Étiquette : Presse

  • Privatisons la propagande

    Privatisons la propagande

    Le magazine L’incorrect (@MagLincorrect) a publié 3 vidéos concoctées par @JulietteBriens (par exemple) montrant des échanges entre des journalistes du service public et des politiciens socialistes, et ça a fait un bon buzz depuis une semaine sur X. C’est vraiment rigolo de voir toute cette agitation, et ça suscite chez moi, au delà de la satisfaction de voir les petites manigances étalées au grand jour, plusieurs réflexions, qui viennent de deux étonnements.

    Nombrilisme du milieu journalistique

    Le premier étonnement c’est de voir l’ampleur du buzz créé : à peu près tous les médias ont repris l’information (sous différents angles). Il faut croire que le Roi Patrick Cohen est plus important que ce que mon mépris m’avait fait penser. Le monde médiatique et politique est très très centré sur lui-même. Une conversation capturée dans un café parisien, entre des gens dont on sait très bien qu’ils sont depuis longtemps totalement mêlés, de manière consanguine voire incestueuse, devient soudainement plus importante que les accords entre Chine, Russie et Inde, ou que les transformations massives à l’œuvre aux USA sur les plans monétaires. Mais bon, ce n’est qu’une preuve de plus d’un phénomène bien connu…

    Naïveté de la population ?

    Le second étonnement découle d’une mise en question de cette dernière phrase : Est-ce si connu que cela, finalement, la collusion d’intérêt entre médias et politiciens, d’une part, et d’autre part le rôle de propagande des médias ? Il faut revenir à la base de la base : si la base du journalisme c’est de « présenter les faits et les événements sous un certain éclairage propre (aux journalistes) », et si l’on prend en compte le fait qu’il y a une infinité d’évènements susceptibles d’être présentés chaque jour, il est évident (logique) qu’il n’existe pas de journalisme neutre, ou factuel, ou impartial. Bien sûr, il y a de francs menteurs, et des escamoteurs de vérité. Mais le cœur du sujet, c’est que toute mise en avant de faits procède d’un choix (d’un tri), adossé à des critères plus ou moins explicites. Le journalisme est donc pleinement une activité de propagande.
    Propagande : Action psychologique qui met en œuvre tous les moyens d’information pour propager une doctrine, créer un mouvement d’opinion et susciter une décision.
    On ne saurait reprocher aux journalistes de faire leur métier. Comme le rappelait très justement @CharlesPrats : la polémique ne vient pas (ne devrait pas venir) de la collusion entre ces journalistes et ces politiciens de gauche : elle est inévitable. Le vrai sujet est très simple : y’a-t-il la moindre raison pour justifier que l’argent du contribuable soit détourné pour financer ces actions de propagande ? La réponse est évidente : non. D’accord avec @knafo_sarah : il faut privatiser totalement le secteur de l’information. Il est légitime de faire de la propagande, mais pas avec l’argent des autres.

  • Faut-il supprimer les subventions aux médias ?

    Faut-il supprimer les subventions aux médias ?

    Notez bien que la question n’est pas : trouvez-vous indispensable qu’il y ait des médias ? Personne, je crois, ne doute de l’utilité de pouvoir s’informer librement. Pas de médias, pas de liberté d’informer ou de s’informer, ça veut dire dictature. Et pour pouvoir s’informer librement, il faut disposer d’un grand choix et d’une diversité de sources. C’est ce qu’on appelle le pluralisme. Si tous les médias racontent exactement la même chose, alors c’est qu’ils ne parlent plus du réel, et on retourne sur la dictature (c’est le journal du parti). Le réel, et c’est ce sur quoi les gens veulent avoir des informations, s’appréhende au travers de filtres cognitifs, et avec des points de vue particuliers. Il n’y a pas d’information objective.
    Non : la question posée ici est de savoir s’il est une bonne ou une mauvaise chose, pour que les médias fassent bien leur travail, de leur donner des subventions. J’ai listé ici des arguments pour ou contre (listes non-exhaustives, que vous pouvez compléter et discuter en commentaire), et un petit test vous permettra de répondre oui ou non à  cette question récurrente.

    Pour les subventions

    • L’activité médiatique d’information, consistant à  informer, analyser, enquêter, recouper est beaucoup moins rentable que la diffusion de films ou d’émissions de jeux. Sans soutien, une partie de l’offre d’information disparaitrait et on perdrait en pluralisme
    • Face aux géants des autres pays (américains notamment), il convient de soutenir de manière intelligente la production et les activités médiatiques françaises, notamment théâtre et cinéma. C’est la fameuse exception culturelle. La « culture » n’est pas un bien comme un autre.
    • En ne subventionnant pas la presse et les médias, ils seront à  la merci de grands groupes capitalistes, qui pourront faire pression en fonction de leurs intérêts sur les « bonnes » et les « mauvaises » informations

    Contre les subventions

    • Les subventions maintiennent sous perfusion des médias sans aucun lectorat, ou spectateurs. L’argent pris pour les soutenir est de l’argent qui n’est plus disponible pour d’autres activités (y compris la création d’autres médias, plus rentables). Un média qui réussit, c’est un média qui sait trouver des clients, dans un milieu concurrentiel, et être rentable. Au nom de quoi serait-ce une entreprise pas comme les autres ? Par ailleurs, les subventions sont accordées de manière plus ou moins arbitraires aux différents médias
    • Il y a plein de métiers différents dans le monde des médias (création, production, diffusion, etc.) : Aucun de ces secteurs d’activité ne fait parti des fonctions régaliennes de l’Etat.La culture, l’information, dans un pays libre, n’a rien à  faire dans le giron de l’Etat. C’est dans les dictatures, justement, que ces activités sont liées à  l’Etat
    • S’il fallait soutenir un secteur avec des subventions parce qu’y réussir est difficile, alors il faudrait soutenir l’ensemble des secteurs, ce qui implique des subventions dans toutes les activités, avec une armée de fonctionnaires pour gérer tout cela au moins mal.

    Petit sondage

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