Cher lecteur (chère lectrice),
Je te souhaite, si tu as la chance d’avoir des vacances, de pouvoir passer du temps avec ceux que tu aimes. De prendre le temps d’en perdre avec eux. J’espère que tu pourras souffler un peu et profiter du vrai bonheur des vacances : changer de rythme, et retrouver la possibilité de contempler les choses plutôt que d’agir. Si la tension de l’action est utile, plaisante et nécessaire, la contemplation comporte quelques caractéristiques également jouissives, et indispensables : calme, douceur, joie. La contemplation est la source de l’émerveillement, sans lequel l’amour du monde est difficile. Il faut conserver intacte notre capacité à nous émerveiller du monde. De sa complexité, comme de sa simplicité.
Je te souhaite, cher lecteur, de pouvoir te retrouver sous un marronnier ou sous un tilleul, à écouter le bruit du vent dans les feuilles se marier avec le bourdonnement chaud de l’été. Regarder les nuages, et imaginer les gens qui voyagent dans l’avion que l’on voit passer, tout là -haut. Je te souhaite de pouvoir passer des heures avec ta famille, avec tes amis. Rire. Profiter du temps qui passe autrement, et qui ne passe plus à force d’être dedans, à force d’être dans le présent. Profiter des heures bleues sombres et roses qui, en été, précèdent la nuit.
Profites de tout cela et de plein d’autres choses…!
Bonnes vacances !
Étiquette : Bonheur
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Bonnes Vacances !
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Le sens du bonheur
Faut-il choisir entre bonheur et sens ? La réponse apporté par un personnage de Heroes consiste à dire que oui : la quête de sens, et celle du bonheur sont incompatibles. Qu’en pensez-vous ?
(suite…) -
Pensée du matin
Ce que notre société a de plus énervant, à mon gout : que le plaisir et le bonheur soient des choses presque honteuses…! S’il fallait attendre que le dernier malheureux disparaisse pour être heureux, alors le bonheur serait une idée morte. Si nous ne prenons pas la peine, de temps en temps, d’exprimer notre bonheur, notre plaisir, nous prenons le risque de le vivre toujours caché, toujours intériorisé, et le langage finira par nous faire croire que le bonheur et le plaisir se résument à une absence de souffrance, ou de peine. Comment penser bien ce qu’on ne dit jamais ?
Le bonheur n’est pas l’absence de malheur, ou de souffrance ! Le plaisir n’est pas un manque. Le bonheur est jouissance, désir, volonté. Le plaisir est jouissif, joyeux, indispensable !
Les publicités pour pillules à faire maigrir nous feront-elles oublier à quel point il peut être jouissif de manger ? à quel point il est bon de faire du sport pour perdre les petits kilos superflus, et entraîner son corps ? -
Eloge de la simplicité
Complexité du monde, nécessaire simplicité
Le monde est extraordinairement complexe. Les humains sont extraordinairement complexes. Vouloir appréhender le monde nécessite d’intégrer une certaine complexité. On ne peut évidemment pas résumer le monde entier et la condition humaine en une phrase. Mais pour qui veut une certaine efficacité dans l’action, il est nécessaire de savoir simplifier. Simplifier, c’est viser la simplicité, et non pas oublier la complexité.
La simplicité n’a pas besoin d’être simple, mais du complexe resserré et synthétisé.
[Alfred Jarry]Simplifier ce qui ne l’est pas : mariage de notre vérité et du monde
Tout le travail de la connaissance — scientifique ou non — est de simplifier. Le monde n’est pas plus simple parce qu’on opère des simplifications, c’est notre vision qui en est modifiée. La simplicité ne peut exister que pour un être pensant.
Il n’y a pas de simplicité véritable. Il n’y a que des simplifications.
[Léon-Paul Fargue]La simplicité n’est donc pas un état du monde (puisqu’il est complexe), mais donc un travail à accomplir.
La simplicité est en définitive très difficile à atteindre. Elle repose sur l’attention, la pensée, le savoir et la patience.
[John Pawson]Comme tout travail, il n’a pas de fin. Et comme tout travail bien mené, il est source de bonheur. C’est parce que le monde est complexe, difficile, tourmenté, que nous devons essayer de le penser simplement. C’est une voie de sagesse, à mon avis. Vouloir faire coller sa vérité avec la complexité du monde en compliquant sa vérité est une erreur. Au contraire, il faut choisir, et simplifier la complexité de notre conception du monde.
L’homme devrait mettre autant d’ardeur à simplifier sa vie qu’il en met à la compliquer.
[Henri Bergson]L’art de vivre pleinement ne consiste pas tant à compliquer les choses simples qu’à simplifier celles qui ne le sont pas.
[François Hertel]Sagesse de la liberté et du choix
Alors, bien sûr, choisir la simplicité implique d’exclure des choses. Cela implique de savoir faire le deuil des branches multiples pour conserver les plus solides. La jeunesse accueille plus facilement la complexité du monde sans trancher. C’est quelque chose que l’on apprend en vieillissant, parce qu’on se construit en faisant des choix :
Vieillir c’est simplifier.
[Daniel Thibault]Chance et volonté de simplicité : clef du bonheur ?
Viser la simplicité est un chemin de bonheur : et comme le bonheur, c’est exigeant mais indispensable. C’est la seule manière de marier notre vérité à la réalité du monde.
Rencontrer quelqu’un avec qui la vie est simple, c’est peut-être la plus belle chose qui puisse arriver. C’est ce qui m’est arrivé avec Ben’. Chance de la rencontre, et désir réciproque de simplicité dans les relations.Il y a quelques rencontres dans la vie où la vérité et la simplicité sont le meilleur manège du monde.
[Jean de La Bruyère] -
Volonté et devoir d’être heureux
Faut-il cacher le bonheur ?
Il y a tellement de malheur dans le monde, que le simple fait de ne pas l’être pourrait passer pour quelque chose d’étrange, voire de suspect. Ca rejoint le fameux proverbe, tiré d’un Fable :
Pour vivre heureux, vivons caché.
Cacher le bonheur, quand le malheur s’étale à longueur de journée sous nos yeux ? Autant interdire la beauté, et faire taire la joie.
Ce serait presque avoir honte d’être heureux.L’univers est une énorme injustice. Le bonheur a toujours été une injustice.
Mais si les gens heureux ne parlent pas de leur bonheur, s’ils ne le disent pas, qui parlera du bonheur ? L’intérêt d’un discours ne se mesure pas à la quantité de malheur de son propriétaire, mais à la justesse du propos.
Manifester son bonheur est un devoir ; être ouvertement heureux donne aux autres la preuve que le bonheur est possible.
Le bonheur est donc, d’un première manière, relié au devoir. Qui sera heureux, si ce n’est les gens qui ont eu la chance pouvoir l’être ?
Qu’est-ce que le bonheur ?
C’est bien beau de dire qu’il faut être heureux, mais encore faut-il savoir ce qu’est le bonheur !
Qu’est ce que le bonheur ? Chacun est libre de le rechercher où il veut, dans la mesure où il n’impose rien à ses voisins.Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fît
Proverbe Français
J’ai déjà donné ici ma définition du bonheur, en tout cas une qui me plait, et surtout qui correspond à mon caractère et à mes envies. Le bonheur est quelque chose de dynamique, lié à des projets renouvelés, plus qu’un état…Il est donc relié aussi à la volonté. Quel projet, quelle action sans volonté ?
Bonheur et volonté
Le bonheur est attaché à l’action et à la volonté de deux manières un peu différentes :
L’homme n’est heureux que de vouloir et d’inventer.
et
Il n’y a qu’une route vers le bonheur c’est de renoncer aux choses qui ne dépendent pas de notre volonté
Loin de l’image figée du bonheur, notre culture nous renvoie plutôt l’image d’un bonheur qui est le fruit du devoir et de la volonté. Le bonheur n’est donc pas un but :
Le bonheur n’est pas un but qu’on poursuit âprement, c’est une fleur que l’on cueille sur la route du devoir.
Leçon de vie par un philosophe
Sur un tel sujet, il faut laisser le mot de la fin au maître, qui a dit l’essentiel là-dessus dans le superbe recueil « Propos sur le bonheur ». La notion de volonté, comme celle de devoir, y sont reliées au bonheur, bien sûr. C’est un texte profond et simple que j’aime beaucoup, et que je trouve, à chaque relecture, d’une vérité terriblement émouvante.
Devoir d’être heureux
Il n’est pas difficile d’être malheureux ou mécontent; il suffit de s’asseoir, comme fait un prince qui attend qu’on l’amuse […]
Il est toujours difficile d’être heureux; c’est un combat contre beaucoup d’événements et contre beaucoup d’hommes; il se peut que l’on y soit vaincu; il y a sans doute des événements insurmontables et des malheurs plus forts que l’apprenti stoïcien; mais c’est le devoir le plus clair peut-être de ne point se dire vaincu avant d’avoir lutté de toutes ses forces. Et surtout, ce qui me paraît évident, c’est qu’il est impossible que l’on soit heureux si l’on ne veut pas l’être; il faut donc vouloir son bonheur et le faire.
Ce que l’on n’a point assez dit, c’est que c’est un devoir aussi envers les autres que d’être heureux. On dit bien qu’il n’y a d’aimé que celui qui est heureux; mais on oublie que cette récompense est juste et méritée; car le malheur, l’ennui et le désespoir sont dans l’air que nous respirons tous; aussi nous devons reconnaissance et couronne d’athlète à ceux qui digèrent les miasmes, et purifient en quelque sorte la commune vie par leur énergique exemple. Aussi n’y a-t-il rien de plus profond dans l’amour que le serment d’être heureux. Quoi de plus difficile à surmonter que l’ennui, la tristesse ou le malheur de ceux que l’on aime? Tout homme et toute femme devraient penser continuellement à ceci que le bonheur, j’entends celui que l’on conquiert pour soi, est l’offrande la plus belle et la plus généreuse.Alain, septembre 1923.
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Etes-vous vertueux : les quatre vertus cardinales
Il y a un mois, un gars dans une formation a évoqué – pour illustrer son propos – les 4 vertus cardinales. Comme je n’aime pas trop rester dans l’ignorance, je suis allé chercher ce que c’est, et je vous livre le résultat de mes recherches.
Tout d’abord, qu’est-ce qu’une vertu ?Vertu : Disposition habituelle, comportement permanent, force avec laquelle l’individu se porte volontairement vers le bien, vers son devoir, se conforme à un idéal moral, religieux, en dépit des obstacles qu’il rencontre.
Beau programme, n’est-ce pas ? Cela donne envie d’être vertueux…
Les quatre vertus cardinales sont les suivantes : Prudence, tempérance, force et justice. Le christianisme considère qu’elles jouent un rôle central (cardinale vient de « cardo », qui signifie = charnière, pivot) dans l’action humaine, et pour le comportement des hommes entre eux. Elles sont issues de l’antiquité (Platon, Aristote, philosophes stoïciens). Voilà les définitions que l’on peut trouver sur Wikipédia et Lexilogos, assorties de quelques citations piochées sur Evene. Je ne suis l’auteur de rien dans cet article, ce ne sont que des copiés-collés, mais ces définitions donnent à réfléchir, je trouve. Et permettent de se poser les questions : suis-je vertueux ? La vertu est-elle un idéal à viser ou non ?Prudence
La prudence dispose la raison pratique à discerner en toute circonstance le véritable bien et à choisir les justes moyens de l’accomplir.
Définitions :- Première vertu cardinale, celle qui allie force d’esprit, faculté de discernement, connaissance de la vérité dans la conduite de la vie.
- Qualité, attitude d’esprit de celui qui prévoit, calcule les conséquences d’une situation, d’une action qui pourraient être fâcheuses ou dangereuses moralement ou matériellement, et qui règle sa conduite de façon à les éviter
La prudence ne prévient pas tous les malheurs, mais le défaut de prudence ne manque jamais de les attirer.
[Proverbe espagnol]Tempérance
La tempérance assure la maîtrise de la volonté sur les instincts et maintient les désirs dans les limites de l’honnêteté, procurant l’équilibre dans l’usage des biens.
Définition :
Modération, sobritété, retenue, mesureLa tempérance est un arbre qui a pour racine le contentement de peu, et pour fruits le calme et la paix.
[Ferdinand Denis]Force
La force, c’est-à -dire le courage, assure dans les difficultés la fermeté et la constance dans la poursuite du bien, affermissant la résolution de résister aux tentations et de surmonter les obstacles dans la vie morale.
Définition :
Ensemble des ressources physiques, morales ou intellectuelles qui permettent à une personne de s’imposer ou de réagir.C’est la force et la liberté qui font les excellents hommes. La faiblesse et l’esclavage n’ont fait jamais que des méchants.
[Jean-Jacques Rousseau]Justice
La justice consiste dans la constante et ferme volonté de donner à chacun ce qui lui est dû.
Définition :
Principe moral impliquant la conformité de la rétribution avec le mérite, le respect de ce qui est conforme au droit.L’injustice ne se trouve jamais dans les droits inégaux, elle se trouve dans la prétention à des droits égaux.
[Friedrich Nietzsche]Bien sûr, personne n’est à la fois prudent, fort, juste et faisant preuve de tempérance ; mais on doit essayer d’y tendre, non ?
Rappelons que les vertus sont des attitudes fermes, des dispositions stables, des perfections habituelles de l’intelligence et de la volonté qui règlent les actes, ordonnent les passions et guident la conduite.
Elles procurent facilité, maîtrise et joie pour mener une vie moralement bonne. L’homme vertueux, c’est celui qui librement pratique le bien.
Sources :- Evene, pour les citations
- Lexilogos, pour les définitions
- L’article sur les vertus cardinales de Wikipédia, pour le texte