Le fait de permettre aux gens de travailler jusqu’à 70 ans est-il une chance pour la liberté de travailler, ou une menace pour les salariés, un coin mis en place pour repousser l’âge légal de la retraite à 70 ans ? On retrouve sur ce sujet bien des clivages, et un PS égal à lui-même : gravement à côté de la plaque…
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Étiquette : Législation
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70 ans de travaux forcés !
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Avancement sur DLL
Vous le savez peut-être (ou pas), j’ai commencé la lecture d’un ouvrage monumental de Friedrich Hayek : « Droit, Législation et Liberté ». J’en suis à la fin de la première partie, et mon impression initiale s’est précisée. Il s’agit d’un grand livre, profond, humble, rigoureux. Il est assez difficile à lire, parce que la pensée d’Hayek n’est pas linéaire ; elle ressemble plutôt à ça :
C’est une pensée lente, solide, qui passe du temps à préciser les termes, qui revient et peaufine les arguments. Le défaut, c’est que c’est long et pas toujours « funky » à lire. Le gros avantage, c’est que c’est très solide et rigoureux. L’édifice est étayé par de nombreuses références, aucune idée n’est lancée en l’air. J’adore ce livre !
J’avais fait un billet pour servir de point central, avec l’index des chapitres. Et puis j’ai publié les extraits qui me paraissaient bien résumer l’introduction.
La grande question qui se pose à moi, au moment de publier les extraits du chapitre premier, est la suivante : soit je publie en un seul article tous les extraits, et le billet sera indigeste et difficile à lire, soit je résume à l’extrême (car c’est possible), mais alors le billet n’aura plus le caractère démonstratif que possède le texte d’Hayek. J’ai choisi de couper la poire en mille morceaux, et d’utiliser le découpage interne (sous titres) de chaque chapitre : je publierai donc chaque chapitre dans plusieurs billets. Cela permettra de faire des billets plus courts, avec seulement quelques idées à chaque fois. Et j’imagine que du coup, il sera également plus facile de réagir en commentaires…
A bientôt, pour les premiers extraits du chapitre premier…! -
Citation #94
La presse économique nous a récemment abreuvés de reportages sur la dure vie de ceux qui sont payés un salaire de misère dans les pays anglo-saxons où le salaire minimum est faible ou inexistant. L’erreur implicite (et probablement volontaire) transmise par ces hebdomadaires consiste à comparer ces gens-là avec nos smicards, évidemment beaucoup mieux payés. Or, ceux qui gagneraient aussi peu en l’absence de salaire minimum ne sont pas les smicards. Ceux-là sont assez productifs pour justifier leur emploi au niveau imposé, et ne gagneraient donc pas moins si on supprimait le SMIC. C’est avec nos exclus, victimes de nos interdiction de travailler, qu’il faut comparer les faibles salaires dans les autres pays.Et à qui prétend qu’il vaut mieux ne pas travailler que le faire à ces conditions, on répondra que c’est aux intéressés de choisir. Les législateurs du salaire minimum, en les privant de leur Droit de choisir, leur confisquent leur Droit naturel (et constitutionnel) de travailler. Confisquer à quelqu’un son Droit de travailler, c’est se dire propriétaire de sa capacité de travail. Et se prétendre propriétaire du travail de quelqu’un, c’est de l’esclavagisme.
Si on supprimait le SMIC, par conséquent, la seule conséquence en serait de rendre leurs chances à une foule d’êtres humains en les rétablissant dans leur droit d’entrer à nouveau sur le marché du travail, alors qu’ils en étaient exclus faute de produire assez pour rentabiliser leur embauche par un éventuel employeur.
Dans le climat terrorisant de la « pensée unique » qui domine notre pays, il faut du courage pour réclamer la suppression du salaire minimum. On a tôt fait d’interpréter cette position comme l’expression du désir de favoriser « les patrons » aux dépens des « travailleurs ». Il s’agit, bien au contraire, de rendre leurs chances en rendant leur Droit à ceux qui, c’est le cas de le dire, sont les moins favorisés. C’est pourquoi je considère que réclamer la suppression du salaire minimum est un devoir moral qui s’impose à tous et je souhaite donc que tous hommes de bonne volonté, de tous horizons, s’engagent dans une campagne pour sa suppression.
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"Droit, Législation et Liberté", de Friedrich Hayek
Ce billet servira de point central pour les différents articles que j’écrirai au fur et à mesure de ma lecture de « Droit, Législation et Liberté » de Friedrich Hayek. Ces articles seront principalement composés de larges extraits de ce texte. Je trouve ce livre riche d’idées fortes et stimulantes, et c’est une source de réflexion énorme.
Je me base sur l’édition que je lis : Edition Quadrige en 1 volume, aux Presses Universitaires de France, novembre 2007.Sommaire
- Première partie – Règles et ordre
- Introduction
- Chapitre premier – Raison et évolution
- Construction et évolution
- Les thèse du rationalisme cartésien
- Les limitations permanentes de notre connaissance des faits
- Connaissance des faits et science
- L’évolution corrélative de l’esprit et de la société : le rôle des règles
- La fausse dichotomie du « naturel » et de « l’artificiel »
- Le développement de l’optique évolutionniste
- La persistance du constructivisme dans la pensée courante
- L’anthropomorphisme de notre langage
- Raison et abstraction
- Rationalisme constructiviste extrême
- Chapitre 2 – « Kosmos » et « Taxis »
- Chapitre 3 – Principes et expédients
- Chapitre 4 – Transformations de l’idée de droit
- Chapitre 5 – « Nomos » : le droit de la liberté
- Chapitre 6 – « Thesis » : la loi du législateur
- Deuxième partie – Le mirage de la justice sociale
- Chapitre 7 – Biens communs et objectifs particuliers
- Chapitre 8 – La quête de justice
- Chapitre 9 – Justice « sociale » ou distributive
- Chapitre 10 – L’ordre de marché ou catallaxie
- Chapitre 11 – La discipline des règles abstraites et les réactions affectives de la société tribale
- Troisième partie – L’ordre politique d’un peuple libre
- Chapitre 12 – Opinion majoritaire et démocratie contemporaine
- Chapitre 13 – La division des pouvoirs démocratiques
- Chapitre 14 – Le secteur public et le secteur privé
- Chapitre 15 – Politique gouvernementale et marché
- Chapitre 16 – L’avortement de l’idéal démocratique : récapitulation
- Chapitre 17 – Un modèle de constitution
- Chapitre 18 – Le pouvoir contenu et la politique détrônée
- Epilogue – Les trois sources des valeurs humaines
- Première partie – Règles et ordre