Jour : 3 décembre 2023

  • Mars, mon amour

    Mars, mon amour

    Sébastien Damart, avec qui j’ai eu le plaisir de travailler il y a quelques années, signe avec « Mars, mon amour » un joli roman de science-fiction. A quelques petites maladresses stylistiques près, je trouve sincèrement que c’est un super roman. Je recopie ici le 4ème de couverture qui dit bien de quoi il s’agit.
    2045. Une année qui fait date dans l’histoire de l’exploration martienne. Les premiers pas de l’Homme sur Mars. Une première mission. Quatre astronautes. Initier un réchauffement de la planète toute entière et permettre de rêver au débarquement de futurs colons.
    Dès son arrivée, l’équipage est témoin d’étranges phénomènes. La géologie et la météorologie martiennes semblent jouer avec les explorateurs. L’un d’entre eux, en particulier, rapidement convaincu d’être en présence d’une forme de vie animée d’un sentiment amoureux. Ce genre de sentiment pur et infini qui vous rend indestructible et qui dure éternellement…
    Cinquante ans plus tard. Un convoi spatial. Direction Mars pour récupérer un minerai précieux. Mars s’est réchauffée. Elle s’est réveillée. A-t-elle seulement oublié l’être aimé ? Et surtout, qu’est-elle prête à faire pour le retrouver ?

    L’ambiance est super, et l’amateur de SF que je suis y a trouvé son compte. On est dans une sorte de mélange entre « Seul sur Mars » et « Life : origine inconnue ». Les personnages sont bien campés, et le style efficace. Certains scènes sont proprement glaçante, dans la lignée des meilleures passages de la SF à suspens (j’ai pensé à Ad Astra). J’ai dévoré ce livre dont le scénario est très original, et je vous en recommande chaudement la lecture.

  • Ce que le monde doit au protestantisme

    Ce que le monde doit au protestantisme

    Le livre de Jean Robin « Ce que le monde doit au protestantisme » est un drôle d’objet : mal édité, écrit en grande partie par ChatGPT, volontiers simpliste, il n’en est pas moins intéressant dans son propos. La thèse en est simple : si l’Occident a vu naître en son sein un certain nombre de grands progrès pour l’humanité, il le doit en grande partie à la réforme protestante qui a permis, encouragé, et soutenu l’essor des sciences et de la liberté, de la démocratie et de la tolérance.
    Or, comme nous allons le constater, il y a un avant et un après la Réforme protestante, dans quasiment tous les domaines qui comptent. Donc certes, le protestantisme n’est pas le début de l’histoire, et les protestants se sont appuyés sur des connaissances, des sagesses et des savoirs qui les précédaient. Mais le bond gigantesque que le protestantisme a permis comme aucune autre croyance auparavant, et comme aucune autre croyance depuis, en fait une spécificité qui la distingue de toutes les autres croyances qui existent dans l’univers, y compris l’athéisme (qui n’est pas une croyance mais un système de pensée). C’est parce que cette spécificité a été niée jusqu’à présent qu’il convient de lire ce livre avec raison et ouverture d’esprit, que vous soyez protestant ou pas.

    Mal foutu

    La thèse est connue (Jean Robin cite d’ailleurs un certains nombres d’auteurs qui ont mis en avant cette idée … ), et l’effort de l’auteur consiste ici à lister, dans différents domaines (sciences, technologies, philosophie, politique, arts & littérature, etc.), les créateurs majeurs protestants, ou qui ont baigné dans un monde protestant.
    Le texte de Jean Robin est très court, convaincant, et volontairement partial (ce qui du coup n’amène pas beaucoup de possibilités de discussions). Les parties écrites avec ChatGPT sont fastidieuses à lire, et le côté « liste » est vraiment dissuasif.
    J’avais en tête que ce serait un ouvrage philosophique, ou un éclairage sur l’histoire des idées, mais ce n’est pas cela. C’est une recension assez complète, et unique ?, de tous les génies protestants.

    Intéressant quand même

    Mais cela reste une somme intéressante : d’une part certains auteurs mentionnent tous ces créateurs/inventeurs sans jamais expliciter le fond protestant dans lequel ils ont baignés (notamment Yuval Noah Harari), et d’autre part les listes d’auteurs importants par domaines sont utiles, et la présence dans chaque chapitre de citations assez nombreuses me sera très utile pour ma collection.

    Un étrange objet donc, pas inutile, mais très perfectible dans sa forme.