Retour sur la grêve des taxis : le gouvernement a assuré hier aux taxis que la mesure de dérèglementation du secteur, proposée par la commission Attali, n’était pas à l’ordre du jour. Victoire, une fois de plus, de la logique de corporatisme, et des monopoles installés par la contrainte. L’intérêt général est déjà à la base une notion bien floue et arbitraire : quand on le sacrifie sur l’autel du corporatisme, il ne reste plus grand chose…
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Catégorie : ⚙️ Réformes
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A bas les monopoles !
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4 axes pour réformer la France
Ce billet juste pour vous signaler un article intéressant à lire dans le Financial Times. Proposition de réformes libérales pour les pays du « noyau dur » européen (France, Italie et Allemagne) : libéraliser le marché du travail, réformer l’Etat, diminuer le poids fiscal et juridique qui freine l’entreprenariat et libéraliser l’Université. Tout un programme ! Mais utile et vivifiant à lire pour sortir du son de cloche habituel de nos médias français, où tout est souvent dans une optique « interventionniste », et où les gens, réformateurs ou conservateurs, pensent toujours en terme d’Etat. Et si les individus – vous – étaient les seuls vrais acteurs de la société ? Et si on leur redonnait leur liberté d’action ?
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Les traditions, et la vache à lait
Tout ce monde qui va dans la rue. Toutes ces manifs. Les fonctionnaires qui y vont de leur petite grêve d’automne. Les traditions, vous savez ! Mais il faudrait rappeler l’évidence : pour payer mieux les fonctionnaires, il faut enlever de l’argent ailleurs. Sauf à raisonner avec des moyens extensibles à l’infini pour l’Etat, ce qui serait une bien funeste conception de la rigueur budgétaire, et de la société.
Les fonctionnaires seraient donc bien inspirés, comme les cheminots d’ailleurs et les syndicats, de nous expliquer où et comment ils veulent prendre de l’argent. Sur quel ligne budgétaire ? Demander une revalorisation des salaires dans la fonction publique, tout en demandant plus de moyens pour travailler ne peut se faire que de deux manières : en faisant diminuer le nombre de fonctionnaires, ou prenant plus à la population sous forme d’impôts et de taxes. Que l’on m’explique donc quelle est le but de ces manifs : « On veut être moins nombreux ! » ou « On veut vous prendre plus d’argent ! ». C’est soit l’un, soit l’autre. Les contraires ne se marient pas bien dans le monde de la logique. J’ai cru comprendre que ce n’était pas le premier slogan qui était à la mode parmi les fonctionnaires.
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Lettre ouverte d'un greviste aux citoyens
Nous allons faire grève. Pour défendre notre bout de pain. C’est ça, la société individualiste ! Chacun défend son petit pré carré, et puis voilà . Ce n’est pas tellement notre vision du monde, mais puisqu’il faut s’adapter : nous nous adaptons. Le système nous a régulièrement, et depuis longtemps, envoyé un signal clair que nos grèves permettaient de conserver nos avantages : pour quelle raison absurde agirions-nous autrement ? La solidarité, l’intérêt général sont des utopies sociales mises en place pour endormir les citoyens. Nous, nous savons que chacun défend son intérêt personnel, et celui de sa corporation, de sa classe.
L’argent du contribuable, votre argent, qui sert à nous payer, est le symbole de cette relation. Vous nous payez pour assurer un service. Vous êtes donc nos employeurs. Quoi de plus logique, pour une grêve, que de viser à ennuyer son employeur ? C’est le principe même de la grêve, non ? Nous n’avons que faire des millions de gens qui vont passer des heures dans les transports, en voiture, à vélo, pour arriver pas trop en retard à leur travail. Nous n’avons que faire de leur vie de famille. Chacun sa croix.
Nous savons que certains libéraux vicieux mettront en avant le fait que les clients ont payés un service, et qu’il est donc normal de le rendre. Ils qualifieront cela de vol. Ils prétendront que nous devrions rendre ce service, et laisser tomber nos privilèges. Au motif qu’un privilège est toujours un abus de pouvoir, une spoliation. Ils prétendent – les fous ! – que la Loi devraient être la même pour tout le monde. Mais nous savons, nous, que la Loi n’est pas la même pour tous : certains naissent riches, et d’autres pauvres. Ils nous disent qu’il ne faut pas confondre l’égalité devant la Loi, et l’égalité dans les faits. Nous ne confondons pas les deux. Nous avons simplement compris qu’il suffit d’avoir un loi spéciale pour nous, pour pouvoir – de fait – tirer son épingle du jeu. Nous avons réussi à mettre en place un système dans lequel nous vivons au dépend des contribuables, avec leur argent, en ayant des conditions de travail meilleures, et nous devrions avoir la bêtise de lâcher cela ? Au nom de quoi ? Nos enfants payeront pour nous nos retraites ; il n’est pas nécessaire de se projeter dans l’avenir.
De toute façon, nous ne sommes pas responsables : ce sont les politiques qui le sont. De droite comme de gauche, ils ont cautionné ce mode de fonctionnement « ancien régime ». Ils essayent maintenant de changer la donne. Nous savons que la société ne s’organise pas autour d’un droit commun, mais sur la base de rapports de force entre les classes. Nous nions l’existence des individus ; nous croyons dans la lutte des classes. Et nous serons les plus forts, même minoritaires, parce que nous avons une arme que vous n’avez pas : on vous emmerde !
Pour ceux que tout cela exaspère, j’ai trouvé grâce à jmj arras un appel de l’association Liberté Chérie pour faire une contre-manif dimanche prochain. Je passe l’info, mais je ne m’y associe pas : je ne supporte plus toutes ces manifs qui sont le symbole que notre démocratie a depuis longtemps faussé ses règles du jeu. Ce n’est pas la rue qui décide, ce sont les urnes. Ou alors, qu’on me l’explique clairement : nous ne sommes plus en démocratie…Mais qui s’en soucie ? Sinon, il y a plein d’infos intéressantes chez Damoclès. -
Ceux qui ne veulent pas compter
J’ai entendu l’autre jour un débat où il était question de la réforme de la carte judiciaire. Regrouper des tribunaux pour mutualiser les moyens, en gros. Optimiser le fonctionnement de la justice. Certains opposants (avocats, magistrats) critiquaient la réforme portée par Rachida Dati, au motif que c’était une réforme comptable, qui laissait de côté l’aspect humain. Certains mêmes décrivaient la méthode de Mme Dati comme une méthode « brutale ». On voit bien la critique qui est sous-entendue là : toujours critiquer la méthode pour ne pas parler du fond. Comme les syndicats. Heureusement, le député UMP Georges Fenech était présent pour défendre l’action de rénovation du gouvernement, et a finalement expliqué que tous ces arguments ne portaient jamais sur le fond, mais visaient plus à défendre les intérêts de corporations, et/ou de maires soucieux de conserver « leurs » tribunaux à quelques mois des élections. Il a dû réaffirmer que le gouvernement ne visait pas « à démanteler la Justice » (ce dont l’accusait une femme dont j’ai oublié le nom), mais à optimiser son fonctionnement, et à casser les conservatismes. C’est pour cette raison, selon lui, que la réforme n’a pas été redescendue au niveau local (régions, département). Un des intervenants expliquaient en effet qu’il aurait fallu laisser les gens qui connaissent les dossiers sur le terrain décider de quel tribunal doit ou pas être fermé. Georges Fenech a répondu à cet argument – plutôt raisonnable à première vue – que c’était justement le meilleur moyen pour que chacun s’accroche à « son » tribunal et finisse par conclure que la réforme est bonne, mais pas dans sa ville.
J’aurais bien voulu également que quelqu’un souligne que critiquer l’aspect « comptable » d’une réforme est un peu ambigu. Rappelons la définition de « comptable ».Définition :
En parlant d’un personne, il s’agit de quelqu’un qui doit des comptes, qui responsable. En parlant d’une chose, cet adjectif désigne tout ce qui sert à tenir, ou qui fait partie, d’une comptabilité, et ce qui déterminé par les techniques comptables. Rajoutons pour finir que l’étymologie vient de « contable » (XIIIe s.) « que l’on peut compter ».Je trouve ça plutôt sain, pour ma part, que les réformes soient comptables : ça fait des années que les politiques utilisent l’argent du contribuable sans compter, justement, et il est temps que ça cesse. Etre dans une logique comptable, c’est aussi et surtout chiffrer ce qu’on veut faire, porter le débat sur des choses objectives et non pas sur des questions idéologiques ou sur des procès d’intention.
Par ailleurs, si pour que l’on puisse réformer, il est nécessaire d’aller interviewer chaque juge, chaque avocat, chaque greffier, et lui demander son avis sur la question, alors cela veut dire que la réforme est impossible. L’aspect comptable, justement, permet de connaitre quels sont les nombres de dossiers par juge, les nombres de juges et de tribunaux par habitant selon les régions et les villes, le temps moyen de traitement des dossiers, etc., tous ces éléments enfin qui permettent bien mieux que des grands discours de cerner la réalité concrète et objective. Combien de tribunaux doit-on fermer pour que chacun de ceux qui restent se retrouve dans une meilleure situation pour dispenser à chaque citoyen une justice de qualité ? Voilà la logique comptable. La qualité de la Justice ne se mesure pas au nombre de kilomètre que l’on doit faire pour arriver au tribunal. C’est pourtant un argument avancé par ceux qui ne veulent pas « compter ». Il ne faut surtout pas compter l’argent public dépensé, mais on peut compter, par contre, les kilomètres. Il faut arrêter de se moquer du monde. -
La grêve de la fin ?
Demain, nombreux seront les français à souffrir d’une grêve anti-démocratique, visant à défendre des privilèges. Le service minimum n’a toujours pas été instauré dans les services publics de transport. Le gouvernement aurait eu le pouvoir, pourtant, de forcer un service minimum. Pourquoi ne l’a-t’il pas fait ? Sommes-nous représentés par un gouvernement qui joue le jeu des syndicats, contre l’intérêt général ?
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