CatĂ©gorie : 🧠 RĂ©flexions

  • Pour une plus juste rĂ©partition des richesses : solidaritĂ© ou charitĂ© ?

    Comment répartir mieux les richesses ?

    Face à  l’injustice des ressources trĂšs inĂ©galement rĂ©parties entre les hommes, on ne peut que souhaiter une plus juste rĂ©partition. Pour quelle raison certains devraient ĂȘtre pauvres, simplement à  cause du fait qu’ils ne sont pas nĂ©s au bon endroit ? La redistribution des richesses est une nĂ©cessitĂ© impĂ©rieuse, pour qui a un tant soit peu le sens de la justice. L’ampleur et le mode d’organisation de cette intervention des hommes sur la rĂ©partition des richesses sont les vrais problĂšmes…Et ces deux aspects de la question sont plus liĂ©s qu’il n’y parait de prime abord : selon le mode d’intervention choisi, l’ampleur ne sera pas forcĂ©ment la mĂȘme.

    Don et redistribution, charité et solidarité : quelques définitions

    Deux grands styles de re-répartition des richesses existent : le redistribution et le don.

    Redistribution
    Ensemble des opĂ©rations par l’intermĂ©diaire desquelles une partie des revenus est prĂ©levĂ©e sur certains agents Ă©conomiques ou catĂ©gories sociales pour ĂȘtre reversĂ©e au bĂ©nĂ©fice d’autres

    DonAction de donner, de cĂ©der gratuitement et volontairement la propriĂ©tĂ© d’une chose

    La diffĂ©rence est claire : dans un cas (la redistribution) il s’agit de quelque chose d’organisĂ© collectivement, et dans l’autre (le don) il s’agit d’un acte individuel.
    C’est pour ça qu’on peut relier ces deux modes à  deux motivation, ou deux conceptions un peu diffĂ©rentes ; la redistribution va avec l’idĂ©e de solidaritĂ© :

    Solidarité :

    1. DĂ©pendance mutuelle entre les ĂȘtres humains, existant à  l’Ă©tat naturel et due au besoin qu’ils ont les uns des autres. ResponsabilitĂ© mutuelle qui s’Ă©tablit entre les membres d’un groupe social.
    2. Devoir moral, rĂ©sultant de la prise de conscience de l’interdĂ©pendance sociale Ă©troite existant entre les hommes ou dans des groupes humains, et qui incite les hommes à  s’unir, à  se porter entraide et assistance rĂ©ciproque et à  coopĂ©rer entre eux, en tant que membres d’un mĂȘme corps social.

    et le don va avec l’idĂ©e de charitĂ© :

    Charité :

    1. Principe de lien spirituel, moral qui pousse à  aimer de maniÚre désintéressée.
    2. Amour mutuel des hommes, considérés comme des semblables; humanité, philanthropie
    3. Établissements, fondations, congrĂ©gations ayant ces actes pour but.

    Il n’y a pas lieu, à  mon avis, de discuter du bien-fondĂ© moral de l’une ou l’autre de ces conceptions (charitĂ© ou solidaritĂ©) : l’une et l’autre sont intĂ©ressantes, et ce qui compte c’est plus l’efficacitĂ© des modes de redistribution qui vont avec, que leur valeur intrinsĂšque. Soyons pragmatiques. Ces deux approches sont nĂ©cessaires : il faut ĂȘtre solidaire, et il faut ĂȘtre capable de charitĂ©. Il faut du social, et de l’amour.

    Différences de cultures : trop de solidarité tue la charité !

    Aux Etats-unis, la charitĂ© est beaucoup plus dĂ©veloppĂ©e qu’en France, oĂč la redistribution organisĂ©e est forte. Les oeuvres charitatives, philanthropiques, et le mĂ©cenat privĂ© sont beaucoup plus dĂ©veloppĂ©s aux USA qu’en France. La question est de savoir ce qui est le plus efficace pour lutter contre l’inĂ©gale rĂ©partition des richesses. Un exemple tel que celui des restos du Coeur avait montrĂ© en son temps que l’initiative individuelle ou associative est plus rĂ©active et plus efficace que la redistribution lourde organisĂ©e par l’Etat. C’Ă©tait le message de Coluche : « les politiques en ont parlĂ©, moi je l’ai fait! ». Notre systĂšme de solidaritĂ©, et de redistribution, en France, est tellement complexe qu’il en devient inefficace : pourquoi ne pas le simplifier, et en limiter le poids, pour redonner de l’air à  la charitĂ© et aux initiatives du type « Bill Gates » ?
    Je laisse le mot de la fin à  J.F. Revel, plaidant pour une plus grande souplesse et une plus grande liberté individuelle dans le choix du mode de redistribution :

    Pourquoi les français qui en ont les moyens seraient-ils gĂ©nĂ©reux, alors que la sociĂ©tĂ© les condamne prĂ©cisĂ©ment pour avoir acquis ces moyens ? La gĂ©nĂ©rositĂ© n’est-elle pas à  double tranchant dans un pays oĂč l’argent doit se cacher et oĂč, par consĂ©quent, l’Ă©vergĂ©tisme est vouĂ© à  l’exĂ©cration, sauf dans quelques rares cas, comme dans l’entretien d’une Ă©quipe de ballon rond ? Comment espĂ©rer s’attirer la reconnaissance de ses compatriotes en tant que bienfaiteur public, si le don a pour premier effet de signaler le donateur comme un ĂȘtre immoral, puisque possesseur d’une grande fortune ? La haine « chrĂ©tienne et rĂ©volutionnaire » de l’argent engendre ainsi une sociĂ©tĂ© non moins inĂ©galitaire que d’autres, mais notablement plus avare, plus Ă©goĂŻste, plus hypocrite.

    Jean-François REVEL

  • L’idĂ©al comme guide d’action

    L’idĂ©al comme guide d’action

    La dĂ©finition de l’idĂ©al montre deux utilisations possibles que l’on peut en faire :

    IDEAL :
    Ce que l’on conçoit comme conforme à  la perfection et que l’on donne comme but ou comme norme à  sa pensĂ©e ou son action dans quelque domaine que ce soit.

    Toute la nuance rĂ©side dans le ou (que j’ai mis en gras). UtilisĂ© comme un mĂštre-Ă©talon (la norme), et c’est la meilleure maniĂšre d’ĂȘtre malheureux : c’est le pessimisme; utilisĂ© comme un but, c’est la voie de l’action et du bonheur : c’est l’optimisme.
    Sur le constat, un optimiste et un pessimiste peuvent ĂȘtre d’accord : le monde est injuste, dur, cruel, tragique, plein de menaces, mais aussi beau, riche de la nature et des hommes, plein de promesses.
    Nous sommes tous un peu pessimistes et optimistes :

    Le pessimisme de la connaissance n’empĂȘche pas l’optimisme de la volontĂ©.
    Antonio Gramsci

    Mais la connaissance du monde doit inclure ce qu’il y a de bien dedans, et ce qui pourrait en naĂźtre de positif…

    Pourquoi ce qui est beau ne devrait-il pas ĂȘtre vrai ? Quel pessimisme dans ces simples mots !
    Mark Fisher

    J’ai l’impression que dans le pessimisme, il y a comme une maniĂšre de partir de l’idĂ©al et d’aller vers le monde rĂ©el : quelle dĂ©ception ! Dans l’attitude optimiste, au contraire, le point de dĂ©part est le monde rĂ©el et on utilise l’idĂ©al comme un but, une visĂ©e : quel guide efficace pour l’action !
    Alors soyons lucides sur l’Ă©tat du monde (en ne laissant pas de cĂŽtĂ© la beautĂ©, l’amour, la sincĂ©ritĂ©, l’Ă©change qui font aussi partie du monde), et utilisons l’idĂ©al non pas pour broyer du noir, mais pour regarder ensemble dans la mĂȘme direction.

    Un pessimiste voit la difficultĂ© dans chaque opportunitĂ©, un optimiste voit l’opportunitĂ© dans chaque difficultĂ©.
    Winston Churchill

  • Autonomie et hĂ©tĂ©ronomie

    Raymond Boudon, dans le hors-sĂ©rie du Point sur le libĂ©ralisme, commence l’interview qui lui est consacrĂ©e par prĂ©ciser ce qui, selon lui, sĂ©pare les socialistes des libĂ©raux. Les libĂ©raux mettent l’accent sur l’autonomie des humains, et les socialistes sur l’hĂ©tĂ©ronomie. C’est effectivement le point central. Voyons donc les dĂ©finitions de ces termes (mĂȘme si l’Ă©tymologie est relativement claire).

    AUTONOMIE :

    • FacultĂ© de se dĂ©terminer par soi-mĂȘme, de choisir, d’agir librement
    • LibertĂ©, indĂ©pendance morale ou intellectuelle

    HETERONOMIE :

    • Fait d’ĂȘtre influencĂ© par des facteurs extĂ©rieurs, d’ĂȘtre soumis à  des lois ou des rĂšgles dĂ©pendant d’une entitĂ© extĂ©rieure.

    Voilà  pour l’opposition frontale, les deux pĂŽles. D’un cĂŽtĂ© l’accent est mis sur la libertĂ© individuelle, la responsabilitĂ©. De l’autre, l’accent est mis sur les causes biologiques, socio-culturelles et psychologiques. Comme toujours, la vĂ©ritĂ© est à  chercher entre les deux…ou plutĂŽt avec les deux ! A l’Ă©vidence, l’homme et son action sont à  la fois hĂ©tĂ©ronomes et autonomes. La vĂ©ritĂ© – qui concerne l’action, parce que le monde et les hommes sont en perpĂ©tuel mouvement – est donc plus de savoir oĂč on se situe par rapport à  l’Ă©quilibre. Les extrĂȘmes à  Ă©viter sont simples :

    • Expliquer l’ĂȘtre humain uniquement par des causes externes non dĂ©pendantes de sa volontĂ©, c’est nier la formidable force Ă©volutive de la libertĂ© et de la raison, et c’est nier toute responsabilitĂ© de nos actes ! A donner trop de place à  la cause externe, on oublie la libertĂ© individuelle qui est l’oxygĂšne de l’esprit
    • Expliquer l’ĂȘtre humain uniquement par ses dĂ©cisions supposĂ©es libres, c’est nier la formidable emprise de la biologie, de la culture et de l’inconscient sur notre vie. A donner trop de place à  la libertĂ© individuelle, on oublie la nĂ©cessaire prise en compte de l’injustice du monde et la solidaritĂ©

    Il importe donc d’insister là -dessus : l’homme est le rĂ©sultat de causes externes ET de sa libertĂ© de ses choix. Dans chaque situation particuliĂšre, la question est de savoir si on met trop l’accent sur l’un ou l’autre pĂŽle. La France – nous ! – , en ce moment particulier de son histoire, doit remettre l’accent sur l’autonomie des individus (donc sur leur responsabilitĂ©), sous peine de les Ă©touffer ; ça ne veut pas dire qu’il faut oublier toutes les causes externes qui motivent leurs actes, tout le poids de la socio-culture. C’est simplement le constat qu’on est d’un cĂŽtĂ© de l’Ă©quilibre, et cela montre dans quel sens une action vraie et juste peut et doit se dĂ©velopper.

  • Un brin fragile de courage…

    L’autre jour, notre promenade nous a fait passer dans une petite rue, entre l’avenue du Maine et le boulevard du général Leclerc. Nous avons doublé un vieil homme qui marchait aidé de deux cannes, avec une lenteur incroyable. Ses jambes semblaient à peine le porter, et le mouvement de ses pieds – incontrôlés, fragiles – qui se soulevaient et s’abaissaient comme des membres morts montrait bien la nécessité des béquilles.
    En le doublant, j’ai tourné la tête et j’ai aperçu son visage : un beau visage, pas aussi vieux que son handicap le laissait penser, et tourné légèrement vers le sol avec comme un air d’extrême concentration, comme si tout son être était absorbé par l’effort de la marche. Ca m’a mis une bouffée d’émotion en pleine tête, qui revient dès que j’y repense, et me submerge jusqu’à m’en mettre les larmes aux yeux… Je suis certainement trop sensible ! 

    Alors, j’essaye de la dire, cette émotion. Je ne sais pas si c’était de la compassion ; l’émotion est venue en pensant que c’était admirable de faire l’effort d’aller prendre l’air alors qu’on a autant de mal à marcher, et ensuite en pensant à son retour chez lui : vit-il seul ? Est-ce que quelqu’un l’attend ? Je crois que la vague d’émotion que j’ai ressentie est venue de la combinaison de ces deux pensées : la peine qu’il puisse être solitaire en plus d’être handicapé, et l’admiration pour son courage. Car il s’agit bien de courage, et c’est ce qui se lisait sur son visage : sa marche lente, solitaire, difficile, absurde – comme chacune de nos vies – ressemblait tout de même bien aux efforts incessants et nobles d’un coeur humain qui se bat.

    J’aurais voulu prendre un café avec lui, et le connaitre, savoir s’il est heureux…et puis le temps de ressentir tout ça, de l’échanger avec ma femme, nous étions déjà cent mètres devant lui : c’était trop tard. Et puis, l’émotion était passée…

    Il ne lira jamais ce texte. Mais je veux quand même lui exprimer mon émotion et mon admiration.

  • Les motards doivent-ils respecter la loi ?

    Je met un titre volontairement provocateur parce c’est un sujet qui m’Ă©nerve, et qui me parait symptomatique de la mentalitĂ© ambiante
Je vais au boulot tous les jours en voiture ; et je suis choquĂ© par le fait que quasiment toutes les situations de danger que je peux rencontrer sont liĂ©es aux motards/scooters ! A part le fait de doubler par la droite et de circuler systĂ©matiquement entre les files de voitures (qui est passible d’une contravention !), je voudrais donner deux exemples rĂ©cents :

    • en rentrant le soir, je passe sur l’avenue du GĂ©nĂ©ral Leclerc et l’avenue du Maine : systĂ©matiquement, les deux-roues qui circulent en face franchissent la ligne blanche centrale et roulent tout simplement
à  contresens sur la file de gauche de mon cĂŽtĂ© ! Sous les yeux des agents de la circulation placĂ©s là , qui ne semblent mĂȘme pas le remarquer
si par malheur je fais un appel de phare pour montrer que, bon, quand mĂȘme, j’ai le droit une fois sur deux à  un signe d’Ă©nervement de la part du motard/scooter me montrant que cette situation lui semble normale
    • en traversant la rue d’AlĂ©sia l’autre jour sur un de ces passages piĂ©tons si pratiques (vous savez, ceux oĂč il n’y a pas de feux, et oĂč les piĂ©tons doivent littĂ©ralement risquer leur vie pour passer entre les voitures qui, en l’absence de feu, foncent
), en traversant donc, un scooter – qui Ă©tait à  10 mĂštres du passage lorsque j’Ă©tais rendu au milieu de celui-ci –  a failli me rentrer dedans : c’est moi qui me suis arrĂȘtĂ© pour le laisser passer ; Ă©nervĂ©, j’ai fais un geste de la main (style « je prĂ©pare un claque ») pour lui montrer ma peur et ma colĂšre. Il a simplement fait demi-tour pour me rattraper et m’ »expliquer » (sur un ton plus proche du cri de la hyĂšne enragĂ©e que de celui de la discussion posĂ©e) qu’il Ă©tait engagĂ© (à  10 mĂštres du passage piĂ©ton!) et que je devais le laisser passer ! Sans commentaires 


    Ce ne sont pas des exemples trĂšs graves, puisqu’il ne s’agit pas d’accident. Mais ces comportements, malheureusement mĂšnent à  des accidents : les motards reprĂ©sentent 0,8% du traffic, mais 15,5% des conducteurs impliquĂ©s dans un accident corporels (chiffres sĂ©curitĂ© routiĂšre). Bien sĂ»r, ils sont moins protĂ©gĂ©s, mais quand on voit que dans 50% des cas, la voiture qui a participĂ© à  l’accident avec un 2 roues ne l’a carrĂ©ment pas vu, il convient, plutĂŽt que de montrer du doigt les voitures allumant leurs phares, de se poser la question du comportement dangereux des motards/scooters.
    Pourquoi tolĂšre t’on ces infractions au code de la route, alors qu’on sait qu’ils sont la cause d’accidents ? Y’a-t-il plusieurs types d’usagers, ceux qui doivent respecter le code de la route, et ceux qui n’en ont pas l’obligation
? Ces questions se posent aussi pour les automobilistes, quand on voit le respect tout relatif des distances de sĂ©curitĂ©, ou l’utilisation hasardeuse des clignotants
 Alors bien sĂ»r, je sais bien que tous les motards ne sont pas des inconscients irrespectueux de la loi : il y a Ă©videmment plein de motards prudents, conscients du danger, et respectueux des plus Ă©lĂ©mentaires rĂšgles du code de la route. Mais, outre le fait qu’ils ne sentiront pas visĂ©s, ils ne pourront qu’approuver le fait de vouloir faire appliquer strictement le code de la route aux motards.
    Ne vous mĂ©prenez pas : je ne suis pas un extrĂ©miste de l’application de la loi. La loi peut ĂȘtre mauvaise, à  revoir, ou dans des circonstances particuliĂšres, conduire à  des actes immoraux (c’est alors un devoir de ne pas la respecter). Mais quand la loi vise de toute Ă©vidence à  rendre possible la cohabitation harmonieuse des citoyens, et qu’elle va dans le bon sens, il n’y a aucune raison à  ne pas la respecter. Et aucune excuse à  ne pas la faire respecter. Quel est le sens d’une loi qu’on n’applique pas ?

  • Faut-il avoir de l’ambition ?

    A force d’entendre les commentateurs critiquer Sarkozy pour son ambition, et comme cela rejoint des critiques que l’on entend couramment au sein de ma boite concernant tel ou tel cadre dirigeant, je me suis posĂ© la question du sens du mot « ambition ».

    En effet, le français est une langue comportant peu de mots, et il n’est pas rare qu’un mot comporte plusieurs acceptions de sens relativement diffĂ©rents. J’avais lu cette phrase, je ne sais plus oĂč, que « le français avait longtemps Ă©tĂ© la langue de la diplomatie justement pour cette raison : une langue avec peu de mots permet de trouver plus facilement une formulation un peu ambiguĂ« qui convient aux deux parties ». Le français n’est plus la langue diplomatique depuis le TraitĂ© de Versailles (1919), mais il n’a pas tellement Ă©voluĂ© depuis, que cet Ă©tat de fait soit devenu faux.

    Pour le nombre de mots, j’ai trouvĂ© dans les articles de wikipĂ©dia (celui sur le français et celui sur l’anglais) et sur le site de l’AcadĂ©mie Française qu’en gros le français comporte 100.000 mots (TrĂ©sor de la Langue Française), pour 500.000 mots en anglais (Oxford English Dictionnary).

    Je suis donc allĂ© faire un tour sur l’excellent dico Lexilogos, et voilà  la dĂ©finition pour le mot « ambition » :

    Ambition :

    1. Recherche immodérée de la domination et des honneurs.
    2. DĂ©sir d’accomplir, de rĂ©aliser une grande chose, en y engageant sa fiertĂ©, son honneur.

    Ce qui est clair en lisant ces deux dĂ©finitions, c’est qu’elles n’ont pas du tout le mĂȘme sens : autant la premiĂšre dĂ©crit quelque chose de nĂ©gatif (recherche immodĂ©rĂ©e de la domination, c’est tout de mĂȘme bien la description du connard, ça), autant la seconde dĂ©crit quelque chose qui peut ĂȘtre trĂšs positifComment s’Ă©tonner que les Français entretiennent avec l’ambition (et la rĂ©ussite, qui peut ĂȘtre le rĂ©sultat de l’ambition) des rapports ambiguĂ«s ? Le mot lui-mĂȘme est pour le moins ambivalent…
    Pour conclure, il faut bien prĂ©ciser de quoi l’on parle lorsqu’on dit d’un homme politique, ou d’un dirigeant, ou de n’importe qui d’ailleurs, qu’il est animĂ© par une Ă©norme ambition…Si avoir de l’ambition au premier sens du mot est inquiĂ©tant, ne pas en avoir au second sens du mot l’est tout autant !