Étiquette : Science-Fiction

  • Les fontaines du paradis

    Les fontaines du paradis

    Utopiales de Nantes

    Si vous lisez ce blog, vous savez que j’aime la science fiction. J’ai eu la chance d’aller passer une journée aux Utopiales de Nantes, dans le cadre de mon travail. C’est un festival de Science-Fiction. J’ai trouvé l’évènement, pour ce que j’en ai vu, super bien organisé (tables rondes, conférences, expositions, BD, jeux, livres, etc..). Et nous avons assisté le matin à  une remarquable conférence – « Penser les futurs » – de Roland Lehoucq (astrophysicien et auteur, président du festival) et Vincent Bontems (philosophe, chercheur et auteur). Nous y avons découvert une histoire de la science-fiction, et de ses rapports à  la science. J’ai découvert la distinction entre hard science-fiction et space opera. Cela mériterait plusieurs articles sur toutes les infos passionnantes qui nous ont été partagées. Je garde en tête le concept de « merveilleux scientifique » qui animait les premiers auteurs de SF. Et je me demande sous le feu de quelles idéologies nous avons perdu, collectivement, notre capacité d’émerveillement par rapport à  la science et aux contenus scientifiques. Le terme ou label « science fiction » (fiction scientifique) a été inventé par Hugo Gernsback (très influencé par H.G. Wells et J. Vernes, inventeurs du genre).

    Ce récit a pour but de fournir au lecteur une prévision de l’avenir justifié par les merveilleux progrès de la science actuelle.

    Hugo Gernsback (1884 – 1967) romancier de science-fiction et homme de presse américain

    Vincent Bontems, chercheur associé au CGS de l’école des Mines, a ensuite partagé une analyse tout à  fait passionnante des différents discours sur le futur (divination, prophétie, utopie/dystopie, futurologie et prospective) et des différentes fonctions des récits de Science-Fiction. Réellement passionnant ! Ses slides étaient remplis de super citations d’auteur de SF et de scientifiques. Je vais les ajouter à  ma collection. Dans la bibliothèque du festival, j’ai acheté un ouvrage d’une des premiers représentants de la hard science-fiction, Arthur C. Clarke, que les conférenciers avaient présenté : « Les fontaines du paradis« .

    Les fontaines du paradis

    Arthur C. Clarke (1917 – 2008) était – excusez du peu ! – scientifique, écrivain de science-fiction, écrivain scientifique, futurologue, présentateur télé, explorateur sous-marin et inventeur britannique. Il fait partie, avec Heinlein et Asimov des « trois grands » de la science-fiction anglo-saxonne. Il est l’auteur, notamment, du fameux « 2001 : l’odyssée de l’espace » qui a inspiré le film éponyme. Son roman est l’histoire de la mise en place du premier « ascenseur spatial » : une sorte de station spatiale orbitale, reliée à  la terre par des filins en nanotubes, et que l’on peut rejoindre en « ascenseur ». Le roman décrit les premières étapes de la mise en place, de manière assez détaillée. Le concept n’est pas du tout impossible, scientifiquement, à  la restriction prêt que nous n’avons de matériaux assez résistants (à  part les nanotubes de carbone, mais que l’on sait pour le moment construire sur quelques mm ou cm). La station est situé sur une orbite géostationnaire. De nombreux articles scientifiques ont montré que cette construction était une possibilité scientifique, sinon technologique.
    C’est un bon roman, au delà  de l’aspect invention et science. L’éclairage sur le lieu d’où partira l’ascenseur spatial, un temple religieux en haut d’une montagne, et que l’on doit donc dégager pour réaliser le projet permet une mise en abîme historique intéressante. Les rebondissements de la deuxième partie, le long de l’ascenseur sont très faciles à  imaginer dans un film. J’ai découvert un auteur très intéressant.

  • Science fiction

    Science fiction

    J’ ai toujours beaucoup aimé la science-fiction, dans les romans, comme au cinéma. C’est un genre d’histoire qui permet de décaler complètement le regard sur le monde, en proposant des univers imaginaires très riches, utopiques ou dystopiques (souvent dystopiques, d’ailleurs). Je garde des souvenirs forts des romans de Ray Bradbury, HG Wells, Isaac Asimov, Frederic Brown, Dan Simmons, ou autres Maurice Dantec.

    2 auteurs de science-fiction à  découvrir

    Je partage avec vous deux nouveaux auteurs que j’ai dévoré depuis cet été :

    • Iain M. Banks, auteur d’une somme de livres regroupés en un « cycle de la culture ». Je viens de terminer les deux premiers, qui sont vraiment de bons romans, dans un univers étonnant, mêlant une technologie très avancée, et des cultures très différentes. Les descriptions des IA que l’on peut y trouver sont vraiment très intéressante, parce que l’accent est mis sur l’interaction entre les humains et les sortes de robots. Il y a aussi des Mentals, qui sont des sortes de super intelligence artificielles, presque des Dieux, qui pilotent en partie le destin de l’humanité.
    • Philippe K. Dick, qui est un auteur ultra-connu, mais que je découvre avec un plaisir immense. Après deux recueils de nouvelles, « Question de méthode », et « Paychek », je me délecte avec « Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques? ». C’est le livre qui a servi d’inspiration pour « Blade Runner ». Philippe K. Dick a un style vraiment extraordinaire, plein d’humour, de noirceur aussi, et ses personnages sont vraiment forts, très humains, vivants, avec des émotions contradictoires et simples à  la fois. Un grand auteur (plus puissant d’ailleurs que Iain M Banks, à  mes yeux)

    Bref, la science-fiction continue à  être un style passionnant pour moi. Les imaginaires technologiques ont déjà  été travaillés par une multitude d’auteurs, et à  ce titre constitue une matière culturelle très vive, présente, et qui pose une foule de questions passionnantes. A lire sans modération !

  • Le(s) futur(s) à  dire

    Le(s) futur(s) à  dire

    Je viens de terminer le très bon livre de Nicolas Nova, «Futurs ?». Il est sous-titré la panne des imaginaires technologiques.

    Panne des imaginaires et futur

    Le sujet m’intéresse à  double titre : parce que je travaille aussi sur les imaginaires, et parce que le sujet de la prospective m’intéresse beaucoup aussi. Qu’est-ce que le futur ? Objet étrange qui n’existe pas par définition pas, mais qui pourtant fait partie de la réalité via nos représentations.
    J’ai trouvé passionnante la discussion initiale du livre, qui relie la «panne des imaginaires » à  l’idée de progrès, et à  sa déchéance supposée. Il y aurait matière à  débat sur la question, car tout en validant que l’idéal du progrès est mort (voir mon billet à  ce sujet), la plupart des auteurs restent totalement dans une pensée de type progressiste (dans laquelle je me reconnais complètement).
    La panne des imaginaires, c’est en gros le fait que l’on continue à  nous pousser des imaginaires nés pendant la première moitié du 20ème siècle (robots, voitures volantes, IA centralisées, voyages spatiaux, buildings colossaux), alors que les technologie ont amené autre chose, plus proche et plus étrange à  la fois.

    Le(s) futur(s) à  dire plus qu’à  prévoir ?

    L’approche de Nicolas Nova, et les exemples qu’il cite, comme l’excellent The New Aesthetic, m’a fait penser à  celle de Georges Amar : le futur se dessine toujours, émergent, dans le présent, et les imaginaires (les représentations que l’on s’en fait) sont non pas à  prédire ou à  détecter, Les seuls futurs qui se produiront seront ceux qui font sens, et la signification ne saurait naitre sans une narration.mais bien plutôt à  « dire », à  expliciter, à  nommer et à  penser. Les seuls futurs qui se produiront seront ceux qui font sens, et la signification ne saurait naitre sans une explicitation/narration.
    A lire, vraiment : ce livre est une mine d’or d’exemples variés, d’interview d’acteurs rares, et je trouve que l’approche consistant à  parler du futur en appuyant la réflexion sur les auteurs qui en ont fait leur matière première — ceux de la SF — est excellente : qui mieux que les narrateurs peuvent donner du sens à  ces futurs projetés ? Nicolas Nova répond en partie à  cette question : les designers (pris dans le sens plein de concepteurs) et les artistes de tous horizons réfléchissant aux technologies et à  l’impact du numérique sous toutes ses formes.