Retour sur la notion d’offre d’emploi « valable ». S’il parait légitime, dans un système de redistribution centralisé, de contrôler où va l’argent du contribuable, il n’est pas moins important de ne pas systématiquement empiéter sur la liberté individuelle. Les solutions proposées par le gouvernement, au final, reviennent à laisse l’Etat décider pour nous ce qu’est une offre d’emploi valable. Ce n’est donc pas pour des histoires de « pression » mise sur les chômeurs, ou de « culpabilisation » qu’il faut critiquer ce genre de dispositif, mais pour son caractère collectiviste, centralisé, et déresponsabilisant.
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Étiquette : Lagarde
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Sarkozy l'anti-liberal
J’ai entendu ce matin que le gouvernement et Sarkozy veulent peser sur la politique de l’emploi du groupe Alcatel-Lucent. Cela me désole. Non pas parce que les propositions qu’ils vont faire seront bonnes ou mauvaises. Mais simplement parce que ce n’est pas de leur responsabilité de décider de la stratégie des entreprises privées. Le conseil d’administration est responsable, devant les actionnaires, du choix du dirigeant à qui il confie les rênes de la boite. Ce dirigeant (Patricia Russo) est responsable devant le conseil d’administration des résultats du groupe.
Sarkozy, ou Lagarde, ne sont responsables en rien de la stratégie d’Alcatel-Lucent. Ils n’ont aucune légitimité pour décider si telle ou telle décision est légitime ou pas. C’est leur intervention dans ces affaires qui est illégitime. Encore une fois, ce n’est pas les décisions qu’ils vont prendre (ou pas) qui me choquent, ce sont le fait qu’ils s’autorisent à en prendre. En entretenant l’idée – si conforme à l’imaginaire collectif français – d’une mondialisation menaçante, d’un système économique nécessitant une intervention étatique pour limiter la casse.
C’est la position anti-libérale par excellence. Démagogie à la veille des municipales ?
Sarkozy ferait mieux, plutôt que d’essayer de sauver les emplois industriels d’Alcatel sur le sol français, de se mettre en phase avec Eric Besson, qui reprend – enfin ! – cette idée chère aux pays nordiques que ce sont les hommes qu’il faut protéger, et pas les emplois (source : Radio BFM, Emission de Stéphane Soumier, le 27.02.08) Dire qu’il faut « protéger » (de qui ? de quoi ?) est une position critiquable en soi, mais comprendre les règles économiques de bases, et les intégrer dans les propositions politiques me parait être une bonne chose. Des emplois sont détruits et crées chaque jour, par million dans le monde. La régulation de ce phénomène, c’est l’économie, le fonctionnement normal du marché. La protection à mettre oeuvre – si protection il faut – est bien la protection et la sécurisation des personnes, pas des emplois.