CatĂ©gorie : 💬 Citations

  • Citation #162

    Beaucoup de sophismes en Ă©conomie sont fondĂ©s sur le sophisme plus large, en gĂ©nĂ©ral implicite, que les transactions Ă©conomiques sont un processus Ă  somme nulle, dans lequel ce qui est gagnĂ© par quelqu’un est perdu par quelqu’un d’autre. Mais les transactions Ă©conomiques volontaires – qu’elles soient entre un employeur et un salariĂ©, un propriĂ©taire et un locataire – n’auraient plus lieu si l’une des parties Ă©tait en meilleure situation en ne les faisant pas. Aussi Ă©vident que cela puisse paraĂźtre, les implications ne sont pas toujours Ă©videntes Ă  ceux plaidant pour des politiques destinĂ©es Ă  aider l’une des deux parties lors de la transaction.
    Thomas Sowell (1918 – 2008) Ă©conomiste de l’École de Chicago, professeur, Ă©crivain et chroniqueur politique amĂ©ricain

  • Citation #161

    Je n’ai pas la force, tout petit individu que je suis, de m’opposer Ă  l’Ă©norme machine totalitaire du mensonge, mais je peux au moins faire en sorte de ne pas ĂȘtre un point de passage du mensonge.

    Alexandre Soljenitsyne (1918 – 2008) Ă©crivain russe et dissident du rĂ©gime soviĂ©tique

  • Citation #160

    Être rigoureux envers les particuliers qui font gloire de mĂ©priser les lois d’un Etat, c’est ĂȘtre bon pour le public. Et on ne saurait faire un plus grand crime contre les intĂ©rĂȘts publics qu’en se rendant indulgent envers ceux qui les violent.

    Armand Jean du Plessis de Richelieu (1585 – 1642) ecclĂ©siastique et homme d’État français.

  • Citation #159

    Pour redonner Ă  la culture le caractĂšre vĂ©ritablement gĂ©nĂ©ral qu’elle a perdu, il faut pouvoir rĂ©introduire en elle la conscience de la nature des machines, de leurs relations mutuelles et de leurs relations avec l’homme, et des valeurs impliquĂ©es dans ces relations. Cette prise de conscience nĂ©cessite l’existence, Ă  cĂŽtĂ© du psychologue et du sociologue, du technologue ou mĂ©canologue. De plus, les schĂšmes fondamentaux de causalitĂ© et de rĂ©gulation qui constituent une axiomatique de la technologie doivent ĂȘtre enseignĂ©s de façon universelle, comme sont enseignĂ©s les fondements de la culture littĂ©raire. L’initiation aux techniques doit ĂȘtre placĂ©e sur le mĂȘme plan que l’éducation scientifique ; elle est aussi dĂ©sintĂ©ressĂ©e que la pratique des arts, et domine autant les applications pratiques que la physique thĂ©orique ; elle peut atteindre le mĂȘme degrĂ© d’abstraction et de symbolisation. Un enfant devrait savoir ce qu’est une auto-rĂ©gulation ou une rĂ©action positive comme il connaĂźt les thĂ©orĂšmes mathĂ©matiques.
    Cette rĂ©forme de la culture, procĂ©dant par Ă©largissement et non par destruction, pourrait redonner Ă  la culture actuelle le pouvoir rĂ©gulateur vĂ©ritable qu’elle a perdu. Base de significations, de moyens d’expression, de justifications et de formes, une culture Ă©tablit entre ceux qui la possĂšdent une communication rĂ©gulatrice ; sortant de la vie du groupe, elle anime les gestes de ceux qui assurent les fonctions de commande, en leur fournissant des normes et des schĂšmes. Or, avant le grand dĂ©veloppement des techniques, la culture incorporait Ă  titre de schĂšmes, de symboles, de qualitĂ©s, d’analogies, les principaux types de techniques donnant lieu Ă  une expĂ©rience vĂ©cue. Au contraire, la culture actuelle est la culture ancienne, incorporant comme schĂšmes dynamiques l’état des techniques artisanales et agricoles des siĂšcles passĂ©s. Et ce sont ces schĂšmes qui servent de mĂ©diateurs entre les groupes et leurs chefs, imposant, Ă  cause de leur inadĂ©quation aux techniques, une distorsion fondamentale. Le pouvoir devient littĂ©rature, art d’opinion, plaidoyer sur des vraisemblances, rhĂ©torique. Les fonctions directrices sont fausses parce qu’il n’existe plus entre la rĂ©alitĂ© gouvernĂ©e et les ĂȘtres qui gouvernent un code adĂ©quat de relations : la rĂ©alitĂ© gouvernĂ©e comporte des hommes et des machines ; le code ne repose que sur l ’expĂ©rience de l’homme travaillant avec des outils, elle-mĂȘme affaiblie et lointaine parce que ceux qui emploient ce code ne viennent pas, comme Cincinnatus, de lĂącher les mancherons de la charrue. Le symbole s’affaiblit en simple tournure de langage, le rĂ©el est absent. Une relation rĂ©gulatrice de causalitĂ© circulaire ne peut s’établir entre l’ensemble de la rĂ©alitĂ© gouvernĂ©e et la fonction d’autoritĂ© : l’information n’aboutit plus parce que le code est devenu inadĂ©quat au type d’information qu’il devrait transmettre. Une information qui exprimera l’existence simultanĂ©e et corrĂ©lative des hommes et des machines doit comporter les schĂšmes de fonctionnement des machines et les valeurs qu’ils impliquent. Il faut que la culture redevienne gĂ©nĂ©rale, alors qu’elle s’est spĂ©cialisĂ©e et appauvrie. Cette extension de la culture, supprimant une des principales sources d’aliĂ©nation, et rĂ©tablissant l’information rĂ©gulatrice, possĂšde une valeur politique et sociale : elle peut donner Ă  l’homme des moyens pour penser son existence et sa situation en fonction de la rĂ©alitĂ© qui l’entoure. Cette Ɠuvre d’élargissement et d’approfondissement de la culture a aussi un rĂŽle proprement philosophique Ă  jouer car elle conduit Ă  la critique d’un certain nombre de mythes et de stĂ©rĂ©otypes, comme celui du robot, ou des automates parfaits au service d’une humanitĂ© paresseuse et comblĂ©e.

    Gilbert Simondon (1924-1989)
    philosophe français du XXe siĂšcle. Il Ă©tait spĂ©cialiste de la thĂ©orie de l’information, de philosophie de la technique, de psychologie et d’Ă©pistĂ©mologie.

  • Citation #158

    La libertĂ© est pour moi le droit de ne pas mentir. C’est la dĂ©finition la plus essentielle que je connaisse Ă  ce mot.

    Albert Camus (1913-1960)
    Ecrivain, philosophe, dramaturge et journaliste français

  • Citation #157

    J’Ă©prouve l’Ă©motion la plus forte devant le mystĂšre de la vie. Ce sentiment fonde le beau et le vrai, il suscite l’art et la science. Si quelqu’un ne connaĂźt pas cette sensation ou ne peut plus ressentir Ă©tonnement ou surprise, il est un mort vivant et ses yeux sont dĂ©sormais aveugles.

    Albert Einstein (1879 – 1955) physicien thĂ©oricien. Il fut successivement allemand, apatride (entre 1896 et 1901), suisse (1901) et de double nationalitĂ© helvĂ©tico-amĂ©ricaine (1940)