Catégorie : 💰 Economie

  • La spéculation, ennemi numéro 1 ?

    Retour sur le discours officiel de Michel Barnier concernant les « émeutes de la faim » : selon lui, ce sont les effets d’un « les effets d’un trop grand libéralisme qui a encouragé la spéculation ». C’est beau comme un meeting d’Olivier Besancenot. Sauf que Michel Barnier est Ministre de l’Agriculture et de la Pêche, et qu’il représente la France au Conseil européen des ministres de l’agriculture.
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  • Sarkozy l'anti-liberal

    J’ai entendu ce matin que le gouvernement et Sarkozy veulent peser sur la politique de l’emploi du groupe Alcatel-Lucent. Cela me désole. Non pas parce que les propositions qu’ils vont faire seront bonnes ou mauvaises. Mais simplement parce que ce n’est pas de leur responsabilité de décider de la stratégie des entreprises privées. Le conseil d’administration est responsable, devant les actionnaires, du choix du dirigeant à  qui il confie les rênes de la boite. Ce dirigeant (Patricia Russo) est responsable devant le conseil d’administration des résultats du groupe.
    Sarkozy, ou Lagarde, ne sont responsables en rien de la stratégie d’Alcatel-Lucent. Ils n’ont aucune légitimité pour décider si telle ou telle décision est légitime ou pas. C’est leur intervention dans ces affaires qui est illégitime. Encore une fois, ce n’est pas les décisions qu’ils vont prendre (ou pas) qui me choquent, ce sont le fait qu’ils s’autorisent à  en prendre. En entretenant l’idée – si conforme à  l’imaginaire collectif français – d’une mondialisation menaçante, d’un système économique nécessitant une intervention étatique pour limiter la casse.
    C’est la position anti-libérale par excellence. Démagogie à  la veille des municipales ?
    Sarkozy ferait mieux, plutôt que d’essayer de sauver les emplois industriels d’Alcatel sur le sol français, de se mettre en phase avec Eric Besson, qui reprend – enfin ! – cette idée chère aux pays nordiques que ce sont les hommes qu’il faut protéger, et pas les emplois (source : Radio BFM, Emission de Stéphane Soumier, le 27.02.08) Dire qu’il faut « protéger » (de qui ? de quoi ?) est une position critiquable en soi, mais comprendre les règles économiques de bases, et les intégrer dans les propositions politiques me parait être une bonne chose. Des emplois sont détruits et crées chaque jour, par million dans le monde. La régulation de ce phénomène, c’est l’économie, le fonctionnement normal du marché. La protection à  mettre oeuvre – si protection il faut – est bien la protection et la sécurisation des personnes, pas des emplois.

  • L’approximation au service de l’anti-capitalisme

    Précision sur le sens de deux mots bien distincts (régulation, et réglementation) que l’on trouve souvent utilisés comme synonymes, alors même que leurs sens sont très différents. Et comme toujours, cette assimilation grossière sert une cause évidente : critiquer le fonctionnement des marchés concurrentiels, et faire l’apologie de l’Etat – présenté comme seul régulateur possible -.

    Contexte : la reversibilité dans le domaine du marche de l’électricite

    Dans un débat à  la radio, à  propos de la mise en place de la réversibilité dans le domaine de l’énergie, j’ai été – encore – surpris par une approximation sémantique. Pour information, la réversibilité est le fait de pouvoir choisir librement, pour le consommateur, parmi les différents fournisseurs d’électricité, c’est à  dire choisir entre les prix réglementés d’EDF, ou les prix du marché des concurrents.

    Dans ce débat, les opposants / intervenants utilisaient indifféremment les mots « déréglementation » et « dérégulation ». Ceci me semble être une confusion à  noter, et qui doit être combattue. Vous me direz, et vous aurez raison, que j’attache beaucoup d’importance aux mots. C’est simplement que je ne connais pas d’autres moyens d’exprimer ma pensée, et que toute approximation sémantique est le symptôme d’un glissement de sens. Et donc d’une pensée floue, dans le meilleur des cas, ou manipulatrice, dans le pire des cas.

    Definitions

    Voilà  les donc les définitions de ces deux mots : régulation, et réglementation. Il est à  noter que l’emploi en français de « dérégulation » est un anglicisme, car « déréglementation » se dit en anglais « deregulation« .

    1. Régulation : Mécanisme de contrôle faisant intervenir des rétroactions correctrices à  l’intérieur d’un système (physique, biologique, social), et assurant l’équilibre de ce système chaque fois que sa stabilité est momentanément perturbée par des causes internes ou externes.
    2. Réglementation :Fait de réglementer, d’assujettir quelque chose ou quelqu’un à  un règlement; résultat de cette action.

    Il apparait donc que la déréglementation – ce dont il s’agit ici – consiste à  supprimer les différentes contraintes qui encadrent le marché, en l’occurrence celui de l’électricité. Et la dérégulation consisterait à  faire perdre l’équilibre à  un système par la suppression des mécanismes de contrôle.

    L’idée qui apparait naturellement, en assimilant les deux termes, est que la suppression de la réglementation sur un marché est équivalente à  le déstabiliser, et à  lui faire perdre ses mécanismes de contrôle et d’autorégulation. C’est une idée purement anti-capitaliste et anti-libérale. Cela sous-entend que la régulation d’un marché ne s’obtient que par la réglementation. C’est méconnaitre l’extraordinaire force d’autorégulation des marchés, par le jeu de la concurrence et de la liberté d’action. Un peu de rigueur sémantique, à  ce niveau, permettrait d’éviter ces idées implicites qui faussent le débat.

  • Pas de liberté sans propriété

    Pas de liberté sans propriété

    La liberté est peut-être le concept le plus important en philosophie politique. Pascal Salin, dans son livre « Libéralisme », commence par expliquer les liens entre liberté et propriété, et pourquoi l’un ne peut pas se penser sans l’autre. La propriété, ici, doit être comprise au sens large : chaque être humain est propriétaire de soi, des fruits de son activité, de ses créations. La propriété est toujours associée à  un acte de création.
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  • L'échange crée de la richesse

    Poignée de mainRetour sur la notion de richesse, avec deux idées très importantes. La richesse est toujours créée, et l’échange libre est créateur de richesses. Pascal Salin est décidemment un penseur lucide et clair, éclairant même ! Voyons ça en détail.
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  • Trop d'ouverture conduit à  la démagogie ?

    Je voulais écrire un petit truc sur l’histoire de taxation des stocks options ; ça m’avait fait réagir quand j’ai entendu ça à  la radio, en rentrant du boulot. Et puis, Yves de Kerdrel a écrit, beaucoup mieux que moi, ce que je voulais en dire, alors je vous donne un extrait de son excellent article :

    Mais Philippe Séguin, dont Henri Guaino est très proche, et qui, de temps en temps, a peur qu’on l’oublie dans sa belle robe d’hermine et dans son bureau de la Rue Cambon où les bûches crépitent dans la cheminée Empire, a profité d’un constat dramatique sur les comptes sociaux pour rappeler que si les stock-options étaient soumises aux charges sociales, ce seraient 3 milliards d’euros supplémentaires qui viendraient éponger le déficit de la Sécu.
    Ce débat est très intéressant dans le fond et dans la forme. Et le fait que l’idée ait tout de suite été retenue par le chef de l’État, grâce au relais d’Henri Guaino, montre à  quel point notre classe politique est dans un état pathétique. Sur le fond, cela signifie quoi ? Cela veut dire que s’il n’y avait pas de dérapage des comptes sociaux, on n’irait pas chercher des recettes de poche. Mais le plan Douste-Blazy est un tel échec qu’il le faut bien. Alors vers qui se tourne-t-on ? Non pas vers ceux qui abusent des dépenses maladie (326 millions d’euros au profit des immigrés clandestins par exemple) mais vers ceux qui créent de la richesse, puisque leur régime fiscal est assez complexe pour évoquer une remise à  plat et qu’il est plus commode de parler en France d’égalitarisme que du contraire. Ce qui est en soi une déformation terrifiante de l’esprit, et une nouvelle forme de « la trahison des clercs ». Dans la mesure où ceux qui tiennent ce raisonnement savent qu’ils sont dans l’erreur, mais le font uniquement pour flatter l’opinion. Il faut appeler un chat un chat et cela s’appelle clairement le retour de l’idéologie, aux dépens du pragmatisme.

    Ce que j’en retiens : c’est que si pendant toute la campagne on a accusé – à  tort – Sarkozy d’être un démagogue, au motif qu’il parlait au peuple, il ne faudrait pas qu’il tombe dans l’excès consistant à  vouloir flatter vraiment tout le monde – à  tort-, c’est-à -dire à  jouer le jeu des cons anti-capitalistes et anti-patrons.