La volonté de Borloo (Ministre de l’Ecologie) d’étendre le système du bonus-malus (valable pour l’automobile) à une vingtaine d’autres produits me parait complètement idiote.
Si le boulot de gouvernement est de se substituer au marché, il faut le dire clairement. Sur le fond, les incitations fiscales constituent des distorsions du marché, et contribuent à fausser les signaux donnés aux consommateurs par les prix. Sur la méthode, s’il s’agit d’inciter les consommateurs à acheter tel ou tel produit, pourquoi ne pas le faire par le biais d’un crédit d’impôt ? Cela permettrait de ne pas créer de nouvelles mesures qui coûtent de l’argent à l’Etat, donc au contribuable.
Et puis, le système bonus-malus me dérange vraiment sur le fond : estampillés par l’Etat, certains produits seront-ils étiquetés « bons », et d’autres « mauvais » ? La suite logique de cette démarche est d’interdire la production des « mauvais » produits. Soyons cohérents, à défaut d’être intelligents. Et pourquoi pas, dans la foulée, avoir un plan de production général, avec fixation des prix par le Gosplan le gouvernement, puisque celui-ci semble convaincu qu’il peut se substituer aux marchés. J’enrage de tant d’inculture économique : je n’y connais pas grand-chose, mais suffisamment tout même pour comprendre que ces messieurs-dames jouent aux apprentis sorciers, en allant à l’encontre de tout ce que le XXème siècle nous a appris.
Quand je les traite d’ »apprentis sorciers », c’est pour ne pas les traiter de « mickeys ».
Jour : 6 juin 2008
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Les apprentis sorciers
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Les impôts vous rapportent de l'argent
J’ai entendu ce matin à la radio que les « niches fiscales représentaient une dépense de 73 milliards d’euros ». J’ai bondi en entendant ça ! Alors c’est aussi simple que cela ? Les baisses d’impôts sont des dépenses. Pour l’Etat, oui ! Mais je croyais, naïvement, que les représentants du peuple étaient censés nous representer, et donc représenter les contribuables. Pour le contribuable, une réduction d’impôts n’est pas un manque à gagner, ni une dépense, mais bien une rentrée d’argent.
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