Flânerie #2

En me baladant dans le petit village de Bretagne où nous passons les vacances, je suis tombé au bord d’un chemin sur cette boîte aux lettres si reconnaissable de La Poste. En la regardant, je me suis dit que c’était un formidable objet : son usage, simple et connu de tous, cache une très grande complexité organisationnelle, et une histoire très profonde avec des racines dans l’époque de Louis XI (et probablement plus ancienne).

Cet objet simple comporte plusieurs détails qui évoque tout cela : l’aspect abîmé de cette boîte, trompeur, ne doit pas cacher le fait que le logo qui y figure est le dernier logo de La Poste, donc son installation doit être assez récente. Ensuite, le numéro codé « A1C4F5 » suppose et évoque un système structuré de numérotation et de positionnement sur des cartes des différentes boites, avec un système logique pour les retrouver facilement.

J’ai aussi été saisi par un autre aspect. J’ai pensé au designer qui ont pensé cet objet, qui l’ont dessiné, et qui ont peaufiné ses détails. Ils ont dû avoir une réelle satisfaction à voir le fruit de leur travail diffusé à cette échelle, et utilisé quotidiennement par des millions d’utilisateurs. Quelle joie cela doit être (le format de la boîte aux lettres jaune est celui créé par l’entreprise Fonderie Dejoie, et le logo – « l’oiseau postal » – est une version revisitée du logo créé par Guy Georget).

Son aspect m’a aussi évoqué le fait que certainement cette activité a connu un fort déclin avec l’arrivée du mail et de la concurrence. Ce que confirme une petite interrogation de Grok :
Ces chiffres montrent une croissance forte au XIXe siècle avec l’essor des communications, une stabilité au XXe, puis une chute drastique depuis les années 2000 due à l’email et aux services numériques. Pour les périodes antérieures au XIXe siècle, les données sont rares et locales, car le service postal était moins centralisé.

Il y a encore tout de même 6 milliards de courriers envoyés / reçus par an en France, excusez du peu ! Cette baisse d’activité ne doit pas cacher la formidable entreprise qu’a été, et est encore La Poste, ce qu’elle a rendu possible, ni le fait que sa perte de vitesse n’est que le signe de l’invention par d’autres humains d’une formidable alternative (le web et le mail). Chaque chose qui se termine coexiste avec d’autres qui se créent et grandissent. Les humains sont formidables.

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