Catégorie : 💰 Economie

  • Toute l’économie en une page !

    Voilà  ce que j’ai trouvé sur l’excellent site de « L’ami du laissez-faire » (site crée par Patrick Madrolle, qui tient aussi un blog), une récapitulation très synthétique (et néanmoins assez complète) des lois économiques…ça ne fait jamais de mal de se cultiver un peu — ou de se rafraîchir la mémoire – …et puis, pour ceux qui veulent attaquer le soi-disant « dogme », il est important de le formuler préalablement à  la discussion, non ?
    Je cite donc Patrick Madrolle, parce qu’il n’y a rien à  rajouter…:

    Milton Friedman, prix Nobel d’économie, a eu l’occasion de dire :

    Ce qui est extraordinaire avec la science économique, c’est que toutes ses lois tiennent réellement en une page, mais leur simplicité n’a jamais été acceptée par la plupart des gens.

    L’économiste américain Mark Skousen a relevé le défi. Le texte ci-dessous a été publié par la revue du F.E.E. (Foundation for Economic Education, New York), Freeman, Janvier 1997. Et ce texte a été traduit par Jacques Garello, président de l’ALEPS, Association pour la liberté économique et le progrès social, pour La Nouvelle Lettre, numéro du 15 février 1997.

    Voilà  donc la liste:

    1. Intérêt personnel : Personne ne dépense l’argent des autres avec autant de soin que le sien propre.
    2. Croissance économique : La clé de l’élévation du niveau de vie est de développer l’épargne, la formation de capital, l’éducation et la technologie.
    3. Commerce : Lors de tout échange volontaire, quand ils disposent d’une information précise, l’acheteur et le vendeur sont tous les deux gagnants ; de ce fait, une augmentation du commerce entre individus, entre groupes ou entre pays est profitable aux deux parties.
    4. Concurrence : Étant donné la réalité universelle des ressources limitées et des demandes illimitées, la concurrence existe dans toutes les sociétés et ne peut pas être abolie par décret gouvernemental.
    5. Coopération : Puisque la plupart des individus ne sont pas autosuffisants, et que presque toutes les ressources naturelles doivent être transformées pour devenir utilisables, les individus – travailleurs, propriétaires, capitalistes et entrepreneurs – doivent travailler ensemble dans le but de produire des biens et services de valeur.
    6. Division du travail et avantage comparatif : Les différences de talents, d’intelligence, de savoir et de propriété conduisent à  la spécialisation et à  un avantage comparatif détenu par chaque individu, entreprise ou pays.
    7. Dispersion du savoir: L’information sur le comportement du marché est si diverse et omniprésente qu’elle ne peut être saisie ni calculée par une autorité centrale.
    8. Perte et profit : Le profit et la perte sont des mécanismes du marché qui indiquent ce qui doit être ou ne pas être produit dans le long terme.
    9. Coût d’opportunité : Étant donné les contraintes de temps et de ressources, il faut toujours faire des arbitrages. Vouloir faire quelque chose demande de renoncer à  d’autres que l’on aurait aimé faire aussi. Le prix payé pour s’engager dans une activité est égal au coût des activités auxquelles on a renoncé.
    10. Théorie des prix : Les prix sont déterminés par l’estimation subjective des acheteurs (demande) et des vendeurs (offre), et non par un quelconque coût de production objectif ; plus le prix est élevé, moins les quantités achetées seront grandes et plus les quantités offertes seront importantes.
    11. Causalité : À chaque cause correspond un effet. Les actions des individus, des entreprises ou des gouvernements ont un impact sur les autres acteurs de l’économie, impact qui peut être prédit, bien que le niveau de prédictibilité dépende de la complexité des actions engagées.
    12. Incertitude : Il existe toujours une dose de risque et d’incertitude sur l’avenir, car les gens effectuent des réévaluations, tirent des leçons de leurs erreurs et changent d’avis, ce qui rend délicate toute prédiction sur leurs comportements à  venir.
    13. Économie du travail : L’augmentation des salaires sur le long terme ne peut être réalisée que par une plus grande productivité, c’est-à -dire par davantage d’investissements en capital pour chaque travailleur ; le chômage chronique est une conséquence de l’action du gouvernement qui fixe les taux de salaire au-dessus du niveau d’équilibre du marché.
    14. Contrôles du gouvernement : Les contrôles des prix, des salaires ou des loyers peuvent bénéficier à  certains individus ou groupes, mais pas à  la société dans son ensemble ; en fin de compte, ces contrôles créent de la pénurie, du marché noir et une détérioration de la qualité et des services. Les repas gratuits, ça n’existe pas.
    15. Monnaie : Des tentatives délibérées pour déprécier la monnaie nationale, ou baisser artificiellement les taux d’intérêt, ou encore pour s’engager dans des politiques d’argent facile conduisent inévitablement à  l’inflation, à  des cycles prospérité/récession et aux crises économiques. C’est le marché, et non l’État, qui devrait régler la monnaie et le crédit.
    16. Finances publiques : Dans toutes les entreprises publiques, et afin de maintenir un haut niveau d’efficacité et une bonne gestion, les principes du marché doivent être adoptés chaque fois que cela est possible:
      1. le gouvernement devrait essayer de se cantonner à  ce que les entreprises privées ne peuvent pas faire ; il ne doit pas s’engager dans des affaires que le secteur privé gère mieux que lui.
      2. le gouvernement devrait fonctionner selon ses moyens.
      3. l’analyse coût/avantage: les bénéfices marginaux doivent être supérieurs aux coûts marginaux.
      4. le principe de commutativité: ceux qui bénéficient d’un service devraient payer pour ce service.

    Il y a tout de même matière à  réfléchir là -dessus, non ? Et se poser quelques questions sur l’idéologie ambiante : ces lois sont des lois d’économie positive (ce qui est de l’ordre du savoir scientifique) et non pas normative (ce qu’on décide en connaissant l’économie positive, et en y rajoutant nos valeurs morales et politiques)…Merci à  nos politiques de ne pas en oublier la moitié en court de route…!

  • Hourra pour le CAC40 !

    J’ai entendu ce matin à la radio l’annonce des profits « records » des grands groupes du CAC40. Comme j’entends déjà résonner le concert de plaintes, de cris de jalousie et de dénonciations du troupeau de censeur marxistes, j’ai envie de donner un autre son de cloche. Je dis BRAVO à tous ces grands groupes. Pourquoi ? Mais parce que ces profits sont admirables bien plus que critiquables : ils sont le fruit du travail de centaines de milliers de personnes ! Ils sont la preuve de la réussite de ces grands groupes dans la compétition économique.

    Par ailleurs, l’activité de ces groupes ne peut être analysée seule : des milliers d’entreprises partenaires, de fournisseurs, de boite de prestation de service profitent de cette dynamique. L’activité globale générée par tout cela est aussi une source de réinvestissement massif dans l’économie française ; et la solidarité n’est pas en manque car ces grands groupes payent des impôts directs et indirects comme tout le monde : qu’il serait bon de savoir que tout cet argent prélevé était dépensé de manière aussi stratégique et efficace par l’Etat !

    Bien sûr, tout n’est pas rose ; et dans le concert des censeurs il y aura des voix raisonnables qui décriront certains aspects de la réalité plus négatifs que ce que je viens de dire. Je leur laisse le soin de bien décrire la réalité sous cet angle de vue. Il faut bien éclairer la réalité de plusieurs côtés à la fois pour ne pas la déformer, non ? Je choisis de saluer la réussite.

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  • Ségolène Royal ou la régression du débat politique

    Donc, Ségolène Royal confirme : son projet politique comporte l’augmentation du Smic à  1500€. C’est une noble intention, certainement, qui anime le PS en proposant ce genre de choses : comment s’opposer à  l’augmentation des plus bas salaires ? il faudrait être un monstre moral, à  coup sûr, pour ne pas vouloir cela !
    Et pourtant, il m’avait semblé comprendre deux choses, au fil de mes lectures :

    • augmenter le smic, ça veut dire que c’est l’Etat qui décide de la manière dont les entreprises utilisent leur argent ; c’est une intervention de l’Etat dans ce qui devrait être un contrat entre l’employé et l’employeur…
    • augmenter le smic, c’est forcer les entreprises à  augmenter le salaire des employés les moins qualifiés : c’est donc augmenter le coût du travail non qualifié, dans l’absolu ET en relatif par rapport au travail qualifié

    Les effets pervers de ce genre de mesures sont connus (je reprends les arguments listés dans un article d’Yves de Kerdrel (« Coup de pouce au smic, coup de pied à  l’emploi » paru le 27 juin dernier) :

    1. en augmentant le coût du travail non qualifié, on écarte les gens non qualifiés du marché du travail (ils perdent en intérêt pour les entreprises)
    2. en augmentant le coût du travail en France, on fait perdre de la compétitivité à  nos entreprises
    3. en augmentant le smic, on augmente directement la proportion de personnes qui sont payées au smic : d’où l’expression de « smicardisation »…un nivellement par le bas en quelque sorte

    La conséquence de tout cela est donc d’augmenter indirectement le chômage !
    Personnellement, ça m’énerve !…si on sait que l’augmentation du Smic est néfaste à  l’emploi, comment peut-on promettre dans un même discours une baisse du chômage et une augmentation du Smic ? C’est ce qu’on appelle de la démagogie, et c’est le contraire de la politique. La politique, c’est l’art de gérer les conflits : en disant tout et son contraire, Ségolène Royal ne tranche pas. Ou plutôt si, mais sans le dire : le seul moyen de tenir ces deux promesses contradictoires, c’est qu’elles soient financées par les entreprises, qui devront payer plus cher leurs employés non-qualifiés. C’est faire endosser le coût de l’indispensable redistribution des richesses (rôle de l’Etat) par les entreprises, au lieu de répartir cet effort collectivement. Pourquoi ne pas laisser les entreprises et les employés négocier les contrats de travail, et laisser à  l’Etat son rôle de redistribution pour ceux dont les salaires ne donnent un pouvoir d’achat suffisant…?
    Il parait que les entreprises ont déjà  des charges supérieures à  la moyenne des pays européens : surprenante décision, alors, que d’augmenter le coût du travail…sauf si le but est de s’aligner sur les idées d’extrêmes gauche, et d’intégrer dans le discours comme dans les actes un ennemi commun : les entreprises et les patrons. Quelle régression dans le débat politique !

  • Le courage du bon sens !

    Le courage du bon sens : couvertureSur les conseils de l’excellent Yves de Kerdrel, éditorialiste au Figaro et chroniqueur sur BFM , j’ai acheté le livre « Le courage du bon sens », de Michel Godet.
    Je l’ai commencé hier, et je n’ai lu que cinquante pages…mais quelle claque ! Il FAUT absolument lire ce libre, plein de bon sens, de parler vrai, et de propositions pour améliorer les choses avec pragmatisme. C’est le livre d’un homme libre, indigné face à  l’injustice et face aux conneries organisées et non reconnue. Le livre commence très fort, sans tabou, sur la dette publique, et sur les 35h : les responsables politiques de gauche que l’auteur à  côtoyé reconnaissent, « en privé », que c’était une erreur de vouloir appliquer partout et pour tous une règle allant de surcroît dans le mauvais sens : pour se partager le travail, il faut déjà  en créer ! Pourquoi seulement « en privé » : est-ce si grave de reconnaître une erreur ?
    L’auteur explique que le libéralisme n’est ni de droite, ni de gauche, et surtout pas incompatible avec un sens social : c’est d’ailleurs la position de Tony Blair, ou Gerhard Schrà¶der …ça fait du bien de l’entendre ! la gauche française ferait bien de s’en inspirer, au lieu de montrer du doigt le profit.
    Tous les sujets importants de notre société y sont abordés, sous l’angle du bon sens et de la réflexion factuelle. Ce qui place l’auteur, et il s’en réclame d’ailleurs, dans le camp des francs-tireurs non dogmatiques tels que Jacques Marseille, François de Closet, ou Pascal Bruckner. J’ajouterai à  cette liste Yvan Rioufol qui est souvent assez décapant.
    C’est la réalité factuelle qui est injuste et révoltante, pas le fait de la dire !

  • La voie du milieu

    La voie du milieu

    Il faut saluer les différents syndicats de salariés et les organisations patronales d’avoir, à  l’initiative de Laurence Parisot, réussi à  se mettre ensemble autour d’une table pour dresser un état des lieux communs.
    J’ai été surpris en écoutant la radio ce matin de voir le peu d’enthousiasme qu’a soulevé cette avancée, pourtant importante, dans la qualité du dialogue. J’en déduis que les journalistes sont déçus : le dialogue constructif est moins vendeur que le conflit ouvert et les petites phrases assassines. On entend à  longueur d’année les mêmes critiquer le manque de dialogue et le conflit fermé, et lorsque de la discussion concrète se met en place, les commentaires sont tièdes. Il faut saluer l’énergie de tous ceux qui, malgré cette tiédeur et cet immobilisme, parviennent à  réunir tout le monde autour d’une table. Saluons Laurence Parisot pour son travail.
    Les médias ont tort de ne pas saluer l’évènement ; je vois pourtant au moins 5 avantages à  la tenue de ces discussions :

    1. le dialogue et l’élaboration d’un état des lieux partagé sont des étapes nécessaires de la résolution des problèmes, et vont faire avancer les choses immanquablement. Comment résoudre un problème quand on ne l’a pas au préalable posé ?
    2. cela va permettre de sortir des clichés habituels décrivant les organisations patronales commes des dirigeants égoistes et perchés dans leur tour d’ivoire, et les syndicats comme des organisations passéistes et arc-boutées sur l’immobilisme. Même si les clichés recouvrent une part de la vérité, ils ne rendent pas justice à  tous ceux qui veulent faire avancer les choses de manière pragmatique.
    3. l’état des lieux partagé devrait faire l’objet d’une publication à  la fin du premier trimestre de l’année 2007, c’est à  dire avant les présidentielles. On peut voir là  une occasion supplémentaire pour que les candidats se prononcent sur ces sujets importants, voire cruciaux, sur la base d’un constat relativement objectif.
    4. cela permet de voir qui veut jouer la carte du dialogue et qui ne veut pas la jouer. La CGT a réussi à  se mettre à  part en annonçant ne pas savoir si elle va participer aux groupes de travail qui vont se mettre en place. On ne peut que lui conseiller de revenir rapidement discuter à  cette table : sans quoi le cliché qu’on veut bien lui coller finira par être une réalité évidente pour tout le monde
    5. il était temps que les discussions reprennent entre les partenaires sociaux : c’est le seul moyen pour que l’état providence ne décide pas à  leur place de ce qu’il convient de mettre en place. Gageons que les principaux acteurs concernés du monde professionnel seront plus à  même de trouver des solutions intelligentes et efficaces pour faire évoluer les choses qu’une Martine Aubry ou qu’un Dominique de Villepin !

    Saluons donc les quatre des cinq syndicats de salariés (CFDT, CFTC, FO et CFE-CGC) et les trois organisations patronales (Medef, CGPME et UPA) qui ont accepté de travailler ensemble sur les contrats de travail, la sécurisation des parcours professionnels et la remise à  plat de l’assurance chômage. Et espèrons que la CGT va comprendre que la voie du progrès social, c’est le dialogue plus que le conflit.