La grande déception

Finalement, personne n’est content de Sarkozy. Ceux qui criaient à  la dictature sont déçus, car ils voient bien que Sarkozy n’est pas l’autocrate qu’ils craignaient de voir arriver au pouvoir. Et ceux (dont je suis) qui voyaient en lui un vrai politique capable de réformes courageuses sont pour le moins déçus après l’amoncellement de mesurettes dont l’année passée nous a gratifiés. Est-ce le signe d’un manque de courage politique, ou d’un manque de cohérence idéologique ? Peut-être un peu des deux…

Pragmatisme poussé jusqu’au réalisme ?

Le pragmatisme m’a toujours paru être une qualité indispensable à  l’action politique.

Pragmatisme :

  • A. −PHILOS. Doctrine qui prend pour critère de vérité d’une idée ou d’une théorie sa possibilité d’action sur le réel.
  • B. −P. ext. Comportement, attitude intellectuelle ou politique, étude qui privilégie l’observation des faits par rapport à  la théorie.

Source : entrée pragmatisme de Lexilogos

En cherchant à  définir ce qui ne me plaisait pas dans l’action gouvernementale depuis un an, je suis tombé sur la définition du « réalisme » (je laisse de côté le sens philosophique, qui consiste à  affirmer qu’il existe une réalité extérieure indépendante, sens dans lequel – en bon scientifique – je me reconnais entièrement) :

Réalisme :
État d’esprit caractérisé par l’absence d’idéal. Synon. matérialisme; anton. idéalisme, spiritualisme. En partic. Aptitude politique à  agir en s’adaptant aux circonstances, sans s’embarrasser de principes.

Source : entrée réalisme de Lexilogos

J’ai la très nette impression, aujourd’hui, que ce qui manque à  Sarkozy et à  Fillon, c’est un peu de cohérence idéologique : les thèmes mis en avant pendant la campagne, et qui ont mené à  l’élection présidentielle, n’ont été que mollement défendus depuis. La cohérence idéologique s’est-elle fondue dans l’ouverture, pour ne devenir qu’un énième pot-pourri d’idées politiquement correctes ?

Un peu d’idéologie

J’ai toujours regardé d’un oeil douteux l’idéologie, en politique comme ailleurs. Au vu de la définition du réalisme ci-dessus, et alerté par certains passages de Pascal Salin, je suis allé en vérifier le sens.

Idéologie :
Ensemble plus ou moins cohérent des idées, des croyances et des doctrines philosophiques, religieuses, politiques, économiques, sociales, propre à  une époque, une société, une classe et qui oriente l’action.

Source : entrée idéologie de Lexilogos

Alors, oui, je crois qu’une petite dose d’idéologie serait nécessaire. Pour réaffirmer certaines valeurs, pour redonner un peu de force à  un message politique devenu brouillé : s’agit-il d’éviter les manifestations, ou de redonner concrètement un sens aux mots « liberté », « individus », « nations » ? Où sont les beaux discours de campagne sur la Nation Française ? Criticus rappelle à  juste titre l’esprit qui avait animé ceux-ci.

Impatience et déception

Pour conclure, je cite un billet de René Foulon (Ce que je crois), qui a bien dit ce que je ressens en regardant la première année de Sarkozy au pouvoir (et qui trouve un singulier écho dans la tribune d’Hervé Mariton publiée aujourd’hui par Le Figaro) :

Les réformes réalisées à  ce jour l’ont été trop lentement, ont été à  mon avis mal choisies quant à  l’ordre de leur venue devant le Parlement (il y avait je pense plus urgent), et, sous prétexte d’une concertation d’ailleurs contestée par les intéressés et donc quasiment inutile, la plupart du temps exagérément édulcorées. En résumé, il fallait aller plus vite, aller à  l’urgent, et aller (beaucoup) plus loin…
Je ne dresse pas, cependant, un tableau totalement négatif de l’action gouvernementale. Beaucoup de choses ont été faites qui vont dans le bon sens, et il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Cependant, le sentiment d’impatience le dispute à  une certaine dose de déception […]

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Commentaires

24 réponses à “La grande déception”

  1. Avatar de pap
    pap

    oui la déception est grande. Tout le monde attendait la rupture et on ne voit que la continuité. Sarko a-t-il trahi son électorat?
    J’aimerais teinter ma déception de quelques observations:
    1. le tapage médiatique qui vise à  déstabiliser Sarko fait feu de tout bois pour accréditer l’idée d’un échec. Il importe de regarder les choses avec la distance que veut nous supprimer les médias: il n’y a qu’un an de travail et tout ne peut être fait en une législature; les commission préparatoires (Attali, Larcher etc…)mettent en place des voies qui nécessitent du temps de mise en oeuvre; la cristallisation sur les couacs gouvernementaux qui ne sont que la surface des choses n’est que de la poudre aux yeux; le bling bling n’est que la clochette des conservateurs inquiets…ne prenons pas pour argent comptant les manipulations des journaleux.
    2. La communication du gouvernement est mal faite car elle ne montre pas ce qui est fait: quid du changement opéré par les présidents d’universités? Quels résultats pour le RSA? Qu’est devenu le contrà´le de la grève dans les services publics? Quelles avancées pour la flexisécurité de l’emploi négociée par les partenaires sociaux? etc… mal communiquer sur ces sujets (et d’autres) c’est laisser les français dans l’ignorance ou pire dans la désinformation médiateuse.
    3. L’absence d’alternative proposée par l’opposition montre deux choses: d’une part il est sans doute très difficile de réformer la société française engoncée dans ses archaïsmes, et d’autre part, les réformes faites par Sarko coupent l’herbe sous le pied de ce que la gauche de gouvernement aurait pu proposer. Le silence de l’opposition ne signifie pas acquiescement mais stérilité.
    4. Une vraie rupture aboutira à  des conflits sociaux profonds et violents. certains des électeurs le savent et y sont prêts. Le plus grand nombre, sont avugles ou mêmes fondamentalement conservateurs. Il faut donc structurer la rupture pour que la société française ne paie pas trop cher son indispensable mutation acr j’entends d’ici, tous les faux réformateurs se liguer contre Sarko quand la rupture, la vraie sera là , pour libérer les énergies. Il n’y a pas que dans la fonction publique qu’il y a des conservateurs: il y a aussi tous ceux qui acceptent une fonction publique pléthorique et refusent le travail jusqu’à  70 ans si besoin.
    5. Le monde en général va mal: la crise financière mondiale réduit les marges de croissance; le développement de l’Asie n’aboutit pas assez vite à  la consolidation de l’Europe; Faute de croissance tout devient plus difficile, y compris la rupture.

    Voila, je n’excuse pas sarko. je suis déçu. mais je n’oublie pas qu’il n’y a rien en face, que les réformes sont indispensables et qu’après 26 ans de mitterandochiraquie le ménage ne peut pas être fait en 1 an. Dommage. Mais qu’ont dit les pousse au crime de 2008 pendant les 26 ans de merde conservatrice?

  2. Avatar de BLOmiG
    BLOmiG

    salut pap,

    merci pour ce commentaire qui enrichit mon point de vue initial. Oui : la communication sur ce qui a été fait n’est pas bonne. De même sur ce qui est visé. Je trouve qu’on a tout de même (quand on entend les ministres parler à  la télé, par exemple) l’impression de beaucoup de pragmatisme (au bon sens du terme), peut-être même de réalisme (au sens négatif). Quelle est la volonté de Sarkozy et de Fillon ? Réformer sans faire de vague ?

    Le courage d’un homme politique, ce n’est que mon avis (et je n’ai connu que Mitterrand et Chirac), c’est aussi de savoir avoir un peu de courage, et d’assumer le conflit. Sinon ça va prendre 20 ans pour réformer le pays. Mais j’ai peut être tort. En tout cas je suis impatient, et surtout avide de cette pédagogie qui manque, et qui permettrait d’avoir les bons débats.

    Tu as raison de souligner qu’au PS, c’est plus que le calme plat. Mais c’est bien ce qui m’inquiète : Sarkozy mène-t-il la politique qu’il avait annoncée, ou bien une sorte de politique social-démocrate proche de la gauche française…?

    pour en discuter plus avant…
    à  bientà´t

  3. Avatar de Criticus

    Et si on admettait enfin que Sarkozy n’a pas la stature et l’envergure intellectuelles pour un tel sacerdoce ?

  4. Avatar de pap
    pap

    Sarko n’a peut être pas l’envergure intellectuelle. C’est possible mais je ne le souhaite pas à  mon pays. Je suis dans l’expectative car effectivement il y a des changements profonds, des rétrogradation réelles depuis un an. Qu’est devenue la fourmilière UMP qui proposait des réflexions permanentes à  des centaines de milliers de citoyens et diffusait chaque mois des listes de propositions toutes plus intéressantes les unes que les autres? Qu’est devenue la presse qui avait porté au pinacle le Sarko du con,grès de janvier qui avait éxpliqué à  ses troupes qu’il fallait le laisser aller au devant de l’opposition? Nous verrons bien cette semaine comment sarko présentera la situation. J’espère surtout qu’il saura à  nouveau insufler de l’espoir, du dynamisme, de l’ambition et l’envie de dépasser les conservatismes les plus étroits qui nous étouffent; soutenir les jeunes et demander aux vieux de fermer leurs gueules de favorisés permanents; récompenser les efforts, même modestes, et être impitoyable avec les branleurs qui pourrissent le tissu social; faire taire les rengaines pacifistes, altermondialistes, citoyennes, du tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. il y a du boulot et je suis vraiment inquiet.

  5. Avatar de Criticus

    En tout cas, il va falloir que Sarko arrête d’essayer de faire croire qu’il n’y aura pas de sacrifices à  faire.

  6. Avatar de jacques

    Oui, je suis estomaqué par tout ce que je viens de lire ci-dessus.
    Je préfère juste en sourire !

    Et dire que ceux qui militaient contre l’élection de Mr Sarkozy à  la Présidence se sont fait accuser de « diaboliser » le candidat en question….

    En ce qui me concerne je n’avais pourtant pas pensé à  écrire que ce candidat ne possédait « ni l’envergure intellectuelle ni la stature » pour la fonction….

    Ah oui, je préfère, aussi, être à  ma place qu’à  la và´tre.

    Bien cordialement, cependant.

    jf.

  7. Avatar de charlatan crépusculaire

    Heureusement que Sharkozy n’a pas l’envergure intellectuelle, sinon, il aurait véritablement été le dictateur redouté. Au delà  des discours de campagne, cette première année de présidence a été marquée par la mise en oeuvre d’une idéologie cahotique faite des retours en arrière (parfois jusqu’au XIXème siècle…). D’ailleurs, il n’y a pas vraiment à  commenter puisqu’il n’y a rien à  défendre…

  8. Avatar de BLOmiG
    BLOmiG

    Salut à  tous,
    merci pour vos commentaire !

    @ Criticus : oui, le courage est-il au rendez-vous ?

    @ Pap : je te rejoint. Ton commentaire m’a amené à  me poser la question suivante : si le pays est difficile à  réformer à  cause des blocages et des conservatismes, alors c’est assez inquiétant ! De deux choses l’une. Ou bien Sarkozy n’a pas le courage nécessaire (je ne le pense pas) ; ou bien Sarkozy a le courage nécessaire, mais se retrouve en butte à  des problèmes qu’il n’a pas le pouvoir de régler. Cela voudrait dire que nous ne sommes plus vraiment en démocratie, mais dans une sorte de technocratie sociale o๠les fonctionnaires et les différents acteurs « sociaux » profitent d’un système o๠tout le monde peut bloquer tout le monde. L’affirmation du caractère vrai de la démocratie passe par une dose de conflit, à  mon avis. Ce n’est ni aux fonctionnaires, ni aux syndicats, ni à  une quelconque catégorie de citoyens de faire la loi, et de diriger le pays, mais bien à  Sarkozy et à  son gouvernement. ça me choque très profondément si j’imagine que Sarkozy veut changer les choses, mais n’y arrive pas !

    @ Jacques : qu’est-ce qui te choque ? Plutà´t que de sourire, dis nous ce que tu trouves choquant, et discutons en !

    @ Charlatan crépusculaire : je ne suis pas d’accord avec toi. Il y a déjà  beaucoup de choses qui ont été faite. Simplement, ce que j’exprimais, c’est qu’elles ont été souvent amoindries dans leur ampleur pour limiter les « conflits sociaux ». Ce qui me semble dommage.

  9. Avatar de jacques

    Ai-je dit que j’étais choqué ????

    jf.

  10. Avatar de BLOmiG
    BLOmiG

    euh Jacques, on peut jouer sur les mots si tu veux, mais pour moi « estomaqué » signifie que certaines choses te « choquent », te paraissent ridicules, dis le comme tu veux, mais dis-le et argumentes. C’est un peu facile de dire « je me contente de sourire ». ça ne fait pas avancer la discussion d’un poil, si ?

    QU’est-ce qui t’as estomaqué ?

  11. Avatar de jacques

    Ce qui m’a estomaqué c’est que vous pensiez encore que si Mr Sarkozy est dans cet état c’est parce qu’il n’a pas encore mené assez de réformes et pas assez vite.
    Je n’arrive pas à  comprendre comment on peut encore tenir cette thèse, celle que le gouvernement nous a ressassé après la gamelle des Municipales et des Cantonales.
    Non seulement c’est estomaquant mais en plus stupéfiant.

    Si les Français voulaient vraiement plus de réformes sarkozystes et qui aillent plus vite, ils n’auraient sà»rement pas voté massivement à  gauche.

    jf.

  12. Avatar de BLOmiG
    BLOmiG

    Je n’ai, à  aucun moment, parlé de l’ »état de Mr Sarkozy »….! je ne sais pas très bien o๠tu veux en venir…?

  13. Avatar de René

    Je crois sincèrement que ce pays est en effet très difficile à  réformer à  cause des blocages et des conservatismes. Et, oui, c’est inquiétant. Et, non, ce n’est pas aux fonctionnaires et aux syndicats, ni à  quelque groupe d’influence que ce soit, de faire la loi.

    Je crois cependant que la tà¢che n’est pas impossible, à  condition d’avoir le courage de lutter efficacement contre ces blocages. Il existe des moyens légaux pour ça. Ils seront impopulaires, mais il faut avoir le courage de les mettre en oeuvre.

    La question qui reste posée, et à  laquelle je n’ai pas de réponse malheureusement aujourd’hui, ce n’est pas de savoir si Sarkozy et son gouvernement en sont capables (la réponse est oui) mais s’ils en auront le courage. Et ça, c’est encore plus inquiétant. Parce que, n’en déplaise à  Jacques, les Français attendent majoritairement de lui qu’il les fasse, ces réformes de fond indispensables…

  14. Avatar de pap
    pap

    Salut jacques,
    tu écris : »Si les Français voulaient vraiement plus de réformes sarkozystes et qui aillent plus vite, ils n’auraient sà»rement pas voté massivement à  gauche. »

    soyons logique: si les réformes attendues ne se font pas il est naturel que les français déçus se tournent vers l’alternative de gauche. Il est normal que les déceptions de 2007 fassent les voix de gauche de 2008. Ou alors tu voudrais nous expliquer que ceux qui votent à  gauche seraient contre la rupture c’est à  dire pour le conservatisme? j’ai une trop haute idée de la gauche pour penser cela. Pour moi la gauche est fondamentalement pour le mouvement, pour la mise en oeuvre de nouvelles propositions, pour rendre plus de justice, et faire que tout soit possible. C’est pour cela que des gens de gauche comme moi ont mêlé leurs voix à  l’élection de sarko, c’est pour cela qu’il a attiré des gens de gauche dans son équipe; pas pour faire du chirac ou du hollande! Donc on attend la rupture, et ce n’est pas le programme actuel des partris de gauche qui peut nous laisser un espoir. Alors oui on peut parfaitement voter Sarko pour la rupture et voir avec le sourire un renforcement des villes pilotées par des hommes de partis de gauche. Eux aussi attendent la rupture que doit faire Sarko.

  15. […] donc, et c’est normal, parce que Sarkozy a clairement choisi l’option réaliste pour mener ses réformes. Les contradictions idéologiques ne semblent pas le perturber ; il a […]

  16. Avatar de Nicolas

    Bonjour à  tous

    Je vois 2 explications à  cette déception :

    Je crois d’abord qu’une des erreurs de Sarko a été de s’imaginer que parce que 53 % des français l’ont élu sur un programme de rupture, il pouvait s’exonérer de tout un travail de pédagogie sur la nécessité de réformer, sur les contraintes auxquelles nous sommes soumis, sur la ligne directrice de sa politique, sur ses priorités et surtout sur les nécessaires efforts qu’il y aura à  faire.
    Il est parti à  fond sur des réformes disparates sous prétexte qu’il faut mieux attaquer sur tous les fronts pour pas focaliser la contestation sur un sujet précis mais sans explication préalable, difficile de voir la cohérence d’ensemble et surtout pas d’adhésion possible.
    Or, pour toutes les raisons évoquées dans les différents commentaires, réformer est difficile alors si il n’y a pas consensus sur sa nécessité et sur les priorités que doit se fixer l’Etat, cela devient quasi-insurmontable …sauf à  s’appeler Thatcher !

    De plus, et ça rejoins l’opinion de Criticus, je crains que Sarkozy ait 2 faiblesses majeures :

    1 – Il me semble qu’il avait et a peut être encore une vision un peu simpliste de l’économie et du fonctionnement de la Société. Je ne crois pas que ce soit l’idéologie qui lui fasse défaut mais plutà´t les idées pour la traduire dans les faits.
    En clair je suis persuadé que Sarkozy a une réelle volonté de réformer mais que ça ne veut pas dire qu’il a les idées pour bien réformer …ne pas confondre !
    D’ailleurs, je pense que les réformes engagées sont les plus faciles, celles dont il avait déjà  les grandes lignes avant son élection mais qu’il se rend compte que réformer intelligemment n’est pas aussi simple que ce qu’il avait imaginé, non sans une certaine naïveté, et qu’il tà¢tonne sur les suivantes d’ou la confusion actuelle !

    2 — De plus, je crains, qu’en dehors des mots et des effets de posture, Sa capacité à  mettre en oeuvre la rupture trouve rapidement ses limites. J’ai été assez choqué de la manière dont il a évacué vite fait certaines propositions du rapport Attali comme par exemple la suppression des quotas de taxis ou la suppression des départements. Sur ces 2 points, il n’y a même pas eu débat !

    Ce dernier point me semble particulièrement révélateur des limites de la rupture de Sarkozy !
    Pourtant, quel symbole (et quelles économies) ça aurait été de supprimer cette structure administrative certes bicentenaire mais qui devient de plus en plus inutile entre les communautés de communes et les régions !

  17. Avatar de BLOmiG
    BLOmiG

    salut Nicolas,
    je suis à  peu près d’accord avec toi, finalement. J’ai un peu peur d’un tatonnement, mais ça ne me parait pas très réaliste. J’ose espérer que le programme des réformes à  mener était écrit avant les élections, et planifié dans les grandes lignes.

    Pour les taxis, pareil que toi : j’avais trouvé choquant que ça disparaisse aussi vite que c’était apparu. Faire tomber les monopoles devrait être une tà¢ches prioritaire du gouvernement.

    à  bientà´t

  18. Avatar de pap
    pap

    oui je suis assez d’accord avec toi nicolas, surtout avec ton point 2. Mais quelles que soient les carences pédagogiques de sarko, quelles que soient les faiblesses qu’il montre vis à  vis de certains verrous, il reste et de loin, le seul à  proposer une voie pour la sortie de crise de la France. Les partris de gauche n’ont qu’une proposition politique: l’antisarkosysme et c’est nul. j’attends que la gauche propose des voies de réforme respectueuses de la liberté et du contexte de mondialisation. Pour favoriser le développement des plus faibles, pour donner à  tous les plus grandes chances de réussite, pour que chacun puisse espérer vivre mieux dans ce pays. Sarko est-il si fort que la gauche n’ait aucune proposition?

  19. Avatar de Nicolas

    Tu as raison pap, à  ce jour Sarko est le seul a avoir la capacité de faire bouger les choses ce qui pose un véritable problème.
    Ne pas avoir le choix entre des forces de propositions crédibles et concurrentes, ne pas avoir de véritable projet alternatif, n’est bon pour personne. Cela oblige à  sans remettre à  Sarko malgré ses carences.

    L’opposition est clairement défaillante mais je ne crois pas que ça soit parce que Sarko est fort. Comme j’ai déjà  eu l’occasion de l’écrire, le Parti Socialiste n’a pas encore fait sa mue et ne s’est pas encore débarrassé collectivement et officiellement de ses vieux oripaux idéologiques.
    Ils n’ont toujours pas compris que pour être crédible dans la générosité, il fallait définir les moyens pour y arriver et que ces moyens on ne peut les trouver qu’en laissant les vieux tabous au placard et en acceptant de considérer sans à  priori et avec lucidité et objectivité toutes les pistes qui pourraient permettre d’améliorer la situation de la France.

  20. Avatar de pap
    pap

    Tout à  fait d’accord. Mais pourquoi le Ps serait-il le seul à  devoir faire cet effort? les autres partis politiques, s’ils veulent exister doivent aussi suivre la voie que tu indiques. mais c’est vrai qu’on va vers un bipartisme salutaire: le PS saura-t-il prendre la place libre? Veut-il le pouvoir? Veut-il se confronter à  cette période délicate o๠l’on doit gérer une décroissance de notre pays face à  la montée en puissance des pays émergents sans déroger à  nos principes de liberté, d’égalité et de fraternité? En tout cas ce n’est pas en rabachant des vieux discours ou en se focalisant sur l’anti sarko que les choses peuvent bouger. je partage ton analyse.

  21. Avatar de René

    Je reviens dans cette intéressante discussion après plusieurs jours d’absence, et je prends connaissance de vos nouveaux commentaires avec intérêt.

    Je crois pouvoir résumer ce que je ressens de la manière suivante :

    1) Sarkozy est sans aucun doute le seul, actuellement, qui ait un projet crédible pour réformer efficacement ce pays. L’opposition est inexistante, et quand bien même elle se réveillerait, ses idéaux sont tellement calamiteux, et l’ont si bien prouvé, qu’elle ne constituerait pas une alternative.
    2) Malheureusement, il a fait à  mon avis deux erreurs fondatmentales : celle de penser que son élection était suffisante pour justifier aux yeux des Français et sans plus d’explications toutes les réformes contenues dans son programme électoral, et celle que la contestation ne serait pas au rendez-vous et qu’on le laisserait libre de ses mouvements. Les deux idées sont fausses : il faudra expliquer encore et encore, et il y aura des tentatives de blocage tout au long du processus.
    3) Malheureusement encore, et c’est une surprise, en tout cas pour moi, il ne se montre pas suffisamment volontariste, et il donne la nette impression de reculer à  la moindre difficulté. Les exemples sont déjà  nombreux, du service minimum qui n’en est pas un au numerus closus des licences de taxis qui ne « sautera » pas, en passant par les régimes spéciaux de retraites qui restent, c’est le moins qu’on puisse dire, très spéciaux. Et la liste n’est pas close…
    4) De deux choses l’une : ou bien il garde le cap des réformes indispensables comme il s’y est engagé lors de son intervention télévisée, contre vents et marées, contre la contestation qui montera encore n’en doutons pas, mais à  laquelle il ne faut accorder qu’une importance très relative et qui ne doit justifier aucune reculade, ou bien il « baisse les bras » et c’est toute la société française qui va droit dans le mur…

    Ce dernier constat n’est pas rassurant, car je lui fais de moins en moins confiance pour résister à  une vox populi toujours prompte à  brà»ler les idées qu’elle a adorées dès que ses petits intérêts personnels sont en cause : « abolissez tous les privilèges, sauf bien entendu les miens » !…

  22. Avatar de pap
    pap

    je ne crois pas à  une vox populi: il y a le tapage médiatique qui veut se faire passer pour la vox populi. Le tapage médiatique est l’expression conditionnée des journalistres frustrés de ne pas pouvoir faire le jeu, de ne pas tenir le pouvoir et qui s’efforcent de tirer l’opinion vers une contestation morose et misérabiliste. C’est effrayant de penser que la fine fleur de notre intelligentia journalistique se complet dans une attitude d’opposition stérile à  la remorque de partis politiques creux. Qui osera réclamer que nos élites cessent de s’autodétruire et que notre pays veuille bien affirmer d’une voix forte ses valeurs séculaires communes à  toutes les consciences?

  23. Avatar de BLOmiG
    BLOmiG

    salut
    merci à  tous pour cette discussion intéressante !

    @ René : oui, je vois un peu les choses comme toi…soit ils tiennent leurs promesses, soit ils finissent par baisser les bras devant les conservatismes, et ça sera beaucoup de temps (voir plus) de perdu.

    @ Pap : d’accord avec toi, les journalistes (pas tous, mais une grande partie) propose souvent une vision stérile, visant à  opposer les gens plus qu’à  les rassembler. De manière très orientée, en plus, ce qui n’arrange rien…

    à  bientà´t!

  24. […] d’un an… Confus, donc, et c’est normal, parce que Sarkozy a clairement choisi l’option réaliste pour mener ses réformes. Les contradictions idéologiques ne semblent pas le perturber ; il a […]

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