Étiquette : Travail

  • Conseil Constitutionnel : les 9 singes ?

    Le Conseil constitutionnel a validé l’essentiel du projet de loi travail, emploi, pouvoir d’achat (Tepa). Il a toutefois censuré le bénéfice du crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunt immobilier pour les prêts déjà  conclus. Au motif que cela rompt l’égalité des contribuables devant l’impôt. Argument débile, puisque les contribuables ne sont pas égaux devant l’impôt !
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  • Smic : enfin du courage politique !

    Sarkozy et Fillon ont raison de ne pas augmenter le Smic plus vite que l’inflation. On sait effectivement que les coups de pouce donnés régulièrement au Smic ont été des coups de pieds pour l’emploi, et ont produit un tassement des salaires vers le bas (smicardisation des salaires). Rappel de quelques évidences économiques, et critique de la position poliquement correcte.
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  • Les vacances : le drame du bloggeur !

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    Je viens de réaliser avec stupeur que dans 3 semaines, je serai en vacances ! C’est super, les vacances : je vais pouvoir profiter de ma femme et de ma fille, on va aller un peu au bord de la mer, un peu à la campagne, on va profiter de nos familles ! Profiter du temps avec un rythme plus lent, plus propice à la contemplation, au repos et au calme. J’aime les vacances.

    Faire une pause dans le boulot, aussi. Ca, ça me plait moins en général ; non pas que je sois un dingue de travail, mais je trouve toujours plus facile de travailler à un rythme régulier. Les pauses rendent le retour au travail plus difficile : il faut se replonger dedans !

    Il y a un aspect des vacances que je vais découvrir cette année : la cure de désintoxication blogistique ! Eh oui, c’est la première fois depuis le lancement du blog que je vais devoir, par la force des choses, ne plus rien poster pendant 3 ou 4 semaines ! Drame absolu.
    Les vacances sont l’angoisse du bloggeur : lui qui s’acharne tout au long de l’année à poster régulièrement ses billets, à couvrir un peu l’actualité, à donner son avis sur tout et rien, lui qui surveille son nombre d’abonnés toutes les 3 minutes, va devoir faire autre chose pendant plusieurs semaines…
    Et vous ? comment envisagez-vous la pause estivale (si vous avez la chance / malchance d’avoir des vacances) ? avez-vous programmé des billets automatiques pour maintenir un rythme à peu près régulier ? avez-vous peur ?

    Si vous sentez que l’approche des vacances provoque en vous un irrésistible stress, je vous conseille de faire une première évaluation de votre dépendance ici (trouvé sur l’excellent Daily Blog Tips) ; personnellement je suis à 61% de dépendance…

  • Pauvres Americains et riches Francais

    Lorsque l’on discute au Café du Commerce, la discussion finit souvent sur une comparaison des USA (ou du Royaume-Uni) et de la France. Et lorsque l’on avance l’argument consistant à  dire que les USA sont plus riches que nous, on se voit rétorquer quasi-invariablement l’argument massue : « ils sont plus riches globalement, mais ce sont les riches qui en profitent ! les inégalités là -bas sont énormes ! Ils ont plus de pauvres au final que nous. Quel super système qu’un système qui produit plein de richesses et plein de pauvres ! ». A cela il n’y a qu’une réponse : aller regarder les chiffres et la réalité…
    Une première mise en garde consiste à  rappeler qu’inégalité n’est pas synonyme de pauvreté. Une deuxième étape dans la réflexion consiste à  préciser que si les inégalités peuvent être choquantes, elles ne sont pas vécues, pensées et compensées de la même manière dans toutes les sociétés.
    Pour ne pas tout confondre, il est également utile d’aller regarder les comparaisons chiffrées, et d’en retenir les conclusions.
    Une étude très complète se trouve sur le site de Daniel Martin : j’en rappelle ici les principales conclusions :

    En définitive, à  niveau de vie comparable, les taux de pauvreté américain, 12.5 %, et français, 11.7 %, sont très voisins. Dans ce domaine aussi, la vérité des chiffres dément les allégations de nos concitoyens antiaméricains qui essaient de nous faire croire que les Américains sont bien plus malheureux que nous. Rappelons-nous que :

    • Le taux de chômage français fin 2006 est de 8.8 %, alors qu’il est de 4.4 % aux Etats-Unis selon le Department of Labor (ministère du travail des Etats-Unis), statistique téléchargée le 30/11/2006 de la page d’accueil http://www.bls.gov/
    • Le niveau de vie moyen est 50 % plus élevé aux Etats-Unis qu’en France.
    • La France reprend l’avantage en matière d’inégalités de revenu disponible, avec un indice de Gini de 0.268 contre environ 0.466 aux Etats-Unis (où les impôts ne changent pas beaucoup cet indice).

    Pour bien comprendre pourquoi, malgré ces chiffres éloquents, on entend souvent parler d’une proportion inquiétante de pauvres aux USA, il est bon d’aller lire l’excellent article de Christophe Vincent, « Le seuil de pauvreté, un indicateur qui n’indique rien. » Il faut vraiment lire cet article court, simple à  comprendre et direct. Il y redéfinit deux notions importantes : le salaire médian, et le seuil de pauvreté.

    • Le revenu médian : c’est le revenu qui coupe en deux la population (la moitié gagne moins, la moitié gagne plus). A ne pas confondre avec le revenu moyen.
    • Le seuil de pauvreté : il correspond à  la moitié du revenu médian

    Christophe Vincent montre ensuite, à  l’aide d’un exemple limpide, comment le seuil de pauvreté ne permet ni de refléter la réalité de la pauvreté, ni de comparer deux pays. L’exemple est très simple : on considère deux populations, avec deux répartitions de revenus. Extrait :

    Supposons qu’aux États-Unis, 30% des habitants aient un revenu compris entre 200 et 300 KF, que 20% aient un revenu compris entre 300 et 600 KF, et que les 50% restants aient un revenu encore supérieur. Le revenu médian pour la population des États-Unis serait alors de 600 KF ( 50% gagnent plus, 50% gagnent moins ). Le « seuil de pauvreté » serait donc de 300 KF (la moitié du revenu médian). Trente pour cent des habitants des États-Unis vivraient en dessous du « seuil de pauvreté »! Mais avec un revenu compris entre 200 et 300 KF, pourrait-on vraiment dire que les États-Unis comptent 30% de pauvres?
    Supposons maintenant qu’en France, 50% des habitants aient un revenu compris entre 50 et 100 KF, les autres 50% ayant un revenu supérieur. Le revenu médian français serait donc de 100 KF. Le « seuil de pauvreté » serait de 50 KF. Personne en France ne vivrait donc en dessous de ce fameux « seuil de pauvreté »! Pourrait-on dire pour autant que la France ne comporte que des gens riches?
    Avec ces deux exemples, on voit déjà  bien que ce prétendu seuil de pauvreté ne reflète absolument pas la réalité de la pauvreté.
    Mais en plus, il ne permet absolument aucune comparaison entre les différents pays, le « seuil de pauvreté » de chacun n’étant pas le même. Dans notre exemple, pourrait-on sérieusement soutenir que la situation des Français est plus enviable que celle des Américains?
    Ce seuil de pauvreté est donc un très mauvais indicateur. On ne peut en tirer aucune conclusion valable. C’est un indicateur… qui n’indique rien du tout. Il ne permet pas de dire si les 19% d’Américains considérés comme pauvres sont réellement pauvres. Il ne permet pas de dire s’il y a trois fois plus de pauvres aux États-Unis qu’en France (ce dont je doute).
    Ce « seuil de pauvreté » n’a en fait qu’un seul intérêt: c’est un bon épouvantail. Les adversaires du libéralisme de mauvaise foi n’ont donc sans doute pas fini de l’agiter.

    Que dire de plus ? Maintenant, si au détour d’une conversation quelqu’un dénonce le système américain à  cause de son injustice (rendez-vous compte : 19% de pauvres, ma bonne dame!), vous pourrez lui dire que ce n’est pas si simple, ou mieux, l’envoyer ici pour lire cet article ! ;)

  • TVA sociale : progrès ou effet de manche ?

    La polémique fait rage à  propos de la TVA dite « sociale ». Au point que la gauche et les journalistes n’ont pas hésité à  attribuer le regain de vigueur du PS au deuxième tour des législatives à  cette polémique, et au manque de clarté dans les explications du gouvernement. Il est nécessaire, pour se faire une idée, de décrire ce qu’est la TVA sociale, et d’essayer, en s’appuyant sur diverses analyses, d’en décrire le mécanisme et les effets – négatifs ou positifs – anticipés. Suite à  notre discussion de Café du Commerce, Digiboy a commencé le travail, et je le poursuis ici. Les piliers de comptoir sont capables de lire, et de réfléchir un peu aussi.
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  • Discussion de Café du Commerce

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    A : je dois avouer que j’étais content de voir que Juppé s’est fait sortir, même s’il semble compétent. Il a un air de dédain et de supériorité assez énervant…ils ont perdu le plus compétent !
    B : euh…compétent ok, mais il y en a d’autres, des personnes compétentes tout de même, dans le gouvernement !
    A : ah bon ? qui ?
    B : eh bien, Bertrand, Fillon sont compétents, je trouve. Kouchner et Hirsch sont compétents, non ?
    A : mouais…ils ne doivent pas être à  l’aise Kouchner et Hirsch, avec leurs convictions. C’est incroyable, j’ai entendu Jouyet (secrétaire d’état aux affaires européennes, ex-proche de Hollande) à  la radio, il était devenu plus à  droite que les gens de l’UMP, comment on peut changer de convictions comme cela ?
    B : tu crois que leurs convictions sont si éloignées que cela, au PS et à  l’UMP ? il veulent la même chose, ce sont les moyens pour y arriver qui font débat !
    A : non, tu ne peux pas dire ça ! ils ne veulent pas la même chose ! leurs programmes n’ont rien à  voir ! Ce ne sont pas les mêmes programmes, tout de même ! Le coup des heures supp’ non rémunérées, la TVA sociale, ce sont bien des politiques de droite, et on sait bien ce que ça va faire !
    B : ah bon ? qu’est ce que ça va faire ?
    A : c’est un cadeau aux plus favorisés !
    B : mais, moi, il me semble bien que j’ai lu des articles d’économistes qui pensaient que c’était une bonne chose l’augmentation de la TVA !
    A : où tu l’as lu ? dans le Figaro ?
    B : oui, mais …
    A : c’est toujours pareil ! dans le Figaro, c’est toujours le même son de cloche ! C’est la voix de l’UMP !
    B : pas d’accord. Les gens qui écrivent une tribune sont libres de leurs propos, tout de même…! que ce soit au Figaro, dans Libération ou dans le Monde, non ?
    A : mais non ! ceux qui écrivent dans Libération sont de gauche, et ceux qui écrivent au Figaro sont de droite, c’est bien connu !
    B : ah bon, ok. Tu as raison ! bravo. Et que fais tu des gens qui écrivent dans tous ces journaux alternativement ? ils sont à  la fois soutien du PS et de l’UMP, alors ?
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    B : revenons sur la TVA : à  côté des économistes et politiciens qui vont essayer de convaincre dans un sens où dans l’autre, on a tout de même l’exemple de l’Allemagne qui montre que c’est possible !
    A : mais ça n’a rien à  voir ! L’Allemagne n’a rien à  voir avec la France…! C’est toujours les mêmes arguments ! si tu augmentes la TVA, tu vas forcément diminuer la consommation, donc la croissance.
    B : L’exemple Allemand montre l’inverse. L’Allemagne n’est peut être pas la France, mais les consommateurs allemands ne sont tout de même pas si différents des consommateurs français, et la structure de la société n’est pas non plus si différente…Quand même : la TVA sociale, son but c’est de faire basculer une partie de la fiscalité du travail et de l’investissement sur la consommation, en partant du principe qu’on ne peut pas faire fuire la consommation, tandis qu’on peut faire fuire l’investissement. Et les résultats sont là  : ceux qui prédisaient une baisse de la consommation en Allemagne ont eu tort ! la consommation n’a pas chuté, et le résultat c’est qu’on a assisté à  un renforcement de la croissance en Allemange, et donc à  une hausse globale du niveau de vie, pour faire vite….
    A : oui, alors ça, justement c’est pas sûr non plus, qu’une augmentation de croissance profite à  tout le monde !
    B : inégalement, c’est sûr, mais à  tout le monde, c’est sûr aussi, non ?
    A : enfin, ce qui est sûr c’est que ceux qui montrent du doigt le gouvernement pour la TVA sont des cons : c’était écrit dans le programme, ce n’est pas une surprise ! Il suffit de savoir lire entre les lignes !
    B : on est bien d’accord ! et même pas entre les lignes…!
    A : c’est pour ça que je n’ai pas voté pour Sarkozy, pour ce genre de cadeaux aux plus riches…!
    B : on verra, non ? on ne peut pas juger des résultats d’une politique avant qu’elle ait été mise en oeuvre, si ?
    A : mais si ! on sait ce que ça va faire, cette politique ! enfin !
    B : tout n’est pas à  court terme ! C’est dans 6 mois, 1 an, 2 ans qu’on verra les fruits de cette politique : c’est le jeu de la démocratie. Si au bout de 5 ans on n’est pas d’accord, ou pas satisfait avec les résultats, on sanctionnera par le vote !
    A : mouais….mais ce sera peut-être trop tard ! On ne pourra peut-être plus faire machine arrière…
    B : mais moi, je pense qu’ils vont faire du vrai boulot, et c’est maintenant que ça commence : les élections sont terminées, ils ont une vrai majorité, on va voir ce qu’ils font…Ayons l’ouverture d’esprit de juger d’après les résultats, et pas sur des procès d’intentions !
    A : je doute…
    B : enfin, quand même, on voit bien le changement par rapport à  Chirac : on sent bien qu’il y un esprit, une volonté d’action, de résultats, qui n’ont rien à  voir avec l’autre c……
    A : il y a surtout une différence dans la communication, dans le marketing…
    B : Allons ! dès à  présent, on voit bien que, justement, ce n’est pas du marketing. Chirac n’aurait pas parlé de TVA sociale avant le second tour, il se serait touché le zizi en parlant de diversité, de fracture sociale et autres sujets éminements polémiques…peu importe, nous verrons ce qu’ils vont faire, et comment ils vont le faire : c’est pour ça qu’ils sont là  !
    A : oui, nous verrons.
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    C’était la discussion d’hier midi (dans les grandes lignes) entre un collègue (A) et moi (B).