Étiquette : Socialisme

  • La méthode Milei

    La méthode Milei

    Pendant que notre pays s’enfonce chaque jour un peu plus dans le socialisme, la corruption, les copinages même plus cachés et la spoliation assumée, il est intéressant, pour se redonner un horizon moins sombre, de regarder ce qui se passe en Argentine. Bien entendu, les mêmes journalistes et commentateurs qui accusaient Milei, sans l’avoir même écouté, d’être un fou, d’extrême-droite (l’article du New Yorker, paru juste avant le second tour de l’élection est une perle de désinformation), et j’en passe, sont bien obligés de reconnaître que les résultats sont au rendez-vous.

    Empêcher l’Etat de nuire pour faire renaître la liberté

    La méthode @JMilei est simple : c’est un vrai libéral, et il sait que le champ d’intervention légitime de l’Etat est le régalien (Justice, Police, Armée, Défense, Relations internationales). Tout le reste doit dégager : ce n’est qu’un amoncellement de réglementations liberticides, de taxes pour les financer, de millions de fonctionnaires pour les opérer, et de poches de corruptions plus ou moins avancées dans plein de secteurs. C’est-à-dire un ensemble de choses qui nuisent à la liberté et à la prospérité. Plusieurs articles ont fleuri sur mon flux X ces jours-ci, et j’ai trouvé intéressant d’en faire une synthèse rapide. Je m’appuie notamment sur un remarquable article de fond du Cato Institute, écrit par @VasquezIan : « Deregulation in Argentina » (si vous savez lire en anglais, je ne saurais assez vous recommander d’aller le lire, sinon vous pouvez allez lire aussi cet article de l’Institut Montaigne, signé @AlexanMarc1, assez complet, mais un peu moins récent). Avant de vous partager quelques éléments de cet article, je voudrais en pointer quelques autres et apporter une précision :

    • en anglais deregulation signifie « Déréglementation », et non « dérégulation ». J’avais déjà expliqué cela et c’est un point important : supprimer des réglementations n’empêchent pas les phénomènes économiques de se réguler, au contraire : le jeu laissé libre dans un ordre de marché conduit justement à des régulations naturelles. La loi de l’offre et de la demande en est un parfait exemple.
    • Un article du Daily Telegraph (signé @mattlynnwriter) partagé sur X par Milei explique très clairement pourquoi les agences de notation viennent de modifier la note de l’Argentine, 18 mois après la prise de pouvoir de Milei, et saluant l’impact positif sur l’économie de la réduction drastique de la taille de l’Etat, et la suppression de milliers de réglementations. Quand, demande l’auteur, les autres pays vont-ils se rendre compte que Milei montre la voie vers la prospérité ? Il n’y a pas de fatalité, il n’y a que des hommes d’Etat moralement condamnables.
    • Un dernier point, car tout n’est pas rose dans les efforts actuels en Argentine. Il est évident que pleins de fonctionnaires se sont retrouvés virés, et ont du trouver du travail, avec certainement des situations individuelles qui ont pu être compliquées. Mais il faut souligner, comme le fait l’UNICEF, que l’on peut déjà attribuer à la politique de Milei une diminution du nombre de pauvres de plusieurs millions… !

    Modèle à suivre

    Très rapidement en arrivant au pouvoir, Milei a fait beaucoup de choses, comme notamment faire passer dès son arrivée un « super-décret d’urgence » (366 articles) pour pouvoir faire vite et fort. Réduction de 30% des dépenses de l’Etat, diminution énorme de l’inflation (de 25% à 2,2%), et une moyenne de 2 réglementations supprimées par jour (!). Cette déréglementation a conduit très rapidement à des résultas prévisibles mais spectaculaires : par exemple dans le domaine du logement, les prix ont baissé de 30%, et le nombre de logements disponible à Buenos Aires a triplé.
    Ils ne sont qu’au début du chemin : le ministre de la dérèglementation, Sturzenegger, a précisé qu’ils avaient pour le moment réduit le nombre de lois & réglementations de 20%, mais qu’ils iraient jusqu’à 70%.
    Quand on sait que notre système législatif et réglementaire est le même (les différents « codes » sont devenus hors de portée logique et opérationnelle tant ils sont obèses, et tant ils changent souvent), il serait peut-être temps d’avoir à la tête du pays quelqu’un qui, comme Milei, considère que le but n’est pas d’optimiser les coûts & dépenses du gouvernement et de l’Etat, mais de faire ce qu’il faut pour favoriser la liberté. Il aurait, je pense, le soutien de tous les @NicolasQuiPaie et autres #Gueux fédérés par @AlexandreJardin : que l’on foute la paix au peuple, qu’on le laisse travailler et profiter du fruit de son travail.
    L’équipe de Sturzenegger, composée d’experts juridiques et d’économistes chevronnés, a (…) une mission claire : accroître la liberté plutôt que d’améliorer l’efficacité de l’État. Lors de l’examen d’une réglementation, ils se demandent donc d’abord si l’État devrait intervenir dans ce domaine.
    Ian Vasquez

  • Citation #175

    Chaque détail de la vie privée, de la propriété, du commerce et du contrat est réglementé par des montagnes de plus en plus élevées de législations de papier. Au nom de la sécurité sociale, publique ou nationale, les gardiens démocratiques nous « protègent » du réchauffement et du refroidissement de la planète, de l’extinction des animaux et des plantes, de l’épuisement des ressources naturelles, des maris et des femmes, des parents et des employeurs, de la pauvreté, de la maladie, de l’ignorance, des préjugés, du racisme, du sexisme, de l’homophobie et d’autres « ennemis » et dangers publics innombrables. Pourtant, la seule tâche que le gouvernement était censé assurer (« protéger notre vie et nos biens ») n’est pas accomplie. Au contraire, plus les dépenses de l’Etat en matière de sécurité sociale, publique et nationale ont augmenté, plus les droits de propriété privée se sont érodés, plus les biens ont été expropriés, confisqués, détruits et dépréciés, et plus les gens ont été privés du fondement même de toute protection : indépendance personnelle, force économique et richesse privée.
    Hans-Hermann Hoppe (1949)
    philosophe et économiste américain.

  • Le déclin du courage

    Le déclin du courage

    En 1978, quatre années après avoir été déchu de sa nationalité par le pouvoir communiste, et expulsé de son pays, Alexandre Soljenitsyne prend la parole devant les étudiants de Harvard. Son discours est un discours de vérité, tranchant comme un couteau, sans fioritures, sans pincettes. Il n’est pas venu passer de la pommade aux étudiants, ou au monde occidental. Non : il vient expliquer qu’il est atterré par ce qu’il voit depuis qu’il est arrivé en Occident, à commencer par le manque de courage :
    Le déclin du courage est peut-être le trait le plus saillant de l’Ouest aujourd’hui pour un observateur extérieur. Le monde occidental a perdu son courage civique, à la fois dans son ensemble et singulièrement, dans chaque pays, dans chaque gouvernement, dans chaque pays, et bien sûr, aux Nations unies. Ce déclin du courage est particulièrement sensible dans la couche dirigeante et dans la couche intellectuelle dominante, d’où l’impression que le courage a déserté la société toute entière. Bien sûr, il y a encore beaucoup de courage individuel, mais ce ne sont pas ces gens-là qui donnent sa direction à la vie de la société. Les fonctionnaires politiques et intellectuels manifestent ce déclin, cette faiblesse, cette irrésolution dans leurs actes, leurs discours et, plus encore, dans les considérations théoriques qu’ils fournissent complaisamment pour prouver que cette manière d’agir, qui fonde la politique d’un Etat sur la lâcheté et la servilité, est pragmatique, rationnelle et justifiée, à quelque hauteur intellectuelle et même morale qu’on se place. Ce déclin du courage, qui semble aller ici ou là jusqu’à la perte de toute trace de virilité, se trouve souligné avec une ironie toute particulière dans les cas où les mêmes fonctionnaires sont pris d’un accès subit de vaillance et d’intransigeance, à l’égard de gouvernements sans force, de pays faibles que personne ne soutient ou de courants condamnés par tous et manifestement hors d’état de rendre un seul coup. Alors que leur langue sèche et que leurs mains se paralysent face aux gouvernements puissants et aux forces menaçantes, face aux agresseurs et à l’Internationale de la terreur. Faut-il rappeler que le déclin du courage a toujours été considéré comme le signe avant-coureur de la fin ?
    Les pages consacrées à la tolérance vis-à-vis de la violence et de la criminalité, comme celles où il expose – en 1978! – à quel point les médias sont de véritables propagateurs de mensonges, sont tout simplement incroyables. Son constat est implacable, et son analyse des causes le conduit à identifier une vision dogmatique de l’humanisme qui a perdu de vu la spiritualité et la transcendance.
    Nous avions placé trop d’espoirs dans les transformations politico-sociales, et il se révèle qu’on nous enlève ce que nous avons de plus précieux : notre vie intérieure. A l’Est, c’est la foire du Parti qui la foule aux pieds ; à l’Ouest, la foire du commerce : ce qui est effrayant, ce n’est même pas le fait du monde éclaté, ce n’est que les principaux morceaux en soient atteints d’une maladie analogue. Si l’homme, comme le déclare l’humanisme, n’était né que pour le bonheur, il ne serait pas né non plus pour la mort. Mais corporellement voué à la mort, sa tâche sur cette terre n’en devient que plus spirituelle : non pas l’accomplissement d’une quotidienneté, non pas la
    recherche des meilleurs moyens d’acquisition, puis de joyeuse dépense des biens matériels, mais l’accomplissement d’un dur et permanent devoir, en sorte que tout le chemin de notre vie devienne l’expérience d’une élévation avant tout spirituelle : quitter cette vie en créatures plus hautes que nous n’y étions entrés. Il est impératif que nous revoyions à la hausse l’échelle de nos valeurs humaines. Sa pauvreté actuelle est effarante.

    On peut, bien sûr ne pas partager l’intégralité de l’analyse de Soljénitsyne. Mais sa force, la lucidité de son regard posé sur notre société en 1978, voyant le délitement à l’œuvre, nous oblige à la considérer. Elle devrait faire partie des textes à faire lire et à discuter au Lycée.
    Le texte du discours est en ligne (je l’ai lu pour ma part dans l’édition des Belles Lettres). Pour ceux qui voudraient le découvrir tout de suite, la vidéo de ce discours est disponible sur Youtube :

  • Ce que la crise révèle

    Ce que la crise révèle

    Il est bien connu qu’une manière de tester un système, c’est de le mettre « sous stress » : cela révèle les failles, les problèmes – structurels ou non. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la crise sanitaire liée au Corona Virus (COVID-19) a bien révélé les failles du système de soin et de la société française. Voici quelques problèmes, quelques choses positives aussi, et quelques enseignements.

    Les problèmes (re)révélés

    Crise des élites

    La crise des élites françaises, d’abord, si bien décrite par Pierre Mari, a été flagrante : gesticulation médiatique du pouvoir, navigation à  vue, discours plats du président. Chacun a pu observer cela. J’en reparlerai en conclusion.

    Territoires pas perdus pour tout le monde

    Il n’y avait pas de raisons que pour que cela change, mais dès le début du confinement on a pu vérifier qu’il y a désormais plusieurs sortes de territoires en France, séparés, et n’obéissant pas aux mêmes règles (qui ne sont pas imposés par l’Etat). Cette réalité, montrée timidement, a vite été oubliée (heureusement certains médias continuent à  parler du réel et il y a des sources alternatives partout sur Twitter).

    Politisation de la société

    La politisation de la justice, manipulée par des lobbys anticapitalistes et multiculturalistes a également été bien visible (affaire Amazon, qui n’a fait que confirmer ce que l’on avait pu voir au moment de l’affaire du mur des cons, des cabales contre Zemmour, ou de l’affaire Fillon. Cette politisation est également perceptible dans le domaine scientifique avec l’affaire Raoult : mélanger science et politique est monnaie courante et devrait toujours alerter les esprits critiques. Raoult n’est pas certainement pas le sauveur que certains ont voulu voir, mais ses arguments tiennent la route, et la mise en place de tests massifs dans son IHU devraient à  minima imposer une forme de respect de la personne.

    Inflation administrative et bureaucratique

    Les deux problèmes mentionnés ci-dessus, ressortant d’une extension de la « politisation » de tous le sujets, me semble avoir une cause commune : l’inflation permanente du champ d’action de l’Etat. Cette inflation administrative, normative, bureaucratique, conduit à  une « soviétisation » de l’économie française, et à  beaucoup d’inepties.
    Notamment, visible en ces temps de crises, des éléments de manque de réactivité et de compréhension des priorités. Scandaleux. Et comme les couches du mille-feuille sont multiples, on aboutit forcément à  des décisions arbitraires, sans vision d’ensemble : pourquoi les hyper-marchés peuvent être ouvert, et pas les petits commerces ?

    Classe politique globalement indigente

    Les membres de la classe politique ont montré, dans leur grand majorité, qu’ils n’incarnaient plus aucune forme de « stratégie », ou de hauteur de vue. Globalement incapables de s’inspirer de ce qui marche dans les autres pays, ou d’appeler au refus des actions idiotes (élections régionales, avec confinement le lendemain). Je ne parle même pas des réactions du monde syndical, tant il nous avait déjà  montré à  quel point ils étaient hors de la réalité vécue par les français.

    Idéologisation des esprits et utopie

    La difficulté à  être dans le réel, justement, et à  résoudre les problèmes qui se posent à  nous, ici et maintenant, fait partie de ce qui est ressorti de plus pénible. Obsession de l’idéal, et de l’après, très bien décrite et analysée par Philippe Silberzahn. Cette forme d’obsession utopique, et de préférence pour les idéaux, me semble être dans le même registre passif que la « vénération/détestation » des dirigeants : on a passé plus de temps à  commenter les discours de Macron, dans la sphère médiatique, qu’à  réfléchir aux moyens qui pourraient être mis en oeuvre pour pallier à  nos manques.
    Dans ce monde hors-sol, il est logique que les constructivistes aux manettes continuent à  utiliser les mêmes leviers, addictifs, que d’habitude : l’argent sort de terre (ou plutôt de la planche à  billet), pourquoi ne pas en distribuer à  tout le monde ? Nous continuons de préparer la prochaine crise financière.

    Quelques sources d’espoir

    Solidarité et entraide spontanées

    Il y a malgré tout, quelques signes encourageants. La capacité des gens à  spontanément s’organiser a été remarquable. J’applaudis à  ma fenêtre, et je suis content de voir mes voisins et les saluer. Je n’applaudis pas les soignants, mais l’ensemble des gens qui sont en première ligne, sans masques, depuis plusieurs semaines (livreurs, policiers, vendeurs, etc.). J’ai également trouvé salutaire l’effervescence de production et de partage de blagues sur le confinement, extraordinaire soupape, et moyen de prise de recul par rapport à  des nouvelles très anxiogènes. Les forces d’entraide et de solidarités ont joué à  tous les niveaux (y compris au niveau des si décriées et honnies entreprises).

    Emergence de nouvelles figures ?

    Il est trop tôt pour le dire, mais j’aime à  penser que certaines voix qui se sont confirmées ou qui ont émergées dans ces temps de crises comme étant porteuses de vision structurées pour la France, prendront de l’importance dans l’après.

    Enseignements : retour aux principes de base

    Deux principes me paraissent essentiels à  mettre en avant pour garder une forme de lucidité. La responsabilité, et l’esprit critique.

    Et la responsabilité, bordel ?

    Il est grand temps de redonner sa place à  la responsabilité, indispensable composante de la liberté. Seuls des individus peuvent être responsable. On est responsable de quelque chose, devant quelqu’un. Il me semble qu’un certain nombre des maux décrits ci-dessus sont en partie causé par un manque généralisé d’esprit de responsabilité. Il ne s’agit pas de chercher des coupables, simplement de remettre cette logique d’action au coeur de l’organisation sociale. Devant qui sont responsables les juges ? Devant qui le gouvernement est-il responsable ? Devant qui l’obscur fonctionnaire qui interdit à  un entrepreneur de vendre des masques est-il responsable ? Devant qui sont responsables ceux qui n’envoient pas les malades en surnombre vers les cliniques privées ? Tous ces fonctionnaires, ou membres de l’appareil d’Etat, ou de la sphère publique, devraient être responsables devant les contribuables, et devant le peuple. L’Etat doit être au service du peuple, et pas l’inverse. Quelles procédures allons-nous mettre en place pour éviter les dysfonctionnement et les décisions absurdes ? Les élites ne pourront être réhabilités dans l’esprit des français que s’ils endossent, en même temps que le pouvoir, des responsabilités.

    Esprit critique

    A titre personnel, je traverse cette crise étant plus convaincu que jamais qu’il est indispensable d’apprendre à  penser par soi-même. Les experts de l’OMS ont donné, sur le port des masques, des avis contradictoires à  une semaine d’intervalle. Personne ne peut penser, ou évaluer à  notre place. Si les français apprennent à  nouveau à  penser par eux mêmes, à  sortir des carcans idéologiques qui empêchent de voir le réel, alors cette crise aura peut-être apporté une bonne chose. Espérons que peu à  peu cela permette de sortir de la double impasse dans laquelle nous sommes : socialiste, et multiculturaliste.

    Quelques règles d’hygiène de pensée, pour compléter l’hygiène du langage, sont toujours utiles à  rappeler ou à  intégrer dans nos habitudes.

    • Ne pas accepter les arguments d’autorité, tout en écoutant les experts
    • Laisser une place au doute, et comparer plusieurs points de vue avant de se faire une opinion
    • Distinguer ce qui est de l’ordre des faits / énoncés sur la réalité, et ce qui est de l’ordre des représentations / interprétations de cette réalité
    • Se méfier de ceux qui cherchent à  éviter le réel

    Il y en certainement plein d’autres : vous les partagez en commentaire ?

  • Les socialistes

    Je ne sais plus où, ni quand, mais j’avais promis à  Mathieu L. de publier ici un extrait de Bastiat où il parle du socialisme. C’est un petit texte extrait de « La Loi« , écrit en 1850, juste avant sa mort. D’une grande beauté, comme tous les textes de Bastiat que j’ai lus.
    (suite…)

  • Citation #104

    Il est important de comprendre que le fascisme et le nazisme étaient des dictatures socialistes.
    Ludwig Von Mises