On savait depuis longtemps que les syndicats ne représentaient qu’une toute petite partie des salariés. Depuis quelques jours, on découvre en plus qu’ils ne représentent vraiment personne puisque les représentants syndicaux ne sont pas capables de discipliner leurs troupes. Il apparait, comble du comble, que ces mêmes représentants sont les plus modérés parmi les syndicalistes ! Il ne reste donc plus qu’à espérer, en serrant les dents, que le gouvernement tienne bon (j’ai abandonné l’espoir qu’il tape du poing sur la table), afin que cette ultra-minorité beuglante n’ait pas raison de la forte majorité qui s’est exprimé par les urnes, à quatre reprises, il y a 6 mois.
Auteur/autrice : BLOmiG
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Citation #51
Résistance et obéissance, voilà les deux vertus du citoyen. Par l’obéissance il assure l’ordre ; par la résistance il assure la liberté.
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Libéralismes humaniste et utilitariste
Chapitre deux du bouquin de Pascal Salin. Distinction entre deux libéralismes non compatibles : le libéralisme humaniste, qui place le respect de la liberté des individus et de leur nature comme valeur suprême, et le libéralisme utilitariste qui est plus proche d’une forme de pragmatisme, et donc d’arbitraire. Intéressante distinction, essentielle, pour qui veut comprendre ce qu’est le libéralisme.
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Lettre ouverte d'un greviste aux citoyens
Nous allons faire grève. Pour défendre notre bout de pain. C’est ça, la société individualiste ! Chacun défend son petit pré carré, et puis voilà . Ce n’est pas tellement notre vision du monde, mais puisqu’il faut s’adapter : nous nous adaptons. Le système nous a régulièrement, et depuis longtemps, envoyé un signal clair que nos grèves permettaient de conserver nos avantages : pour quelle raison absurde agirions-nous autrement ? La solidarité, l’intérêt général sont des utopies sociales mises en place pour endormir les citoyens. Nous, nous savons que chacun défend son intérêt personnel, et celui de sa corporation, de sa classe.
L’argent du contribuable, votre argent, qui sert à nous payer, est le symbole de cette relation. Vous nous payez pour assurer un service. Vous êtes donc nos employeurs. Quoi de plus logique, pour une grêve, que de viser à ennuyer son employeur ? C’est le principe même de la grêve, non ? Nous n’avons que faire des millions de gens qui vont passer des heures dans les transports, en voiture, à vélo, pour arriver pas trop en retard à leur travail. Nous n’avons que faire de leur vie de famille. Chacun sa croix.
Nous savons que certains libéraux vicieux mettront en avant le fait que les clients ont payés un service, et qu’il est donc normal de le rendre. Ils qualifieront cela de vol. Ils prétendront que nous devrions rendre ce service, et laisser tomber nos privilèges. Au motif qu’un privilège est toujours un abus de pouvoir, une spoliation. Ils prétendent – les fous ! – que la Loi devraient être la même pour tout le monde. Mais nous savons, nous, que la Loi n’est pas la même pour tous : certains naissent riches, et d’autres pauvres. Ils nous disent qu’il ne faut pas confondre l’égalité devant la Loi, et l’égalité dans les faits. Nous ne confondons pas les deux. Nous avons simplement compris qu’il suffit d’avoir un loi spéciale pour nous, pour pouvoir – de fait – tirer son épingle du jeu. Nous avons réussi à mettre en place un système dans lequel nous vivons au dépend des contribuables, avec leur argent, en ayant des conditions de travail meilleures, et nous devrions avoir la bêtise de lâcher cela ? Au nom de quoi ? Nos enfants payeront pour nous nos retraites ; il n’est pas nécessaire de se projeter dans l’avenir.
De toute façon, nous ne sommes pas responsables : ce sont les politiques qui le sont. De droite comme de gauche, ils ont cautionné ce mode de fonctionnement « ancien régime ». Ils essayent maintenant de changer la donne. Nous savons que la société ne s’organise pas autour d’un droit commun, mais sur la base de rapports de force entre les classes. Nous nions l’existence des individus ; nous croyons dans la lutte des classes. Et nous serons les plus forts, même minoritaires, parce que nous avons une arme que vous n’avez pas : on vous emmerde !
Pour ceux que tout cela exaspère, j’ai trouvé grâce à jmj arras un appel de l’association Liberté Chérie pour faire une contre-manif dimanche prochain. Je passe l’info, mais je ne m’y associe pas : je ne supporte plus toutes ces manifs qui sont le symbole que notre démocratie a depuis longtemps faussé ses règles du jeu. Ce n’est pas la rue qui décide, ce sont les urnes. Ou alors, qu’on me l’explique clairement : nous ne sommes plus en démocratie…Mais qui s’en soucie ? Sinon, il y a plein d’infos intéressantes chez Damoclès. -
La santé, une question d'argent ?
Deuxième article de Zorro dans la catégorie « Bas les masques ». Retour sur un article paru dans le Panorama du Médecin (5/11), intitulé « La santé, Une question d’argent ? ». Analyse de la conviction sous-jacente à ce titre efficace mais manipulateur…
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La précarité de la vie
J’ai entendu aujourd’hui un débat à la radio où il était question des fameuses statistiques du chômage, et des différences entre les chiffres de l’INSEE et ceux de l’ANPE. Un des intervenants voulaient étendre le débat aux boulots mal payés, à toutes les situations précaires. Il s’est fait recadrer : ce n’était pas vraiment le débat…Mais la précarité est un mot à la mode en ce moment. Au point que certains en ont fait un blog collaboratif. Louable initiative. Il y aura toujours lieu de défendre ceux que la vie, le hasard ou la malchance (appelez ça comme vous voulez) a mis dans une situation difficile, précaire. Et il est peut-être même nécessaire que la puissance publique les aide, et les soutienne le temps qu’ils se remettent en selle.
La précarité, c’est la grande pauvreté. Est précaire, ce dont l’avenir n’est pas certain.
Et parmi ce concert de défenseurs des pauvres, je voudrais juste faire entendre un son un peu discordant, pour rappeler l’idée selon laquelle la vie est précaire. A force de montrer du doigt, à juste titre, la précarité comme quelque chose d’inacceptable, on prend le risque d’un glissement de sens, le risque de finir par accepter l’idée que toute précarité est inacceptable. Or la précarité, c’est aussi les évolutions du monde, jamais certaines. La précarité c’est aussi le risque, inhérent au monde même. Le monde change : comment pourrait-il en être autrement de nous, et de nos situations ? Si nous n’acceptons plus l’idée même de précarité, alors nous n’aurons plus droit qu’à une société statique, planifiée, morte. Sans liberté. La vie est précaire, ce n’est pas moi qui le dit, c’est Aragon :Rien n’est précaire comme vivre
Rien comme être n’est passager
C’est un peu fondre comme le givre
Et pour le vent être léger