CatĂ©gorie : đŸ‘ș Bas les Masques

  • Evidence based journalisme

    Manipulation par les mĂ©diasLa fiabilitĂ© des dĂ©marches mĂ©dicales ou scientifiques s’appuie sur des Ă©tudes, fondamentales ou cliniques, dont les donnĂ©es, les mĂ©thodes et les rĂ©sultats sont validĂ©s : c’est le coeur de la dĂ©marche « evidence based » et c’est l’avenir de la recherche et du systĂšme de santĂ© qui sont en jeu.

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  • Billet citoyen !

    Engagement citoyen. Mouvement citoyen. Blog citoyen. Autant d’expressions qui sonnaient creux à  mon oreille. Comme toujours pour vĂ©rifier le sens des mots, le dictionnaire est d’une aide prĂ©cieuse. Internet aussi, d’ailleurs, car on y trouve beaucoup d’articles de bonne qualitĂ©. Retour sur la dĂ©rive de sens du mot citoyen, et – au passage – dĂ©couverte d’un super blog linguistique. Conclusion : ces expressions sont bien des galimatias, dont le sens rĂ©el les rapprochent d’Ă©vidences banales, ou d’antiphrases involontaires (exprimant le contraire du sens littĂ©ral).

    Avez-vous remarquĂ© la trĂšs forte recrudescence du mot « citoyen » depuis quelques annĂ©es ? J’ai toujours ce mot un peu ridicule, parce que j’associe l’idĂ©e de « citoyen » à  « tout membre d’un pays ». Tout français est « citoyen » français. Pour comprendre ce que peux bien vouloir dire « mouvement citoyen » ou « blog citoyen », je suis donc allĂ© voir dans le dico. PremiĂšre constatation : le mot « citoyen » n’existe pas en tant qu’adjectif ! Un « mouvement citoyen » ne signifie donc rien…sauf dans la tĂȘte de celui qui choisit ce nom. Voyons donc la dĂ©finition du nom citoyen (je laisse de cĂŽtĂ© les sens du mot reliĂ©s à  une Ă©poque bien prĂ©cise (antiquitĂ©, rĂ©volution française, constituante de 1791) :

    Citoyen, enne :
    Membre d’une communautĂ© politique organisĂ©e.
    A. [l’accent est mis sur les droits attachĂ©s à  la qualitĂ© de citoyen]

    1. Usuel. Membre d’un État et qui de ce fait jouit des droits civils et politiques garantis par cet État.
      1. Membre d’un Etat dĂ©mocratique. Anton. sujet
      2. [pour dĂ©signer la nationalitĂ©] Citoyen (de) …
      3. Habitant d’une ville, d’une citĂ©
    2. P. ext. Membre d’une communautĂ© politiquement envisagĂ©e. (Citoyen de l’Europe, citoyen du Monde)

    B. [L’accent est mis sur les devoirs] Celui, celle qui respecte les libertĂ©s dĂ©mocratiques.

    1. Celui qui a rendu de hauts services à  l’État.
    2. Celui qui, au service de l’État, poursuit le bien de tous avant le sien propre.

    En cherchant un peu, on trouve que l’adjectivation du mot existe, et est controversĂ©e. C’est Alain Rey qui a effectuĂ© cette adjectivation, dans son Dictionnaire Culturel en Langue Française (1995). Il remplace plus ou moins l’adjectif « civique » :
    Cet emploi tend à  insister sur la connotation morale, rĂ©publicaine et partisane. Ainsi, une dĂ©marche civique serait de remplir ses devoirs de citoyen (droit de vote, par exemple), quand une dĂ©marche citoyenne afficherait une volontĂ© d’intĂ©grer dans ses actes des considĂ©rations Ă©thiques et des finalitĂ©s ou des solidaritĂ©s sociales et civiques, de s’impliquer dans la vie de la collectivitĂ©.
    En fouillant encore un peu plus, je suis tombĂ© sur cet excellent article, dĂ©diĂ© au mot « citoyen ». Je vous conseille d’aller le lire, on y trouve ce que je voulais dire, en mieux dit…! Par exemple :
    Le grand discriminant, c’est l’emploi du nom citoyen comme adjectif dans les exemples que l’on entend tous les jours : mesure citoyenne, loi citoyenne, projet citoyen, comportements citoyens, avenir citoyen, dĂ©cision citoyenne, association citoyenne, etc. Ce nom devenu adjectif est le plus efficace des rĂ©vĂ©lateurs : il vaut le papier tournesol des TP de chimie. Si les crĂ©tins Ă©taient une entreprise, on dirait que citoyen adjectif est leur logo. Il est le sceau de l’imbĂ©cile idĂ©ologie cul-bĂ©nit, gnangnan, bien pensante de la tĂ©lĂ© publique, des associations lucratives sans but, du show-biz, des milliardaires du sport spectacle, des Lang, Chazal ou Royal.
    et puis :
    Autrement dit, ce que les modernes ressuscitent dans leur langue ultramoderne et du dernier cri, quand ils sont intarissables sur leurs projets citoyens ou sur la citoyennetĂ© de leurs associations lucratives sans but, ce sont des antiphrases, c’est-à -dire un mot entendu dans le sens contraire de celui dans lequel il est reçu dans la langue. Ils font de l’ironie sans mĂȘme s’en rendre compte. L’ironie des adjectifs citoyens est effacĂ©e. AveuglĂ©s par leurs manies idĂ©ologiques, ils ne la perçoivent mĂȘme pas. A ce qui Ă©tait dissidence ou mise à  distance, ils substituent la soumission affichĂ©e à  l’ordre frelatĂ© de la bonne pensĂ©e bien pensante. L’emploi adjectif de citoyen sent la dĂ©votion, comme le soi-disant roi citoyen, qui croyait flatter les gens du peuple en leur faisant accroire que le descendant des OrlĂ©ans, n’était pas diffĂ©rent d’un boutiquier. Non seulement l’adjectif citoyen s’emploie à  tout propos, mĂȘme à  propos de rien, mais encore il a peu à  peu Ă©liminĂ© de l’usage le nom citoyen. Le « membre d’une communautĂ© politique organisĂ©e » disparaĂźt au profit du soumis, docile et gogo. On se croit rebelle, on donne ces gages à  chaque instant à  l’ordre nouveau. Si le nom est devenu dĂ©suet, c’est que les citoyens ont perdu toute raison d’ĂȘtre, Ă©tant peu à  peu dĂ©pouillĂ©s de leur souverainetĂ© ou de leur capacitĂ© à  agir, et n’étant plus que de dociles consommateurs, un peu serviles et silencieux. Dans ces conditions, il est normal que l’adjectif triomphe et que tout projet soit citoyen, puisqu’il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© qu’aucun citoyen n’y contribuerait. L’adjectif est un leurre ou un cache-misĂšre. Ce qui est qualifiĂ© de citoyen, c’est ce qui se projette, s’applique, se dĂ©cide, s’instaure à  l’insu des citoyens et sans leur consentement ou contre leur volontĂ©.
    Bien envoyĂ© ! Au passage, je vous conseille d’aller faire un tour sur ce blog Nouvelle Langue Française, on y trouve un remarquable petit document à  tĂ©lĂ©charger « Parler le bien pensant« . Excellent ! Je ne rĂ©siste pas au plaisir de vous en donner deux en exemple :

    Police
    Police = fascisme. La police Ă©tant fasciste (ajoutez « par essence Â»), elle est donc raciste. Pas de police française dans les quartiers mĂ©tissĂ©s et en difficultĂ©. Il faut des policiers mĂ©tissĂ©s dans ces quartiers.
    Ratonnades
    Tonner contre les ratonnades dont étaient victimes les Algériens entre 1954 et 1962. Les approuver quand les Français en sont victimes dans les banlieues ou quartiers ou cités en difficulté.

    Bonne lecture à  tous les citoyens !

  • L’approximation au service de l’anti-capitalisme

    PrĂ©cision sur le sens de deux mots bien distincts (rĂ©gulation, et rĂ©glementation) que l’on trouve souvent utilisĂ©s comme synonymes, alors mĂȘme que leurs sens sont trĂšs diffĂ©rents. Et comme toujours, cette assimilation grossiĂšre sert une cause Ă©vidente : critiquer le fonctionnement des marchĂ©s concurrentiels, et faire l’apologie de l’Etat – prĂ©sentĂ© comme seul rĂ©gulateur possible -.

    Contexte : la reversibilitĂ© dans le domaine du marche de l’Ă©lectricite

    Dans un dĂ©bat à  la radio, à  propos de la mise en place de la rĂ©versibilitĂ© dans le domaine de l’Ă©nergie, j’ai Ă©tĂ© – encore – surpris par une approximation sĂ©mantique. Pour information, la rĂ©versibilitĂ© est le fait de pouvoir choisir librement, pour le consommateur, parmi les diffĂ©rents fournisseurs d’Ă©lectricitĂ©, c’est à  dire choisir entre les prix rĂ©glementĂ©s d’EDF, ou les prix du marchĂ© des concurrents.

    Dans ce dĂ©bat, les opposants / intervenants utilisaient indiffĂ©remment les mots « dĂ©rĂ©glementation » et « dĂ©rĂ©gulation ». Ceci me semble ĂȘtre une confusion à  noter, et qui doit ĂȘtre combattue. Vous me direz, et vous aurez raison, que j’attache beaucoup d’importance aux mots. C’est simplement que je ne connais pas d’autres moyens d’exprimer ma pensĂ©e, et que toute approximation sĂ©mantique est le symptĂŽme d’un glissement de sens. Et donc d’une pensĂ©e floue, dans le meilleur des cas, ou manipulatrice, dans le pire des cas.

    Definitions

    Voilà  les donc les dĂ©finitions de ces deux mots : rĂ©gulation, et rĂ©glementation. Il est à  noter que l’emploi en français de « dĂ©rĂ©gulation » est un anglicisme, car « dĂ©rĂ©glementation » se dit en anglais « deregulation« .

    1. RĂ©gulation : MĂ©canisme de contrĂŽle faisant intervenir des rĂ©troactions correctrices à  l’intĂ©rieur d’un systĂšme (physique, biologique, social), et assurant l’Ă©quilibre de ce systĂšme chaque fois que sa stabilitĂ© est momentanĂ©ment perturbĂ©e par des causes internes ou externes.
    2. RĂ©glementation :Fait de rĂ©glementer, d’assujettir quelque chose ou quelqu’un à  un rĂšglement; rĂ©sultat de cette action.

    Il apparait donc que la dĂ©rĂ©glementation – ce dont il s’agit ici – consiste à  supprimer les diffĂ©rentes contraintes qui encadrent le marchĂ©, en l’occurrence celui de l’Ă©lectricitĂ©. Et la dĂ©rĂ©gulation consisterait à  faire perdre l’Ă©quilibre à  un systĂšme par la suppression des mĂ©canismes de contrĂŽle.

    L’idĂ©e qui apparait naturellement, en assimilant les deux termes, est que la suppression de la rĂ©glementation sur un marchĂ© est Ă©quivalente à  le dĂ©stabiliser, et à  lui faire perdre ses mĂ©canismes de contrĂŽle et d’autorĂ©gulation. C’est une idĂ©e purement anti-capitaliste et anti-libĂ©rale. Cela sous-entend que la rĂ©gulation d’un marchĂ© ne s’obtient que par la rĂ©glementation. C’est mĂ©connaitre l’extraordinaire force d’autorĂ©gulation des marchĂ©s, par le jeu de la concurrence et de la libertĂ© d’action. Un peu de rigueur sĂ©mantique, à  ce niveau, permettrait d’Ă©viter ces idĂ©es implicites qui faussent le dĂ©bat.

  • La propagande du Monde Diplomatique

    CouvertureLe hors-sĂ©rie du Monde Diplomatique consacrĂ© à  l’environnement est un sommet de dĂ©sinformation. Escamotage du dĂ©bat scientifique encore à  l’oeuvre sur ces sujets, prĂ©sentation des enjeux selon une grille de lecture d’extrĂȘme-gauche, choix des sujets particuliĂšrement orientĂ©s…C’est un vrai monument, et je le garde chez moi bien prĂ©cieusement. DĂ©cryptage de l’Ă©dito et de la grille de lecture…Mensonge et idĂ©ologie au programme !
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  • Individualisme, source de tous les maux ?

    Le mot « individualisme » Ă©tait utilisĂ© dans un dĂ©bat comme une sorte de bouc Ă©missaire de tous les maux de notre sociĂ©tĂ©. Cela m’a choquĂ©, et paru suspect. Retour sur les arguments qui s’opposent à  cette vision anti-individualiste, et dangereuse.
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  • La santĂ©, une question d'argent ?

    La santé, une question d'argent ?

    DeuxiĂšme article de Zorro dans la catĂ©gorie « Bas les masques ». Retour sur un article paru dans le Panorama du MĂ©decin (5/11), intitulĂ© « La santĂ©, Une question d’argent ? ». Analyse de la conviction sous-jacente Ă   ce titre efficace mais manipulateur

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