Étiquette : Reflexions

  • Etes-vous matérialistes ? (la cause de l’esprit)

    Etes vous matérialistes ?
    Laissons de côté la définition courante qui sert à  décrire les gens « s’attachant avec jouissance aux biens, aux valeurs et aux plaisirs matériels ; cela n’a pas grand interêt…
    La définition du matérialisme est la suivante (issue de Lexilogos, découvert grâce à  Max) :

    Matérialisme : Doctrine qui, rejetant l’existence d’un principe spirituel, ramène toute réalité à  la matière et à  ses modifications.

    Nous voilà  bien avancés, n’est-ce pas ? En fait, oui ! Il faut définir ce qu’est un « principe spirituel », et la « matière ».
    Commençons par la « matière » :

    Matière : substance dont sont faits les corps perçus par les sens, et dont les caractéristiques fondamentales sont l’étendue et la masse.

    Admettons que les physiciens soient les mieux placés pour la définir : la matière est constituée d’atomes (on peut raffiner, mais l’essentiel est là ).
    Définissons maintenant, et c’est plus difficile, « principe spirituel ». Un principe, c’est l’idée de début, et/ou de cause. Ici, c’est l’idée de cause qui nous intéresse. Spirituel, ensuite :

    Spirituel : de l’ordre de l’esprit, de l’âme, qui concerne sa vie, ses manifestations, qui est du domaine des valeurs morales ou intellectuelles.

    Un principe spirituel, c’est donc en gros (dites moi si je me trompe…) : la cause de la pensée, de l’esprit.
    La pensée a t’elle une cause autre que matérielle ?
    En ce qui concerne le siège de la pensée, je pense que tout le monde est d’accord : les neurones sont le siège biologique de la pensée, et ils sont eux-mêmes constitués de cellules, elles-mêmes constituées d’atomes.
    Mais, avoir identifié le siège matériel de la pensée, de la spiritualité, ne nous dit pas grand-chose sur sa cause. C’est là  le point de séparation entre les croyants et les non-croyants. Trois options sont possibles à  partir de là  :

    • vous croyez que la cause de la pensée, de la vie spirituelle est ailleurs que dans cet enchevêtrement de neurones, et vous croyez donc en un principe spirituel (Dieu?)
    • vous croyez que la cause de la pensée, ce sont les mouvements des atomes dans les neurones, et vous êtes matérialiste
    • vous croyez que la pensée est bien le résultat de l’activité neurale, mais que la « cause » elle-même de la pensée restera un mystère, vous êtes ce qu’on pourrait appeler un agnostique

    Pour ma part, la raison me pousse à  considérer la troisième solution comme la plus sage, mais ma conviction est plus proche de la deuxième.
    Et vous ?

  • Quelques citations en équilibre

    Tout est question d’équilibre dans notre vie et dans notre action, en tout cas pour ceux qui veulent vivre en vérité. L’organisme même est un équilibre complexe, interne et avec son milieu. La recherche de l’équilibre est une donnée physiologique, et donc psychologique. Tendre vers l’équilibre est une caractéristique humaine :

    La tendance la plus profonde de toute activité humaine est la marche vers l’équilibre.

    Jean Piaget (1896 – 1980) biologiste, psychologue, logicien et épistémologue suisse

    Il faut toujours se garder des extrêmes, qu’ils soient en pensée ou en comportement. C’est ce qu’on appelle la tempérance :

    Tout ce qui est excessif est insignifiant.

    Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord (1754 – 1838) Homme d’Etat et diplomate français

    Il convient donc toujours de chercher à  équilibrer les contraires, et les contraintes. Ce qui revient souvent à  identifier les extrêmes, et à  chercher entre les deux la voie d’action équilibrée. C’est être pragmatique, plutôt que dogmatique.
    Equilibrer le temps consacré aux choses, équilibrer les pensées contradictoires qui nous peuvent nous assaillir, équilibrer les sentiments qui peuvent être complexes.
    On passe notre temps à  équilibrer les choses, plus ou moins bien, plus ou moins souvent, selon notre caractère.
    Au final, c’est une chose qui est paradoxale : si on veut être équilibré en tout, il faut aussi l’être en ce qui concerne l’équilibre. Ne pas être trop équilibré, c’est-à -dire savoir toujours se mettre en déséquilibre, en mouvement. Le paradoxe n’est qu’apparent : il faut équilibrer le temps consacré au jugement, à  la réflexion et celui consacré à  l’action. Ces deux là  semblent d’accord là -dessus :

    La vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre.

    Albert Einstein (1879 – 1955) physicien théoricien allemand, puis helvético-américain

    et

    Équilibre est synonyme d’activité.

    Jean Piaget (1896 – 1980) biologiste, psychologue, logicien et épistémologue suisse

    Dans les faits, cela revient à  :

    Agir en homme de pensée et penser en homme d’action.

    Jean Piaget (1859 – 1941) philosophe français

    Source des citations : www.evene.fr et kulture-et-konfiture

  • Le sens de la vie

    Le sens de la vie

    La vie a-t-elle un sens ? C’est une question que tout le monde s’est posée au moins une fois.
    Pour qui ne croit pas en une vie après la mort, le seul sens objectif de la vie, c’est d’aller de la vie à  la mort. La vie n’a pas de sens en dehors de cette plage restreinte : elle est absurde. La vie n’a pas de sens absolu. C’est dur à  admettre, mais c’est comme ça : quelle que soit la vie que l’on mène, à  la fin on crève.
    Dès lors, deux attitudes sont possibles :

    • on peut accepter que la vie n’aie pas de sens, ou au contraire être trop attaché au sens pour se contenter de ça. La première attitude est certainement très sage, mais elle difficile à  vivre — en tout cas pour moi -. C’est sortir de l’envie d’absolu par la négation complète du sens, et donc de cette envie. Et je n’aime pas trop nier mes envies…
    • La seconde attitude mérite qu’on s’y attarde : si la vie n’a pas de sens absolu, et que j’ai envie qu’elle en ait un quand même, comment je fais ? Il reste le sens relatif. Relatif à  quoi ? mais, à  ce qu’on veut, bien sûr ! à  ce qui fait sens pour nous. C’est à  nous de donner du sens à  notre vie, puisque le monde ne le fait pas. Chacun est libre de donner le sens — relatif – qu’il veut à  sa vie.

    Pour ma part, j’ai identifié trois « sens » à  ma vie. Au sens biologique, le sens de la vie est de vivre et de se perpétuer. Faire des enfants fait partie du sens de la vie.
    Au sens « expérience vécue », ce qui donne du sens c’est ce qui rend heureux et fait aller d’un point à  un autre dans un même temps : faire des projets avec les autres donne du sens à  la vie. Les imaginer, les réaliser, en jouir, et en refaire. Avec les autres. Parce que la vie n’a pas de sens, parce qu’on est toujours tout seul au final, c’est justement un effort de la volonté que de ne pas accepter le silence du monde et la solitude. On se construit par les autres et par l’action. C’est l’effort pour donner du sens à  sa vie.

  • Justice sociale et égalité

    Justice sociale et égalité

    Constat

    Le monde est injuste. Il suffit de regarder autour de soi pour constater des injustices monstrueuses. Quelle justice dans le monde quand on peut naître malformé ? Ou malade ? Ou dans une famille qui ne nous donnera pas d’amour ? Ou dans un pays dévasté par la maladie ou la guerre ? Il y a sur la terre des gens qui naissent avec tout et d’autres avec rien. C’est tout le sens qui est contenu là , et les droits de l’homme. Dire que les hommes naissent libre et égaux en droit, c’est affirmer que, malgré toutes les inégalités injustes présentes au départ, la société que l’on veut construire n’en créera pas de supplémentaires.
    Cela, c’est le constat que l’on peut faire à  12 ans, en ouvrant les yeux. Et ce sentiment d’injustice est une facette très humaine et très communément partagée de nos sentiments.

    La justice n’est pas l’égalité

    La suite, c’est de savoir comment on garantit le mieux possible qu’une société ne produit pas d’injustices supplémentaires. Et trouver l’équilibre entre l’égalité et la justice. C’est un sujet qu’on n’aime pas trop en France : l’égalité est-elle forcément juste ?
    Poser en principe l’égalité de droit c’est une très bon moyen d’éviter un certain nombre d’injustices de type « castes ». Mal comprendre ce principe, c’est vouloir une égalité de fait, et c’est l’esprit du communisme.
    Ce qui est choquant dans les inégalités, ce sont celles qui ne sont pas méritées. Celles qui sont là  avant ou dès la naissance, où qui sont créées malgré nous par l’environnement. Une société juste se doit de corriger ces inégalités là .

    Il y a des inégalités justes

    Il ne faut pas se tromper de cible et vouloir corriger toute inégalité. Certains Français sont soupçonneux dès qu’une inégalité pointe le bout de son nez. Même si elle est juste. Dire qu’une inégalité peut être juste, c’est déjà  douteux pour beaucoup. Cela force à  poser la question du mérite, centrale dans les sociétés démocratiques libérales telles que la nôtre.
    Les injustices sont à  mon avis la principale source de mécontentement dans notre société ; peut-être même que le sentiment d’injustice est une source de violences sociales plus importante que la pauvreté à  moyen terme.
    Réfléchir aux rapports entre la justice sociale et l’égalité est indispensable.
    Comme le disait Aristote :

    La plus grande injustice est de traiter également les choses inégales.

    J’espère que toutes ces questions seront débattues librement par les candidats à  l’élection présidentielle ; cela permettrait de sortir un peu de la schizophrénie ambiante qui consiste à  vivre dans une société qui soupçonne toujours celui ou celle qui réussit économiquement, tout en vivant sur son dos. Histoire d’être un peu plus justes.

  • Faut-il être optimiste ?

    Faut-il être optimiste ?

    La violence, réelle ou potentielle, la pauvreté, économique ou culturelle, ne permettent que rarement de voir le monde sous un jour positif. Ce constat est une banalité : le monde est loin d’être parfait. Tout le monde s’accorde là -dessus. Il convient, pour faire un constat proprement, de lister aussi les choses positives, car il y en a. Beaucoup. Tous les jours des enfants apprennent à  lire dans des pays jusque là  presque totalement illettrés, tous les jours des femmes et des hommes travaillent ensemble – partout dans le monde – pour un monde meilleur. Mais une somme de petites actions positives portant des fruits à  long terme est toujours moins visible qu’une grosse action négative immédiate. Ce qui compte, c’est la balance…progrès ou pas ?
    Par ailleurs, le constat, ce n’est que le point de départ de la réflexion : on vit ici et maintenant. Regarder l’avenir avec bienveillance ou avec inquiétude, c’est ce qu’on appelle être optimiste ou pessimiste. On s’entend souvent répondre, pour peu que l’on affiche un peu d’optimisme et qu’on laisse penser à  son interlocuteur qu’il (elle) est trop pessimiste : « je ne suis pas pessimiste, je suis réaliste ». C’est une confusion — à  mon sens – entre le constat (l’énorme tas de problèmes), et la suite des événements (la réduction possible ou non d’une partie de ces problèmes). Tous les problèmes actuels doivent-ils forcément conduire au pire ? Il faut croire que non. Quel choix, d’ailleurs, avons-nous sur ce point ? Comment vivre avec en perspective le pire ? Je ne le veux pas.
    Alain résume bien tout cela, et bien plus, en une seule phrase, dans Propos sur le bonheur :

    Le pessimisme est d’humeur ; l’optimisme est de volonté.

  • Vouloir être libre !

    Vouloir être libre !

    La liberté est un mouvement plus qu’un état. Une quantité, plus qu’une qualité. On est plus ou moins libre. Ce qui importe donc, c’est de savoir ce qui libère et ce qui enferme. Ce qui ouvre et ce qui gène.
    Si être libre c’est faire ce qu’on veut (ou penser ce qu’on veut), on peut interpréter la liberté dans les deux sens : il y a un effort pour écarter de ce qui gêne la volonté, et un effort sur la volonté elle-même pour apprendre à  désirer des choses faisables. Celui qui désire l’inaccessible est voué à  l’aliénation.

    La liberté, ce n’est pas pouvoir ce que l’on veut, c’est vouloir ce que l’on peut.

    Jean-Paul Sartre (1905 – 1980) écrivain et philosophe français

    Pour vouloir ce que l’on peut, il faut savoir évaluer proprement ce que l’on peut, et à  ne pas vouloir des choses impossibles : la vérité libère. Et les convictions enferment.
    Apprendre à  ne pas vouloir des choses impossibles, ça s’appelle exactement la volonté.
    La volonté libère. L’idéalisme enferme.