Ne pas prévoir, c’est déjà gémir. Léonard de Vinci
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Citation #12
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Un brin fragile de courage…
L’autre jour, notre promenade nous a fait passer dans une petite rue, entre l’avenue du Maine et le boulevard du général Leclerc. Nous avons doublé un vieil homme qui marchait aidé de deux cannes, avec une lenteur incroyable. Ses jambes semblaient à peine le porter, et le mouvement de ses pieds – incontrôlés, fragiles – qui se soulevaient et s’abaissaient comme des membres morts montrait bien la nécessité des béquilles.
En le doublant, j’ai tourné la tête et j’ai aperçu son visage : un beau visage, pas aussi vieux que son handicap le laissait penser, et tourné légèrement vers le sol avec comme un air d’extrême concentration, comme si tout son être était absorbé par l’effort de la marche. Ca m’a mis une bouffée d’émotion en pleine tête, qui revient dès que j’y repense, et me submerge jusqu’à m’en mettre les larmes aux yeux… Je suis certainement trop sensible !Alors, j’essaye de la dire, cette émotion. Je ne sais pas si c’était de la compassion ; l’émotion est venue en pensant que c’était admirable de faire l’effort d’aller prendre l’air alors qu’on a autant de mal à marcher, et ensuite en pensant à son retour chez lui : vit-il seul ? Est-ce que quelqu’un l’attend ? Je crois que la vague d’émotion que j’ai ressentie est venue de la combinaison de ces deux pensées : la peine qu’il puisse être solitaire en plus d’être handicapé, et l’admiration pour son courage. Car il s’agit bien de courage, et c’est ce qui se lisait sur son visage : sa marche lente, solitaire, difficile, absurde – comme chacune de nos vies – ressemblait tout de même bien aux efforts incessants et nobles d’un coeur humain qui se bat.
J’aurais voulu prendre un café avec lui, et le connaitre, savoir s’il est heureux…et puis le temps de ressentir tout ça, de l’échanger avec ma femme, nous étions déjà cent mètres devant lui : c’était trop tard. Et puis, l’émotion était passée…
Il ne lira jamais ce texte. Mais je veux quand même lui exprimer mon émotion et mon admiration.
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De droite ou de gauche ?
Toujours sur l’excellent « Ami du laissez-faire » , un test sympa (rubrique « articles », tout en haut !) pour répondre à la question : où vous situez-vous sur l’échiquier politique ? Je l’ai fait (ça prend 1/4 heure), et voilà mon résultat (point bleu) :
Je me retrouve entre les sociaux-démocrates et les libéraux, plutôt proche des libéraux : c’est exactement ce que j’aurais dis au « feeling »…! à‡a marche plutôt pas mal. Et pour vous ? N’hésitez pas à laisser votre résultat en commentaire…Bon test !
Edit du 17/04/2009 : je viens de refaire le test et l’image présentée ici est ma nouvelle position. C’est amusant de voir l’évolution en 2 ans de temps. -
Toute l’économie en une page !
Voilà ce que j’ai trouvé sur l’excellent site de « L’ami du laissez-faire » (site crée par Patrick Madrolle, qui tient aussi un blog), une récapitulation très synthétique (et néanmoins assez complète) des lois économiques…ça ne fait jamais de mal de se cultiver un peu — ou de se rafraîchir la mémoire – …et puis, pour ceux qui veulent attaquer le soi-disant « dogme », il est important de le formuler préalablement à la discussion, non ?
Je cite donc Patrick Madrolle, parce qu’il n’y a rien à rajouter…:Milton Friedman, prix Nobel d’économie, a eu l’occasion de dire :
Ce qui est extraordinaire avec la science économique, c’est que toutes ses lois tiennent réellement en une page, mais leur simplicité n’a jamais été acceptée par la plupart des gens.
L’économiste américain Mark Skousen a relevé le défi. Le texte ci-dessous a été publié par la revue du F.E.E. (Foundation for Economic Education, New York), Freeman, Janvier 1997. Et ce texte a été traduit par Jacques Garello, président de l’ALEPS, Association pour la liberté économique et le progrès social, pour La Nouvelle Lettre, numéro du 15 février 1997.
Voilà donc la liste:
- Intérêt personnel : Personne ne dépense l’argent des autres avec autant de soin que le sien propre.
- Croissance économique : La clé de l’élévation du niveau de vie est de développer l’épargne, la formation de capital, l’éducation et la technologie.
- Commerce : Lors de tout échange volontaire, quand ils disposent d’une information précise, l’acheteur et le vendeur sont tous les deux gagnants ; de ce fait, une augmentation du commerce entre individus, entre groupes ou entre pays est profitable aux deux parties.
- Concurrence : Étant donné la réalité universelle des ressources limitées et des demandes illimitées, la concurrence existe dans toutes les sociétés et ne peut pas être abolie par décret gouvernemental.
- Coopération : Puisque la plupart des individus ne sont pas autosuffisants, et que presque toutes les ressources naturelles doivent être transformées pour devenir utilisables, les individus – travailleurs, propriétaires, capitalistes et entrepreneurs – doivent travailler ensemble dans le but de produire des biens et services de valeur.
- Division du travail et avantage comparatif : Les différences de talents, d’intelligence, de savoir et de propriété conduisent à la spécialisation et à un avantage comparatif détenu par chaque individu, entreprise ou pays.
- Dispersion du savoir: L’information sur le comportement du marché est si diverse et omniprésente qu’elle ne peut être saisie ni calculée par une autorité centrale.
- Perte et profit : Le profit et la perte sont des mécanismes du marché qui indiquent ce qui doit être ou ne pas être produit dans le long terme.
- Coût d’opportunité : Étant donné les contraintes de temps et de ressources, il faut toujours faire des arbitrages. Vouloir faire quelque chose demande de renoncer à d’autres que l’on aurait aimé faire aussi. Le prix payé pour s’engager dans une activité est égal au coût des activités auxquelles on a renoncé.
- Théorie des prix : Les prix sont déterminés par l’estimation subjective des acheteurs (demande) et des vendeurs (offre), et non par un quelconque coût de production objectif ; plus le prix est élevé, moins les quantités achetées seront grandes et plus les quantités offertes seront importantes.
- Causalité : À chaque cause correspond un effet. Les actions des individus, des entreprises ou des gouvernements ont un impact sur les autres acteurs de l’économie, impact qui peut être prédit, bien que le niveau de prédictibilité dépende de la complexité des actions engagées.
- Incertitude : Il existe toujours une dose de risque et d’incertitude sur l’avenir, car les gens effectuent des réévaluations, tirent des leçons de leurs erreurs et changent d’avis, ce qui rend délicate toute prédiction sur leurs comportements à venir.
- Économie du travail : L’augmentation des salaires sur le long terme ne peut être réalisée que par une plus grande productivité, c’est-à -dire par davantage d’investissements en capital pour chaque travailleur ; le chômage chronique est une conséquence de l’action du gouvernement qui fixe les taux de salaire au-dessus du niveau d’équilibre du marché.
- Contrôles du gouvernement : Les contrôles des prix, des salaires ou des loyers peuvent bénéficier à certains individus ou groupes, mais pas à la société dans son ensemble ; en fin de compte, ces contrôles créent de la pénurie, du marché noir et une détérioration de la qualité et des services. Les repas gratuits, ça n’existe pas.
- Monnaie : Des tentatives délibérées pour déprécier la monnaie nationale, ou baisser artificiellement les taux d’intérêt, ou encore pour s’engager dans des politiques d’argent facile conduisent inévitablement à l’inflation, à des cycles prospérité/récession et aux crises économiques. C’est le marché, et non l’État, qui devrait régler la monnaie et le crédit.
- Finances publiques : Dans toutes les entreprises publiques, et afin de maintenir un haut niveau d’efficacité et une bonne gestion, les principes du marché doivent être adoptés chaque fois que cela est possible:
- le gouvernement devrait essayer de se cantonner à ce que les entreprises privées ne peuvent pas faire ; il ne doit pas s’engager dans des affaires que le secteur privé gère mieux que lui.
- le gouvernement devrait fonctionner selon ses moyens.
- l’analyse coût/avantage: les bénéfices marginaux doivent être supérieurs aux coûts marginaux.
- le principe de commutativité: ceux qui bénéficient d’un service devraient payer pour ce service.
Il y a tout de même matière à réfléchir là -dessus, non ? Et se poser quelques questions sur l’idéologie ambiante : ces lois sont des lois d’économie positive (ce qui est de l’ordre du savoir scientifique) et non pas normative (ce qu’on décide en connaissant l’économie positive, et en y rajoutant nos valeurs morales et politiques)…Merci à nos politiques de ne pas en oublier la moitié en court de route…!
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Hourra pour le CAC40 !
J’ai entendu ce matin à la radio l’annonce des profits « records » des grands groupes du CAC40. Comme j’entends déjà résonner le concert de plaintes, de cris de jalousie et de dénonciations du troupeau de censeur marxistes, j’ai envie de donner un autre son de cloche. Je dis BRAVO à tous ces grands groupes. Pourquoi ? Mais parce que ces profits sont admirables bien plus que critiquables : ils sont le fruit du travail de centaines de milliers de personnes ! Ils sont la preuve de la réussite de ces grands groupes dans la compétition économique.
Par ailleurs, l’activité de ces groupes ne peut être analysée seule : des milliers d’entreprises partenaires, de fournisseurs, de boite de prestation de service profitent de cette dynamique. L’activité globale générée par tout cela est aussi une source de réinvestissement massif dans l’économie française ; et la solidarité n’est pas en manque car ces grands groupes payent des impôts directs et indirects comme tout le monde : qu’il serait bon de savoir que tout cet argent prélevé était dépensé de manière aussi stratégique et efficace par l’Etat !
Bien sûr, tout n’est pas rose ; et dans le concert des censeurs il y aura des voix raisonnables qui décriront certains aspects de la réalité plus négatifs que ce que je viens de dire. Je leur laisse le soin de bien décrire la réalité sous cet angle de vue. Il faut bien éclairer la réalité de plusieurs côtés à la fois pour ne pas la déformer, non ? Je choisis de saluer la réussite.
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Les motards doivent-ils respecter la loi ?
Je met un titre volontairement provocateur parce c’est un sujet qui m’énerve, et qui me parait symptomatique de la mentalité ambiante…Je vais au boulot tous les jours en voiture ; et je suis choqué par le fait que quasiment toutes les situations de danger que je peux rencontrer sont liées aux motards/scooters ! A part le fait de doubler par la droite et de circuler systématiquement entre les files de voitures (qui est passible d’une contravention !), je voudrais donner deux exemples récents :
- en rentrant le soir, je passe sur l’avenue du Général Leclerc et l’avenue du Maine : systématiquement, les deux-roues qui circulent en face franchissent la ligne blanche centrale et roulent tout simplement…à contresens sur la file de gauche de mon côté ! Sous les yeux des agents de la circulation placés là , qui ne semblent même pas le remarquer…si par malheur je fais un appel de phare pour montrer que, bon, quand même, j’ai le droit une fois sur deux à un signe d’énervement de la part du motard/scooter me montrant que cette situation lui semble normale
- en traversant la rue d’Alésia l’autre jour sur un de ces passages piétons si pratiques (vous savez, ceux où il n’y a pas de feux, et où les piétons doivent littéralement risquer leur vie pour passer entre les voitures qui, en l’absence de feu, foncent…), en traversant donc, un scooter – qui était à 10 mètres du passage lorsque j’étais rendu au milieu de celui-ci – a failli me rentrer dedans : c’est moi qui me suis arrêté pour le laisser passer ; énervé, j’ai fais un geste de la main (style « je prépare un claque ») pour lui montrer ma peur et ma colère. Il a simplement fait demi-tour pour me rattraper et m’ »expliquer » (sur un ton plus proche du cri de la hyène enragée que de celui de la discussion posée) qu’il était engagé (à 10 mètres du passage piéton!) et que je devais le laisser passer ! Sans commentaires …
Ce ne sont pas des exemples très graves, puisqu’il ne s’agit pas d’accident. Mais ces comportements, malheureusement mènent à des accidents : les motards représentent 0,8% du traffic, mais 15,5% des conducteurs impliqués dans un accident corporels (chiffres sécurité routière). Bien sûr, ils sont moins protégés, mais quand on voit que dans 50% des cas, la voiture qui a participé à l’accident avec un 2 roues ne l’a carrément pas vu, il convient, plutôt que de montrer du doigt les voitures allumant leurs phares, de se poser la question du comportement dangereux des motards/scooters.
Pourquoi tolère t’on ces infractions au code de la route, alors qu’on sait qu’ils sont la cause d’accidents ? Y’a-t-il plusieurs types d’usagers, ceux qui doivent respecter le code de la route, et ceux qui n’en ont pas l’obligation…? Ces questions se posent aussi pour les automobilistes, quand on voit le respect tout relatif des distances de sécurité, ou l’utilisation hasardeuse des clignotants… Alors bien sûr, je sais bien que tous les motards ne sont pas des inconscients irrespectueux de la loi : il y a évidemment plein de motards prudents, conscients du danger, et respectueux des plus élémentaires règles du code de la route. Mais, outre le fait qu’ils ne sentiront pas visés, ils ne pourront qu’approuver le fait de vouloir faire appliquer strictement le code de la route aux motards.
Ne vous méprenez pas : je ne suis pas un extrémiste de l’application de la loi. La loi peut être mauvaise, à revoir, ou dans des circonstances particulières, conduire à des actes immoraux (c’est alors un devoir de ne pas la respecter). Mais quand la loi vise de toute évidence à rendre possible la cohabitation harmonieuse des citoyens, et qu’elle va dans le bon sens, il n’y a aucune raison à ne pas la respecter. Et aucune excuse à ne pas la faire respecter. Quel est le sens d’une loi qu’on n’applique pas ?