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  • Gilets jaunes : insaisissable peuple ?

    Gilets jaunes : insaisissable peuple ?

    Comme tout le monde en France, je me suis interrogé sur la signification du mouvement des gilets jaunes. Je m’efforce d’écrire ce billet pour me forcer à  résumer ce que j’en pense. Je ne prétends pas apporter un regard nouveau ou original sur le sujet.

    En préambule : je précise que je ne parle que des Gilets Jaunes. Pas des insupportables racailles de banlieues qui viennent systématiquement utiliser les rassemblements pour piller et agresser la population. Ni des Black-blocks, que je mets dans le même panier. La place de tous ces haineux est en prison.

    Qui sont ces Gilets jaunes ?

    Cela étant posé, il est vrai que le mouvement est difficile en partie à  saisir : protéiforme, multi-revendications, très suivis donc en train de subir des tentatives de récupérations de tous les côtés de l’échiquier politique. C’est intéressant, car le soutien de nombreuses personnalités politiques et intellectuelles au mouvement permet de se rendre compte de certaines caractéristiques intrinsèques. Ce mouvement a démarré par une exaspération liée à  la hausse des taxes sur le carburant. C’est un mouvement populaire, spontané. Le Manifeste des gilets jaunes pour la France, qui circule sur Facebook me semble en saisir assez bien l’essence (« Marre du mépris »): rejet des élites (politiques et médiatiques), affirmation d’un peuple et de son identité, des terroirs, rejet de l’immigration massive et subie, rejet de la finance mondialisée. J’y retrouve assez bien le peuple que l’on ne voit pas dans les éternelles discussion entre « centre ville » et « banlieues ». Le peuple des moyennes et petites villes, le peuple de la campagne. Le peuple qui parle de quelque part, ancré.

    Bien sûr, il y a de multiples modèles mentaux, et perspectives, pour analyser et comprendre ce qui se joue. Bien sûr, chacune est en partie réductrice. Mais, voilà , j’ai à  vous proposer une analyse toute bête qui simplifie la question. A vous de me dire en commentaires si elle est simpliste ou non, et sur quels points…

    La colère est légitime

    Ma théorie est simple : la colère qui s’exprime dans le mouvement des gilets jaunes est une colère légitime, et qui parle du réel. Elle est en opposition avec des « élites » qui, avec tout un enrobage rhétorique, sont dans une forme d’idéologie permanente, d’utopie. Les gilets jaunes expriment une colère qui n’est pas neuve : elle couve depuis des dizaines d’années. Et j’ai la faiblesse de croire que deux éléments de la réalité rattrapent simplement le monde politique, via la colère des gilets jaunes, et le bon sens populaire. Je soutiens sans réserve les gilets jaunes, au titre de ces deux éléments, qui sont deux sujets connus de tous, mais qu’il est de bon ton de ne pas trop évoquer en société : c’est grossier de dire la vérité. Je vais donc l’écrire de manière très basique, très simple. Tout cela est connu, il y a des tonnes de livres et d’articles qui décrivent ce réel depuis longtemps. Ensuite, il y a ceux qui veulent voir, et ceux qui ne veulent pas voir.

    Identité vs multiculturalisme

    Le peuple a compris que le multiculturalisme est une impasse. On ne peut pas construire de force une culture abstraite, qui nie l’histoire, les traditions, les coutumes, des peuples. Se cristallisant par moment – et pour cause ! – sur l’islam politique, ce débat est plus vaste, et concerne simplement notre identité française. Nous sommes un pays occidental, judéo-greco-romano-chrétien. Nous sommes libéraux et universalistes. Dans notre pays, on est tolérants, libres de croire ou de ne pas croire, et les citoyens sont égaux devant la Loi. C’est simple, mais ça nous a pris plus de 2500 ans pour en arriver là . Ceux qui n’aiment pas ce qu’est la France sont libres d’aller vivre ailleurs. Il est temps de lire Levi-strauss, Braudel et Huntington.

    Liberté vs constructivisme

    Le peuple sait bien que l’Etat occupe une place beaucoup trop importante, délirante, dans la vie des citoyens. Réglementations étouffantes, fiscalité confiscatoire et incohérente, dépenses publiques mal évaluées, endettement honteux, nombres de fonctionnaires délirant. Cela nuit à  la liberté d’action, au niveau de vie du pays, cela créé du chômage, cela empêche la prospérité. La société ouverte et libre, c’est une société de coopération généralisée, via la division du travail et le partage du savoir. Il est grand temps que les idéologues/parasites qui veulent imposer un ordre social aux autres, d’en haut, disparaissent du jeu politique. Il est grand temps de comprendre que Von Mises et Hayek sont des penseurs mille fois plus justes que Marx.

    Fin du coup de gueule.

    Le peuple n’est insaisissable que l’on si l’on ne veut plus le regarder en face, ainsi que la réalité dans laquelle il est plongé. J’espère sincèrement pour Macron, et son gouvernement, que son allocution de ce soir sera pertinente, et parlera de ces deux éléments de la réalité, frontalement, sans faire du bla-bla de politicien. Je n’en suis pas sûr du tout.

  • Ce n’est pas la pire des religions

    Ce n’est pas la pire des religions

    Je viens de terminer le livre de François Taillandier et Jean-Marc Bastière, « Ce n’est pas la pire des religions« . Le titre est très mauvais, et ne rend pas justice au livre : il n’y est pas question d’une analyse comparée des religions, mais il s’agit plutôt d’un dialogue ouvert entre deux intellectuels qui s’assument « catholiques ». Ils partagent, sur un certain nombre de sujets, leurs points de vue. Le titre aurait donc pu être : « Points de vue catholiques sur le monde ». Bref. Ma recension sera brève, car le livre, frais et rapide à  lire, n’appelle pas à  des variations et des commentaires sans fin : il s’agit d’une discussion, et le plus beau compliment que l’on puisse faire aux auteurs est que l’on éprouve, à  la lecture, l’envie de participer à  cette discussion, car leurs propos sont sincères, directs mais nuancés, et emprunts d’une recherche de vérité bienvenue.

    Quelques critiques constructives…

    Ces éloges étant posés, passons à  quelques critiques (constructives, bien sûr, et il serait intéressant d’en discuter avec les auteurs) :

    • sans surprise, les deux auteurs sont à  critiquer tout le temps les ravages du « néolibéralisme », du capitalisme, sans qu’à  aucun moment une vraie réflexion sur les formes d’organisation et de coopération sociales ne soit mise en avant pour étayer ces critiques. Passons.
    • J’ai eu le sentiment en lisant le livre que les deux auteurs attendent de l’Eglise, ou de leur foi et de la doctrine qui va avec, des réponses sur la société et le monde, bien plus que des principes de vie spirituelle. Cela me semble être une vision assez peu laïque de la religion. Il me semble qu’ils pourraient justement sur un sujet comme celui-là , lire et méditer les propos des libéraux, Von Mises par exemple s’appuyant sur William James, sur la société libérale et la religion :

      William James appelle religieux « les sentiments, actes et expériences d’individus dans leur solitude, dans la mesure où ils se sentent eux-mêmes être en relation avec le divin, de quelque façon qu’ils le considèrent » 5. Il énumère les croyances ci-après comme les caractéristiques de la vie religieuse : Que le monde visible est une partie d’un univers plus spirituel, d’où il tire sa signification principale ; que l’union ou la relation harmonieuse avec cet univers supérieur est notre vraie finalité ; que la prière, ou communion intérieure, avec l’esprit de cet univers plus élevé — que cet esprit soit « Dieu » ou « la loi » — est un processus au cours duquel un travail est réellement effectué, une énergie spirituelle est infusée dans le monde phénoménal et y produit des effets psychologiques ou matériels. La religion poursuit James, comporte aussi les caractéristiques psychologiques que voici : nouveau parfum stimulant qui s’ajoute à  la vie comme un don, et qui prend la forme tantôt d’un enchantement lyrique, tantôt d’un appel au sérieux et à  l’héroïsme, avec en outre une assurance de sécurité et un esprit de paix, et envers autrui, une prépondérance d’affection aimante 6.

      Cette description des caractères de l’expérience religieuse et des sentiments religieux de l’humanité ne fait aucune référence à  la structuration de la coopération sociale. La religion, aux yeux de James, est une relation purement personnelle et individuelle entre l’homme et une divine Réalité, sainte, mystérieuse et d’une majesté angoissante. Elle enjoint à  l’homme un certain mode de conduite individuelle. Mais elle n’affirme rien touchant les problèmes d’organisation de la société. Saint François d’Assise, le plus grand génie religieux de l’Occident, ne s’occupait ni de politique ni d’économie. Il souhaitait apprendre à  ses disciples comment vivre pieusement ; il ne dressa pas de plan pour l’organisation de la production et n’incita pas ses adeptes à  recourir à  la violence contre les contradicteurs. Il n’est pas responsable de l’interprétation de ses enseignements par l’ordre dont il fut le fondateur.

      Le libéralisme ne place pas d’obstacles sur la route de l’homme désireux de modeler sa conduite personnelle et ses affaires privées sur la façon dont il comprend, par lui-même ou dans son église ou sa confession, l’enseignement de l’Évangile. Mais il est radicalement opposé à  toute prétention d’imposer silence aux discussions rationnelles des problèmes de bien-être social par appel à  une intuition ou révélation religieuse. Il ne veut imposer à  personne le divorce ou la pratique du contrôle des naissances ; mais il s’élève contre ceux qui veulent empêcher les autres de discuter librement du pour et du contre en ces matières.

      Dans l’optique libérale, le but de la loi morale est de pousser les individus à  conformer leur conduite aux exigences de la vie en société, à  s’abstenir de tous les actes contraires à  la préservation de la coopération sociale pacifique, ainsi qu’au progrès des relations interhumaines. Les libéraux apprécient cordialement l’appui que les enseignements religieux peuvent apporter à  ceux des préceptes moraux qu’ils approuvent eux-mêmes, mais ils s’opposent à  celles des règles qui ne peuvent qu’entraîner la désintégration sociale, quelle que soit la source dont ces règles découlent.

    • Un dernier point de critique : dès l’ouverture, les auteurs expliquent qu’un catholique croit que Jésus est vraiment ressuscité, pas de manière symbolique. A aucun moment dans le livre, les auteurs ne reviennent sur ce mystère qui devrait tout de même avoir quelques implications sur leur vie spirituelle, et sur leur manière d’appréhender un certain nombre de sujets. Du coup, je les trouve un peu naïfs dans leur foi. La personnification de Dieu dans la personne de Jésus me semble bien être, pour reprendre les mots d’Adin Steinsaltz, une béquille intellectuelle. On peut fort bien avoir la foi, et mettre sur ce sentiment ou cette manière de vivre des mots plus précis que cela, et moins précis à  la fois. J’aurais aimé qu’ils détaillent leurs sentiments, et sans forcément recourir à  l’image assez sclérosante à  mes yeux d’une volonté personnifiée il y a deux mille ans.

    Bref, je recommande la lecture de ce livre, et j’aurais bien aimé avoir les auteurs sous la main pour discuter avec eux car, à  nouveau, ils m’ont l’air d’être deux fort honnêtes hommes, ouverts, tolérants, et à  la recherche de la/leur vérité, sans compromis avec le politiquement correct.

  • L’innovation pour les nuls #2 – fonction innovation

    L’innovation pour les nuls #2 – fonction innovation

    J’aime les entreprises. Certes, il est de bon ton de les affubler de tous les maux, notamment à  cause d’une culture française très déformée par le marxisme et le communisme (la fameuse aliénation par le travail). Avant de parler de la fonction innovation, il est utile de rappeler deux ou trois choses à  propos des entreprises.

    Réhabiliter l’entreprise

    Je ne vois pourtant dans les entreprises que des collectifs d’individus qui oeuvrent ensemble pour un objectif commun. Les déboires liés à  une approche très financiarisée de la gestion des entreprises ne doivent pas cacher ce qui reste le coeur : de formidables aventures humaines. Quelle que soit la mission d’une entreprise, elle est toujours liée au fait de rendre service à  d’autres, contre rétribution. Je trouve cela très noble. Tout est toujours échanges de services en économie. Frédéric Bastiat – que l’on devrait faire lire à  tous les lycéens – l’a très bien analysé et décrit. D’autres, comme Mises (L’action humaine) ou Hayek, ont prolongé la réflexion. Comment l’entreprise remplit sa mission ? En exécutant un ensemble généralement complexe de tâches, que je résumerai sous le terme « activités ». Ces activités, depuis longtemps déjà , ont fait l’objet d’analyses, et sont structurées. C’est ce qu’on appelle « l’organisation ».

    Le terreau de l’innovation

    Deux facteurs au moins peuvent être mentionnés comme conditions de l’innovation. Le premier c’est bien sûr, et dans l’ordre d’apparition, une société d’économie libre. Respect des contrats, des droits individuels, dont la propriété, adossée à  la liberté et à  la responsabilité. Une société libre, c’est une société où chacun peut suivre son chemin à  sa guise, dans le respect des règles communes. Le second, ce sont les progrès continus (et irréguliers) des connaissances. Les progrès techniques en font partie, bien sûr.
    La liberté a une conséquence directe, et bénéfique, c’est la situation de concurrence. La concurrence rappelons-le toujours, n’est pas une situation donnée, un état figé, mais simplement une règle : la liberté pour chacun d’entrer sur un marché. Donc de concurrencer d’autres acteurs. La concurrence bénéficie toujours au consommateur final : plusieurs acteurs, en situation de concurrence, se disputent le droit de lui rendre le meilleur service.

    […] la concurrence ne signifie pas que n’importe qui puisse prospérer en copiant simplement ce que d’autres font. Cela signifie le droit reconnu à  tous de servir les consommateurs d’une façon meilleure ou moins chère sans être entravé par des privilèges accordés à  ceux dont les situations acquises seraient atteintes par l’innovation. [Ludwig Von Mises]

    Concurrence : le moteur de l’innovation

    Toute entreprise sera donc nécessairement confrontée à  la concurrence, maintenant ou demain. Cela a une implication importante : aucune entreprise ne peut être pensée de manière statique. Le monde change, les savoirs progressent, de nouveaux acteurs arrivent sur le marché. Les activités d’une entreprise donnée, disons l’entreprise 1, sont donc par nature à  la fois durables, et changeantes. Comme dans toute activité humaine, penser le permanent et le changement en même temps reste un véritable enjeu. Certains ont rapproché cette situation de l’hypothèse de la Reine Rouge (nommée d’après Lewis Carroll), mais je trouve qu’il y manque la notion de progrès. Bref, c’est un autre sujet.

    Fonction Innovation

    Le schéma qui suit tente de résumer cela dans une image, réductrice forcément, mais qui donne les grandes lignes. J’y ai positionné plusieurs entreprises en concurrence pour servir des clients. Et j’ai fait l’exercice de montrer ce qu’est la fonction innovation pour une entreprise.

    Nous rentrerons plus en détail dans le prochain article avec les notions de conception réglée et conception innovante (indispensables pour penser l’innovation). Je crois que le coeur du sujet de l’innovation, c’est de toujours challenger les activités actuelles pour mieux servir les clients, mieux remplir la mission. Les activités évoluent souvent, la mission reste comme un phare qui guide les choix stratégiques. Les innovateurs rappellent en permanence dans l’entreprise que la mission n’est pas identique à  l’activité. Les activités sont le moyen actuel pour remplir la mission. Les challenger en permanence, de manière bienveillante, c’est le travail de l’innovateur. Un article de cette série, le #4, reviendra sur la mission, et la transformation.

    Penser ce(s) dialogue(s), les organiser, est le fond de la question de l’innovation : articuler exploitation et exploration, combiner le « maintenant » qui rapporte, et le « demain » qui sera nécessaire, conjuguer gestion des risques et structuration de l’inconnu, parler de ce qui peut être conflictuel dans les choix stratégiques. Et assumer des stratégies en apparence paradoxales.

    >> Lire les autres articles de la série <<

  • La vérité sur la monnaie

    La vérité sur la monnaie

    Comme je travaille dans le champ de l’innovation, je n’ai pas pu éviter les fameuses blockchain et autre crypto-monnaies. Dans une des sessions de travail, je me suis rendu compte que, basiquement, je ne savais pas grand-chose sur la monnaie. J’en ai tous les jours dans ma poche, j’en utilise tous les jours, et je ne sais pas bien ce que c’est !

    La vérité sur la monnaie, de Pascal Salin

    J’ai donc ressorti de ma bibliothèque un livre sur le sujet, que j’avais commencé il y a longtemps et que j’avais trouvé trop ardu, avec une motivation renouvelée. Il s’agit de l’ouvrage « La vérité sur la monnaie », de Pascal Salin. Pascal Salin est un philosophe et économiste de l’école autrichienne d’économie, dans la lignée de Von Mises et Hayek. C’est une école de pensée dont je me sens très proche, car elle est libérale (dans tous les sens du terme), et propose des raisonnements toujours basés sur les connaissances, et la logique, et non pas sur l’idéologie. J’avais vraiment adoré son ouvrage majeur, « Libéralisme« , et je ne saurais assez vous en recommander la lecture. J’avais également eu l’honneur, lorsque je tenais mon blog politique, d’aller l’interviewer et échanger longuement avec lui.
    « La vérité sur la monnaie » est un excellent livre sur le sujet.

    Pédagogie et fondamentaux

    Passionnant, difficile parce que rapidement « technique ». Passionnant, parce que Pascal Salin propose de reconstruire ce qu’est la monnaie, à  partir d’une expérience de pensée : Robinson sur son île, seul au début, puis commerçant avec d’autres îles. L’auteur commence par rappeler et définir des notions fondamentales, avant de faire apparaitre la monnaie. Par exemple, l’épargne : « tout choix fait en faveur d’un bien futur de préférence à  un bien actuel est un choix d’épargne ». L’épargne n’est pas nécessairement un concept financier ou monétaire. L’épargne est inhérente à  l’action humaine. A partir de là , on peut définir l’investissement. Et ainsi de suite. Peu à  peu, on voit apparaitre les notions d’emprunt, d’échange, de droits de propriétés, et l’auteur nous guide pour comprendre les fonctions de la monnaie. Celle-ci est toujours une réserve de pouvoir d’achat.

    Monopole = mauvaise monnaies

    Ce qui ressort du livre, c’est une vaste description de la place de la monnaie dans les échanges, des fonctions des « banques ». Un des fils conducteurs est que les Etats, et les hommes de l’Etat, se sont donnés, presque partout un monopole sur l’émission de monnaie (les banques centrales étant les prêteurs en dernier ressort, ce sont elles qui « garantissent » la convertibilité des monnaies). Ce monopole conduit à  des monnaies de mauvaises qualité, car la concurrence n’exerce plus son rôle de régulateur puissant. Cette situation conduit également à  des situations où sous couvert de pseudo-régulation, les banques centrales et les hommes de l’Etat manipulent les monnaies, souvent pour camoufler des actions d’endettement. On ressort de la lecture avec une vision beaucoup plus nette de ce qu’est une monnaie, et les différentes institutions monétaires privées ou publiques. Et également avec une vision claire des actions à  mener pour faire changer la donne et retrouver un système bancaire libre. De manière surprenante, c’est plus simple qu’il n’y parait : un Etat qui prendrait la décision unilatéralement de limiter les émissions de monnaies de sa banque centrale et d’ouvrir à  nouveau le secteur à  la concurrence pourrait créer un précédent. Rien n’est donc perdu, même si le manque de connaissances de nos politiques est, sur ce sujet, particulièrement inquiétant.

  • Don’t Stop Google

    Don’t Stop Google

    A l’heure où les eurodéputés se livrent à  de ridicules exercices de postures marxistes et populistes, il serait utile de rappeler quelques éléments de science économique. C’est probablement le manque le plus cruel de notre système éducatif : les élèves sortent de l’école — pour la plupart – sans avoir acquis les fondements de la science économique.

    Rappel sur les marchés

    Avec internet, c’est peu de le dire, la connaissance est disponible, très largement. Ainsi je proposerais bien aux eurodéputés, mais aussi à  tous ceux qui veulent lire un livre fantastique, d’aller sur le site de l’Institut Coppet pour découvrir « L’action humaine », de Ludwig Von Mises. Economiste, Ludwig Von Mises a écrit cet ouvrage majeur en 1949. Il était, entre autres, le professeur et père spirituel de Friedrich Hayek, autre grand philosophe et économiste (prix Nobel d’économie 1974).
    Je ne résiste pas au plaisir de copier ici deux petits extraits (allez lire ce livre, c’est magnifique de simplicité et de clarté).
    Marché :
    Le marché n’est pas un lieu, une chose, ni une entité collective. Le marché est un processus, réalisé par le jeu combiné des actions des divers individus coopérant en division du travail. Les forces qui déterminent l’état — continuellement modifié — du marché sont les jugements de valeur de ces individus et leurs actions telles que les dirigent ces jugements de valeur. L’état du marché à  tout moment est la structure des prix, c’est-à -dire la totalité des taux d’échange telle que l’établit l’interaction de ceux qui veulent acheter et de ceux qui veulent vendre. Il n’y a rien qui ne soit de l’homme, rien de mystique en ce qui concerne le marché. Le déroulement du marché est entièrement produit par des actions humaines. Tout phénomène de marché peut être rattaché originairement à  des choix précis de membres de la société de marché.
    Ils ne sont pas rares ceux qui parlent des marchés comme s’il s’agissait d’une entité collective, pire d’un individu. « les marché ont eu peur de… », « les marchés ont jugés que… ». Ecoutez BFM radio, qui est pourtant une radio économique avec plein de supers intervenants, et vous verrez que même chez les économistes, cette manière de pensée est courante.

    Rappel sur la concurrence

    Concurrence
    Aujourd’hui des gens affirment la même chose en ce qui concerne diverses branches de la grande entreprise : vous ne pouvez ébranler leur position, elles sont trop grandes et trop puissantes. Mais la concurrence ne signifie pas que n’importe qui puisse prospérer en copiant simplement ce que d’autres font. Cela signifie le droit reconnu à  tous de servir les consommateurs d’une façon meilleure ou moins chère sans être entravé par des privilèges accordés à  ceux dont les situations acquises seraient atteintes par l’innovation. Ce dont un nouveau venant a le plus besoin s’il veut porter un défi aux situations acquises des firmes établies de longue date, c’est surtout de la matière grise et des idées. Si son projet est apte à  satisfaire les plus urgents d’entre les besoins non encore satisfaits des consommateurs, ou à  y pourvoir à  un moindre prix que les vieux fournisseurs, il réussira en dépit de tout ce qu’on répète abondamment sur la grandeur et le pouvoir de ces firmes.
    La concurrence libre et parfaite n’existe pas, c’est un mythe inventé par des gens qui ne comprennent pas l’économie, ni la logique de marché. La concurrence c’est simplement le droit de toute personne ou entreprise à  entrer sur le marché, comme le rappelait à  juste titre Nicolas Bouzou et Philippe Silberzahn sur Twitter.

    Logique d’esclaves

    Jusqu’à  preuve du contraire, aucun Etat n’empêche aux concurrents de Google de venir le concurrencer. Google est de toute évidence sur un marché concurrentiel.
    Comme décidemment on trouve presque tout sur internet, notamment en termes de livres, j’inviterais bien également les eurodéputés à  lire ce texte 260 du chapitre 9 de l’ouvrage de Nietzsche, « Par-delà  le bien et le mal », mais ça risque d’être un peu plus compliqué. Ils comprendraient probablement qu’au-delà  d’affirmer leur idéologie constructiviste et socialiste, leurs prises de positions ne traduisent finalement que leur sentiment d’impuissance et de soumission face à  Google et aux US, puisqu’ils en sont à  bêtement considérer que ce qui est puissant est nécessairement mauvais, donc une cible pour des combats politiques. Les eurodéputés n’ont-ils aucun autre combat plus urgent que d’essayer d’empêcher d’agir une société utile, dynamique, qui créé de l’emploi et de l’innovation ?
    Je reposte en conclusion le tweet de Loïc Lemeur :

  • Citation #107

    Du fait de la destruction du système des prix, (…) le paradoxe de la « planification » tient à  ce qu’il est impossible d’y faire un plan, faute de calcul économique. Ce que l’on dénomme économie planifiée n’est pas une économie du tout. C’est tout juste un système de tâtonnements dans le noir. Il n’est pas question d’un choix rationnel de moyen en vue d’atteindre au mieux des objectifs à  long terme. Ce que l’on appelle planification consciente se ramène très exactement à  éliminer toute action consciemment orientée.

    Ludwig Von Mises (1881 – 1973) Economiste autrichien naturalisé américain