Il me semble que ce qui est requis est un sain Ă©quilibre entre deux tendances: celle qui nous pousse Ă scruter de maniĂšre inlassablement sceptique toutes les hypothĂšses qui nous sont soumises et celle qui nous invite Ă garder une grande ouverture aux idĂ©es nouvelles. Si vous n'ĂȘtes que sceptique, aucune idĂ©e nouvelle ne parvient jusqu'Ă vous; vous n'apprenez jamais quoi que ce soit de nouveau; vous devenez une dĂ©testable personne convaincue que la sottise rĂšgne sur le monde – et, bien entendu, bien des faits sont lĂ pour vous donner raison. D'un autre cĂŽtĂ©, si vous ĂȘtes ouvert jusqu'Ă la crĂ©dulitĂ© et n'avez pas mĂȘme une once de scepticisme en vous, alors vous n'ĂȘtes mĂȘme plus capable de distinguer entre les idĂ©es utiles et celles qui n'ont aucun intĂ©rĂȘt. Si toutes les idĂ©es ont la mĂȘme validitĂ©, vous ĂȘtes perdu: car alors, aucune idĂ©e n'a plus de valeur.