Étiquette : Diplomatie

  • Retour sur la situation en Irak

    Retour sur la situation en Irak. 10 provinces sur 18 ont été transférées par l’armée US à  l’armée Irakienne. Le nombre d’incidents est en diminution très nette depuis quelques mois. Croyez-vous que les médias français s’en feraient l’écho ? Mais non, bien sûr : puisque l’invasion impérialiste américaine en Irak est une erreur majeure qu’il convient de toujours présenter sous l’angle d’un échec cinglant pour l’ordure G. Bush…
    (suite…)

  • Le pacifisme est une peur

    Réfléchir pour canaliser les émotions

    Le monde est le siège de rapports de forces, de conflits qui ne nous concernent pas forcément directement, mais qui, par l’horreur qu’ils ne peuvent manquer de nous faire ressentir, nous impliquent émotionnellement de toutes façons. Pour ne pas être submergés par les émotions, et pour éviter de laisser la colère ou la peur devenir nos conseillères, il convient donc de réfléchir sur ces conflits le plus sereinement possible.

    Définition du conflit

    Comme d’habitude, pour réfléchir, il est toujours éclairant de vérifier les définitions des mots que l’on utilise pour préciser et affiner sa pensée : les mots sont les seuls liens avec les idées que l’on peut partager – presque – objectivement et rationnellement. Le ‘presque’ dans la phrase précédente n’est pas une raison pour abandonner cet effort, mais au contraire une raison supplémentaire de le faire. Savoir qu’on n’atteint pas l’absolu ne doit pas empêcher de le viser. Pour réfléchir juste, et pour échanger avec les autres, il faut partir des définitions.
    Définissons le conflit, d’abord :

    Forte opposition, divergence profonde, différend grave, vif désaccord.

    Le conflit peut se résoudre en général de deux manières :

    • en parlant, et c’est ce qu’on appelle la politique (l’art de gérer les conflits)
    • avec les armes, et c’est ce qu’on appelle la guerre (le règlement armé des conflits)

    Que la première solution soit préférable à  la seconde, je crois que ça ne fait pas l’ombre d’un doute. Qu’elle le soit toujours n’est pas aussi sûr : il faut pour cela que la résolution politique soit possible, et que la solution sur laquelle elle amène soit satisfaisante. C’est toute la différence entre un pacifique et un pacifiste. Voyons cela.

    Pacifique ou pacifiste ? j’ai choisi…

    Partons des définitions pour vérifier ce qui différencie le pacifique et le pacifiste.

    Pacifique : Qui aime la paix, qui aspire à  la paix, qui vit en paix.

    Pacifisme : Doctrine ou attitude qui fait de la paix entre les nations un bien qui conditionne tous les autres et qui doit être fondé sur des bases autres que celles de la paix armée.

    Il est clair que nous sommes, pour la plupart, pacifiques. Seuls les gens belliqueux — au sens propre du terme : qui veulent la guerre — ne sont pas pacifiques. Les intégristes musulmans ne sont pas pacifiques quand ils disent vouloir rayer Israël et l’Occident de la carte. On peut, par contre, être pacifique (aspirer à  la paix) sans être pacifiste. Le pacifiste en effet, place la paix (l’absence de guerre) au dessus de tout. C’est-à -dire au-dessus, par exemple, de la justice et de la liberté. Aucun bien ne pourrait, aux yeux d’un pacifiste, justifier une guerre. C’est bien là , donc, la différence entre un pacifique et un pacifiste : tous deux aspirent à  la paix, et aiment la paix ; mais quand le pacifiste place la paix au-dessus de tout, le pacifique accepte que certaines choses puissent nécessiter la guerre. Qu’est-ce que la guerre ?

    Guerre : Rapports conflictuels qui se règlent par une lutte armée, en vue de défendre un territoire, un droit ou de les conquérir, ou de faire triompher une idée.

    Conquérir un monde plus juste, plus libre peut-il justifier une guerre ? il me semble que oui. La guerre menée par les américains pendant la seconde guerre mondiale était-elle justifiée ? il me semble que oui. Je suis, pour ma part, farouchement pacifique. J’aspire à  la paix presque plus qu’à  tout. La paix est la condition nécessaire à  l’établissement de tout le reste. Mais si liberté n’existe plus ? mais si l’injustice devient la règle ? Il y a, malheureusement, des guerres utiles. Je ne suis pas pacifiste. Et vous ?

    L’argument de la peur

    L’argument généralement avancé ensuite par un pacifiste, argument difficile parce qu’on parle ici de choses très graves, est le suivant : « Puisque tu penses que la guerre peut se justifier, accepterais-tu de te battre ? ». Effectivement, bonne question — centrale, même -.
    Mais l’objection a ses limites : si la seule raison d’être du pacifisme est la peur de se battre, alors il n’a plus, comme qualité morale, que les attributs d’un excès de prudence. Si on pense qu’un conflit ne peut plus se résoudre par la politique, et qu’on reste dans l’inaction par peur de la guerre, on n’est pas moralement juste, on est simplement peureux. J’ajoute qu’on peut avoir encore plus peur de l’évolution du monde sans guerre, que de la guerre. Quel monde Ahmadinejad prépare-t-il ?

    Urgence extrême

    On sait quelle société Ahmadinejad et les islamistes veulent préparer. Un monde sans juif. Un monde soumis à  l’Islam et la Charia. Un monde de régression absolue, sans liberté de penser et d’agir. Bien sûr, la guerre doit toujours être le dernier recours, et l’on doit déployer des forces colossales pour l’éviter. Mais ça veut dire qu’il faut déployer, de manière plus qu’urgente, des forces – plus importantes que ce que l’on fait pour l’instant – pour mettre la pression sur l’Iran.
    L’ONU doit faire peser, rapidement et fermement, une menace d’intervention militaire sur l’Iran. Notre diplomatie doit être orientée dans ce sens : l’Iran doit céder, et laisser les instances internationales, profondément pacifiques, contrôler son nucléaire civil et bannir son nucléaire militaire. Toute attitude opposée (et c’est le cas pour l’instant) est une déclaration ouverte de guerre. La France doit peser de tout son poids à  l’ONU dans ce sens, à  mon avis. Pour que l’issue politique reste possible, pour éviter la guerre. Parce que toute personne pacifique déteste la guerre pour ce qu’elle est : une horreur.

  • L'horreur annoncée ?

    Y’a t’il encore un flic pour sauver la planète ?

    Je faisais partie des quelques personnes qui pensaient que nous aurions dû aller en Irak avec les américains, les anglais, les afghans, les australiens, les coréens, les danois, les espagnols, les islandais, les italiens, les japonais, les hollandais, les polonais, les portugais et j’en passe (plus de 44 pays faisaient partie de la coalition). Ne serait-ce que pour respecter les résolutions que nous avions nous-mêmes votées avec tous les autres à  l’ONU pendant 10 ans.
    Le chaos en Irak n’est pas provoqué par les américains ; il est le fait de chiites et de sunnites musulmans qui se font la guerre civile entre eux. Quand la chape de plomb de la dictature disparaît, il parait assez compréhensible que les luttes pour le pouvoir s’expriment. Ces luttes intestines ne sont pas le fait de celui qui a soulevé le couvercle, mais de ceux qui jettent l’huile sur le feu qui fait bouillir le tout. L’islam radical est responsable des morts quotidiennes en Irak.
    Je pense, maintenant, que les américains et les autres pays ont peut-être eu tort d’y aller. Non pas à  cause de la situation actuelle en Irak ; Mais plutôt à  cause du fait que cette intervention a peut-être détourné trop longtemps les yeux du vrai problème : l’Iran.
    Le fou à  vocation criminelle qui dirige ce pays semble bien parti pour essayer de démarrer une guerre mondiale, et j’espère que nous saurons intervenir avant qu’il ne soit trop tard ; espérons que les USA ne seront pas trop échaudés par le coup de l’Irak, et pourront — encore une fois — jouer au flic de la planète (visiblement il ne faut compter sur les français).

    Avertissements

    Pierre Besnainou, président du Congrès juif européen, s’en inquiétait dans une tribune vibrante dans Le Figaro du 15/12/2006. Voici un — long — extrait (il faut faire circuler ça, à  mon avis) :

    «Israël va bientôt disparaître. » Telle est donc la dernière menace de Mahmoud Ahmadinejad. […]
    Rappelons simplement ce que chacun sait : le président iranien est tout sauf un marginal, il est à  la tête d’une nation de 70 millions d’habitants sur le point de disposer de l’arme nucléaire. Son ambition a le mérite d’être claire : nettoyer la Terre de l’État juif, comme Hitler souhaitait nettoyer la Terre des Juifs.
    Pour mener à  bien cette mission, l’Iran a essaimé au Proche-Orient de nombreuses filiales où la haine le dispute à  la sauvagerie. […]
    Le devoir des chefs d’État européens est de porter haut et fort cette mémoire, en faisant barrage, sans silence, sans faiblesse et sans lâcheté, à  ceux qui menacent l’avenir de l’humanité. Et de dénoncer ces propos pour ce qu’ils sont : une incitation au génocide sanctionnée par la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1951 (article 3).[…]
    Quand décidera-t-on que le temps de la diplomatie est passé ? Jusqu’à  quand l’Europe se prêtera-t-elle au jeu du régime iranien ? Ce dernier a beau piétiner la mémoire de l’humanité, proférer des discours de haine proprement inouïs, narguer la communauté internationale, il ne suscite que de vagues condamnations de principe. La résignation paraît donc l’avoir emporté sur l’indignation. On connaît la suite : la résignation mène à  l’indifférence, et l’indifférence à  la passivité. Voilà  pourquoi, dans le cas présent, la résignation est impossible et l’indifférence coupable : coupable à  l’endroit d’Israël et du peuple juif, coupable pour la stabilité régionale et la paix mondiale, coupable, enfin, à  l’égard des générations futures.
    Fermons les yeux l’espace d’un instant et plaçons-nous en 1938 à  la veille de la tragédie. Supposons que nous connaissions les événements tragiques qui allaient se dérouler dans le monde, quelle énergie et quels efforts n’aurions-nous pas déployés pour les éviter ?
    À présent, il est temps d’ouvrir les yeux.

    Cette tribune rejoint celle, parue hier, d’une femme courageuse, Ayaan Hirsi Ali, ancien député hollandais, d’origine somalienne, qui a écrit le scénario du film « Soumission » dont l’auteur, Theo Van Gogh a été assassiné par un islamiste radical. Elle y dénonce la propagande systématique qui est utilisée dans les pays musulmans, et dont nous serions bien avisés de ne pas nous rendre complice par notre silence.
    Extraits :

    Pourquoi personne, à  Riyad, au Caire, à  Jakarta, à  Lahore, n’a organisé de contre-conférence condamnant Ahmanidejad ? Pourquoi les 57 membres de l’Organisation de la conférence islamique ont-ils gardé le silence ?
    La réponse pourrait être aussi simple qu’horrible : pendant des générations, les dirigeants de ces pays prétendument musulmans ont bourré le crâne de leurs populations avec une propagande similaire à  celle qu’ont connu, en leur temps, les Allemands : à  savoir que les Juifs étaient la vermine et devaient être traités comme telle. En Europe, la conclusion logique de cette propagande fut la Shoah. Si Ahmadinejad continue sur sa lancée, il n’aura pas besoin de pousser beaucoup les musulmans complaisants.
    Peut-être devrions-nous faire le compte des organisations caritatives musulmanes tissées d’antisémitisme. Leurs collègues occidentaux et chrétiens oeuvrant dans le tiers-monde devraient endosser la responsabilité d’informer les musulmans – tout comme les non-musulmans – sur l’Holocauste.

    La corde raide

    Quelle doit être la réaction des Européens, et des Français à  cet égard ? Devons-nous faire semblant de croire qu’une fois l’arme nucléaire entre ses mains, Ahmadinejad deviendra tout à  coup plein de sagesse et de compréhension ? Devons-nous intervenir quand il est encore temps ? par le biais d’un embargo ? La diplomatie a des limites, surtout s’il s’agit de parler à  un fou. Le chemin qui permet d’éviter un conflit majeur devient de plus en plus mince.
    Pensez-vous que nous saurons y trouver la place d’avancer sans tomber — à  nouveau — dans l’horreur d’une guerre mondiale ?

  • Ségolène Royal : séductrice, démago et calculatrice.

    En quelques jours au moyen-orient, Ségolène Royal a définivement achevé de nous montrer son vrai visage : tout comme elle explique que son programme pour 2007 lui sera dicté par les français (démagogie ou incompétence ?), elle parcoure le moyen-orient en accumulant les maladresses coupables. Comment peut-on ne pas préparer mieux que cela une visite dans des lieux sensibles comme le Liban ou Israël ? Excès de confiance et/ou incompétence ?
    Deux pays, deux âneries, méprisantes pour deux peuples (Libanais et Iranien) :

    • Au Liban, que l’Islam radical mine depuis des années, elle choisit d’aller parler avec les terroristes du Hezbollah (lesquels prônent la destruction d’Israël, et la haine de l’occident en général. Mépris des Libanais qui aspirent à  vivre sans guerre sur leur terrain ?
    • En Israël, elle rencontre Ehoud Olmert pour lui dire – entre autres – qu’elle est d’accord sur le fait que l’Iran ne doit pas se doter de nucléaire civil. Mépris des Iraniens qui peuvent légitimement vouloir se doter du nucléaire civil ?

    On peut se poser les questions suivantes :

    • Pourquoi Ségolène Royal est-elle allée parler avec le Hezbollah ? Pourquoi personne dans son entourage ne lui a dit de ne pas le faire ? Sauf à  imaginer une incompétence rare, et une improvisation douteuse, il faut se rendre à  l’évidence : cette visite était voulue, et annoncée. Pourquoi, alors ? sur le plan international, on ne voit pas vraiment l’interêt. Sur le plan intérieur, c’est peut être une manière, cynique, de récupérer les voix d’une frange des musulmans et/ou des extrêmegauchistes qui voient, dans un amalgame inquiétant, une communauté de buts entre le terrorisme musulman et les relents de lutte des classes ?
    • Pourquoi ne pas laisser le peuple Iranien décider seul de sa stratégie énergétique ? Le nucléaire militaire et civil sont deux choses différentes, et les résolutions de l’ONU ne portent que sur les applications militaires. Limiter la menace du fou Ahmadinejad n’est pas la même chose qu’empêcher un peuple de se développer comme bon lui semble.

    Ségolène Royal s’est déplacée pour aller dire ce qu’il voulait entendre à  Olmert, et pour aller parler avec des terroristes, dans un but pour le moins flou. Les diplomates français doivent apprécier cette intervention pleine d’à -propos ! Je laisse le mot de la fin à  notre ami Desproges :

    Mieux vaut rire d’Auschwitz avec un juif, que de jouer au scrabble avec Klaus Barbie.