Étiquette : Ministre

  • A quoi sert le ministre de la culture ?

    Ministre de la culture. Rien que l’appellation est ridicule. Les différentes politiques culturelles mises en oeuvre depuis 1959 n’ont servi à  rien. La lettre de mission que Nicolas Sarkozy a adressé à  Mme Albanel le rappelle :

    En 1959, Malraux définissait ainsi les missions du nouveau ministère des affaires culturelles : « rendre accessible les oeuvres capitales de l’humanité, assurer la plus vaste audience à  notre patrimoine culturel et favoriser la création des oeuvres de l’art et de l’esprit qui les enrichit ». […]

    Les acquis de cette politique sont considérables : une offre foisonnante, des musées et des monuments rénovés, un cinéma rivalisant avec la production internationale. Ces succès ne doivent pas faire oublier les lacunes et les ratés : un déséquilibre persistant entre Paris et les régions, une politique d’addition de guichets et de projets au détriment de la cohérence d’ensemble, une prise en compte insuffisante des publics, et surtout l’échec de l’objectif de démocratisation culturelle. De fait, notre politique culturelle est l’une des moins redistributives de notre pays. Financée par l’argent de tous, elle ne profite qu’à  un tout petit nombre.

    […] Il vous revient de proposer les voies et moyens d’une politique culturelle nouvelle, audacieuse, soucieuse de favoriser l’égalité des chances, d’assurer aux artistes une juste rémunération de leur travail, de développer la création et nos industries culturelles, de s’adresser à  tous les publics.

    On retrouve la logique constructiviste de Malraux, cette logique qui a la prétention de croire qu’il est possible de piloter la production culturelle, sous toutes ses formes. Et qui veut faire croire qu’en perfusant le domaine de la culture avec de l’argent public on parviendra à  autre chose qu’à  un désastre. Si une oeuvre n’intéresse personne, au nom de quoi faut-il la subventionner ? Et si elle intéresse un public, comment croire qu’il n’y aura pas des producteurs suffisamment intelligents pour la produire et gagner de l’argent avec ?
    Il n’y a aucune justification morale ou politique à  ce que l’argent du contribuable serve à  « assurer aux artistes la juste rémunération pour leur travail », ou à  « développer les industries culturelles ».
    Et que je sache, ce n’est pas la France qui a produit Eternal Sunshine of the Spotless Mind, ou Little Miss Sunshine. Coltrane ou Madonna n’ont pas eu besoin de subventions pour travailler, créer des oeuvres originales, et convaincre leur public de les acheter.
    A quoi sert le ministre de la culture ? A rien.

  • Les apprentis sorciers

    La volonté de Borloo (Ministre de l’Ecologie) d’étendre le système du bonus-malus (valable pour l’automobile) à  une vingtaine d’autres produits me parait complètement idiote.
    Si le boulot de gouvernement est de se substituer au marché, il faut le dire clairement. Sur le fond, les incitations fiscales constituent des distorsions du marché, et contribuent à  fausser les signaux donnés aux consommateurs par les prix. Sur la méthode, s’il s’agit d’inciter les consommateurs à  acheter tel ou tel produit, pourquoi ne pas le faire par le biais d’un crédit d’impôt ? Cela permettrait de ne pas créer de nouvelles mesures qui coûtent de l’argent à  l’Etat, donc au contribuable.
    Et puis, le système bonus-malus me dérange vraiment sur le fond : estampillés par l’Etat, certains produits seront-ils étiquetés « bons », et d’autres « mauvais » ? La suite logique de cette démarche est d’interdire la production des « mauvais » produits. Soyons cohérents, à  défaut d’être intelligents. Et pourquoi pas, dans la foulée, avoir un plan de production général, avec fixation des prix par le Gosplan le gouvernement, puisque celui-ci semble convaincu qu’il peut se substituer aux marchés. J’enrage de tant d’inculture économique : je n’y connais pas grand-chose, mais suffisamment tout même pour comprendre que ces messieurs-dames jouent aux apprentis sorciers, en allant à  l’encontre de tout ce que le XXème siècle nous a appris.
    Quand je les traite d’ »apprentis sorciers », c’est pour ne pas les traiter de « mickeys ».

  • La spéculation, ennemi numéro 1 ?

    Retour sur le discours officiel de Michel Barnier concernant les « émeutes de la faim » : selon lui, ce sont les effets d’un « les effets d’un trop grand libéralisme qui a encouragé la spéculation ». C’est beau comme un meeting d’Olivier Besancenot. Sauf que Michel Barnier est Ministre de l’Agriculture et de la Pêche, et qu’il représente la France au Conseil européen des ministres de l’agriculture.
    (suite…)