Auteur/autrice : BLOmiG

  • Bitcoin : le choc géopolitique

    Bitcoin : le choc géopolitique

    Jean-Charles Galli (@JeanCGalli) et Alexandre Stachtchenko (@StachAlex) signent avec « Bitcoin Le choc géopolitique » un livre passionnant et pédagogique sur le Bitcoin, avec un angle d’attaque singulier explicité dans le titre : leur regard est géopolitique. Ils expliquent dès l’introduction pourquoi : dans la mesure où les Etats se sont arrogé le monopole de l’émission de monnaie, ils ont fait passer cette fabuleuse invention (la monnaie) du monde purement économique à un monde politique, et, dans la mesure où les échanges internationaux sont désormais la norme, géopolitique.

    Rendre à Hayek

    Comme beaucoup d’auteurs ayant étudié le Bitcoin, ils remettent en perspective les différentes raisons qui ont conduits des générations d’informaticiens, et de spécialistes de cryptographie, à tester, essayer, échouer, et finalement réussir à créer une « monnaie électronique purement pair-à-pair qui permet des paiements en ligne envoyés directement d’un acteur à au autre sans passer par une institution financière. » (Satoshi Nakamoto). Les problèmes générés par la mauvaise gestion des Banques centrales, du système bancaire, et des Etats (création monétaire incontrôlée, endettement massif, dévaluation permanente de la monnaie) en sont la cause, et ils avaient été analysé par Hayek dans son ouvrage de 1976 : « The denationalization of money » (il avait anticipé la création de Bitcoin en 1984 dans une interview restée célèbre où il expliquait « Nous ne retrouverons pas de bonne monnaie tant que nous ne l’enlèverons pas des mains du gouvernement. (…) Nous ne pouvons pas le retirer violemment des mains du gouvernement, tout ce que nous pouvons faire, c’est introduire par un moyen détourné quelque chose qu’ils ne peuvent pas arrêter. » Visionner l’interview de Hayek).

    Riche et utile

    Le livre revient sur un certain nombre de choses déjà connues de ceux comme moi qui sont passionnés par le sujet, mais qui sont, ici, présentées de manière suffisamment documentée, approfondie, et pédagogique pour que le livre constitue une excellente introduction à Bitcoin.
    J’ai particulièrement apprécié les éclairages stratégiques du point de vue des Etats et des entreprises (trop rarement ajoutées à cette discussion, alors qu’elles jouent un rôle central dans l’adoption). Ainsi, d’ailleurs, que les éclairages apportés sur le minage et le rôle de cette industrie dans une possible meilleure gestion globale d’un système énergétique (j’avais déjà appris beaucoup grâce aux interviews de Seb Gouspillou @SebGouspillou). La plongée détaillée dans ce que Nayib Bukele (@nayibbukele) a mis en place au Salvador est également passionnante, par le courage et la ténacité de cet homme, et tant on peut voir sur cet exemple à quel point les institutions internationales (FMI notamment) sont politisées et prédatrices.
    D’une manière générale, la grande qualité du livre repose sur le regard très réaliste que portent les auteurs sur l’essor du Bitcoin : loin d’un discours d’idéaliste ou de propagande, ils décrivent de manière pragmatique les progrès (incroyables) et les risques (réels) dans le parcours du Bitcoin depuis sa création.

    Train qui passe… avec ou sans nous ?

    A la fin de la lecture, je ressors avec le sentiment assez frustrant de constater que tous ceux qui regardent ce sujet avec sérieux arrivent aux mêmes conclusions : la France aurait tout ce qu’il faut pour choisir de monter à bord de ce train (le nucléaire, la population bien formée, un système bancaire important et structuré), mais que la clique de socialistes au pouvoir dans les différents strates bloquent cette innovation majeure, en lui mettant des batons dans les roues (fiscaux, juridiques, médiatiques, politiques, réglementaires). Notre classe politique pour des raisons idéologique, sur ce sujet comme sur d’autres, joue contre l’intérêt du pays et de son peuple. Je mets à part Sarah Knafo (@knafo_sarah) qui a visiblement travaillé le sujet et qui s’en est faite, avec d’autres, la porte-parole au niveau européen pour expliquer que le Bitcoin est la monnaie libre, là où les MNBC (monnaies numériques de banque centrale) ne sont que des instruments de surveillance de plus. Le livre d’ailleurs montre très bien les contradictions morales, logiques et économiques, qui font des MNBC une arnaque intellectuelle : pour être réellement ce qu’elles prétendent être, elles devraient se mettre en place avec en parallèle la suppression des Banques Centrales, ce qui, bien sûr n’est pas le cas… Je laisse le mot de la fin aux auteurs, en citant un morceau de leur conclusion, et les remercie pour ce livre très riche et utile.
    A mesure que le temps passe, le statut de Bitcoin comme réserve de valeur numérique rare, non confiscable et ne requérant aucune permission pour être utilisé se renforce, sous un triple effet : un nombre croissant d’utilisateurs convaincus partout dans le monde, l’acculturation qui s’opère et l’engagement de grandes sociétés et d’Etats dont les engagements ont valeur de prescripteurs. A mesure que sa rareté augmentera et que son adoption s’étendra, Bitcoin s’imposera comme une réserve de valeur numérique incontournable, offrant un outil d’émancipation financière face aux aléas des systèmes monétaires traditionnels.

  • Flâneries

    … la plupart des hommes se promènent à Paris comme ils mangent, comme ils vivent, sans y penser […] Oh! errer dans Paris ! Adorable et délicieuse existence ! Flâner est une science, c’est la gastronomie de l’œil. Se promener, c’est végéter ; flâner, c’est vivre.
    Honoré de Balzac (1799 – 1850)
    écrivain français.

    J’adore flâner11. Se promener au hasard et sans hâte.. Seul, ou à deux, le plaisir est toujours le même, et toujours réinventé. Se laisser guider par la curiosité, la découverte, porter un regard nouveau sur des choses connues, porter un regard de connaisseur sur des détails, de l’inattendu, des morceaux de réels surprenants. Mais aussi, laisser les pérégrinations lentes faire de la place aux pensées vives. Je vais donc créer ici une collection nouvelle, « Flânerie », qui me permettra de partager des petites choses grapillées dans Paris (et ailleurs). Sous forme de photos, ou de textes, ou les deux. J’avais déjà partagé ici ce genre de « captures de flânerie ». Un brin fragile de courage, et Partance. Celles-ci étaient plutôt tristes et nostalgiques, mais les flâneries, fort heureusement, sont souvent plus légères et joyeuses, imprévues, sans importance.

  • Citation #175

    Chaque détail de la vie privée, de la propriété, du commerce et du contrat est réglementé par des montagnes de plus en plus élevées de législations de papier. Au nom de la sécurité sociale, publique ou nationale, les gardiens démocratiques nous « protègent » du réchauffement et du refroidissement de la planète, de l’extinction des animaux et des plantes, de l’épuisement des ressources naturelles, des maris et des femmes, des parents et des employeurs, de la pauvreté, de la maladie, de l’ignorance, des préjugés, du racisme, du sexisme, de l’homophobie et d’autres « ennemis » et dangers publics innombrables. Pourtant, la seule tâche que le gouvernement était censé assurer (« protéger notre vie et nos biens ») n’est pas accomplie. Au contraire, plus les dépenses de l’Etat en matière de sécurité sociale, publique et nationale ont augmenté, plus les droits de propriété privée se sont érodés, plus les biens ont été expropriés, confisqués, détruits et dépréciés, et plus les gens ont été privés du fondement même de toute protection : indépendance personnelle, force économique et richesse privée.
    Hans-Hermann Hoppe (1949)
    philosophe et économiste américain.

  • Registres de discours

    Registres de discours

    Bibliographie

    Pour continuer à avancer sur le « bot » d’analyse automatique des articles sur X, il est nécessaire de bien penser les catégories dans lesquelles on lui demande de ranger les phrases d’un texte. Lorsque j’ai demandé à Grok ce qui existait déjà comme type de classifications, il m’a apporté les réponses suivantes (j’ai ajouté les liens vers les auteurs).

    Voici un aperçu des plus pertinents, basés sur la littérature académique et les principes de rhétorique :
    Rhétorique aristotélicienne
    Aristote distingue trois modes de persuasion :

    • Ethos : Crédibilité de l’orateur (par exemple, citer un expert).
    • Pathos : Appel aux émotions (proche de nos “Émotions” ou “Jugements moraux”).
    • Logos : Arguments logiques (proche de nos “Arguments” et “Faits”).

    Pertinence : Ton approche couvre déjà ethos (via citations dans les faits), pathos (jugements moraux, récits), et logos (arguments, faits). Ajouter une catégorie “Ethos” pourrait être redondant.
    Analyse du discours (Van Dijk, Fairclough)
    Teun van Dijk (discours critique) distingue :

    • Faits objectifs.
    • Opinions (proche de récits et jugements moraux).
    • Arguments idéologiques.
    • Émotions.

    Norman Fairclough : Met l’accent sur les idéologies implicites, qui pourraient correspondre à tes mots débattables ou récits.
    Pertinence : Ton approche est déjà proche de ces cadres, avec une granularité plus fine (questions, jugements moraux).
    Typologie des discours (narratologie, sémiotique)
    Gérard Genette ou Roland Barthes distinguent :

    • Narratif (récits).
    • Descriptif (faits).
    • Argumentatif (arguments).
    • Expressif (émotions, jugements moraux).

    Pertinence : Tes catégories recouvrent ces types, avec une spécificité pour les questions et mots débattables.
    Linguistique pragmatique (Austin, Searle)
    Actes de langage :

    • Expressifs (émotions, jugements moraux).
    • Directifs (appels à l’action).
    • Informatifs (faits).
    • Commissifs (promesses, engagements).

    Pertinence : Les actes directifs pourraient justifier une catégorie “Appels à l’action”, mais moins pertinente pour des articles journalistiques.
    Journalisme et analyse médiatique :
    Des outils comme Media Bias/Fact Check ou AllSides distinguent :

    • Faits objectifs.
    • Opinions/éditoriaux (récits, jugements moraux).
    • Biais idéologiques (mots débattables).

    Pas de classification standard pour “questions” ou “arguments” explicites, ce qui rend ta méthode originale.

    Registres de discours v0

    J’ai ajouté depuis à mes catégories une qui s’appelle « Interprétation », et j’ai incorporé ce qui de l’ordre des Emotions dans « Récits ». La question reste ouverte de savoir s’il faut ajouter les « appels à l’action ». Voici donc à date la liste des catégories pour classer les phrases et distinguer les différents registres de discours (et les gestes mentaux qui vont avec) :

    • Descriptif (Faits) : Phrases vérifiables (chiffres, dates, noms), bleu, gras.
    • Narratif (Récits) : Phrases donnant sens/émotions, non vérifiables, rouge, italique.
    • Interprétatif : Phrases hypothétiques/interprétations, jaune, souligné double.
    • Logique (Arguments) : Phrases avec prémisses/conclusion (“donc”, “car”), violet, encadré.
    • Interrogatif (Questions) : Phrases et tournures interrogatives (“?”), vert, souligné.
    • Moral (Jugements moraux) : Phrases éthiques (“juste”), marron, italique gras.
    • Polémique (Mots débattables) : Mots connotatifs/controversés (ex. “euthanasie”, « extrême-droite »), orange, souligné, annotés dans les phrases des autres catégories.

    Questions en suspens

    Deux points me paraissent difficiles à résoudre. Tout d’abord il convient, dans la catégorie « DESCRIPTIVE » (faits) d’aller vérifier les faits et éventuellement souligner les mensonges. Ensuite, et c’est le point le plus compliqué, il convient de parvenir à garder en tête qu’un article peut être tout à fait équilibré, utiliser peu de manipulations émotionnelles ou narratives, mais laisser volontairement de côté la moitié de la réalité qu’il est censé décrire (mise sous le tapis). Cela impliquerait d’aller systématiquement chercher plusieurs articles et comparer l’angle de vue choisi, les faits laissés de côté par les uns et les autres, etc. C’est titanesque (en fait) et probablement pas tout à fait possible (en droit) : il n’existe pas de manière objective de traiter un sujet ou de rapporter des faits. Toute description d’un ensemble de faits nécessite des choix, un arbitrage, et implique un point de vue à la fois idéologique (chacun a ses propres schémas mentaux) et factuel (même en supposant une neutralité axiologique, personne n’a une connaissance universelle et considère donc la réalité en étant dépendant de ses connaissances). Qu’en pensez-vous ?

  • Filtre à médias

    Filtre à médias

    Dans la suite de mon article précédent, je me suis amusé à demander à Grok de m’aider à séparer dans un texte :

    • Ce qui est de l’ordre des faits (réfutable au sens de Popper) (en bleu gras)
    • Ce qui est de l’ordre du récit (en lien avec le sens, l’interprétation de l’action) (en rouge italique)
    • Ce qui est d’ordre interrogatif (des questions pour le moment, mais on pourrait raffiner avec des questions implicites ou explicites, ouvertes ou fermées, etc…) (en vert)
    • les mots potentiellement « orientés » susceptibles d’être apporteur de biais dans le raisonnement (en orange)

    Il a très bien compris ce que je lui demandais, et voici ce que ça donne avec un texte copié-collé depuis Le Monde. Voici l’analyse qu’en fait Grok.

    Loi Duplomb sur l’agriculture : comment les partisans du texte ont réussi à court-circuiter les débats à l’Assemblée nationale.

    Dans une ambiance particulièrement tendue. Les députés du centre jusqu’à l’extrême droite ont voté, lundi, la motion de rejet portée, paradoxalement, par le rapporteur de la proposition de loi. Ce qui permet de l’envoyer directement en commission mixte paritaire.

    La gauche dénonce un « déni démocratique ».

    Publié aujourd’hui à 05h31, modifié à 09h15. Temps de Lecture 4 min.

    Les députés de LFI brandissent des pancartes évoquant des victimes de maladies causées par des pesticides, lors du débat sur le projet de loi Duplomb, à l’Assemblée Nationale, à Paris, le 26 mai 2025.

    L’initiative fera sans doute date à l’Assemblée nationale.

    Lundi 26 mai après-midi, les députés du bloc central, de droite et d’extrême droite ont voté à une très grande majorité la motion de rejet préalable de la proposition de loi Duplomb. Visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur. (274 voix pour et 121 contre).

    Un fait déjà exceptionnel au Palais-Bourbon. La motion de rejet a été déposée by the rapporteur même du texte, le député Julien Dive (Les Républicains, Aisne), ainsi que par les différents présidents de groupe de l’alliance gouvernementale, Laurent Wauquiez (Les Républicains), Gabriel Attal (Renaissance), Marc Fesneau (MoDem) et Paul Christophe (Horizons). Pourtant favorables au texte.

    Le calcul est purement politique.

    Paradoxalement, le vote de cette motion de rejet permet l’accélération de l’acceptation du texte. Dont le but est « de faire reconnaître que le texte proposé est contraire à une ou plusieurs dispositions constitutionnelles ou de faire décider qu’il n’y a pas lieu à délibérer ».

    En effet, après être passée au Sénat, la proposition de loi faisait l’objet de près de 3 500 amendements en séance à l’Assemblée. Dont 1 500 déposés par…

    Et la proportion :

    Faits : (12 / 19) × 100 = 63,16 %.

    Récits : (7 / 19) × 100 = 36,84 %.

    Questions : (0 / 19) × 100 = 0 %.

    Je trouve ça assez intéressant comme manière de visualiser le texte. J’aimerais pouvoir insérer plusieurs articles différents pour voir ce qui en ressort (en terme de proportions, pour pouvoir comparer différents médias, discours politiques, différentes thématiques, etc.). Qu’en pensez-vous ?

  • Citation #174

    Le « progrès » consiste simplement, à chaque époque, à réconcilier les réalités (les lois, les coutumes, les mœurs), avec les croyances diffuses et parfois encore inexprimées, qui évoluent dans le silence.

    Chantal Delsol (1947)
    philosophe et écrivaine française.