Catégorie : 💰 Economie

  • L’Ă©lĂ©phant

    L’Ă©lĂ©phant

    Plus j’Ă©tudie le Bitcoin, et plus je suis les actualitĂ©s concernant cette rĂ©volution pacifique, et plus je constate l’existence d’un Ă©lĂ©phant au milieu de la pièce, soigneusement laissĂ© de cĂ´tĂ© par les politiciens (presque tous) et une partie des mĂ©dias. Cette petite clique fait mine de s’affairer autour du budget, et d’obscures « économies » de 40 milliards. Quand la dette du pays est estimĂ©e Ă  3420 milliards. On a passĂ© des mois Ă  commenter des choses qui sont de l’ordre de 1% du sujet. Bref : du théâtre.

    Ce qui bouge aux USA

    En suivant un peu les actualitĂ©s, et ce que met en place l’administration Trump, on voit qu’une dĂ©valuation du Dollar arrive (ainsi qu’une utilisation massive des StableCoins et du Bitcoin comme rĂ©serves de valeur). C’est un sujet massif, qui va dĂ©stabiliser, ou en tout cas modifier, les Ă©quilibres mondiaux sur le commerce et la finance. Voyez par exemple l’analyse de l’excellent Yves Choueifaty (@YChoueifaty), qui fait bien de rappeler les fondamentaux de l’Ecole Autrichienne sur la Valeur (subjective comme l’avait dĂ©jĂ  expliquĂ© Bastiat, Harmonies Economiques, chapitre V). Donc pendant que nous parlons du 1% de notre dette, les USA prĂ©parent un rĂ©-ancrage monĂ©taire massif de leur système financier sur le Bitcoin avec une dĂ©valuation de la monnaie. On rigole.

    L’Ă©lĂ©phant

    Alors quel est cet Ă©lĂ©phant ? L’Ă©lĂ©phant au milieu de la pièce, c’est le fait que la main mise des Gouvernements et des Etats sur les monnaies conduit Ă  un appauvrissement permanent de la population. Nous sommes contraints, comme le rappelaient Pascal Salin, Jon Black (@JonBlackFR), Saifedean Ammous (@saifedean) ou encore Ludovic Lars (@lugaxker), d’utiliser les monnaies fiat, qui sont de très mauvaise qualitĂ©. Pourquoi ? Parce qu’elles sont dans les mains discrĂ©tionnaires des « dirigeants », qui se servent bien entendu de la possibilitĂ© d’en « crĂ©er » rĂ©gulièrement de nouvelles quantitĂ©s pour financer leurs dĂ©penses folles. Bien sĂ»r Ă  l’ère du digital, ils n’impriment ou ne crĂ©ent rien : ils jouent sur les taux directeurs des Banques Centrales, et autorisent les banques Ă  mettre en circulation de nouvelles quantitĂ©s de monnaies, sans adosser cela Ă  aucune rĂ©serve de quoi que ce soit. La valeur de nos euros est donc dans leur main, Ă  leur bonne volontĂ©. C’est cela l’Ă©lĂ©phant. Il est aisĂ© de voir le phĂ©nomène si on regarde le temps long : la crĂ©ation monĂ©taire est permanente, et ce ne sont pas les prix des choses qui montent intrinsèquement, c’est leur valeur mesurĂ©e dans une monnaie sans cesse dĂ©valuĂ©e par l’inflation monĂ©taire. Allez voir chez Jon, par exemple. Ce fonctionnement est hautement spoliateur car bien sĂ»r tout le monde n’est pas Ă  la mĂŞme distance de la « planche Ă  billet ». Ceux qui en bĂ©nĂ©ficient en premier profitent d’un enrichissement relatif (afflux de fonds avant l’augmentation des prix), et les derniers se font avoir (augmentation des prix sans afflux de fonds). L’L’effet Cantillon est le nom de ce diffĂ©rentiel d’enrichissement. Ce n’est pas un petit phĂ©nomène; c’est massif, comme un gros Ă©lĂ©phant. Le dollar a perdu depuis les annĂ©es 1900 plus de 90% de sa valeur – 1$ vous permettait d’acheter 150 gr d’or en 1900, et seulement 2 gr en 2010(source Les Crises).

    Le cul de l’Ă©lĂ©phant

    Très bien, donc les « dirigeants » pillent l’Ă©pargne via de la crĂ©ation monĂ©taire non contrĂ´lĂ©e. Mais si on fait le tour de la pièce, on se retrouve au cul de l’Ă©lĂ©phant. Et ce n’est pas beau Ă  voir. Je crois que c’est grâce Ă  une vidĂ©o de la chaine HowToBitcoin (@howtobitcoin_fr) : puisqu’ils peuvent crĂ©er de la monnaie Ă  partir de rien, pourquoi est-ce que l’on continue Ă  payer des impĂ´ts ? C’est vrai : faire rentrer 500 milliards dans les caisses de l’Etat en bloquant la prospĂ©ritĂ© et l’incitation Ă  crĂ©er de la richesse, c’est idiot. Pourquoi ne pas supprimer les impĂ´ts et financer le fonctionnement de l’Etat par la dette ? Pour une raison simple : l’Etat français ne peut emprunter sur les marchĂ©s financiers que parce qu’il considĂ©rĂ© comme solvable, et la seule manière de l’ĂŞtre c’est de montrer qu’on peut aller prĂ©lever de l’impĂ´t avec un bon taux de recouvrement. Vu comme cela, l’impĂ´t est donc le moyen d’asservissement, par la spoliation, des populations, afin de pouvoir continuer Ă  cramer la richesse des gĂ©nĂ©rations futures. Immoral, vous avez dit ?

  • PropriĂ©tĂ© privĂ©e

    Propriété privée

    Dans une discussion familiale qui s’est dĂ©roulĂ©e sur Signal, un point de dĂ©saccord a Ă©mergĂ© sur la notion de « propriĂ©tĂ© privĂ©e » et sur le fait, disais-je, que les français, manipulĂ©s par des dĂ©cennies de socialisme, ne respectent plus la propriĂ©tĂ© privĂ©e. Il m’a Ă©tĂ© rĂ©pondu, et j’ai trouvĂ© l’argument valide sur le moment, sans pour autant changer d’avis : « les français respectent la propriĂ©tĂ© privĂ©e : ils sont 60% Ă  ĂŞtre propriĂ©taires de biens immobiliers et bien d’autres y aspirent ». Cette phrase est vraie, d’un bout Ă  l’autre. Mais ce n’est pas un bon argument. J’essaye d’expliquer pourquoi ici.

    Etat de fait versus Principe

    En effet, on peut tout Ă  fait dĂ©sirer ou convoiter un bien (ou un Ă©tat de fait) sans pour autant respecter la propriĂ©tĂ© privĂ©e. Respecter la propriĂ©tĂ© privĂ©e, c’est respecter une « règle de juste conduite abstraite ». C’est un principe moral. Respecter la propriĂ©tĂ© privĂ©e, c’est considĂ©rer que tout ĂŞtre humain est propriĂ©taire (et responsable) de sa vie, du fruit de son travail et de ce qu’il acquiert par des Ă©changes libres. On peut donc tout Ă  fait dĂ©sirer ĂŞtre propriĂ©taire, et considĂ©rer qu’il est lĂ©gitime de voler le bien Ă  quelqu’un d’autre (un riche, un salaud de capitaliste, etc.). Que les français, et les gens en gĂ©nĂ©ral, gardent un bon sens et une comprĂ©hension concrète de leur propre intĂ©rĂŞt, c’est fort heureux (il vaut mieux ĂŞtre propriĂ©taire si on peut) ; mais cela ne valide en aucune manière leur respect de la propriĂ©tĂ© privĂ©e. Ce sera juste un bon moyen, s’ils deviennent propriĂ©taires, d’avoir des gens en plus qui dĂ©fendront ce principe (par intĂ©rĂŞt personnel).

    Je crois, et j’ai peut-ĂŞtre tort, qu’une grande partie de la population trouve lĂ©gitime de « voler » des biens Ă  certains pour les donner Ă  d’autres. La notion mĂŞme de « justice sociale », si bien dĂ©montĂ©e par Hayek, sert très exactement Ă  cela. Justifier des transferts forcĂ©s. Rappelons-le : la très grande majoritĂ© de l’argent pompĂ© aux français ne sert pas Ă  financer les fonctions rĂ©galiennes de l’Etat, mais de la redistribution forcĂ©e (part du rĂ©galien dans le budget de l’Etat autour de 20%). J’entends dĂ©jĂ  les rĂ©criminations : « et la solidaritĂ©! ». Mais quel est donc le sens d’une solidaritĂ© forcĂ©e ? La solidaritĂ© implique la comprĂ©hension mutuelle d’intĂ©rĂŞts partagĂ©s, d’une unitĂ© de destin, qui incite Ă  collaborer et Ă  s’entraider, de manière rĂ©ciproque. Je ne vois pas en quoi elle justifie le vol. J’y reviendrai plus bas.

    Morale

    Je reconnais que cette approche basĂ©e sur le respect de principe d’une règle de juste conduite applicable Ă  tous de la mĂŞme manière est très « dĂ©ontologique ». Larmore a montrĂ© que la morale est hĂ©tĂ©rogène : Ă  cĂ´tĂ© de ce principe dĂ©ontologique, on trouve le principe consĂ©quentialiste et le principe de partialitĂ©.

    J’appelerais ces trois principes : principe de partialité, principe conséquentialiste et principe déontologique. Ils se situent tous trois à un niveau élevé de généralité. Le principe de partialité sous-tend les obligations « particularistes » qui ne s’imposent à nous qu’en vertu d’un certain désir ou intérêt que nous nous trouvons avoir. (…) Le principe de partialité exprime donc une priorité du bien sur le juste. (…) Les deux autres principes pratiques – les principes conséquentialiste et déontologique – sont universalistes et représentent des obligations catégoriques. Le principe conséquentialiste exige que l’on fasse ce qui produira globalement le plus grand bien (la plus grande somme algébrique de bien et de mal), eu égard à tous ceux qui sont affectés par notre action. (…) Le principe déontologique exige que l’on ne fasse jamais certaines choses (ne pas respecter une promesse, dire des mensonges, tuer un innocent) à autrui, même s’il doit en résulter globalement un moindre bien ou un plus grand mal. (…) Contrairement au principe de partialité, ces deux principes impliquent des devoirs qui sont catégoriques et s’imposent à l’agent, quels que puissent être ses désirs ou ses intérêts. Ils expriment, par conséquent, une priorité du juste sur le bien. Il me semble que toute personne réfléchie reconnaît, dans une certaine mesure, les exigences de ces trois principes.

    Je suis peut-ĂŞtre trop fixĂ© dans une approche dĂ©ontologique. Mais si je pars sur une approche consĂ©quentialiste, alors les partisans de la « justice sociale », et de la rĂ©partition (ce que j’appelle le vol lĂ©gal, ou la spoliation) doivent reconnaĂ®tre que le mode de fonctionnement actuel, ne respectant pas – Ă  plein d’Ă©gards – la propriĂ©tĂ© privĂ©e n’atteint en aucune manière des consĂ©quences souhaitables. PaupĂ©risation, baisse gĂ©nĂ©rale du niveau de service, effondrement de l’Ă©cole, on pourrait continuer la liste. Tout cela pour un seul indicateur qui va dans leur sens (la baisse des inĂ©galitĂ©s). Ils n’ont donc raison ni sur l’aspect dĂ©ontologique, ni sur l’aspect consĂ©quentialiste. Ils prĂ©fèrent que les gens soit pauvres mais Ă©gaux, plutĂ´t que riches et inĂ©gaux. Et l’on a bien du mal, Ă  retrouver lĂ -dedans, une notion de solidaritĂ©. Un tel dĂ©litement de la sociĂ©tĂ©, un tel effondrement moral, ne saurait ĂŞtre un bon exemple de solidaritĂ© bien pensĂ©e. Par ailleurs, cette relative « égalité » des gens dans la pauvretĂ© (mesurĂ©e par des indicateurs utilisĂ©s politiquement et Ă  l’envers) cache bien mal la rĂ©alitĂ© concrète.

    Partialité

    Mais c’est lĂ  oĂą l’on retrouve le troisième principe moral : le principe de partialitĂ©. Car, bien sĂ»r, tout le monde n’est pas pauvre dans ce système. Certains, dont les dirigeants, ceux qui sont proches du pouvoir, ou ceux qui ont la chance d’avoir dĂ©jĂ  des moyens, ne souffrent pas autant que le reste de la population. Certains bien sĂ»r, ne sont pas des profiteurs immoraux, et essayent de faire bouger les lignes. Mais tout de mĂŞme, le système en est venu Ă  ĂŞtre clĂ´t sur lui-mĂŞme. C’est ce qui se passe Ă  mon avis : une petite « caste » tire les marrons du feu, pour soi et pour ses proches, en faisant du chantage moral au reste de la population au nom de l’Ă©galitĂ© et de la justice sociale. Ou de l’anti-racisme, ou de tout ce qui peut permettre de « menacer » d’exclusion sociale les opposants. Ils ont pillĂ© les ressources du pays, pris des mauvaises dĂ©cisions – au vu de l’intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral – sur presque tous les sujets, pillĂ© les ressources des gĂ©nĂ©rations futures, pillĂ© l’Ă©pargne des français. Il est probable, et c’Ă©tait l’avis que j’exprimais au dĂ©but de ce billet, qu’une bonne partie des français les dĂ©teste au moins autant par jalousie que par rĂ©probation morale. Beaucoup se rĂŞveraient dans la mĂŞme situation, sans pour autant vouloir respecter des règles abstraites de juste conduite, et le droit de propriĂ©tĂ©.

    Je ne demande qu’Ă  avoir tort, et ça serait une grande source d’espoir que de savoir que les français, dans leur majoritĂ©, considère qu’il est injuste de voler quelqu’un, mĂŞme riche.

  • La mĂ©thode Milei

    La méthode Milei

    Pendant que notre pays s’enfonce chaque jour un peu plus dans le socialisme, la corruption, les copinages mĂŞme plus cachĂ©s et la spoliation assumĂ©e, il est intĂ©ressant, pour se redonner un horizon moins sombre, de regarder ce qui se passe en Argentine. Bien entendu, les mĂŞmes journalistes et commentateurs qui accusaient Milei, sans l’avoir mĂŞme Ă©coutĂ©, d’ĂŞtre un fou, d’extrĂŞme-droite (l’article du New Yorker, paru juste avant le second tour de l’Ă©lection est une perle de dĂ©sinformation), et j’en passe, sont bien obligĂ©s de reconnaĂ®tre que les rĂ©sultats sont au rendez-vous.

    EmpĂŞcher l’Etat de nuire pour faire renaĂ®tre la libertĂ©

    La mĂ©thode @JMilei est simple : c’est un vrai libĂ©ral, et il sait que le champ d’intervention lĂ©gitime de l’Etat est le rĂ©galien (Justice, Police, ArmĂ©e, DĂ©fense, Relations internationales). Tout le reste doit dĂ©gager : ce n’est qu’un amoncellement de rĂ©glementations liberticides, de taxes pour les financer, de millions de fonctionnaires pour les opĂ©rer, et de poches de corruptions plus ou moins avancĂ©es dans plein de secteurs. C’est-Ă -dire un ensemble de choses qui nuisent Ă  la libertĂ© et Ă  la prospĂ©ritĂ©. Plusieurs articles ont fleuri sur mon flux X ces jours-ci, et j’ai trouvĂ© intĂ©ressant d’en faire une synthèse rapide. Je m’appuie notamment sur un remarquable article de fond du Cato Institute, Ă©crit par @VasquezIan : « Deregulation in Argentina » (si vous savez lire en anglais, je ne saurais assez vous recommander d’aller le lire, sinon vous pouvez allez lire aussi cet article de l’Institut Montaigne, signĂ© @AlexanMarc1, assez complet, mais un peu moins rĂ©cent). Avant de vous partager quelques Ă©lĂ©ments de cet article, je voudrais en pointer quelques autres et apporter une prĂ©cision :

    • en anglais deregulation signifie « DĂ©rĂ©glementation », et non « dĂ©rĂ©gulation ». J’avais dĂ©jĂ  expliquĂ© cela et c’est un point important : supprimer des rĂ©glementations n’empĂŞchent pas les phĂ©nomènes Ă©conomiques de se rĂ©guler, au contraire : le jeu laissĂ© libre dans un ordre de marchĂ© conduit justement Ă  des rĂ©gulations naturelles. La loi de l’offre et de la demande en est un parfait exemple.
    • Un article du Daily Telegraph (signĂ© @mattlynnwriter) partagĂ© sur X par Milei explique très clairement pourquoi les agences de notation viennent de modifier la note de l’Argentine, 18 mois après la prise de pouvoir de Milei, et saluant l’impact positif sur l’Ă©conomie de la rĂ©duction drastique de la taille de l’Etat, et la suppression de milliers de rĂ©glementations. Quand, demande l’auteur, les autres pays vont-ils se rendre compte que Milei montre la voie vers la prospĂ©ritĂ© ? Il n’y a pas de fatalitĂ©, il n’y a que des hommes d’Etat moralement condamnables.
    • Un dernier point, car tout n’est pas rose dans les efforts actuels en Argentine. Il est Ă©vident que pleins de fonctionnaires se sont retrouvĂ©s virĂ©s, et ont du trouver du travail, avec certainement des situations individuelles qui ont pu ĂŞtre compliquĂ©es. Mais il faut souligner, comme le fait l’UNICEF, que l’on peut dĂ©jĂ  attribuer Ă  la politique de Milei une diminution du nombre de pauvres de plusieurs millions… !

    Modèle à suivre

    Très rapidement en arrivant au pouvoir, Milei a fait beaucoup de choses, comme notamment faire passer dès son arrivĂ©e un « super-dĂ©cret d’urgence » (366 articles) pour pouvoir faire vite et fort. RĂ©duction de 30% des dĂ©penses de l’Etat, diminution Ă©norme de l’inflation (de 25% Ă  2,2%), et une moyenne de 2 rĂ©glementations supprimĂ©es par jour (!). Cette dĂ©rĂ©glementation a conduit très rapidement Ă  des rĂ©sultas prĂ©visibles mais spectaculaires : par exemple dans le domaine du logement, les prix ont baissĂ© de 30%, et le nombre de logements disponible Ă  Buenos Aires a triplĂ©.
    Ils ne sont qu’au dĂ©but du chemin : le ministre de la dĂ©règlementation, Sturzenegger, a prĂ©cisĂ© qu’ils avaient pour le moment rĂ©duit le nombre de lois & rĂ©glementations de 20%, mais qu’ils iraient jusqu’Ă  70%.
    Quand on sait que notre système lĂ©gislatif et rĂ©glementaire est le mĂŞme (les diffĂ©rents « codes » sont devenus hors de portĂ©e logique et opĂ©rationnelle tant ils sont obèses, et tant ils changent souvent), il serait peut-ĂŞtre temps d’avoir Ă  la tĂŞte du pays quelqu’un qui, comme Milei, considère que le but n’est pas d’optimiser les coĂ»ts & dĂ©penses du gouvernement et de l’Etat, mais de faire ce qu’il faut pour favoriser la libertĂ©. Il aurait, je pense, le soutien de tous les @NicolasQuiPaie et autres #Gueux fĂ©dĂ©rĂ©s par @AlexandreJardin : que l’on foute la paix au peuple, qu’on le laisse travailler et profiter du fruit de son travail.
    L’Ă©quipe de Sturzenegger, composĂ©e d’experts juridiques et d’Ă©conomistes chevronnĂ©s, a (…) une mission claire : accroĂ®tre la libertĂ© plutĂ´t que d’amĂ©liorer l’efficacitĂ© de l’État. Lors de l’examen d’une rĂ©glementation, ils se demandent donc d’abord si l’État devrait intervenir dans ce domaine.
    Ian Vasquez

  • Quel est le problème ?

    Quel est le problème ?

    Faites-vous un cadeau : cette vidĂ©o, rĂ©alisĂ©e par Joe Bryan, reprend de manière magistrale des Ă©lĂ©ments prĂ©sents dans les ouvrages sur la monnaie (comme celui de Pascal Salin), ou sur le Bitcoin (comme ceux de Saifedean Ammous, Jon Black, Philippe Herlin ou Ludovic Lars), et permet de comprendre beaucoup de choses en Ă©conomie, en moins d’une heure. L’exemple utilisĂ© est le mĂŞme que dans l’ouvrage de Salin : partant de la situation des habitants d’une Ă®le devant tout reprendre Ă  zĂ©ro, il reconstruit un certain nombre d’Ă©lĂ©ments de l’activitĂ© humaine de production, de commerce, et de … gouvernement. Indispensable.

  • L’Etat peut-il nous voler ?

    L’Etat peut-il nous voler ?

    Dans des discussions rĂ©centes, dans une interview rĂ©cente de Philippe Nemo, et d’une manière gĂ©nĂ©rale dans la pensĂ©e libĂ©rale, cette question se pose. L’Etat peut-il nous voler ? Certains impĂ´ts et taxes, par leur caractère confiscatoire ou spoliateur, peuvent-ils s’apparenter Ă  du vol ?

    Bien poser la question…

    Comme toujours, avant de rĂ©pondre, il convient de se demander si la question est bien posĂ©e, ou si c’est la bonne question. Première chose, « l’Etat » ne fait rien, ne pense rien, ne veut rien. Seules les personnes pensent. Donc, la première clarification Ă  faire, c’est de penser que la manière dont « l’Etat » se comporte vis-Ă -vis des citoyens est la somme d’une (Ă©norme) quantitĂ© d’actions individuelles passĂ©es, et prĂ©sentes. Des dĂ©putĂ©s qui Ă©crivent et votent des lois et rĂ©glementations (il y a plus ou moins longtemps), des fonctionnaires ou des agents de l’Etat qui agissent en fonction de ces lois et des politiques actuelles, etc.
    La deuxième clarification importante concerne la notion de « vol ». J’avais en tĂŞte cette pensĂ©e toute simple (simpliste?). Il n’y a que deux manières de transfĂ©rer un bien d’une personne Ă  une autre : librement, ou sous la contrainte. Je faisais donc le raccourci suivant : les taxes et les impĂ´ts me sont pris de manière forcĂ©e, donc c’est du vol. Mais c’est bien sĂ»r plus complexe comme nous allons le voir, ce qui ne change pas nĂ©cessairement ce point de vue radical. Revenons aux dĂ©finitions.
    Vol :
    Action de s’emparer frauduleusement de ce qui appartient matĂ©riellement Ă  autrui.
    Fraude :
    1. Action de tromper, d’abuser autrui en contrevenant aux règlements, d’employer la ruse pour le mystifier.
    2. (Droit civil) Acte accompli en vue de porter atteinte dĂ©libĂ©rĂ©ment aux droits et intĂ©rĂŞts d’autrui.
    3. (Droit pĂ©nal) Tromperie, acte de mauvaise foi par lequel on lèse quelqu’un en se soustrayant aux règlements.

    VoilĂ  qui apporte un Ă©lĂ©ment complĂ©mentaire Ă  la discussion. Le vol consiste Ă  s’emparer de quelque chose de manière frauduleuse, ce qui signifie en contrevenant aux règles, ou (point 2) en portant atteinte aux droits d’autrui. La notion de vol implique donc deux notions très importantes : les règles (règlements, lois tacites ou explicites) et les droits.

    Une loi peut-elle ĂŞtre injuste ?

    Première remarque : pris sous l’angle du non-respect des règles, la question devient tautologique. Puisque ce sont les hommes de l’Etat qui Ă©dictent et font appliquer les règlements, ils peuvent donc en Ă©dicter certains qui sans jamais se retrouver « en fraude » peuvent nĂ©anmoins ĂŞtre compris et perçus comme « du vol » (au sens de « nuire aux droits » des citoyens, notamment le droit de propriĂ©tĂ©). Cela amène sur une autre question : « une loi ou une règle peut-elle ĂŞtre injuste ? ». La rĂ©ponse est oui bien sĂ»r. Le droit naturel des humains peut ĂŞtre piĂ©tinĂ©s par le droit positif votĂ© d’autres humains. Que l’on songe aux lois d’exclusion des juifs sous Hitler… Une loi, oui, peut-ĂŞtre injuste. Donc le fait de « frauder » n’est pas en soi suffisant pour dĂ©finir le « vol ». Le fait des lĂ©ser des droits est fondamental dans cette histoire.
    Deuxième remarque : il me semble que l’on se retrouve donc, directement, dans la discussion, centrale dans l’Ĺ“uvre d’Hayek (Droit, lĂ©gislation et libertĂ©) sur la distinction entre loi et rĂ©glementation (Ă  vous d’aller lire cet article). Pour faire simple et rapide : dans une sociĂ©tĂ© de libertĂ© (mais la nĂ´tre l’est-elle toujours?), les règles justes sont des règles de juste conduite abstraites, montrant aux citoyens les barrières Ă  ne pas franchir pour ne pas « heurter » les droits des autres, d’une manière rĂ©ciproque. Les règlementations qui visent un Ă©tat de choses particulières (Ă©galitĂ© de fait entre les citoyens, attribution de privilèges (ou de pĂ©nalitĂ©s) Ă  telle ou telle catĂ©gorie de citoyens, ou d’acteurs Ă©conomiques) sont presque toujours injustes. Elles reposent sur une prĂ©misse fausse : penser qu’une autoritĂ© centrale peut organiser le dĂ©tail de la sociĂ©tĂ©, de l’Ă©tat des choses, et qu’il est possible Ă  une intelligence humaine d’embrasser les consĂ©quences -inconnues- d’une multitude d’actions individuelles. Cette nĂ©gation de l’ordre spontanĂ© (associĂ© Ă  la libertĂ© de la sociĂ©tĂ©) est un non-sens philosophique, politique et moral. Le seul impĂ´t moralement juste est l’impĂ´t proportionnel (conforme Ă  la Constitution) ; tout impĂ´t progressif (visant Ă  « rééquilibrer » un ordre qui serait injuste) est, Ă  mon sens, injuste, et bâti sur un conception erronĂ©e de ce qu’est une sociĂ©tĂ© libre. Il est vrai que ses partisans ne cherchent pas, Ă  mon sens, Ă  bâtir une sociĂ©tĂ© de libertĂ© et de prospĂ©ritĂ©, mais une sociĂ©tĂ© Ă©galitaire, ce qui compte tenu de la nature humaine, est une forme de totalitarisme.

    Reformulation

    Donc, non l’Etat ne peut pas nous voler, car d’une part « l’Etat » ne fait rien (ce sont les humains qui agissent), et d’autres part toutes les actions injustes des hommes de l’Etat (spoliation, nĂ©gation du droit de propriĂ©tĂ©, etc.) le sont toujours dans un cadre « lĂ©gal », du moins rĂ©glementaire. Ils ne peuvent pas nous voler, puisqu’ils Ă©crivent eux-mĂŞmes la ligne qui distingue la fraude de la non-fraude.
    Par contre, et c’Ă©tait le sens mon avis naĂŻf, oui, les hommes de l’Etat ont mis en place, et conduisent des actions injustes, qui bafouent les droits des citoyens. L’Etat ne peut pas nous voler, certes ; mais nous avons mis en place, depuis des dĂ©cennies, par le biais de nos vote, par notre inaction et notre faiblesse, parfois de manière volontaire (pour certains), une sociĂ©tĂ© profondĂ©ment injuste, oĂą l’Ă©galitĂ© devant la loi n’est plus respectĂ©e, oĂą toute une partie des hommes de l’Etat et des sphères proches d’eux se gavent de ressources spoliĂ©es aux français vivants et aux français Ă  venir. Soyons collectivement capables de voir cela, et faire dĂ©gonfler cet ensemble d’institutions devenues, malgrĂ© nous, l’ennemi des citoyens.
    Relisons le grand FrĂ©dĂ©ric Bastiat, qui avait analysĂ© tout cela (« L’État, c’est la grande fiction Ă  travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dĂ©pens de tout le monde. ») il y a dĂ©jĂ  longtemps…

    Le droit à  la propriété est antérieur à  la loi. Ce n’est pas la loi qui a donné lieu à  la propriété mais au contraire, la propriété qui a donné lieu à  la loi. Cette observation est importante, car il est assez commun, surtout parmi les juristes, de faire reposer la propriété sur la loi, d’où la dangereuse conséquence que le législateur peut tout bouleverser en conscience.

    FrĂ©dĂ©ric Bastiat (1801 – 1850) Ă©conomiste, homme politique et magistrat français.

  • Bitcoin n’est pas qu’une monnaie

    Bitcoin n’est pas qu’une monnaie

    Vous le savez, depuis quelques temps dĂ©jĂ , j’Ă©tudie un peu le Bitcoin. Je trouve que c’est une invention formidable, et plus je creuse le sujet, plus je dĂ©couvre que c’est une vĂ©ritable rĂ©volution, Ă  mon avis aussi importante qu’internet. Pour des raisons politiques, bien sĂ»r, car l’apparition d’une monnaie, au sens propre du terme, dĂ©centralisĂ©e, avec une masse fixe, accessible Ă  tous, va profondĂ©ment transformer la manière dont les politiciens maltraitent la population en faisant n’importe quoi avec les monnaies d’Ă©tat (ou monnaies Fiat). La concurrence apportĂ©e par Bitcoin est salutaire, Ă  commencer par le fait que nous pouvons dĂ©sormais mettre de cĂ´tĂ© de l’argent avec la garantie qu’il ne sera pas dĂ©valuĂ©.

    Système complet…avec un comportement rĂ©gulier

    Un autre aspect, que je dĂ©couvre, est que le Bitcoin n’est pas rĂ©ellement qu’une monnaie au sens habituel du terme, ou en tout cas pas un bien comme tous les autres : en effet, la manière dont il a Ă©tĂ© conçu, dont il s’est construit dans le temps, fait que c’est Ă  la fois un programme (un code, et des règles), mais aussi un rĂ©seaux dĂ©centralisĂ© de nĹ“uds distribuĂ©s sur la planète, et bien sĂ»r un marchĂ©. On a tendance Ă  penser que qui dit « marché », dit « offre et demande » uniquement. Pour plein de raisons, visiblement, le Bitcoin ne se comporte pas uniquement selon la loi de l’offre et de la demande. Foin de discussions philosophiques et techniques que je ne suis pas en mesure de conduire, il y a quelque chose de simple, par contre, c’est que nous avons maintenant sur Bitcoin des donnĂ©es accumulĂ©es depuis 15 ans. Je suis et m’appuie ici sur les travaux d’un physicien italien (Giovanni Santostasi), qui avec son fils, a montĂ© une communautĂ© très active pour analyser et comprendre le bitcoin. Ces donnĂ©es sont pour le moment sans appel : l’Ă©volution du Bitcoin, depuis 15 ans, est rĂ©gulière. Très volatil par nature (puisque pure monnaie digitale sur des marchĂ©s avec des capitaux Ă©normes), le bitcoin n’en a pas moins connu une Ă©volution qui suit d’assez près une loi de puissance, signe d’une remarquable invariance d’Ă©chelle. C’est ce que la figure ci-dessous montre.

    C’est un graphe particulier : l’Ă©chelle des ordonnĂ©es (le prix du bitcoin) est logarithmique. Ce qui veut dire que l’Ă©chelle n’est pas linĂ©aire : on y trouve les puissances de 10 (10, 100, 1000, etc…). On voit que malgrĂ© les fluctuations (importantes), le prix du bitcoin suit une progression très bien dĂ©crite par la courbe verte (la fameuse loi de Puissance de Santostasi, qui incorpore Ă©galement une modĂ©lisation des « bulles » qui se produisent tous les 4 ans, en lien avec le halving qui rythme l’Ă©volution de bitcoin). C’est encore plus net si l’on trace avec des valeurs moyennĂ©es le prix du bitcoin et la loi de puissance. Sur la courbe ci-dessous c’est reprĂ©sentĂ© en spirale (oĂą l’angle reprĂ©sente le temps qui passe).

    Conséquences

    Cet état de fait (6 ordres de grandeur sur 15 ans qui sont bien modélisés par une loi simple P=C*xm) a plusieurs conséquences importantes :

    • sur le long court, le prix du bitcoin est plutĂ´t bien connu dans son ordre de grandeur. C’est un placement long terme très peu risquĂ©
    • Sur le court terme, la volatilitĂ© et les variations du fait de l’offre et de la demande ou d’autres Ă©vènements, le prix est impossible Ă  connaĂ®tre prĂ©cisĂ©ment
    • Les modĂ©lisations de Santostasi montre que les bulles inflationnistes sont assez rĂ©gulièrement espacĂ©es dans le temps, avec une amplitude qui va en diminuant. Le bitcoin rĂ©gularise sa trajectoire autour de l’Ă©quilibre dĂ©crit par la loi de puissance

    Le Bitcoin est donc très solide, c’est un bien / rĂ©serve de valeur beaucoup plus fiable que tout ce qu’on connaĂ®t, c’est un excellent placement Ă  long terme, et il doit mĂŞme ĂŞtre possible de s’amuser, si l’on aime le risque Ă  vendre le bitcoin en haut des bulles, et Ă  en racheter ensuite quand il retombe sur sa ligne de base.