébriles. J’ai découvert sur ce disque des morceaux de Liszt que je ne connaissais pas avant : des morceaux tirés de Sonnets de Pétrarque (issus de la 2eme année de pèlerinage, écrite en Italie à  40ans). Voilà  la version jouée à  Moscou du Sonnet de Pétrarque n°104 ; observez la posture d’Horowitz, bien droit et qui semble ne faire aucun effort, alors même qu’il joue un morceau d’une grande difficulté, et d’une grande beauté. Horowitz est mort en 1989 à  New York, et c’était un des meilleurs pianistes sur terre.