Auteur/autrice : BLOmiG

  • Faits & récits

    Faits & récits

    Cet article est plus une note pour poser quelques idées pour la suite de mon essai : veuillez pardonner sa forme approximative.

    Deux modes d’appréhension du réel

    Dans le cadre d’une réflexion sur les objets mentaux que l’on manipule, deux en particulier ont retenus pour attention, afin de les distinguer pour éviter les biais de confusion. Les « énoncés sur le réel », visant à décrire des faits, et les « récits » visant à relier entre eux des évènement ou des faits (factuels ou imaginaires). Ces deux modes pourraient être distingués ainsi :

    • Les énoncés sur le réel, qui visent à décrire des faits, de manière explicative, sont dans le champ de la connaissance ou de la science, au sens de Popper. Ils peuvent être des théories ou des modèles, ou de simple description de ce qui se passe. Leur formulation permet des les confronter à des expériences (concrètes ou de pensée). Lorsque l’énoncé ne correspond pas au réel, aux faits, c’est l’énoncé que l’on revoit, ou a minima cela doit conduire à une ré-interprétation de la manière dont on comprend les faits. Par exemple : « lorsque je lâche une carafe de la hauteur de ma taille, elle tombe par terre et se casse ». Cette phrase est un énoncé sur le réel, facilement testable. Il est réfutable : si je prends une carafe et que je la lâche, et qu’elle ne tombe pas, ou qu’elle tombe mais sans se casser, je devrais préciser mon énoncé. Il deviendrait probablement un truc du genre « sur la planète Terre, 98% des carafes lâchées d’une hauteur de 1,74m, tombent et sur un sol suffisamment dur (à préciser) se cassent au moment du choc avec le sol ». Ce mode d’appréhension du réel, scientifique ou factuel, vise la vérité (forcément partielle, et indéfiniment améliorable).
    • Les récits, qui présentent des évènements d’une manière structurées (évènement factuels ayant réellement eu lieu, ou imaginaires), visent à créer un lien entre ces évènement et à créer du sens. Ils mettent généralement en scène des personnages, et utilisent plus ou moins de manière linéaire la temporalité et la succession des évènements. Toute histoire est le fait d’un (ou plusieurs) auteurs qui ont construits, choisis, la manière de présenter ces évènements dans le but d’éclairer le sens, la morale de l’histoire. Il n’existe pas d’histoire vraie : toute histoire est un choix, et ne montre qu’une partie des choses. Comme le disait Bainville en parlant de l’Histoire « La tâche de l’historien consiste essentiellement à abréger. S’il n’abrégeait pas, – et la remarque n’est pas nouvelle, – il faudrait autant de temps pour raconter l’histoire qu’on en a mis à la faire. » Ce mode d’appréhension du réel, narratif, construit, vise le sens (qui nécessite interprétation morale).

    Voilà donc deux modes d’appréhension du réel, qui tous deux utilisent les faits (« Ce qui est arrivé, ce qui existe. »), mais pour en faire des choses différentes. Compréhension des lois naturelles d’un côté (qui donne des moyens d’action concrets sur les choses), construction de sens de l’autre, donc de motifs et de moyens d’action (individuels ou collectifs).

    Suite

    Ma réflexion, à ce jour, est qu’il faut maintenant trouver des moyens de discriminer les histoires morales de celles qui sont immorales. J’avais commencé à lister et à décrire des « fables immorales« , et c’était bien dans cette logique. Je pense que le mode d’appréhension du monde lié aux récits est en fait une approche religieuse ou surnaturelle : Steinsaltz disait cela très bien dans Mots Simples : « La croyance en D-ieu peut être naïve et puérile ou bien raffinée et élaborée. Les images que nous nous en faisons peuvent être absurdes ou philosophiquement abouties. Cependant, cette croyance, une fois débarrassée de tout verbiage, se résume ainsi : l’existence a un sens. Certains pensent, probablement à tort, qu’ils le connaissent, alors que d’autres se contentent d’y réfléchir. Tout ce que nous vivons apparaît comme un ensemble décousu. Le fait que nous nous efforcions de relier entre elles ces différentes particules d’information repose sur notre foi, a priori, qu’il existe bien une certaine connexion. »
    Je crois pour ma part que, si nous avons bien sûr besoin pour agir d’adosser cette action a du sens, à des objectifs, que pour autant cela ne permet de pas de prétendre que l’univers, ou l’existence a un sens autre que relatif à nous.
    A travailler pour la suite : toute personne humaine normale connaît et utilise ces deux modes d’appréhension du réel. A quel moment sont-ils utiles pour nous ? Comment bien s’en servir ? J’ai le sentiment de vivre dans une époque saturée de récits, dont un certain nombre se font passer pour des histoires vraies, ou morales. Il n’existe pas d’histoire vraie. Il n’existe que des histoires qui ont plus ou moins de sens pour ceux qui les entendent et les interprètent. Certaines sont toxiques, et elles sont des armes utilisées pour manipuler, et pervertir. Il serait bon parfois de se raconter moins d’histoires, et de plus regarder les faits, la réalité. Je me demande s’il ne faudrait pas, d’ailleurs, presqu’exclusivement faire cela. Qu’en pensez-vous ?

  • Le Cycle d’Hypérion

    Le Cycle d’Hypérion

    J’avais lu il y a déjà longtemps le premier volume (Hypérion) de la tétralogie du Cycle d’Hypérion de Dan Simmons. Et j’avais lu aussi un autre roman de son cru, L’échiquier du Mal. J’ai il y a quelques semaines installé sur mon Kindle le Cycle complet car j’avais adoré ce roman. C’est encore mieux que dans mon souvenir. C’est vraiment un des meilleurs romans de science-fiction (catégorie space opera).

    Intrigue passionnante

    L’intrigue et la narration sont vraiment puissantes et maitrisées. Sept pèlerins, sans rapport a priori, se retrouvent à bord d’un vaisseau spatial car ils ont été choisis comme pèlerins du Gritche. Ils décident de partager leur parcours pendant le trajet vers la planète Hypérion (où se trouve le mystérieux et terrible Gritche). Chaque chapitre du premier livre est donc un saisissant récit, travaillé, avec un style particulier lié au pèlerin. Le premier est le parcours du Père Hoyt sur une planète sauvage à la recherche d’une obscure tribu pré-chrétienne, le suivant l’expérience de Sol Weintraub et de sa famille, etc. Les histoires sont toutes intéressantes, et permettent de tisser les liens et commencer à comprendre la toile de fond : une invasion intergalactique en cours par les Extros, avec sécession d’un des nombreux mondes habités par les humains au sein de la galaxie. Il y a de l’action, de la profondeur, des moments terribles. Des vaisseaux spatiaux, des monstres terribles, des planètes dingues, des réseaux d’IA, des choix cornéliens qui se posent aux personnages, et tout le cocktail habituel de la SF. Etonnant qu’une série n’ait pas encore été produite sur la base de cet ensemble de romans et de ses personnages.

    Ecrivain passionnant

    Au-delà de l’histoire géniale (j’en suis au troisième livre), j’ai redécouvert avec plaisir ce roman car Dan Simmons est vraiment un écrivain passionnant. Il creuse les personnages en profondeur, et malgré le style (space opera), ils gagnent rapidement à mes yeux un statut de grands personnages universels, incarnés magnifiquement, et confrontés aux problématiques existentielles de chacun de nous. L’histoire de Sol & Saraï, dont la fille a eu un accident temporel sur Hypérion et rebrousse le temps (chaque jour elle est plus jeune d’un jour et sa mémoire de la veille a disparu), est bouleversante. C’est une magnifique variation sur le thème de Benjamin Button, réellement incroyable et poignante. Elle structure l’ensemble du l’arc narratif des deux premiers tomes, et apporte une tension de fond splendide au récit.
    Si vous aimez les romans, découvrez Dan Simmons et son Hypérion : c’est une vraie réussite et un classique de la SF.

  • Quel est le problème ?

    Quel est le problème ?

    Faites-vous un cadeau : cette vidéo, réalisée par Joe Bryan, reprend de manière magistrale des éléments présents dans les ouvrages sur la monnaie (comme celui de Pascal Salin), ou sur le Bitcoin (comme ceux de Saifedean Ammous, Jon Black, Philippe Herlin ou Ludovic Lars), et permet de comprendre beaucoup de choses en économie, en moins d’une heure. L’exemple utilisé est le même que dans l’ouvrage de Salin : partant de la situation des habitants d’une île devant tout reprendre à zéro, il reconstruit un certain nombre d’éléments de l’activité humaine de production, de commerce, et de … gouvernement. Indispensable.

  • BLOX

    BLOX

    J’ai repassé quelques heures sur le petit jeu développé grâce à Grok. Je lui ai donné un style « Gameboy » (4 couleurs de vert), et j’ai affiné la mécanique, et les affichages :

    • affichage d’une barre de progression pour savoir quand la prochaine ligne de blox arrive
    • sauvegarde des scores (compétition mondiale possible)
    • résolution d’un certain nombre de petits bugs qui traînaient

    Voici donc la version un peu plus aboutie du jeu :
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    BLOX.
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    Vos feedbacks sont les bienvenus. Partagez-moi vos plus gros scores (je travaille à les rendre partagés pour la compétition soit visible).

  • Bureaucrature ?

    Bureaucrature ?

    Ce billet est une réaction au dernier Edito de l’excellent Arthur de Watrigant (@WatrigantArthur) pour le magazine L’incorrect. Il se moque, à mon avis à tort, de ceux qui parlent de « dictature douce ».
    Non, nous ne sommes pas en dictature. Von der Leyen a été élue avec les voix des LR, tout comme Macron d’ailleurs et Richard Ferrand a récupéré le trône de Fabius au Conseil constitutionnel avec l’accord du RN. (…) Mais voilà, la dictature n’est pas là. Car les mots ont un sens, s’inscrivent dans une histoire et revêtent une réalité.
    Oui : bien sûr, on peut toujours à peu près dire ce que l’on pense en France et en Europe. Mais l’édito appelle tout de même deux remarques. La définition même de dictature (« Régime politique dans lequel le pouvoir est entre les mains d’un seul homme ou d’un groupe restreint qui en use de manière discrétionnaire ») rend tout à fait possible son utilisation lorsque les élus ne sont plus les représentants du peuple qui les a élus, mais simplement les détenteurs d’un pouvoir arbitraire. Par ailleurs, le terme de dictature, puisque les mots ont un sens, n’est pas le bon, et permet de se moquer à bon compte de ceux qui dénoncent les agissements d’une partie des dirigeants.
    « Démocratie » n’est opposé à dictature, mais à plutôt au « non respect des intentions populaires exprimées par le vote ». On peut très bien ne pas être démocrate (la démocratie n’est pas sacrée), et respecter les droits et l’intérêt du peuple. Tout comme on peut être élu, et se foutre royalement des intentions populaires. L’UE n’est pas une dictature, certes. Mais ses dirigeants, ses institutions, ses juges, empêchent les peuples de s’exprimer, musèlent les opinions, utilisent leur pouvoir pour empêcher la contestation. Elle est donc anti-démocratique : ce n’est plus le peuple qui dirige et est souverain.
    Qui dirige ? Une clique de bureaucrates aux commandes des institutions, dont la liberté est la dernière des préoccupations. Ils se gavent sur notre dos, manipulent les opinions via des médias de propagande (voir l’article Structures de propagande) en nous faisant fermer notre clapet (voir l’article Structures de censure), et en imposant des choix rejetés majoritairement (immigration massive, impôts spoliateurs, wokisme institutionnalisé, etc), en finançant des associations politisées. On pourrait appeler ça « bureaucrature », ou « administrature », ou « Absolutisme juridique », peu importe.
    C’est pour cela que Trump/Vance/Musk sont intéressants. Ils ont renversés la bureaucrature, les petits hommes gris, le deep-state, et remis la volonté du peuple au centre de l’action politique. On peut le déplorer, ou trouver excessif la comparaison de l’UE, en miroir, avec une dictature. Pour ma part, je crois qu’elle dit quelque chose de vrai. Que l’on demande aux roumains ce qu’ils en pensent : élections annulées arbitrairement, obstruction à la présentation aux élections de Călin Georgescu (favori) : si ce n’est pas un comportement anti-démocratique, et, oui dictatorial, alors les mots n’ont plus de sens.

  • Toucher le fond ?

    Toucher le fond ?

    Je suis en ce moment d’humeur sombre. Je pensais que l’expression « toucher le fond » portait en elle une forme d’espoir, puisqu’arrivés au fond, on peut s’appuyer dessus pour rebondir, repartir vers le haut. Ce que les dirigeants européens et français nous démontrent depuis des décennies, c’est qu’il n’y a pas de fond. Rien n’y fait : les chocs répétés avec le réel ne les fait pas bouger d’un iota. Ils continuent avec arrogance à étaler leur incompétence, leur idéologie, et leur totale absence d’intérêt pour les peuples de leurs différents pays. A persévérer dans l’erreur.

    Errare humanum est. Perseverare diabolicum.

    Certes, on peut se réconforter en se disant que les peuples ont élus dans plusieurs pays européens des dirigeants un peu moins pervers, et que le mouvement enclenché aux USA va avoir des conséquences positives sur les lignes en Europe.
    Mais force est de constater que plus les US montrent le chemin et plus les dirigeants européens s’enfoncent. Il y a là un spectacle particulièrement difficile à supporter. Macron continue à faire de pitoyables représentations théâtrales, pendant que son sinistre de l’économie, l’affreux communiste Lombard, explique qu’il faut continuer à saborder notre économie, voler l’épargne des français, et que nous allons sauver la planète. Rien que d’écrire cela, et j’en ai des frissons de dégoût : qu’avons-nous fait pour avoir à des postes ministériels de tels abrutis incultes ?
    Les médias mainstream comme on les appelle (mais que l’on devrait plutôt renommer les raconteurs d’histoires) continuent leur sordide jeu de désinformation systématique. L’excitation atteint son comble sur 3 minutes d’un échange avec Zelensky et Trump/Vance : qui est allé regarder l’échange en entier ? Est-ce vraiment le sujet principal pour les Européens par ailleurs : quel média est allé montrer et expliquer ce qui se passe en Roumanie (pour le coup, en Europe) ? Le refus de démocratie est à son comble, la tentation censoriale est plus que jamais présente parmi les élites paniquées, et rien ne semble indiquer que le peuple soit intéressé par ces sujets. Les indignations sélectives, pilotées par le pouvoir, sont de plus en plus incroyables (au sens propre du terme), et sont pourtant reprises en boucle. Orwell n’est pas loin du tout : « on empêche les élections de se tenir en Roumanie, c’est pour le bien de la démocratie », « on continue à pomper tout le fric qu’on peut sans jamais arrêter de dépenser, c’est pour la prospérité ». « on va tout faire pour continuer à alimenter la guerre avec la Russie, c’est pour la paix ». « l’immigration musulmane massive depuis quarante ans n’a aucun lien avec les violences en hausse en France ». Sincèrement ?
    Le sentiment d’une chute inarrêtable est permanent. Le RN est incapable de jouer un vrai rôle d’opposition : soumis à la gauche intellectuelle. Si vous avez sur vous un peu d’espoir, je suis preneur. Je n’ai plus beaucoup d’échantillons sur moi. Je songe sérieusement à ce qu’il faudrait de plus pour me décider à quitter ce si beau pays en train de sombrer, sans jamais toucher le fond. Quarante ans de socialisme auront-ils eu raison de nous ?