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  • Citation #49

    Je conçois le principe du libre-échange comme moralement aussi fondamental que l’est en physique la loi de la gravitation. Le libre-échange réunit l’humanité, écarte tout antagonisme de race, de credo et de langue, il est la condition d’une paix éternelle entre les hommes. Je crois que le libre-échange aura pour effet de changer la face du monde dans la mesure où les systèmes de gouvernement que nous connaissons en seront bouleversés. Je crois que la volonté de construire des super États, des armées gigantesques va disparaitre alors que l’humanité ne deviendra qu’une seule famille dont chaque individu pourra librement échanger les fruits de son travail avec ses frères humains.
    Richard COBDEN (1804-1865) industriel et homme d’État radical et libéral britannique
  • Derniers commentaires : utiles ou pas ?

    J’ai besoin de votre avis. Suite à  une discussion avec Max, je me suis rendu compte que la disparition des derniers commentaires dans la colonne de droite était peut-être une erreur. Comme Max n’est pas le seul lecteur, j’aimerais bien avoir votre avis sur la questions, chers lecteurs, ou visiteurs de passage. Voici donc un petit sondage pour vous prononcer. N’hésitez pas à  donner votre avis en plus en commentaires, si cela éveille des réflexions.

  • Le salaire de Sarkozy

    J’ai entendu hier une bien belle perle sur BFM, puisque le présentateur y disait : « Nicolas Sarkozy verra son salaire aligné sur celui du Premier Ministre (qui gagne le double),ce qui lui fera une augmentation de 140%« . Enorme, non ? Doubler, jusqu’à  preuve du contraire, ou plutôt jusqu’à  ce qu’un sondage ait montré le contraire, c’est augmenter de 100%. Alors, doublé ou augmenté de 140% ?
    Cette perle, je l’ai retrouvée ce matin en cherchant 3 minutes à  l’aide de mon ami Google : titre de l’article « Double salaire pour Sarkozy », et texte dans l’article « …le salaire de Sarkozy va donc augmenter de 140%.. ». hum. Au passage, j’ai trouvé une petite revue de presse des réactions à  cette augmentation sur Challenges. En fait le salaire de Sarkozy sera désormais de 19331 €/mois. Sa rémunération annuelle passe de 101 488 € annuels à  un peu moins de 240 000 €. Soit 140% d’augmentation, à  peu de choses près.
    Il semble que le fond de l’histoire ne soit pas bien grave puisque cette mesure a consisté à  ce que la salaire du président de la république soit voté dans une loi, et non plus décidé par le président lui-même. Par ailleurs, cela replace simplement la rémunération du président plus au niveau de celle du premier ministre, ainsi que de celles des principaux dirigeants européens (Merkel touche, par exemple, 21000 €/mois). Bien sûr des commentateurs ne manquent pas de souligner le côté scandaleux de cette mesure de … transparence ! Je ne vois pas trop, en effet, ce qu’il y a de scandaleux à  regrouper sur une seule ligne budgétaire les dépenses élyséennes jusqu’ici éparpillées entre différents ministères et en faisant contrôler le tout par la Cour des comptes. Mais il est vrai que certains commentateurs politiques se placent plus du point de vue de la politique politicienne que de celui du contribuable.
    Allez, pour finir, un petit exemple de rigueur journalistique, puisque décidemment il semble qu’il soit difficile de manipuler les chiffres. Cette phrase est exacte, mais sa tournure incite à  penser que Sarkozy a … triplé son salaire (trouvé sur La Tribune, c’est moi qui met en gras) :

    Les députés ont approuvé mardi un triplement de la rémunération du président de la République, qui gagnera désormais 19.331 euros nets par mois, et du budget de l’Elysée, à  100 millions d’euros par an.

    C’est le budget de l’Elysée qui sera triplé, et non pas le salaire du président qui, lui, augmente de 140% (il double, quoi!).

  • Quand les femmes parlent de l'Islam

    Retour sur l’Islam, l’islamisme et la distinction que l’on doit faire entre les deux. Pas si simple, parce que l’Islam est une religion politique. Pas si simple, parce que la moindre remise en cause de l’Islam en tant que religion est systématiquement taxée d’islamophobie. La plupart du temps par des gens qui sont par ailleurs assez anti-religions, anti-cléricaux. Donnons la parole, donc aux femmes qui connaissent l’Islam (puisque le statut de la femme dans l’Islam est une des composantes qui choquent le plus), et à  des « modérés » (que l’on reconnait souvent comme étant ceux qui critiquent l’Islam).
    (suite…)

  • Citation #48

    Si la tolérance naît du doute, qu’on enseigne à  douter des modèles et des utopies, à  récuser les prophètes de salut, les annonciateurs de catastrophes. Appelons de nos voeux la venue des sceptiques s’ils doivent éteindre le fanatisme.

    Raymond Aron (1905-1983) philosophe, sociologue, politologue, historien et journaliste français.

  • Ceux qui ne veulent pas compter

    J’ai entendu l’autre jour un débat où il était question de la réforme de la carte judiciaire. Regrouper des tribunaux pour mutualiser les moyens, en gros. Optimiser le fonctionnement de la justice. Certains opposants (avocats, magistrats) critiquaient la réforme portée par Rachida Dati, au motif que c’était une réforme comptable, qui laissait de côté l’aspect humain. Certains mêmes décrivaient la méthode de Mme Dati comme une méthode « brutale ». On voit bien la critique qui est sous-entendue là  : toujours critiquer la méthode pour ne pas parler du fond. Comme les syndicats. Heureusement, le député UMP Georges Fenech était présent pour défendre l’action de rénovation du gouvernement, et a finalement expliqué que tous ces arguments ne portaient jamais sur le fond, mais visaient plus à  défendre les intérêts de corporations, et/ou de maires soucieux de conserver « leurs » tribunaux à  quelques mois des élections. Il a dû réaffirmer que le gouvernement ne visait pas « à  démanteler la Justice » (ce dont l’accusait une femme dont j’ai oublié le nom), mais à  optimiser son fonctionnement, et à  casser les conservatismes. C’est pour cette raison, selon lui, que la réforme n’a pas été redescendue au niveau local (régions, département). Un des intervenants expliquaient en effet qu’il aurait fallu laisser les gens qui connaissent les dossiers sur le terrain décider de quel tribunal doit ou pas être fermé. Georges Fenech a répondu à  cet argument – plutôt raisonnable à  première vue – que c’était justement le meilleur moyen pour que chacun s’accroche à  « son » tribunal et finisse par conclure que la réforme est bonne, mais pas dans sa ville.
    J’aurais bien voulu également que quelqu’un souligne que critiquer l’aspect « comptable » d’une réforme est un peu ambigu. Rappelons la définition de « comptable ».

    Définition :
    En parlant d’un personne, il s’agit de quelqu’un qui doit des comptes, qui responsable. En parlant d’une chose, cet adjectif désigne tout ce qui sert à  tenir, ou qui fait partie, d’une comptabilité, et ce qui déterminé par les techniques comptables. Rajoutons pour finir que l’étymologie vient de « contable » (XIIIe s.) « que l’on peut compter ».

    Je trouve ça plutôt sain, pour ma part, que les réformes soient comptables : ça fait des années que les politiques utilisent l’argent du contribuable sans compter, justement, et il est temps que ça cesse. Etre dans une logique comptable, c’est aussi et surtout chiffrer ce qu’on veut faire, porter le débat sur des choses objectives et non pas sur des questions idéologiques ou sur des procès d’intention.
    Par ailleurs, si pour que l’on puisse réformer, il est nécessaire d’aller interviewer chaque juge, chaque avocat, chaque greffier, et lui demander son avis sur la question, alors cela veut dire que la réforme est impossible. L’aspect comptable, justement, permet de connaitre quels sont les nombres de dossiers par juge, les nombres de juges et de tribunaux par habitant selon les régions et les villes, le temps moyen de traitement des dossiers, etc., tous ces éléments enfin qui permettent bien mieux que des grands discours de cerner la réalité concrète et objective. Combien de tribunaux doit-on fermer pour que chacun de ceux qui restent se retrouve dans une meilleure situation pour dispenser à  chaque citoyen une justice de qualité ? Voilà  la logique comptable. La qualité de la Justice ne se mesure pas au nombre de kilomètre que l’on doit faire pour arriver au tribunal. C’est pourtant un argument avancé par ceux qui ne veulent pas « compter ». Il ne faut surtout pas compter l’argent public dépensé, mais on peut compter, par contre, les kilomètres. Il faut arrêter de se moquer du monde.