Résultats de recherche pour « von mises »

  • La pureté avant l'épanouissement

    Réactions nombreuses à  l’annulation d’un mariage par le tribunal de grande instance de Lille parce que l’épouse du futur mari, musulmane comme lui, n’était pas vierge. Quelques réactions de blogueurs, généralement indignés par la morale du mari plus que par le jugement. A juste titre. Mais n’oublions pas de mentionner l’idéologie qui cautionne ce genre de choses, qui a un nom : l’Islam.
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  • Delanoë n’est pas libéral

    Delanoë n’est pas libéral

    Bertrand Delanoë sort un bouquin aujourd’hui, appelé « De l’audace ». Il s’y positionne comme « libéral », ce que les médias ont bien sûr relayé avec délectation (tu parles, une occasion de voir les gars de gauche se taper dessus!). Delanoë n’est pas vraiment libéral, mais cette prise de position a le grand mérite de mettre le libéralisme sur le devant de la scène, et donnera l’occasion aux vrais libéraux – de tous horizons – de s’exprimer plus librement. Voilà  donc une belle avancée, audacieuse. Le petit landernau des blogs de gauche en est d’ailleurs tout agité…et c’est tant mieux : il faut bien remuer, sinon la pulpe elle reste au fond !

    Delanoë n’est pas libéral

    Bertrand Delanoë sort son livre « De l’audace » aujourd’hui. C’est un livre entretien avec Laurent Joffrin. Tous les médias ont déjà  relayé quelques petites phrases à  propos du libéralisme :
    Pour le maire de Paris, « libertaire » qui n’a « jamais été marxiste », la gauche doit adopter « une doctrine de la liberté et de la justice dans une société imparfaite et non une doctrine de la lutte des classes qui nous promet une société égalitaire et parfaite ». Il va même jusqu’à  employer des mots tabous : « Si les socialistes du XXIe siècle acceptent enfin pleinement le libéralisme, s’ils ne tiennent plus les termes de « concurrence » ou de « compétition » pour des gros mots, c’est tout l’humanisme libéral qui entrera de plein droit dans leur corpus idéologique. Il faut choisir : la synthèse est morte. Voici venu le temps des différences assumées. » […] Ce qui est inacceptable pour un progressiste, c’est de hisser le libéralisme au rang de fondement économique et même sociétal avec ses corollaires, désengagement de l’État et laisser-faire économique. »
    Dire que le désengagement de l’Etat est inacceptable, c’est simplement être anti-libéral !Le libéralisme est une doctrine philosophique qui prône le respect absolu de la liberté individuelle. Aucune contrainte n’est tolérée pour un libéral. Le libéralisme s’oppose à  la contrainte (notamment celle de l’Etat) et à  l’arbitraire. L’individu est au coeur du libéralisme. Chaque individu. Bien sûr que le libéralisme est le fondement de l’économie : c’est la liberté d’échanger, de produire, de travailler, d’entreprendre qui fonde l’économie. Cela n’est possible que si la liberté est réelle, et si la propriété privée est un droit inaliénable. Cela se fait dans un état de droit. Rappelons que la propriété inclue la propriété de soi, et de son travail. Pas de liberté sans propriété.
    Expliquer, ce qui est bien, que la gauche doit adopter une doctrine de liberté et de justice, en acceptant la concurrence, c’est une chose. Dire juste derrière que le désengagement de l’Etat est inacceptable, c’est simplement dire l’inverse. L’Etat est détenteur du monopole de la contrainte ; il permet l’établissement d’un Etat de droit – indispensable – mais il impose également des contraintes à  la liberté d’action des individus au fur et à  mesure qu’il prend de l’ampleur et qu’il intervient partout. La règlementation n’est pas la régulation.
    Défendre l’Etat providence qui intervient dans tous les secteurs, ne pas admettre le laisser faire économique, c’est tout sauf être libéral. Le libéralisme économique, selon Hayek :
    …considère la concurrence comme supérieure non seulement parce qu’elle est dans la plupart des circonstances la méthode la plus efficace qu’on connaisse, mais plus encore parce qu’elle est la seule méthode qui permette d’ajuster nos activités les unes aux autres sans intervention arbitraire ou coercitive de l’autorité.
    et voici ce que Mises disait du laisser-faire économique :
    Laissez faire ne signifie pas : laissez agir des forces mécaniques sans âme. Il signifie : permettez à  chaque individu de choisir comment il veut coopérer dans la division sociale du travail ; permettez aux consommateurs de déterminer ce que les entrepreneurs doivent produire.
    Alors bien sûr, Delanoë n’est pas libéral. Il est pour certaines libertés individuelles, c’est tout.

    Blogosphère en ébullition ?

    Libertas est, en libéral cohérent, bien entendu conscient de cette contradiction dans les termes de Delanoë. Mais la prise de position de Delanoë, si elle n’est pas cohérente, a le mérite de provoquer ceux qui ont l’habitude de se déclarer « anti-libéraux ». Antoine Besnehard, est dans la ligne exacte de Delanoë, de même que Nicolas. La prise de position de Delanoë, si elle n’est pas cohérente, a le mérite de mettre le libéralisme sur le devant de la scène, et de le faire connaitre.Ils comprennent l’intérêt et la valeur de la liberté, mais ils ne sont pas prêts à  accepter le libéralisme économique, qui n’est pourtant que le libéralisme s’appliquant au domaine du commerce. D’ailleurs, c’est amusant, car Antoine en appelle au « bien être commun » pour justifier les impôts et la position omniprésente de l’Etat : cela rejoint notre discussion avec René et Nicolas J, où le point central de désaccord avait fini par converger sur « l’intérêt général », et son statut (existe ou pas ?).
    D’autres, comme Marc Vasseur, plus outrancier il vrai, ne comprennent même pas que l’on puisse se dire libéral et de gauche. Plus étonnant, Koz semble lui aussi très circonspect vis-à -vis du libéralisme, et voit la démarche de Delanoë comme un savant calcul électoral…
    Tout cela montre la grande confusion d’une pensée qui voudrait garder la liberté d’action, mais seulement pour certains actes, et seulement pour certaines personnes, arbitrairement. L’inverse du libéralisme, quoi ! Cela montre également une confusion entre libéralisme économique et « loi du plus fort ». Comme si le fait de ne pas laisser libre les acteurs économiques empêchaient la loi du plus fort. Le libéralisme est la seule doctrine qui, dans ses bases mêmes, rejette toute forme de contrainte et d’oppression des individus !

    Découvrir le libéralisme, enfin…

    Tout cela ressort toujours du même constructivisme, qui n’est pas l’apanage de la gauche d’ailleurs, dégoulinant de bons sentiments, mais qui bizarrement n’inclue pas tous les individus au même niveau dans ces bons sentiments. Lutte des classes, quand tu nous tiens…Pourquoi ne pas aller voir ce qu’est réellement le libéralisme, maintenant que Delanoë a brisé le tabou ? L’avenir de la gauche sera forcément libéral, contrairement à  ce qu’ont immédiatement dit Julien Dray et Benoit Hamon. Quel bonheur si le libéralisme devient enfin un point de discussion au PS ! Avant de devenir, je l’espère, une évidence.

  • Toujours plus de fonctionnaires, toujours plus de taxes…

    contrainte étatiqueBref retour sur les « diminutions » du nombre de fonctionnaires : le nombre de fonctionnaire à  continué à  augmenter sur les 10 dernières années (principalement dans les fonctions publiques territoriales). Et pour financer tout ce petit monde, toujours la même méthode : impôts et taxes. Si possible des impôts et des taxes parées des atours de l’anti-capitalisme, de l’écologie et du politiquement correct.
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  • Interview d'Aurélien Veron, Président d'Alternative Libérale

    Aurelien VeronJe vous avais promis de continuer à  publier des interviews inédites spécialement pour vous, chers lecteurs ! Je tiens parole : voici une interview d’Aurélien Véron, président du parti Alternative Libérale. Il a gentiment accepté de répondre par écrit à  une première série de questions…il dépend de vos réactions en commentaires que cette série se prolonge, en l’enrichissant de vos questions, de vos remarques. Bonne lecture !
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  • Lettre ouverte d'un greviste aux citoyens

    Nous allons faire grève. Pour défendre notre bout de pain. C’est ça, la société individualiste ! Chacun défend son petit pré carré, et puis voilà . Ce n’est pas tellement notre vision du monde, mais puisqu’il faut s’adapter : nous nous adaptons. Le système nous a régulièrement, et depuis longtemps, envoyé un signal clair que nos grèves permettaient de conserver nos avantages : pour quelle raison absurde agirions-nous autrement ? La solidarité, l’intérêt général sont des utopies sociales mises en place pour endormir les citoyens. Nous, nous savons que chacun défend son intérêt personnel, et celui de sa corporation, de sa classe.
    L’argent du contribuable, votre argent, qui sert à  nous payer, est le symbole de cette relation. Vous nous payez pour assurer un service. Vous êtes donc nos employeurs. Quoi de plus logique, pour une grêve, que de viser à  ennuyer son employeur ? C’est le principe même de la grêve, non ? Nous n’avons que faire des millions de gens qui vont passer des heures dans les transports, en voiture, à  vélo, pour arriver pas trop en retard à  leur travail. Nous n’avons que faire de leur vie de famille. Chacun sa croix.
    Nous savons que certains libéraux vicieux mettront en avant le fait que les clients ont payés un service, et qu’il est donc normal de le rendre. Ils qualifieront cela de vol. Ils prétendront que nous devrions rendre ce service, et laisser tomber nos privilèges. Au motif qu’un privilège est toujours un abus de pouvoir, une spoliation. Ils prétendent – les fous ! – que la Loi devraient être la même pour tout le monde. Mais nous savons, nous, que la Loi n’est pas la même pour tous : certains naissent riches, et d’autres pauvres. Ils nous disent qu’il ne faut pas confondre l’égalité devant la Loi, et l’égalité dans les faits. Nous ne confondons pas les deux. Nous avons simplement compris qu’il suffit d’avoir un loi spéciale pour nous, pour pouvoir – de fait – tirer son épingle du jeu. Nous avons réussi à  mettre en place un système dans lequel nous vivons au dépend des contribuables, avec leur argent, en ayant des conditions de travail meilleures, et nous devrions avoir la bêtise de lâcher cela ? Au nom de quoi ? Nos enfants payeront pour nous nos retraites ; il n’est pas nécessaire de se projeter dans l’avenir.
    De toute façon, nous ne sommes pas responsables : ce sont les politiques qui le sont. De droite comme de gauche, ils ont cautionné ce mode de fonctionnement « ancien régime ». Ils essayent maintenant de changer la donne. Nous savons que la société ne s’organise pas autour d’un droit commun, mais sur la base de rapports de force entre les classes. Nous nions l’existence des individus ; nous croyons dans la lutte des classes. Et nous serons les plus forts, même minoritaires, parce que nous avons une arme que vous n’avez pas : on vous emmerde !
    Pour ceux que tout cela exaspère, j’ai trouvé grâce à  jmj arras un appel de l’association Liberté Chérie pour faire une contre-manif dimanche prochain. Je passe l’info, mais je ne m’y associe pas : je ne supporte plus toutes ces manifs qui sont le symbole que notre démocratie a depuis longtemps faussé ses règles du jeu. Ce n’est pas la rue qui décide, ce sont les urnes. Ou alors, qu’on me l’explique clairement : nous ne sommes plus en démocratie…Mais qui s’en soucie ? Sinon, il y a plein d’infos intéressantes chez Damoclès.

  • Alain Boyer : à  propos de la théorie politique de Karl Popper

    Après le texte de Popper sur les fondements du libéralisme, je vous présente aujourd’hui le commentaire qu’en faisait Alain Boyer, dans le hors-série du Point consacré à  la pensée libérale. J’aime ce glissement de la pensée entre la démarche scientifique et son énorme efficacité pour appréhender le monde, et la démarche de la politique libérale basée sur la croyance en la possibilité d’un progrès, fruit de la « délibération publique contradictoire ». Je vous laisse apprécier.

    Karl Popper (Vienne, 1902 — Londres, 1994) est avant tout un philosophe des sciences, connu pour sa réponse à  la question de la démarcation entre la science empirique et les autres discours, à  savoir la « falsifiabilité« , le fait qu’une théorie qui prétend parler du monde doit en principe pouvoir être infirmée par l’expérience : nous devons laisser à  la Nature la possibilité de répondre « non » aux propositions que nous faisons pour la décrire dans ses mécanismes les plus cachés. Le débat contradictoire et la méthode des hypothèses multiples est au centre de cette conception, qui voit dans la « coopération amicalement hostile des savants » le nerf indispensable du progrès des connaissances. Le pluralisme et la liberté de discussion critique occupent la même place au sein de la théorie politique de Popper, centrée sur l’idée de « société ouverte », où les traditions et les institutions peuvent être remises en cause et améliorées au nom de normes morales, comme la liberté et la justice. Ce type de société apparaît avec la démocratie athénienne, mais elle est surtout le produit de la « tradition libérale » et de la « tradition rationaliste critique », auxquelles se rattache Popper, tout en n’ignorant pas certaines des bases morales de la critique socialiste du système libéral, que l’Etat peut aider à  réformer dans le sens de la promotion de la justice, en ne prenant pas la route dangereuse de l’utopie, mais en tâchant de lutter pas à  pas contre toutes les formes de malheur évitable, et en ne sous estimant jamais l’importance des conséquences inattendues souvent « perverses » de son action, sur laquelle il doit pouvoir revenir à  la suite d’un débat public ouvert et sans dogmes. Le libéral croit en la possibilité, mais non en la nécessité, du progrès, dans le cadre institutionnel de la démocratie représentative et délibérative, où les dirigeants peuvent être remplacés sans violence. Il ne s’agit pas de « faire le bonheur » des citoyens, projet paternaliste liberticide, mais de créer un environnement institutionnel tel que l’on puisse peu à  peu améliorer les conditions d’existence des plus mal lotis, tout en ne sacrifiant pas les libertés individuelles, en particulier la liberté d’expression critique et pluraliste. Aucune autorité n’étant infaillible, c’est par la délibération publique contradictoire sur les problèmes sociaux que l’on peut espérer avancer. Tout ce dont nous avons besoin pour cela, c’est d’être prêt à  apprendre de l’autre par la discussion rationnelle. Et la discussion sera d’autant plus féconde que la variété des points de vue sera grande. « Si la tour de Babel n’avait pas existé, nous aurions dû l’inventer ». Le libéral ne rêve pas d’un consensus parfait de l’opinion, il souhaite seulement la « fertilisation mutuelle » des opinions par leur confrontation. Mais aucun problème ne peut être résolu à  la satisfaction générale, et nous ne devons pas le regretter. Il faut promouvoir la tradition du « gouvernement par la discussion », l’habitude d’écouter les points de vue divergents, le développement d’un « sens de la justice et la capacité d’accepter des compromis ». Sur la tard, Popper a reconnu que même si l’Etat minimal était un bon idéal (il faut se méfier de toute bureaucratie), une certaine dose de « paternalisme » était compatible avec cet idéal.
    Alain BOYER
    Popper : La Société ouverte et ses ennemis (1ère éd. anglaise 1945; trad. abrégée, Seuil, 1979); Conjectures et Réfutations (1ère éd. anglaise 1963; trad. Payot, 1985); Etat paternaliste ou Etat minimal (1ère éd. allemande 1988; trad. Editions de l’Aire, 1997
    Beaudoin J. : K. Popper, PUF, 1989
    Boyer A. : Introduction à  la lecture de K. Popper, PENS, 1994