Étiquette : Action

  • Eloge de la simplicité

    Complexité du monde, nécessaire simplicité

    Le monde est extraordinairement complexe. Les humains sont extraordinairement complexes. Vouloir appréhender le monde nécessite d’intégrer une certaine complexité. On ne peut évidemment pas résumer le monde entier et la condition humaine en une phrase. Mais pour qui veut une certaine efficacité dans l’action, il est nécessaire de savoir simplifier. Simplifier, c’est viser la simplicité, et non pas oublier la complexité.

    La simplicité n’a pas besoin d’être simple, mais du complexe resserré et synthétisé.
    [Alfred Jarry]

    Simplifier ce qui ne l’est pas : mariage de notre vérité et du monde

    Tout le travail de la connaissance — scientifique ou non — est de simplifier. Le monde n’est pas plus simple parce qu’on opère des simplifications, c’est notre vision qui en est modifiée. La simplicité ne peut exister que pour un être pensant.

    Il n’y a pas de simplicité véritable. Il n’y a que des simplifications.
    [Léon-Paul Fargue]

    La simplicité n’est donc pas un état du monde (puisqu’il est complexe), mais donc un travail à  accomplir.

    La simplicité est en définitive très difficile à  atteindre. Elle repose sur l’attention, la pensée, le savoir et la patience.
    [John Pawson]

    Comme tout travail, il n’a pas de fin. Et comme tout travail bien mené, il est source de bonheur. C’est parce que le monde est complexe, difficile, tourmenté, que nous devons essayer de le penser simplement. C’est une voie de sagesse, à  mon avis. Vouloir faire coller sa vérité avec la complexité du monde en compliquant sa vérité est une erreur. Au contraire, il faut choisir, et simplifier la complexité de notre conception du monde.

    L’homme devrait mettre autant d’ardeur à  simplifier sa vie qu’il en met à  la compliquer.
    [Henri Bergson]

    L’art de vivre pleinement ne consiste pas tant à  compliquer les choses simples qu’à  simplifier celles qui ne le sont pas.
    [François Hertel]

    Sagesse de la liberté et du choix

    Alors, bien sûr, choisir la simplicité implique d’exclure des choses. Cela implique de savoir faire le deuil des branches multiples pour conserver les plus solides. La jeunesse accueille plus facilement la complexité du monde sans trancher. C’est quelque chose que l’on apprend en vieillissant, parce qu’on se construit en faisant des choix :

    Vieillir c’est simplifier.
    [Daniel Thibault]

    Chance et volonté de simplicité : clef du bonheur ?

    Viser la simplicité est un chemin de bonheur : et comme le bonheur, c’est exigeant mais indispensable. C’est la seule manière de marier notre vérité à  la réalité du monde.
    Rencontrer quelqu’un avec qui la vie est simple, c’est peut-être la plus belle chose qui puisse arriver. C’est ce qui m’est arrivé avec Ben’. Chance de la rencontre, et désir réciproque de simplicité dans les relations.

    Il y a quelques rencontres dans la vie où la vérité et la simplicité sont le meilleur manège du monde.
    [Jean de La Bruyère]

  • L'horreur annoncée ?

    Y’a t’il encore un flic pour sauver la planète ?

    Je faisais partie des quelques personnes qui pensaient que nous aurions dû aller en Irak avec les américains, les anglais, les afghans, les australiens, les coréens, les danois, les espagnols, les islandais, les italiens, les japonais, les hollandais, les polonais, les portugais et j’en passe (plus de 44 pays faisaient partie de la coalition). Ne serait-ce que pour respecter les résolutions que nous avions nous-mêmes votées avec tous les autres à  l’ONU pendant 10 ans.
    Le chaos en Irak n’est pas provoqué par les américains ; il est le fait de chiites et de sunnites musulmans qui se font la guerre civile entre eux. Quand la chape de plomb de la dictature disparaît, il parait assez compréhensible que les luttes pour le pouvoir s’expriment. Ces luttes intestines ne sont pas le fait de celui qui a soulevé le couvercle, mais de ceux qui jettent l’huile sur le feu qui fait bouillir le tout. L’islam radical est responsable des morts quotidiennes en Irak.
    Je pense, maintenant, que les américains et les autres pays ont peut-être eu tort d’y aller. Non pas à  cause de la situation actuelle en Irak ; Mais plutôt à  cause du fait que cette intervention a peut-être détourné trop longtemps les yeux du vrai problème : l’Iran.
    Le fou à  vocation criminelle qui dirige ce pays semble bien parti pour essayer de démarrer une guerre mondiale, et j’espère que nous saurons intervenir avant qu’il ne soit trop tard ; espérons que les USA ne seront pas trop échaudés par le coup de l’Irak, et pourront — encore une fois — jouer au flic de la planète (visiblement il ne faut compter sur les français).

    Avertissements

    Pierre Besnainou, président du Congrès juif européen, s’en inquiétait dans une tribune vibrante dans Le Figaro du 15/12/2006. Voici un — long — extrait (il faut faire circuler ça, à  mon avis) :

    «Israël va bientôt disparaître. » Telle est donc la dernière menace de Mahmoud Ahmadinejad. […]
    Rappelons simplement ce que chacun sait : le président iranien est tout sauf un marginal, il est à  la tête d’une nation de 70 millions d’habitants sur le point de disposer de l’arme nucléaire. Son ambition a le mérite d’être claire : nettoyer la Terre de l’État juif, comme Hitler souhaitait nettoyer la Terre des Juifs.
    Pour mener à  bien cette mission, l’Iran a essaimé au Proche-Orient de nombreuses filiales où la haine le dispute à  la sauvagerie. […]
    Le devoir des chefs d’État européens est de porter haut et fort cette mémoire, en faisant barrage, sans silence, sans faiblesse et sans lâcheté, à  ceux qui menacent l’avenir de l’humanité. Et de dénoncer ces propos pour ce qu’ils sont : une incitation au génocide sanctionnée par la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1951 (article 3).[…]
    Quand décidera-t-on que le temps de la diplomatie est passé ? Jusqu’à  quand l’Europe se prêtera-t-elle au jeu du régime iranien ? Ce dernier a beau piétiner la mémoire de l’humanité, proférer des discours de haine proprement inouïs, narguer la communauté internationale, il ne suscite que de vagues condamnations de principe. La résignation paraît donc l’avoir emporté sur l’indignation. On connaît la suite : la résignation mène à  l’indifférence, et l’indifférence à  la passivité. Voilà  pourquoi, dans le cas présent, la résignation est impossible et l’indifférence coupable : coupable à  l’endroit d’Israël et du peuple juif, coupable pour la stabilité régionale et la paix mondiale, coupable, enfin, à  l’égard des générations futures.
    Fermons les yeux l’espace d’un instant et plaçons-nous en 1938 à  la veille de la tragédie. Supposons que nous connaissions les événements tragiques qui allaient se dérouler dans le monde, quelle énergie et quels efforts n’aurions-nous pas déployés pour les éviter ?
    À présent, il est temps d’ouvrir les yeux.

    Cette tribune rejoint celle, parue hier, d’une femme courageuse, Ayaan Hirsi Ali, ancien député hollandais, d’origine somalienne, qui a écrit le scénario du film « Soumission » dont l’auteur, Theo Van Gogh a été assassiné par un islamiste radical. Elle y dénonce la propagande systématique qui est utilisée dans les pays musulmans, et dont nous serions bien avisés de ne pas nous rendre complice par notre silence.
    Extraits :

    Pourquoi personne, à  Riyad, au Caire, à  Jakarta, à  Lahore, n’a organisé de contre-conférence condamnant Ahmanidejad ? Pourquoi les 57 membres de l’Organisation de la conférence islamique ont-ils gardé le silence ?
    La réponse pourrait être aussi simple qu’horrible : pendant des générations, les dirigeants de ces pays prétendument musulmans ont bourré le crâne de leurs populations avec une propagande similaire à  celle qu’ont connu, en leur temps, les Allemands : à  savoir que les Juifs étaient la vermine et devaient être traités comme telle. En Europe, la conclusion logique de cette propagande fut la Shoah. Si Ahmadinejad continue sur sa lancée, il n’aura pas besoin de pousser beaucoup les musulmans complaisants.
    Peut-être devrions-nous faire le compte des organisations caritatives musulmanes tissées d’antisémitisme. Leurs collègues occidentaux et chrétiens oeuvrant dans le tiers-monde devraient endosser la responsabilité d’informer les musulmans – tout comme les non-musulmans – sur l’Holocauste.

    La corde raide

    Quelle doit être la réaction des Européens, et des Français à  cet égard ? Devons-nous faire semblant de croire qu’une fois l’arme nucléaire entre ses mains, Ahmadinejad deviendra tout à  coup plein de sagesse et de compréhension ? Devons-nous intervenir quand il est encore temps ? par le biais d’un embargo ? La diplomatie a des limites, surtout s’il s’agit de parler à  un fou. Le chemin qui permet d’éviter un conflit majeur devient de plus en plus mince.
    Pensez-vous que nous saurons y trouver la place d’avancer sans tomber — à  nouveau — dans l’horreur d’une guerre mondiale ?

  • Citation #3

    Il n’y a rien de plus pratique qu’une bonne théorie.
    Kurt Lewin

  • Quelques citations en équilibre

    Tout est question d’équilibre dans notre vie et dans notre action, en tout cas pour ceux qui veulent vivre en vérité. L’organisme même est un équilibre complexe, interne et avec son milieu. La recherche de l’équilibre est une donnée physiologique, et donc psychologique. Tendre vers l’équilibre est une caractéristique humaine :

    La tendance la plus profonde de toute activité humaine est la marche vers l’équilibre.

    Jean Piaget (1896 – 1980) biologiste, psychologue, logicien et épistémologue suisse

    Il faut toujours se garder des extrêmes, qu’ils soient en pensée ou en comportement. C’est ce qu’on appelle la tempérance :

    Tout ce qui est excessif est insignifiant.

    Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord (1754 – 1838) Homme d’Etat et diplomate français

    Il convient donc toujours de chercher à  équilibrer les contraires, et les contraintes. Ce qui revient souvent à  identifier les extrêmes, et à  chercher entre les deux la voie d’action équilibrée. C’est être pragmatique, plutôt que dogmatique.
    Equilibrer le temps consacré aux choses, équilibrer les pensées contradictoires qui nous peuvent nous assaillir, équilibrer les sentiments qui peuvent être complexes.
    On passe notre temps à  équilibrer les choses, plus ou moins bien, plus ou moins souvent, selon notre caractère.
    Au final, c’est une chose qui est paradoxale : si on veut être équilibré en tout, il faut aussi l’être en ce qui concerne l’équilibre. Ne pas être trop équilibré, c’est-à -dire savoir toujours se mettre en déséquilibre, en mouvement. Le paradoxe n’est qu’apparent : il faut équilibrer le temps consacré au jugement, à  la réflexion et celui consacré à  l’action. Ces deux là  semblent d’accord là -dessus :

    La vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre.

    Albert Einstein (1879 – 1955) physicien théoricien allemand, puis helvético-américain

    et

    Équilibre est synonyme d’activité.

    Jean Piaget (1896 – 1980) biologiste, psychologue, logicien et épistémologue suisse

    Dans les faits, cela revient à  :

    Agir en homme de pensée et penser en homme d’action.

    Jean Piaget (1859 – 1941) philosophe français

    Source des citations : www.evene.fr et kulture-et-konfiture