Je veux que la mort me trouve plantant mes choux, mais nonchalant d’elle, et encore plus de mon jardin imparfait.
Michel Eyquem de Montaigne (1533 – 1592) philosophe, humaniste et moraliste français de la Renaissance
Je veux que la mort me trouve plantant mes choux, mais nonchalant d’elle, et encore plus de mon jardin imparfait.
Michel Eyquem de Montaigne (1533 – 1592) philosophe, humaniste et moraliste français de la Renaissance
Etes vous matérialistes ?
Laissons de côté la définition courante qui sert à décrire les gens « s’attachant avec jouissance aux biens, aux valeurs et aux plaisirs matériels ; cela n’a pas grand interêt…
La définition du matérialisme est la suivante (issue de Lexilogos) :
Matérialisme : Doctrine qui, rejetant l’existence d’un principe spirituel, ramène toute réalité à la matière et à ses modifications.
Nous voilà bien avancés, n’est-ce pas ? En fait, oui ! Il faut définir ce qu’est un « principe spirituel », et la « matière ».
Commençons par la « matière » :
Matière : substance dont sont faits les corps perçus par les sens, et dont les caractéristiques fondamentales sont l’étendue et la masse.
Admettons que les physiciens soient les mieux placés pour la définir : la matière est constituée d’atomes (on peut raffiner, mais l’essentiel est là ).
Définissons maintenant, et c’est plus difficile, « principe spirituel ». Un principe, c’est l’idée de début, et/ou de cause. Ici, c’est l’idée de cause qui nous intéresse. Spirituel, ensuite :
Spirituel : de l’ordre de l’esprit, de l’âme, qui concerne sa vie, ses manifestations, qui est du domaine des valeurs morales ou intellectuelles.
Un principe spirituel, c’est donc en gros (dites moi si je me trompe…) : la cause de la pensée, de l’esprit.
La pensée a t’elle une cause autre que matérielle ?
En ce qui concerne le siège de la pensée, je pense que tout le monde est d’accord : les neurones sont le siège biologique de la pensée, et ils sont eux-mêmes constitués de cellules, elles-mêmes constituées d’atomes.
Mais, avoir identifié le siège matériel de la pensée, de la spiritualité, ne nous dit pas grand-chose sur sa cause. C’est là le point de séparation entre les croyants et les non-croyants. Trois options sont possibles à partir de là :
Pour ma part, la raison me pousse à considérer la troisième solution comme la plus sage, mais ma conviction est plus proche de la deuxième.
Et vous ?
Pour vérifier la qualité et l’aspect complet du dictionnaire en ligne TLFI cité dans le message précédant, j’ai recherché la définition du mot « Libéralisme ». Comme on entend souvent les gens critiquer le libéralisme, je pense qu’il est toujours bon pour la qualité du débat de faire circuler sa définition. Je vous la livre, ainsi que deux des citations qui y figuraient.
Définition du libéralisme :
Et les deux citations :
Le libéralisme pose des limites à l’intervention de l’État par la reconnaissance des droits du citoyen, tempère le pouvoir exécutif par le contrôle législatif et le pouvoir judiciaire, protège l’individu contre les abus de la puissance publique, admet la représentation des minorités et les droits de l’opposition, tient grande ouverte la lice où s’affrontent, sous la tutelle de la loi, les compétitions individuelles et se nouent les solidarités sociales…
L. ROUGIER, Les Mystiques écon. Paris, Librairie de Médicis, 1938, p. 15.
Le système capitaliste (…) est caractérisé, au moins en principe, par le régime de la libre concurrence, de la non-intervention de l’État dans l’organisation du travail, de la liberté théorique des contrats entre employeurs et ouvriers : le régime capitaliste coïncide avec le libéralisme économique.
LESOURD, GÉRARD, Hist. écon., 1968, p. 18
Tout ça montre bien à quel point les idées d’extrême gauche ont pénétré les mentalités, et vont jusqu’à déformer le sens même des mots !
Tout cela m’a rappelé l’article de Maurice Druon en juillet dernier dans Le Figaro :
Nos gauchistes de tout poil sont parvenus à faire un terme d’opprobre ou d’insulte du mot « libéral », qui veut dire « partisan de la liberté, défenseur des libertés ».
On vous traite de libéral comme si on vous envoyait un crachat. Si le libéralisme est si haïssable, c’est donc que le bonheur est dans l’oppression et le totalitarisme. Libéraux, mes frères, quand donc allez-vous vous rebiffer ?
Maurice Druon, 19 juillet 2006
Aux armes, citoyens ?
Tout est question d’équilibre dans notre vie et dans notre action, en tout cas pour ceux qui veulent vivre en vérité. L’organisme même est un équilibre complexe, interne et avec son milieu. La recherche de l’équilibre est une donnée physiologique, et donc psychologique. Tendre vers l’équilibre est une caractéristique humaine :
La tendance la plus profonde de toute activité humaine est la marche vers l’équilibre.
Jean Piaget (1896 – 1980) biologiste, psychologue, logicien et épistémologue suisse
Il faut toujours se garder des extrêmes, qu’ils soient en pensée ou en comportement. C’est ce qu’on appelle la tempérance :
Tout ce qui est excessif est insignifiant.
Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord (1754 – 1838) Homme d’Etat et diplomate français
Il convient donc toujours de chercher à équilibrer les contraires, et les contraintes. Ce qui revient souvent à identifier les extrêmes, et à chercher entre les deux la voie d’action équilibrée. C’est être pragmatique, plutôt que dogmatique.
Equilibrer le temps consacré aux choses, équilibrer les pensées contradictoires qui nous peuvent nous assaillir, équilibrer les sentiments qui peuvent être complexes.
On passe notre temps à équilibrer les choses, plus ou moins bien, plus ou moins souvent, selon notre caractère.
Au final, c’est une chose qui est paradoxale : si on veut être équilibré en tout, il faut aussi l’être en ce qui concerne l’équilibre. Ne pas être trop équilibré, c’est-à -dire savoir toujours se mettre en déséquilibre, en mouvement. Le paradoxe n’est qu’apparent : il faut équilibrer le temps consacré au jugement, à la réflexion et celui consacré à l’action. Ces deux là semblent d’accord là -dessus :
La vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre.
Albert Einstein (1879 – 1955) physicien théoricien allemand, puis helvético-américain
et
Équilibre est synonyme d’activité.
Jean Piaget (1896 – 1980) biologiste, psychologue, logicien et épistémologue suisse
Dans les faits, cela revient à :
Agir en homme de pensée et penser en homme d’action.
Jean Piaget (1859 – 1941) philosophe français
Source des citations : www.evene.fr et kulture-et-konfiture

La vie a-t-elle un sens ? C’est une question que tout le monde s’est posée au moins une fois.
Pour qui ne croit pas en une vie après la mort, le seul sens objectif de la vie, c’est d’aller de la vie à la mort. La vie n’a pas de sens en dehors de cette plage restreinte : elle est absurde. La vie n’a pas de sens absolu. C’est dur à admettre, mais c’est comme ça : quelle que soit la vie que l’on mène, à la fin on crève.
Dès lors, deux attitudes sont possibles :
Pour ma part, j’ai identifié trois « sens » à ma vie. Au sens biologique, le sens de la vie est de vivre et de se perpétuer. Faire des enfants fait partie du sens de la vie.
Au sens « expérience vécue », ce qui donne du sens c’est ce qui rend heureux et fait aller d’un point à un autre dans un même temps : faire des projets avec les autres donne du sens à la vie. Les imaginer, les réaliser, en jouir, et en refaire. Avec les autres. Parce que la vie n’a pas de sens, parce qu’on est toujours tout seul au final, c’est justement un effort de la volonté que de ne pas accepter le silence du monde et la solitude. On se construit par les autres et par l’action. C’est l’effort pour donner du sens à sa vie.

Le monde est injuste. Il suffit de regarder autour de soi pour constater des injustices monstrueuses. Quelle justice dans le monde quand on peut naître malformé ? Ou malade ? Ou dans une famille qui ne nous donnera pas d’amour ? Ou dans un pays dévasté par la maladie ou la guerre ? Il y a sur la terre des gens qui naissent avec tout et d’autres avec rien. C’est tout le sens qui est contenu là , et les droits de l’homme. Dire que les hommes naissent libre et égaux en droit, c’est affirmer que, malgré toutes les inégalités injustes présentes au départ, la société que l’on veut construire n’en créera pas de supplémentaires.
Cela, c’est le constat que l’on peut faire à 12 ans, en ouvrant les yeux. Et ce sentiment d’injustice est une facette très humaine et très communément partagée de nos sentiments.
La suite, c’est de savoir comment on garantit le mieux possible qu’une société ne produit pas d’injustices supplémentaires. Et trouver l’équilibre entre l’égalité et la justice. C’est un sujet qu’on n’aime pas trop en France : l’égalité est-elle forcément juste ?
Poser en principe l’égalité de droit c’est une très bon moyen d’éviter un certain nombre d’injustices de type « castes ». Mal comprendre ce principe, c’est vouloir une égalité de fait, et c’est l’esprit du communisme.
Ce qui est choquant dans les inégalités, ce sont celles qui ne sont pas méritées. Celles qui sont là avant ou dès la naissance, où qui sont créées malgré nous par l’environnement. Une société juste se doit de corriger ces inégalités là .
Il ne faut pas se tromper de cible et vouloir corriger toute inégalité. Certains Français sont soupçonneux dès qu’une inégalité pointe le bout de son nez. Même si elle est juste. Dire qu’une inégalité peut être juste, c’est déjà douteux pour beaucoup. Cela force à poser la question du mérite, centrale dans les sociétés démocratiques libérales telles que la nôtre.
Les injustices sont à mon avis la principale source de mécontentement dans notre société ; peut-être même que le sentiment d’injustice est une source de violences sociales plus importante que la pauvreté à moyen terme.
Réfléchir aux rapports entre la justice sociale et l’égalité est indispensable.
Comme le disait Aristote :
La plus grande injustice est de traiter également les choses inégales.
J’espère que toutes ces questions seront débattues librement par les candidats à l’élection présidentielle ; cela permettrait de sortir un peu de la schizophrénie ambiante qui consiste à vivre dans une société qui soupçonne toujours celui ou celle qui réussit économiquement, tout en vivant sur son dos. Histoire d’être un peu plus justes.