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  • Ce que les enfants changent

    Tout. Avant d’en avoir, on le pense. Après, on le sait, on le vit. Concrètement, qu’est-ce que ça change d’avoir des enfants ? Je ne parle pas, ici, de l’expérience que la femme vit, c’est à elles de nous raconter cette aventure qui est probablement au-delà de ce qu’on peut décrire (le corps se transforme, les équilibres hormonaux aussi, et puis les femmes donnent la vie). Nous pouvons accompagner les femmes dans cet acte, les soutenir, mais comprendre ce qu’elles vivent, je ne pense pas. Trop physique, trop biologique pour être partagé complètement. D’ailleurs, quelle expérience peut-être complètement partagée ?

    Le mieux est l’ennemi du bien, commençons par décrire les choses, on verra si ça se partage. Pour un père, donc, ou une mère (hors grossesse et accouchement), qu’est-ce qui change avec des enfants ? On apprend le sens de plusieurs mots important, que l’on avait laissé de côté, à tort. J’en livre quelques-uns, spontanément.

    Le bonheur réside dans la santé. Quand la santé va, le reste suit. C’est un immense bonheur d’avoir la chance d’être en bonne santé. Le plus grand drame humain est certainement de perdre un enfant, ou d’avoir des enfants malades, ou qui souffrent.

    Sacrifice. Avoir des enfants, c’est sentir au plus profond de soi à quel point on peut se sacrifier pour eux. Si l’on me demandait demain de choisir entre ma vie et celle de mes enfants, je n’hésiterais pas une seconde. On découvre le sens du mot sacrifice avec des enfants. Son sens propre. C’est parce qu’on les aime, bien sûr, au-delà de ce qui est imaginable lorsqu’on n’a pas d’enfants. De l’amour qui veut juste donner, qui n’attend pas en retour. Agapè, selon la classification des grecs.

    Joie. Les enfants, spontanément, dès leur plus jeune âge, jouent. Ils sont joyeux, naturellement. Ils nous forcent à sortir de notre temps d’adulte, et à nous replonger dans l’instant présent. C’est une source infinie de sagesse. D’humilité. Car ce que les enfants font spontanément, nous devons, nous, faire l’effort de le redécouvrir. Pas en les imitant, bien sûr. Mais ils apportent quelque chose qui est de l’ordre du jeu permanent, qui malmène à bon escient notre sérieux d’adulte.

    Patience. Les enfants demandent de la patience. Ils apprennent, se trompent. Nous ne sommes pas toujours dans les bonnes dispositions pour leur laisser le temps. Et nous devons faire cet effort aussi : être patient, s’adapter, à nouveau à leur temps propre, à leurs besoins d’enfants. C’est dur, souvent, d’être patient. C’est un travail. Et comme tout travail, il donne des fruits. Notre caractère grandit au contact des enfants; Etre à l’écoute, tout en dirigeant les choses, en les cadrant à la bonne mesure.

    Responsabilité. Liberté. Nous sommes responsables de nos enfants. Responsables de leur bien-être, mais aussi et surtout de leur développement harmonieux. A nous de leur apprendre à être libres et heureux. A nous de les aider en les guidant, tel le tuteur avec la plante, sans les empêcher. A nous d’adapter le degré de liberté selon l’âge, les circonstances, l’enfant (aucun n’est identique). Comment douter que l’essentiel du sens dans notre vie vient des enfants ? Le monde qu’on veut participer à leur construire, les chances qu’on veut leur donner, les efforts que l’on peut faire, tout cela n’a de sens que par eux et pour eux. Tout cela inclut, bien sûr, le développement et l’épanouissement de leurs parents, en couple, et hors de la famille. Il ne s’agit pas d’un amour fusionnel. Au contraire. On donne à ses enfants. Mais plus rien ne peut être comme avant avec des enfants.

    Tout est mieux. Avec des enfants, le monde est plus riche, plus joyeux, plus doux, plus vivant, plus surprenant, plus angoissant, plus merveilleux, plus sensé, plus fou, plus tragique, plus tendre, plus beau. Plus humain.

  • Il était une fois …

    Il était une fois …

    Je vais bientôt changer de fonction au sein de mon entreprise : d’ingénieur de recherche, je vais devenir community manager. Cette mutation aura pris du temps, de l’énergie, et c’est une véritable joie : j’ai réussi à  marier ma passion pour les blogs et le web, les réseaux sociaux et les rapports humains avec mon travail et ma formation initiale de physicien.

    Comme j’en parle souvent, je me rends compte à  quel point le fait de raconter l’histoire de ce changement, me fait la déformer, ou en tout cas la « former ». Je lui donne forme en le racontant. Toute histoire est faite de choix : le point de départ, l’ordre du récit, l’importance donnée à  tel ou tel détail, à  tel ou tel personnage, l’angle choisi pour la raconter. Il n’existe pas de mémoire exacte des évènements vécus : il n’existe que des récits, des reconstructions.

    J’ai décidé de ne pas subir ce processus, mais de m’en servir. Au lieu de laisser cette histoire se raconter toute seule au fur et à  mesure de mes échanges, je vais profiter de ce blog pour la raconter, et pour la construire. Le but est double :

    • profiter de cette expérience d’auto-narration pour capitaliser l’année qui vient de se passer, et en tirer toute les leçons. M’essayer à  la description juste des sentiments. Les émotions étant à  la base de la mémoire, comment une histoire vécue pourrait-elle s’en passer ?
    • partager cette expérience vécue sous un angle qui nécessite de tenir l’ego à  distance : le but est de se focaliser sur les erreurs, et donc sur ce que j’ai appris, en espérant que ça puisse être utile à  d’autres. Le but n’est pas de se glorifier, mais de partager l’expérience.

    A bientôt, donc, pour l’épisode 1.

  • Bonne année 2008 !

    Il parait que l’on peut envoyer ses voeux jusqu’à  fin janvier…alors voici les miens, avec un peu de retard sur le début de l’année.

    Pour l’année 2008, je vous souhaite, au niveau personnel, le meilleur pour la santé. Le reste suivra, à  savoir suivre vos envies, avoir plein de joies, réaliser des projets. Plein d’amour, aussi. En donner et en recevoir.

    Au niveau collectif, je nous souhaite de vivre dans des société où les fous dangereux auront un peu moins de pouvoir, répandront un peu moins de peur et de haine, et où chaque être humain aura un peu plus la chance de pouvoir vivre pleinement sa liberté. En France, cela passe par une prise de conscience que l’organisation de la société de manière centralisée est certainement loin d’être optimale. Elle participe d’une illusion collective consistant à  croire que l’on peut, et que l’on sait, ce qui pourrait être bon pour des catégories de personnes. Et de laisser une minorité le décider pour les autres. Ce sont les fondements même du totalitarisme. Il n’existe que des individus, et la somme de leurs interactions constitue la société. Laissons les individus chercher leur bonheur, et leur intérêt où bon leur semble, dans le respect des droits de chacun. C’est à  cette condition qu’une société juste, pacifiée, pourra émerger.

    Arrêtons d’avoir la prétention de construire des « modèles » de société voués à  l’échec car trop généraux, et trop incapables de contenir la richesse et le potentiel de l’humanité. L’adaptation à  l’environnement, la créativité, sont des capacités humaines dont on ne peut prévoir les conséquences. Les risques font partie intégrante de la vie. Les choses formidables aussi. Gardons la tête froide pour continuer à  faire ce que l’humain sait faire : évaluer les gains potentiels, et les comparer aux risques associés. Ayons la sagesse de savoir douter, toujours, et surtout de la parole de ceux qui viennent nous asséner des grandes vérités, révélées ou non, censées nous expliquer le monde et la marche à  suivre. Surtout de ceux qui nous expliquent que les intérêts particuliers des être humains s’opposent et sont la source de tout les conflits. L’humanité est plus riche que cela, plus intelligente, et plus imprévisible.

    Bonne et heureuse année 2008 à  vous tous, chers lecteurs !