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  • Le meilleur conseil d’écriture de tous les temps

    Le meilleur conseil d’écriture de tous les temps

    Ceci est une modeste traduction de l’article de Larry Brooks, publié sur Problogger. Larry Brooks est le créateur de Storyfix.com, un site de ressources pédagogiques sur l’écriture, à  l’usage des auteurs de nouvelles, des scénaristes et de tout ceux qui les aiment. Sa dernière nouvelle, « Le soupir de la septième tempête », est sortie en Mars 2010.

    Nous sommes tous des conteurs. Que nous écrivions un livre, un e-book, une nouvelle, un script, ou même un essai, un article ou un rapport. Sans un semblant d’histoire au coeur de tout cela, que reste-t-il à  part un exercice de masturbation rhétorique ? Et s’il y a une chose que nous savons à  propos de la masturbation, c’est que cela se pratique seul. Le hic, c’est qu’être seul ne rapporte rien. Ecrire pour gagner sa vie est un sport d’équipe qui demande de passer la balle à  un éditeur, puis à  un lecteur quelque part dans le monde. La différence entre les différentes formes d’écriture se réduit à  de la sémantique opérationnelle. En d’autres termes, l’essence de ce qui nous fait écrire mieux reste valable dans tous les domaines, et donc quelque chose auquel nous pouvons nous entraîner, et que nous pouvons éventuellement maitriser, peu importe ce que nous écrivons.

    C’est écrit

    Derrière le bon sens habituel, entre les trucs et les techniques, avant les principes et les bases, et au dessus de tout le reste, il y a quelques vérités fondamentales à  propos de ce que nous faisons, et à  propos de la manière dont nous le faisons. Regardons cela plus en détail. Ces vérités universelles s’appliquent à  peu près à  n’importe quelle profession, au passage. Mais pour certaines raisons, il y a des écrivains, surtout des nouveaux écrivains, qui pensent que de telles vérités fondamentales n’existent pas, ou ne s’appliquent pas à  eux. SI vous êtes dans ce cas, écoutez attentivement : c’est le pire des conseils d’écriture jamais donné. Le meilleur conseil d’écriture – de tous les temps – vient d’un noyau, d’une perspective fondamentale. Acceptez les cinq cadeaux de vérités qui constituent ce noyau, et votre écriture grimpera rapidement et durablement à  un niveau supérieur.

     

    1. Concevez vos écrits comme un ingénieur

    L’illusion la plus néfaste et la plus répandue dans le monde est que vous pouvez écrire quelque chose de bon sans ordre et sans structure. Même si vous ne faites que survoler l’écriture, si vous aimez écrire comme ça vous vient, vous finirez par réécrire et réviser votre texte jusqu’à  ce qu’une structure ordonnée apparaisse et devienne le squelette de la pièce finie. Quelques écrivains – souvent les plus expérimentés et reconnus, alors lisez attentivement – accordent beaucoup d’importance à  la structure de leur histoire avant de l’écrire. Ils construisent au préalable une structure, plutôt que d’en trouver une en creusant dans le chaos d’un projet informe et compliqué. La pire chose qui puisse arriver est que vous ne réalisiez même pas que c’est compliqué. Vous savez quoi : c’est exactement ce dont l’ingénieur d’histoire est conscient, lui. Et ce n’est pas qu’une vieille histoire de squelette non plus. La structure n’est pas quelque chose que vous construisez dans le moment, pendant que vous écrivez. La structure d’une histoire de tout type, et sous toute forme, est basé sur des modèles et des principes reconnus. Si vous les violez, ou écrivez en les ignorant, c’est à  votre propre péril de conteur. Sans une structure narrative bien en place, même la plus élégante et la plus forte des proses tombe au sol comme un tas humide, frémissant d’impuissance. L’ordre et la structure – qu’ils soient planifiés ou réajustés – dépendent toujours de la conception. Et la conception, par définition, est une pratique basée sur certains principes, et sur ces lois éprouvées et ces modèles. Apprenez-les, puis construisez votre écrit sur ces point forts validés, et votre histoire sera prête à  s’élever au rang d’art.

     

    2. Polissez votre écriture comme un poète maudit

    L’écriture est semblable au chant, au jeu d’un instrument ou à  l’athlétisme. Plus vous pratiquez, et plus votre sensibilité sera évoluée et travaillée, jusqu’à  ce que finalement vous puissiez instinctivement ajouter de la subtilité et de la nuance à  votre performance. Ce qui distingue, d’ailleurs, ceux qui sont publiés de ceux qui ne le sont pas. Ces touches légères paraissent généralement, si on les regarde de loin, plus faciles que ce qu’elles sont réellement. La réussite de tous ces efforts est la production d’un artisanat, et l’artisanat est le produit d’instincts évolués entrant en collision avec des principes éprouvés. Le risque inhérent à  ce polissage de votre travail est d’écraser votre voix narrative, de la rendre superficielle. Polir est autant un travail de simplification du langage qu’un travail sur l’espace entre les respirations, tout en laissant ce qu’il faut de jus stylistique pour pimenter les choses. Tôt ou tard, votre écriture s’installera dans une voix qui est la vôtre, de manière unique. A ce moment, polir son travail devient l’équivalent littéraire de se racler la gorge. Quelquefois, les meilleurs écrivains sont simplement les meilleurs racleurs de gorge.

     

    3. Corrigez vos textes comme un bourreau maniaque avec une pointe de classe

    Les corrections sont facilement confondues avec le polissage. Corriger peut vouloir dire deux choses : le travail de rédaction (ce qui veut dire, en fait, nettoyer et corriger votre prose, tandis que le polissage concerne plus votre style et votre ton), et le montage de l’histoire, qui est la coupe dans la graisse narrative, et le renforcement des moments narratifs. Les deux sont nécessaires. Et vous avez besoin d’une combinaison de deux choses pour bien faire : du temps, et un regard extérieur. Ce dont vous n’avez pas besoin est quelqu’un essayant de transformer votre travail en bouillie à  la vanille, telle que l’aimait votre vieux professeur de français au lycée. Une voix efficace, volontaire, l’emporte sur la langue parfaite, tant que vos lecteurs sont d’accords. (Exemple : j’ai utilisé plus haut l’expression  » sémantique opérationnelle », vous pouvez chercher, cette expression n’existe pas. Chaque fois que je la tape, je vois ces satanés soulignement rouges, mais c’est l’expression exacte, les mots voulus, je suis sûr que vous avez compris, et mon vieux prof de français peut bien me mordre). Une des meilleures stratégies pour tirer le meilleur de votre travail est de le laisser de côté quelques temps avant de le mettre sous les yeux impitoyables d’un éditeur. Et si vous ne pouvez pas être ces yeux avec une parfaite objectivité, envisagez de confier cette tâche à  quelqu’un qui aussi pointu que vous dans votre domaine. Dans mon cas, c’est ma femme. Si c’est du blabla, ou des conneries, je le saurais. Faire du travail bien édité (dans ce cas synonyme de corrigé correctement), est le grand secret des auteurs publiés.

     

    4. Défendez votre travail comme un possédé

    Sachez que le manuscrit à  côté du vôtre sur le bureau de l’éditeur, ou sur le blog qui concurrence le votre pour avoir l’attention des lecteurs, est probablement aussi bon que le vôtre. Peut-être pas – faire en sorte que ça ne se produise pas est le but – mais tôt ou tard ce sera certainement le cas. Ce qui signifie que vous gagnerez parfois, et que parfois vous perdrez. La ténacité est aussi importante pour faire une carrière d’écrivain que le talent ou le métier. Ce n’est pas un travail pour les peaux-tendres, et ce n’est pas un milieu pour les non-initiés. Les agents et les éditeurs et même les lecteurs sont effectivement à  la recherche d’une raison pour rejeter notre travail, autant qu’ils sont dans l’espoir de tomber amoureux. Personne n’a dit que cela était juste, et ça ne l’est pas. Votre travail est d’être passionné par votre public, et la manière dont vous lui parlez, que par l’écriture. Ce qui veut dire que vous devez maîtriser des compétences telles que la préparation des manuscrits, les études de marché, la concurrence, les tendances du marché, les lancements « live » et les interrogations écrites, sans parler de l’art de se ressaisir après une bonne crise de larmes, et être capable de tout recommencer. Le monde est plein de manuscrits parfaitement dignes qui n’ont pas été publiés parce que leurs auteurs n’ont pas eu les tripes de les vendre. Ne soyez pas cet écrivain. Tout ce qui va vous arriver dans ce travail est ce que vous provoquerez.

     

    5. Aimez votre travail comme si vous étiez sa mère

    Votre mère vous aime inconditionnellement. Et pourtant, elle vous pousse à  un niveau supérieur de performance, de savoir-être. Elle vous aide à  y arriver, même si elle n’en est pas le parfait exemple elle-même. Elle s’attend à  ce que vous y arriviez, et si elle croit que vous le voulez vraiment, elle n’acceptera rien de moins. Et si vous n’y parvenez pas, elle vous aime quand même, et tout autant. Ses attentes concernant votre excellence, votre succès, et, finalement, votre bonheur, sont l’expression de son amour inconditionnel pour vous. Et il y a des chances qu’elle n’accepte pas que ça merde dans le processus. Elle vient vous chercher quand vous tombez. Elle soigne vos blessures quand vous échouez. Elle vous prend dans ses bras quand vous en avez besoin, et elle vous met des coups de pompes au cul quand c’est ce qu’il vous faut. Ensuite, elle vous renvoie dans le monde réel pour essayer à  nouveau. Tout ça simplement au nom de l’amour. Votre histoire a besoin de plus qu’un écrivain de génie, une idée super, un éditeur impitoyable, un défenseur maniaque et quelques coups de chance. Elle a besoin de quelqu’un pour l’aimer. Quelqu’un qui la voudra dans un état d’excellence, qui comprend et accepte que « bien » n’est pas assez bien dans le marché actuel. « Bien », c’est juste pour pouvoir soumettre son manuscrit dans la boite de quelqu’un. Les gagnants, au final, apportent bien plus. Ce qu’ils apportent est l’amour de leur histoire, forgée et aimée dans l’existence à  un niveau d’engagement maternel. Et, en tant qu’auteur, vous êtes, après tout, sa mère. C’est le meilleur conseil d’écriture que vous n’entendrez jamais. Parce que tout le reste dans le vaste univers du savoir concernant l’écriture, tout ce qui peut s’apprendre et s’appliquer pour atteindre un niveau artistique, est renforcé par ces quelques vérités. Sans tout cela, tout ce que vous avez est une intention. Et cela, seul, ne suffit pas pour aller au bout du chemin ; Ces cinq vérités fondamentales, combinées avec votre talent et votre passion, sans parler de votre future idée qui tue, pourraient bien vous y emmener.

  • Les 5 règles d’or du blogueur

    Les 5 règles d’or du blogueur

    Après avoir lu les 6 erreurs à  éviter pour un blogueur, je suis allé taper « Blogging » dans Google. J’ai vu passer un lien vers l’excellent ProBlogger (où je n’étais pas allé depuis vraiment longtemps!), et puis j’ai cliqué par curiosité sur l’Introduction au blogging sur le Codex WordPress. Bien m’en a pris : je trouve que les 5 points soulignés sont excellents. En voici une traduction :

    • Publiez régulièrement, mais pas si vous n’avez rien qui en vaille la peine
    • Publiez seulement sur quelques sujets précis
    • Ne mettez-pas des boutons « Abonnez-vous » ou « votez pour moi » partout sur votre page d’accueil, sauf si vous avez des lecteurs qui aiment votre blog au point de pouvoir les ignorer
    • Utilisez un thème simple et aéré autant que possible
    • Amusez-vous, bloguez pour le plaisir, commentez sur les blogs des autres (normalement, ils viennent aussi vous rendre visite)

    Excellent, non ?

  • Tes manies de blogueur

    Nicolas, sur son blog de blogueur, lance une chaîne sans linker de blogueurs, pour dire quelles sont ses manies de blogueur. Car tous les blogueurs ont des manies, c’est connu. Des blogueurs, en tout cas. Nicolas, lui, nous dit qu’il regarde trop son compteur de visites, ses liens entrants, et qu’il aime bien commenter en « Prem’s ».

    Moi, je l’aime bien sa chaîne, donc je la reprends. Voilà mes trois manies de blogueurs (ou plutôt, trois de mes manies de blogueurs, mais peu importe) :

    1. Bien que j’ai recommandé à de nombreuses reprises sur ce blog de ne pas se mettre la pression pour publier régulièrement, ma tension artérielle monte d’un cran quand je ne publie aucun billet pendant plusieurs jours. Dans ce cas, le seul moyen de calmer le jeu est d’aller commenter un peu partout sur les blogs des copains…Pas très rationnels, mais c’est une manie, après tout. On ne demande pas aux manies d’être rationnelles…
    2. Une manie que j’ai réussi à calmer, c’est celle dont parle Nicolas : j’ai arrêté de consulter tous les jours mes compteurs (visites, abonnés, liens), pour la simple et bonne raison que je n’en ai pas assez. Alors je me fais croire que c’est parce que j’ai atteint une forme supérieure de sagesse consistant à ignorer ces vulgaires indicateurs de réussite : il n’en est rien. C’est juste trop plat, trop calme pour être vraiment intéressant. Mes blogs sont à des rythmes de croisière, correspondant à ma capacité d’investissement temporel dans la lecture / publication / discussion chez les autres. Et, à ma grande honte (mais là il y a un peu de sagesse, peut-être) : l’asymptote est aussi liée à la limite de mon talent. Ça fait du bien de le savoir.
    3. Ce n’est pas vraiment une manie, mais j’aime bien le webdesign (sans le pratiquer vraiment). Alors j’entretiens bon-an mal-an trois blogs différents, parce que ça me donne le plaisir de faire des tests de thèmes, de plugins, d’essayer des polices, etc…Il faudrait, en toute rigueur, arrêter de se disperser, mais ça fait partie du plaisir, alors à quoi bon se faire du mal, quand on peut se faire du bien ?

    J’aimerais connaitre les manies d’autres blogueurs, pour me rassurer un peu : plus on est de fous, moins on est fou, non ? Je passe le relais à Max, JP_O, Gonzague, Digiboy, Embruns (il ne répondra probablement pas, mais j’aime bien linker des gens qui ne répondent pas, ça fait genre « je connais un blogueur très influent, d’ailleurs regardez la preuve : je lui demande de me répondre »), Rubin et Eric.

  • Le chef d’orchestre japonais


    J’ai passé une demi-heure, il y a quelques temps, à me balader près du Trocadéro. Je me rendais à un groupe de travail, et j’étais arrivé, comme toujours, avec une avance confortable. Tellement confortable que les troquets n’étaient même pas encore ouverts. J’en ai profité pour faire un tour du côté des jets d’eau qui descendent du Trocadéro vers la tour Eiffel. Le jour se levait, et quelques balayeurs nettoyaient les détritus laissés là, la veille, par la foule amassée pour voir un concert (une scène était encore en place). La multitude laisse-t-elle nécessairement des monceaux de déchets derrière elle, mécaniquement, où est-ce le signe d’une population d’assistés qui préfèrent payer des balayeurs plutôt que d’amener un sac pour y placer ses ordures ?

    Quoi qu’il en soit, le paysage était splendide, et les passants très rares. L’air frais était agréable. L’activité des garçons de café pour installer les terrasses était pleine de joie, cette joie de l’attente « avant« . Le potentiel de la journée encore plein, mais déjà vibrant et riche de promesses.

    J’ai croisé en remontant vers la place du Trocadéro un homme, de type japonais. Il marchait tranquillement, la tête tournée vers le sol, Il faut placer dans chaque être humain toute la richesse de l’humanitédans une attitude sereine. Il avait un beau visage, la quarantaine, et tout dans son être respirait la bonté et la profondeur d’âme. Un bel humain, comme on en croise de temps en temps. Je me suis dit que ce pouvait être un chef d’orchestre japonais, en vacances à Paris (ses tongues et sa tenue décontractée m’ont influencée, bien sûr). J’en ai ressenti une forme de respect et de curiosité à son égard. Je lui faisais spontanément confiance.

    Aussitôt, je me suis fait la réflexion suivante : pourquoi juger (ici, en positif) cette personne sur son apparence ? Moi qui fais des efforts régulièrement pour ne pas juger négativement ceux qui ont des têtes franchement antipathiques, pourquoi le faire dans l’autre sens ? N’est-il pas plus juste de laisser son jugement en suspens tant qu’on ne connait pas un peu la personne ? L’habit ne fait pas le moine, ni le chef d’orchestre. Celui-ci, de chef d’orchestre, était peut-être en fait un sale con, qui cogne ses enfants, raciste comme pas deux, sectaire comme un poux.

    Mais je crois que j’avais raison, tout de même : il faut placer dans chaque être humain, et tant que ses actes ou ses paroles ne nous ont pas convaincu du contraire, toute la richesse de l’humanité. Chaque personne que nous croisons mérite d’être considérée comme un être bon, généreux, profond, sage, pacifique. Les humains sont fait aussi pour cela. C’est quand nous préjugeons en négatif que nous avons tort ; en positif, c’est simplement de la confiance placée en l’autre qui rend la relation possible, et la place sous un jour favorable.

    Il faut voir dans chaque humain un chef d’orchestre japonais.

  • Should I ? – Max

    Pour le plaisir, le dernier morceau du concert de mon frangin Max au New Morning. La classe !

  • Effets spéciaux

    Effets spéciaux

    J’avais beaucoup aimé le film « L’étrange histoire de Benjamin Button ». Cette histoire de F.S Fitzgerald est une réflexion sur le temps qui passe, sur l’amour, sur ce qui rapproche et sépare les êtres. Il y a du tragique dans cette histoire, du tragique humain. Cette vidéo montre comment les effets spéciaux ont été faits : Ed Ulbrich, gourou des effets spéciaux numériques chez Digital Domain, décrit la technologie récompensée par un Oscar, et ayant permis à  son équipe de créer des versions vieillies et rajeunies du visage de Brad Pitt pour « L’Étrange Histoire de Benjamin Button. »

    Je n’avais pas réalisé, mais les images vieillies et rajeunies de Brad Pitt sont entièrement numériques. Incroyable, mais vrai !