
La liberté est pour moi le droit de ne pas mentir. C’est la définition la plus essentielle que je connaisse à ce mot.
Albert Camus (1913-1960)
Ecrivain, philosophe, dramaturge et journaliste français
La liberté est pour moi le droit de ne pas mentir. C’est la définition la plus essentielle que je connaisse à ce mot.
Albert Camus (1913-1960)
Ecrivain, philosophe, dramaturge et journaliste français
Dans Greta a ressuscité Einstein, Jean-Paul Oury montre que les tenants de l’écologisme radical, pourtant très peu scientifique, utilisent la science comme argument d’autorité pour faire taire les récalcitrants.
Dans un premier tome – Greta a tué Einstein –, Jean-Paul Oury montrait comment l’écologisme, incarné par la jeune Greta Thunberg, était une sorte de foi dans une Nature déifiée, et visant en fait à démanteler tout ce qui fonde notre civilisation. Dans ce deuxième opus – Greta a ressuscité Einstein –, l’auteur montre que les tenants de cet écologisme très peu scientifique sont allés plus loin et utilisent maintenant la science comme argument d’autorité pour faire taire les récalcitrants. Le sous-titre décrit très bien cela : « La science entre les mains d’apprentis dictateurs. » Riche, documenté, argumenté et rigoureux, cet essai est à mettre entre toutes les mains pour comprendre notre époque, et ne pas se faire manipuler. Le schéma d’action de ces « prophètes » est toujours le même : susciter la peur devant des dangers plus ou moins avérés, abuser du principe de précaution pour empêcher tout progrès scientifique et technique (on ne peut jamais garantir qu’une technologie est sans risque), s’appuyer sur des idéologues déguisés en scientifiques pour faire taire toute discussion au nom du consensus.
Sur cinq sujets, l’auteur déploie impitoyablement l’analyse de ces attaques contre la raison et la science : climatocratie, covidocratie, biodiversitocratie, collapsocratie et algorithmocratie. Dans chacun des cas, les arguments des agitateurs de peur reposent sur des conjectures scientifiquement très fragiles. Sur le sujet du Covid en particulier, Oury replace fort à propos la discussion sur la différence entre Science et Médecine. Il faut lire cet essai pour retrouver la raison et le goût de la controverse : rappelons le, la science n’est pas une affaire de consensus, mais de vérité (adéquation avec le réel). Et il y a une raison de plus pour lire Oury : il nous permet, longues citations à l’appui, de découvrir la pensée limpide et profonde d’un auteur injustement méconnu, Raymond Ruyer (1902-1987). Immense philosophe des sciences, il fait partie, avec Gilbert Simondon, des rares penseurs français qui permettent de replacer la technique et la science dans une perspective anthropologique.
Cet article a d’abord été publié sur le site du magazine L’incorrect, sous le titre « Les menaces de la science politisée«
C’est un bien joli cadeau que l’on m’a fait récemment : « Nos Rois de France », aux éditions Perrin, est un remarquable ouvrage, magnifiquement illustré, consacré, comme son nom l’indique, aux Rois de France. Il est signé par Franck Ferrand, Pierre-Louis Lensel et Anne-Louise Sautreuil.
Au delà de la fabuleuse iconographie qui rend l’ouvrage très agréable à lire, le format des chapitres et le ton est absolument parfait pour moi : 10-15 pages par roi, avec un éclairage à la fois historique, politique, généalogique, biographique. Les généalogies placées en début d’ouvrage sont très pratique. Chacun des quinze rois retenus par les auteurs, de Louis VII à Louis XVI, devient dans ce livre un véritable personnage de roman d’aventures : les portraits sont vivants, ne cachent jamais les ambivalences, et mettent l’accent sur ce que chaque roi a apporté à la France, et comment il a contribué à la structurer. On enrage en lisant cela de n’avoir pas eu de meilleurs professeurs d’histoires, et on se désolé que cette histoire extraordinaire ne fasse pas l’objet d’une production plus abondante de films et de séries. Dumas l’avait compris : cette Histoire est un cadre fabuleux pour inventer des histoires…
Il faudrait, pour rendre hommage à l’intention des auteurs, citer intégralement la préface de Franck Ferrand. On y apprend, premièrement, que ce livre n’est qu’une version remaniée de ses émissions sur Radio Classique. J’en copie néanmoins ici un extrait, pour vous donner envie d’aller acheter cet ouvrage absolument splendide et passionnant, pédagogique et complexe, simple et riche à la fois.
Eric Zemmour partage dans « Je n’ai pas dit mon dernier mot » son éclairage et son analyse de l’année de campagne pour les élections présidentielles. C’est une belle manière de « conclure » le précédent ouvrage, « La France n’a pas dit son dernier mot« . Ce livre est très agréable à lire, fluide, percutant.
Eric Zemmour parvient à éviter très simplement deux écueils qui auraient pu rendre ce livre inutile, voire insupportable : le narcissisme, et le règlement de compte. Il reste égal à lui-même : direct, fin analyste, sincère sur tous les sujets, mêlant humilité et ambition. Et c’est une très intéressante plongée dans la réalité d’une campagne présidentielle.
J’ai trouvé son analyse historique et géopolitique sur le conflit russo-ukrainien tout à fait passionnante, et riche. Je continue à penser que cet homme-là, doit avoir une place dans la vie politique. Nous verrons de quoi l’avenir des boutiques & partis politiques sera fait. Mais les idées, les constats, les solutions que proposent Zemmour, sans nécessairement toutes me satisfaire, me semblent adossées, et articulées, avec le seul vrai sujet structurant, et dont tous les autres dépendent : le Grand Remplacement, autre nom de la déferlante migratoire qui transforme notre pays depuis 40 ou 50 ans. Identitaire, culturelle, civilisationnelle, je partage avec Zemmour l’idée que c’est LE combat à mener. Avec deux-trois autres sur lesquelles je pense pouvoir adhérer aussi à ses pistes de solutions (souveraineté, industrialisation, éducation). On voit bien, à la lecture, que Zemmour a décidé d’inscrire son action et celle de Reconquête! dans la durée, avec son triptyque idées-actions-élections.
L’éclairage apporté de l’intérieur par le candidat à la présidentielle est assez glaçant car il confirme, pour ceux qui auraient pu encore en douter, que les journalistes, dans leur ensemble, sont là pour désinformer, orienter, manipuler l’opinion, au service du pouvoir ou du politiquement correct. Il faut supprimer toutes formes de subventions aux médias. La somme de petites bassesses, de petits accommodements avec la vérité fait froid dans le dos, et je trouve le chapitre « Vérité ou radicalité ? » tout à fait excellent.
Pour vous donner envie de lire cet ouvrage, je vous en partage pour finir un extrait.
J’éprouve l’émotion la plus forte devant le mystère de la vie. Ce sentiment fonde le beau et le vrai, il suscite l’art et la science. Si quelqu’un ne connaît pas cette sensation ou ne peut plus ressentir étonnement ou surprise, il est un mort vivant et ses yeux sont désormais aveugles.
Albert Einstein (1879 – 1955) physicien théoricien. Il fut successivement allemand, apatride (entre 1896 et 1901), suisse (1901) et de double nationalité helvético-américaine (1940)
Guillaume Chamanadjian et Claire Duvivier sont les auteurs, aux Editions Aux forges de Vulcain, de romans fantastiques placés sous le signe du Cycle de la Tour de Garde. Pour le moment, Chamanadjian écrit les histoires de la Capitale du Sud, et Duvivier celles de la Capitale du Nord. J’en suis au quatrième tome, et je ne peux que vous recommander ces romans : style enlevé, récit rythmé et vif, personnages très incarnés et crédibles. J’ai dévoré les trois premiers tomes avec joie. Je trouve par ailleurs que le projet est très ambitieux et captivant : écrire à deux une série, voilà un pari intéressant (et réussi!).
Ce sont des histoires qui se déroulent dans un monde imaginaire, mais très réaliste dans les interactions qui se nouent entre les personnages. J’aime cet univers où un peu de magie côtoie des personnages avec de vrais enjeux, et un monde dont le conflit et la politique n’ont pas été expurgés. Le monde dans lequel vivent les personnages est à la fois urbain, mais aussi souvent dans la nature, et une sorte de « monde miroir », bien réel, donne une sorte de profondeur intéressante aux phénomènes variés que l’on peut observer.
J’ai trouvé que le style, et le contenu, pouvait convenir à des adolescents aussi bien qu’à des adultes. Les personnages principaux sont plutôt jeunes, et découvrent en partie le monde. Ce ne sont pas à proprement parler des romans d’apprentissages, mais les personnages s’y trouvent sans cesse dans une confrontation au réel. Ils grandissent, au sens que Chantal Delsol donne à ce terme : le principe du « grandissement » est l’acquisition de la réalité. Pourquoi donc le grandissement devrait-il s’arrêter ? Pourquoi ne concernerait-il pas les adultes ?
NB : j’ai découvert ces supers romans grâce au fil Twitter d’Adrien, que je remercie donc chaleureusement !