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  • L’élégance de Bitcoin

    L’élégance de Bitcoin

    Le livre de Ludovic Lars (@lugaxker), L’élégance de Bitcoin, sorti en 2023, est une véritable somme sur le Bitcoin : son histoire, J’utilise dans mes articles des liens vers Wikipedia : attention à la qualité des informations que vous y trouvez, surtout dans le champ politique. Wikipedia pullule, malheureusement pour ce beau projet, de gauchistes et de propagandistes de tous poils.ses principes – tant philosophiques, politiques que techniques – et ses enjeux y sont décrits de manière très complète, documentée et fouillée. Très agréable à lire, il est à coup sûr LE livre de référence en français.

    Bon conseil

    Lors de ma visite à la très chouette boutique Bitcoin Bazar (Paris 18ème), tenue par @bitcoinbazar21, j’ai pu discuter avec @bitcoinpointfr qui, dans la bibliothèque très fournie, m’a conseillé, pour rentrer dans des aspects plus techniques de lire le livre de Ludovic Lars. Et c’était un très bon conseil. Je me suis régalé, et j’ai beaucoup appris. Par moment, le livre rentre vraiment dans les aspects techniques, et j’ai du rendre les armes car je ne suis pas assez fort en informatique pour suivre. Mais ça n’est pas du tout le caractère principal du livre.

    Les racines du Bitcoin

    L’éclairage historique est absolument passionnant : tant sur la manière dont le Bitcoin est né, quand dans ses racines techniques ou philosophiques. C’est une histoire passionnante, vraiment, à découvrir. C’est presque un miracle que le Bitcoin ait pu être découvert, se mettre en place, résister, et finalement trouver sa place. Fruit étrange de la cryptographie, du cyberespace naissant, et des philosophies de liberté (Ecole autrichienne, agorisme, librisme, cypherpunk, extropianisme), son but et sa proposition de valeur étaient déjà très claire dans le fameux article / livre blanc de son créateur Satoshi Nakamoto :
    Une monnaie électronique purement pair-à-pair qui permet des paiements en ligne envoyés directement d’un acteur à au autre sans passer par une institution financière.A purely peer-to-peer version of electronic cash would allow online payments to be sent directly from one party to another without going through a financial institution.
    Si les débuts ont été un peu chaotiques, dans les premiers usages, entachés de vente de drogues et d’activités plus ou moins légales, et affaibli par un système pas complètement en place ni robuste, la suite a montré tout le génie de l’invention géniale (des inventions en fait) de Nakamoto : mêler cryptographie, et un registre public distribué (la blockchain) sur un réseau d’ordinateur qui valident les transactions, a fait de Bitcoin, en 2024, une formidable nouveauté monétaire, financière et qui peut revisiter et bousculer l’action d’un certain nombre d’Etats, en redonnant une liberté monétaire aux individus, contre l’appauvrissement organisé par les faux-monnayeurs, et contre le contrôle par la censure financière rendue bientôt possible par les monnaies digitales des banques centrales.

    Seigneuriage

    C’est un point commun à ceux qui s’intéressent au Bitcoin : ils ont « un peu » travaillé ce qu’est la monnaie (apprenez-en plus avec Saifedean Ammous @saifedean, Pascal Salin ou Philippe Herlin @philippeherlin). J’ai mis des guillemets à « un peu », car Ludovic Lars livre un chapitre magistral sur la monnaie, ses différents types et caractéristiques. J’y ai appris un terme que je n’avais lu encore nulle part, celui de seigneuriage (« Droit qu’un seigneur battant monnaie, puis le roi, prélevait sur la fabrication de cette monnaie. », TLFI). En d’autres termes, l’avantage financier dont profite celui qui émet la monnaie.
    Le seigneuriage est ainsi le fait de tirer profit d’une industrie particulière : la production de monnaie. Il est le résultat de quatre mesures légales fondamentales que sont la contrefaçon légalisée, le monopole sur la production, l’imposition du cours légal et la suspension des paiements. Comme dans le cas de l’impôt, ces actions sont largement acceptées dans la mesure où elles émanent de la puissance publique. (p. 85)
    L’Etat n’est pas le seul à bénéficier du seigneuriage, puisque l’Effet Cantillon (du nom de Cantillon) est un phénomène reconnu et observable : la non uniformité des effets sur les acteurs économiques de l’injection de nouvelle monnaie. Pour en savoir plus, je vous recommande l’excellente vidéo de @JonBlackFR à ce sujet : L’effet Cantillon, comment votre pouvoir d’achat vous est volé.

    Incontournable

    Vous l’aurez compris, ce livre est incontournable, et je le recommande chaudement à tous ceux qui veulent découvrir Bitcoin de manière approfondie. Je laisse le mot de la fin à l’auteur, avec un extrait du dernier chapitre :
    Bitcoin vit de la tension qui existe entre l’économie officielle, qui approuve le pouvoir sur la monnaie, et la contre-économie, qui s’y oppose. Du fait de cette tension, la culture cryptomonétaire est également constamment attaquée, notamment par les médias de masse, par les banquiers centraux et par les représentants de l’Etat. Il existe ainsi un nombre stupéfiant de détracteurs qui, travaillant pour l’adversaire, répètent à l’envi leur argumentaire de mauvaise foi. S’il est utile de se confronter à eux pour rétablir la vérité devant un public qui doute, il est vain de croire qu’ils disparaîtront ou perdront en visibilité. C’est pourquoi Bitcoin a besoin d’une tradition, d’une transmission culturelle d’individu à individu, qui permettrait d’expliquer ses principes de manière saine et organique au nouveau venu.
    En particulier, le message de Bitcoin devrait toujours être un appel à la pratique, conformément aux mouvement idéologiques qui l’ont précédé, à commencer par les cypherpunks. Chacun devrait se sentir poussé à écrire (et à lire) du code, à déployer des fermes de minage dans la mesure du possible, à participer à l’économie circulaire, à conserver du bitcoin et à éduquer les autres sur le sujet, quand bien même ce la n’apporterait pas un gain financier direct. Car c’est aussi de cette manière que Bitcoin prospère.
    Quoi qu’il en soit, Bitcoin ne peut pas être oublié. La découverte de Satoshi Nakamoto est là pour rester. Elle a déjà joué un rôle dans le combat pour la liberté humaine et devra probablement jouer un rôle encore plus grand à l’avenir. Son succès dépendra de l’action des personnes qui le soutiennent. La révolution ne sera pas centralisée.

  • Tutoriel : acheter du Bitcoin

    Tutoriel : acheter du Bitcoin

    Chose promise, chose due : après mon article sur le livre « L’étalon Bitcoin », j’avais dis que je ferai un billet pratico-pratique pour ceux qui veulent investir en Bitcoin. Le voici : un tutoriel pas-à-pas pour savoir comment acheter et détenir de manière sûre des Bitcoins.


    Warning : je ne suis pas conseiller financier, et cet article n’est en aucune manière un conseil en investissement ou financier. Ce que j’y écris ne sont que mes vues personnelles.
    Warning 2 : je mentionne dans le fil de l’article des services ou produits commerciaux. Ce billet n’est pas sponsorisé, il retranscrit simplement de manière factuelle les choix que j’ai fait. Je mentionnerai au passage certains concurrents. A nouveau, cet article n’est pas un comparatif entre différentes solutions, mais le descriptif de mes choix, avec mes critères.


    Je ne reviens pas ici sur ce qui pourrait vous motiver à acheter des bitcoins, mais simplement sur la manière de le faire (une manière parmi d’autres). Cela regroupe un certain nombre de choses que je n’avais pas forcément en tête au début du processus, et que j’ai appris en me documentant et en apprenant.
    Mon premier conseil est général : si vous n’avez pas envie de vous renseigner un tout petit peu sur ce qu’est le Bitcoin, sur son mode de fonctionnement, etc, alors ce n’est probablement pas une bonne idée de chercher à en acheter. Pourquoi ? Parce que les infos que l’on trouve sur le Bitcoin sont souvent incomplètes, fausses, ou idéologiquement très biaisées (c’est le cas de la page Wikipedia qui raconte à peu près n’importe quoi). Donc : comme toujours, pour ne pas se faire manipuler, il faut se renseigner et garder un esprit critique.
    Mon deuxième conseil, également général : je n’ai pour ma part investi dans Bitcoin qu’avec une logique de long-terme. Je n’ai aucune compétence pour savoir s’il est utile de faire du trading rapide avec Bitcoin. Je n’en ai pas le temps non plus d’ailleurs. Donc je ne parle pas de cela dans le billet. Je vois le Bitcoin comme une vague de fond qui va radicalement changer les choses, et je m’en veux de ne pas en avoir acheté il y a 10 ans. Mieux vaut tard que jamais. Je ne vendrai qu’en cas de force majeure mes bitcoins.

    Rappel des bases

    J’ai rappelé des éléments clés dans d’autres billets (« L’étalon Bitcoin » et « Bitcoin : comprendre et investir« ) et vous trouverez plein de choses sur internet (par exemple sur la chaîne de JonBlack). Je redonne quelques éléments clefs en lien avec la démarche d’achat de Bitcoin.
    Le Bitcoin est une monnaie digitale pair-à-pair (sans autorité centrale), dont le fonctionnement a été posé dès le départ : il n’y aura jamais plus de 21 millions de Bitcoins (les bitcoins sont divisables en 100 millions de sous-unités, les satoshis). Toutes les opérations (création par les opérations de minage, transactions) sont inscrites dans un registre public, crypté, la fameuse blockchain (chaîne de blocs : parce qu’un nouveau bloc contenant les nouvelles informations y est ajouté, à la suite des autres, toutes les 10 minutes). Tous les noeuds du réseau Bitcoin ont toutes les informations permettant de vérifier une transaction : la source possède-t-elle bien les bitcoins ? Pas besoin de passer par une autorité centrale pour vérifier les transactions, ce sont les noeuds du réseau qui valident.
    Posséder des bitcoins, concrètement, ça veut dire posséder ses clés privées d’accès à un portefeuille (Wallet). Je ne rentre pas dans le détail (vous pouvez lire cet article), mais la blockchain sécurise les transactions avec une clef publique (qui permet d’avoir l’adresse où envoyer l’argent), et une clef privée (gardée secrète qui permet de valider les transactions). C’est beaucoup plus complexe que cela, et intéressant d’ailleurs, mais en gros ça suffit pour notre propos ici. Donc : posséder des bitcoins, c’est avoir réalisé une transaction dans laquelle quelqu’un va nous envoyer des bitcoins vers une adresse de « portefeuille digital ». Bien sûr, en échange de cela il voudra de l’argent ou un autre actif, et il ne validera la transaction qu’en étant garanti de l’échange. La transaction verra votre portefeuille (Wallet) être crédité du montant correspondant, et vous êtes le seul à pouvoir y accéder (grâce à votre clef d’accès). Les autres peuvent y accéder pour y verser des Bitcoin, via la clef publique, mais vous êtes le seul à pouvoir valider une transaction qui partirait de votre Wallet pour aller ailleurs.
    Cela permet de comprendre pourquoi il faut donc 1) acheter des bitcoins et 2) les mettre à l’abri dans un Wallet.

    Acheter des bitcoins

    Pour acheter des bitcoins, le plus simple est de s’inscrire sur une plateforme d’échange (Exchange). En créant un compte sur une telle plateforme, vous pourrez y verser des euros, et avec cet argent acheter des Bitcoins moyennant une petite commission (et vous pourrez aussi y acheter d’autres cryptomonnaies, nous y reviendrons). J’ai choisi pour ma part d’utiliser Coinbase, mais il en existe plein d’autres bien sûr (Binance, eToro, Kraken). Vous imaginez bien qu’avec les montants en jeu (marché du bitcoin à l’heure où j’écris ces lignes : 1274 Milliards d’Euros), il y a quelques personnes intéressées pour apporter des services aux utilisateurs du Bitcoin. J’ai choisi Coinbase car c’était une des deux plus importantes, et parce que son patron Brian Armstrong, s’était fait remarquer en expliquant que les activistes woke ou cinglés du climat n’avaient rien à faire dans sa boite, qui est là pour servir ses clients et pas faire de la propagande. Bon il ne l’a pas dit comme cela, mais j’ai aimé son courage.
    Créer son compte est très simple sur ces plateformes qui ont aussi des apps smartphones bien sûr. Cela implique également, puisque cela revient à créer à un compte bancaire, une déclaration aux autorités fiscales. Catégorie « Déclaration de compte d’actifs à l’étranger« .
    Une fois cette étape franchie, vous aurez un compte en ligne, sur lequel vous pourrez verser des euros, et acheter des bitcoins… ou d’autres cryptomonnaies.

    Remarques sur les « autres » cryptomonnaies

    J’avais, au tout début, acheté du bitcoin, et puis un peu d’Ethereum, et puis un peu de Solana, et puis deux trois autres crypto en petites quantités. Partant du principe qu’il était de bon sens de diversifier son portefeuille. J’avais en gros 80% de BTC et 20% du reste. J’ai changé d’avis. Après avoir lu pas mal sur le sujet, je pense comme à peu près tous ceux qui ont lu sur le sujet sérieusement : Bitcoin est une invention extraordinaire, et les autres crypto (appelées AltCoins) sont dans une de ces catégories :

    • des copies arrivées bien après (donc sans grosse capitalisation et probablement sans avenir, la copie étant moins intéressante et robuste que l’originale)
    • des services adossés à des cryptomonnaies sans intérêts, qui probablement ne nécessitent pas d’utiliser de blockchain puisqu’ils ne sont pas réellement décentralisés
    • soit carrément des projets plus ou moins fumeux uniquement là parce que les milliards de monnaie d’Etats (ou monnaies FIAT) injectés dans l’économie servent aussi et toujours à financer des projets très risqués qui n’auraient pas été financés sans cette monnaie facile. C’est la même chose dans le monde des Startups…

    Je suis donc devenu un « bitcoin only ». Comme je le répète, tous ceux qui bossent le sujet. Les meilleurs projets dans le monde des « cryptos » ou des « tokens » sont à mon avis des services (comme Coinbase) qui permettront de faciliter l’usage du Bitcoin, mais sans la complexité et la lourdeur de la blockchain (qui dans le cas du bitcoin se justifie car c’est la technologie qui permet de garantir la décentralisation – transaction sans tiers de confiance).

    Sécuriser ses bitcoins

    Pourquoi faut-il sécuriser ses bitcoins ? Parce que quelle que soit la confiance que l’on place dans les Exchanges, ils ont été victimes, à plusieurs reprises, de hacking (au passage Le Bitcoin, non). Or, si vos bitcoins sont sur l’exchange, vos clefs aussi. Donc, selon la gravité du hacking – peu probable restons réalistes – vous pourriez perdre vos bitcoins. La plupart des plateformes d’échanges, désormais, détiennent vos bitcoins & vos clefs en dehors du réseau, ce qui limite beaucoup les risques.
    Bref : il est donc plus sûr de faire comme les exchanges, c’est-à-dire mettre ses bitcoins hors du réseau, dans un wallet (portefeuille). Il en existe en ligne (Coinbase en propose un par exemple), et hors-ligne (hardware ou papier). J’ai opté pour cette dernière option et j’ai choisi le wallet hardware Trezor (on peut citer aussi Ledger, ou Coldcard). Tous mes satochis / bitcoins sont donc hors-ligne. Personne ne peut me les voler. Coinbase m’a servi à acheter des bitcoins, mon Trezor me sert à les stocker. Comme je suis dans une logique de long-terme je n’ai pas besoin qu’ils soient utilisables tout de suite en ligne. La sécurité est doublée : une phrase de 20 mots clefs gardée à part, permet de récupérer ses clefs au cas où le hardware physique serait endommagé.

    Et vous, comment gérez-vous vos cryptomonnaies ? Etes-vous Bitcoin only ou avez fait des choix différents ? Vos retours m’intéressent.