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  • La France retient son souffle…

    Après une campagne tendue, et paradoxale (la parole s’est libérée, mais nous avons eu peu de débats), le premier tour arrive enfin ! Demain, nous saurons qui sera au deuxième tour. Tandis que les supporters du PS et de l’UMP redoutent la présence de Bayrou au second tour, Fiducial publie les résultats du dernier sondage IFOP, réalisé auprès de 952 personnes, du 17 au 19 avril (info trouvée sur « Aux Innocents les mains vides« ) :

    Nicolas Sarkozy reste en tête des intentions de vote pour le premier tour de la présidentielle à  28% (=*), tandis que Ségolène Royal avec 22,5% (=*) devance toujours François Bayrou à  20% (+1*). Avec 13% (+0,5*) des intentions de vote, Jean-Marie Le Pen arriverait en quatrième position.
    (*) écarts par rapport à  la vague réalisée pour Paris Match du 14 au 18 avril

    Le plus probable est donc Sarkozy-Royal, avec des surprises possibles.
    J’aime bien la perspective de ce dénouement partiel : les choses vont drôlement se clarifier.
    J’ai hâte d’être demain pour voir le résultat ; à  19h, je me colle devant la télé, nous serons entre amis pour voir ça : et vous ?
    Attendez-vous ces résultats avec impatience ?

  • Pourquoi il faut que Sarkozy l’emporte

    A moins d’une semaine du premier tour, il semble que Bayrou chute un peu dans les intentions de vote, et que Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal confortent leur avance sur les autres candidats. On voit donc se profiler un second tour Royal-Sarkozy, avec avantage à  Sarkozy. Ca c’est pour l’aspect « sondages ».
    Un autre aspect des sondages concerne les préoccupations des français, avec en tête, le chômage, donc le travail. Cela me semble tout à  fait normal, dans la mesure où avec un taux de 10% de la population active (soit à  peu près 20% de la population active soumise à  une possibilité de chômage), la France continue de subir le choix politique qui a été fait (pas forcément explicitement) de moins travailler, et d’augmenter le coût du travail. Le chômage est une plaie sociale, individuelle et économique. Le faire chuter radicalement doit être une priorité — en tout cas pour qui souhaite traiter le problème n°1 des français. Le chômage est le symptôme, aussi, d’un manque de compétitivité, de confiance, de solidarité.
    La France a fait le choix du chômage, et il faut maintenant faire le choix inverse : celui du travail. Cela implique un courage politique pour dire la vérité. Dire qu’il faut arrêter d’augmenter le SMIC mécaniquement plus vite que les autres salaires ; dire qu’il faut supprimer — ou modifier fortement les 35h ; dire que la travail crée du travail, et qu’il ne se divise pas ; dire que pour partager un gâteau, il faut encore le produire.
    Il n’y a que Sarkozy qui mette la revalorisation du travail comme priorité dans son programme ; c’est utile et important, tant au niveau économique que philosophique. Le travail aliénant, décrié par les intellos en mal de grand soir ayant mal digéré leur « Capital », n’est qu’un aspect de la réalité. Le travail, c’est aussi et surtout l’émancipation, le progrès, l’entraide mutuelle.

    Le travail éloigne de nous trois grands maux : le besoin, le vice, l’ennui.
    Voltaire

    Dans la guerre, le plus fort accable le plus faible.
    Dans le travail, le plus fort communique de la force au plus faible.

    Bastiat

  • Les nécessaires réformes, ou la réalité en face

    Dans un article paru dans Le Monde le 22/10/2006, Eric le Boucher écrivait un article très intéressant et très direct intitulé « Adaptation obligatoire » (texte intégral trouvé sur FulcanelliPolitik). Sa réflexion écarte d’emblée les extrêmes (gauche et droite), ce qui semble toujours un préalable utile.
    Cet article part du constat fait par un professeur d’Harvard (Philippe Aghion) dans le cadre d’un think tank belge (BRUEGEL) : en très gros résumé, la raison pour laquelle l’Europe voit son PIB progresser nettement moins vite que celui des Etats-unis — par exemple – est le fait que les pays de la zone EU (dont la France) n’ont pas intégré les réalités suivantes dans leur fonctionnement :

    1. L’innovation est le moteur de la croissance, il faut donc booster les dépenses de R&D et de recherche. Mais il faut également mettre l’accent sur les voies indirectes de l’innovation, c’est-à -dire créer les conditions micro et macro-économiques de la croissance (favoriser la création d’entreprise et la concurrence, l’éducation, l’efficacité du marché du travail, le développement financier et conduire des politiques fiscales cohérentes)
    2. Les politiques de R&D et de réformes structurelles doivent être mise en cohérence
    3. Des politiques d’accompagnement des réformes doivent être menées pour aider les secteurs qui participent moins à  la croissance par l’innovation, et aider les acteurs de ces secteurs à  se reconvertir
    4. Une priorisation des réformes est indispensable en évaluant le ratio (participation à  la croissance)/(coût social) de chaque réforme, afin de savoir quelles sont les priorités, et quelles sont les réformes à  mener conjointement

    La France ne s’est pas adaptée à  ces changements profonds de culture, et de mode de fonctionnement. Elle pratique l’imitation, au lieu d’innover pour de bon.
    Fort de ce constat, Eric Le Boucher liste les recommandations faites aux futurs candidats à  la présidentielle par trois hommes politiques de droite, du centre et de gauche (Baverez, Camdessus et Attali), en ne conservant que la partie des recommandations que l’on retrouve chez les trois auteurs. Il faut — selon ces trois auteurs, donc – que les hommes et femmes politiques :

    1. Fassent la pédagogie de cet ordre neuf.
    2. Décident d’un investissement d’ampleur nationale pour entrer  » hardiment » (Camdessus) dans la croissance par l’innovation. Il n’est que temps de mettre le paquet sur l’université et sur la recherche-développement publique et surtout privée. Un zéro de plus aux budgets doit être le slogan et l’efficacité mesurable, la règle
    3. Combattent les rentes (notamment celles accrochées à  l’Etat) pour favoriser la création. « Créer, attirer et retenir une classe créative », résume Jacques Attali. « Lever tous les obstacles au dynamisme entrepreneurial », écrit Camdessus. « Stopper l’hémorragie des talents », dit Baverez.
    4. Incitent à  travailler plus, ce qui est la seule solution pour rétablir une société équitable. « Un Français produit 35 % de moins qu’un Américain durant sa vie active », calcule Attali, voilà  la source première de l’appauvrissement relatif.

    Cela confirme bien, à  mon avis, le statut particulier de l’élection présidentielle à  venir : la question n’est pas tellement de savoir quels sont les programmes, ni qui va les défendre. La question est de savoir si celui — ou celle — qui sera élu(e) aura le courage politique de mettre en oeuvre les réformes objectivement nécessaires. Pour moi la réponse est assez évidente : Sarkozy est le seul capable de faire cela ; il parait en tout cas faire sienne – sans tabou – la devise suivante, si importante dans le travail comme dans la vie pour mener le changement à  bien :

    Faire ce qu’on dit, dire ce qu’on fait.