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  • Eloge de la force

    Eloge de la force

    J’aime bien Laurent Obertone. J’avais lu, je m’étais forcé à  lire devrais-je dire, son terrible « La France orange mécanique ». Eloge de la force est très différent. Obertone est un homme courageux et sincère, et il suffit de lire sa fiche Wikipedia pour comprendre la manière dont il est (forcément) traité par la bien-pensance : il dit la vérité, il regarde le réel en face, donc il est d’extrême-droite. Ce serait drôle si ça ne nous tuait pas à  petit feu, et si ce n’était pas, en caricatural, la même chose dans une partie des médias.

    Eloge de la force : Livre de combat

    Son dernier livre « Eloge de Force » (Editions du Ring) se dévore d’une traite. Il est tranchant comme une lame de rasoir, et va droit au but. Le constat est clair, sans appel, et je le partage : l’ennemi c’est l’Etat (dans sa forme actuelle) obèse, et qui ne fait plus respecter la Loi et la Justice. Et qui, non content de ne pas assurer ses fonctions de base, vient fourrer son nez technocratique et socialiste dans tout le reste. Ce n’est pas comme si nous n’avions pas été prévenu par les libéraux :

    ”L’Etat, c’est la grande fiction par laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde.

    Frédéric Bastiat(1801 – 1850) économiste, homme politique et penseur libéral français

    Réel, Vérité, Liberté

    Laurent Obertone déroule vite : le réel, c’est tout ce qui compte. Et pour arrêter de subir, il faut commencer par là . Son livre, structuré en 10 règles simples, donne des moyens et le chemin pour agir. Prenant le risque d’une forme de grandiloquence, puisqu’il donne des conseils, à  la première personne au lecteur, Laurent Obertone montre la voie. Le livre n’est finalement jamais excessif, car il dit vrai. Arrêter d’avoir peur, prendre conscience de la réalité de nos moyens face à  l’ampleur des problèmes à  régler, devenir tranchant, et s’armer dans tous les sens du terme. Dire la vérité, partout, sans jamais blesser les autres. Etre précis, travailler, être humble. Se changer pour changer le monde.
    Eloge de la force d’Obertone est une mine d’or comportementale. Et une bouffée d’oxygène : voir qu’il existe des gens qui ressentent la réalité de la même manière que nous, c’est inestimable. C’est une bouffée d’oxygène parce que c’est un appel vibrant, lucide, sincère à  la liberté. Ni plus, ni moins. Vous savez, ce truc qui figure en tête de notre belle devise, et qui est si fragile ? Et qui meurt si on ne l’entretient pas chaque jour ?

    Le prix de la liberté c’est la vigilance éternelle.

    Thomas Jefferson(1743 – 1826) homme d’État américain, troisième président des États-Unis

    Pour finir, j’ai adoré ce livre qui tape comme un coup de poing. Fini les histoires, on se parle en vrai. Indispensable. Et à  titre personnel, j’ai corné presque toutes les pages car il y a plein de phrases ciselées et magnifiques, et une citation en tête de chaque chapitre, qui toutes vont rejoindre ma collection.
    Jetez-vous sur ce livre de combat magnifique, hymne à  la liberté et à  la résistance. Et dévorez-le. Puis relisez-le. Et faites lui de la publicité.

  • Qui paye la note ?

    Je vous avoue que je ne vois jamais les plans de relance d’un bon oeil. J’imagine qu’il y a tous les meilleurs arguments du monde pour justifier de nouvelles dépenses, qui sont forcément financées par les contribuables. Je n’ai pas forcément les compétences, ou la plume pour le dire, alors je vais utiliser les mots des autres…:

    Au fond de l’action publique, il y a un état d’esprit qui la guide, la sincérité ou l’insincérité. Quand l’Etat français, constamment, depuis trente ans, a dépensé davantage qu’il n’a gagné, avec pourtant un niveau élevé de fiscalité, il s’est, en fait, enfoncé dans l’insincérité. Il l’a fait avec notre accord, celui des citoyens, accord tacite, accord implicite, mais aussi accord formel car plusieurs fois, au carrefour de l’histoire, le suffrage universel a désavoué les rares personnalités qui tentaient de s’approcher de la sincérité.

    Les déficits publics ne sont pas un concept. Ils sont une philosophie du renoncement et de la démission, expression de la peur et du refus des épreuves. Ils ont été, en France, le choix politique de la communauté pour régler les problèmes immenses que posaient aux économies occidentales les chocs pétroliers des années soixante-dix. C’est à  ce moment là  que le mensonge s’est installé.

    Jean-Michel Aphatie, sur le site de Claude Reichman[1. trouvé grâce à  Philippe (Sully) Robert]


  • Cercle vicieux

    Cette idée m’est venue en lisant un petit billet court et efficace vantant la position allemande en ce qui concerne les plans de relance : lorsque l’Etat prélève en gros la moitié des richesses créées, il est assez naturel que le contribuable se tourne vers l’Etat pour réclamer un service à  la hauteur du prix payé. Je paye, donc j’exige un résultat. De là  à  demander à  l’Etat de toujours faire quelque chose, quels que soient le domaine ou les circonstances, il n’y a qu’un pas, et qui a été franchi depuis belle lurette.
    En effet, la logique « je paye, donc j’exige un résultat » est bonne. Mais elle est vite remplacée, quand les modes d’évaluation sont peu clairs, et les responsabilités diffuses, par une logique du type « je paye, donc j’exige de l’action ». Peu importe que l’action soit efficace : combien de milliards engloutis dans la soi-disant « lutte contre le chômage », pour quels résultats ? Ce que l’on voit, c’est que nos dirigeants continuent à  se présenter à  la tribune la conscience tranquille, et à  nous faire croire qu’ils font quelque chose pour le chômage, pour la croissance, ou la santé. Domaines dans lesquels l’action étatique est tout à  fait illégitime.
    La conséquence de l’interventionnisme est donc…l’interventionnisme. Cercle vicieux.

  • Pas seul

    Ily a des matins, où la manière dont sont traités les infos par les journalistes, et la manière dont sont traités les problèmes par les politiciens, donnent un sentiment de bataille perdue d’avance, de gâchis et de mission impossible. Et puis, heureusement, des textes lus à  droite à  gauche me permettent de voir que je ne suis pas seul. A trouver l’intervention omniprésente de l’Etat déprimante, alarmante même. A trouver le niveau d’éducation de mes concitoyens tout aussi alarmant. Aujourd’hui, c’est la tribune de Guy Sorman que j’aurais aimé écrire. A défaut d’avoir son talent et sa compétence, je vous la recopie ici.

    Les Français, dit on, c’est le lieu commun de la saison, réclameraient « le retour de l’Etat ». Certes, mais chez nous, l’Etat n’est jamais parti : le taux de prélèvement public est parmi les plus élevés en Europe et dans l’OCDE, supérieur à  50%. Par ailleurs, ce taux n’a cessé de monter depuis 1981, de même que le nombre des fonctionnaires. Ceci sous les gouvernements de droite comme de gauche. Nos banques sont étroitement contrôlées, l’Etat a partout des participations industrielles, le Code du travail est le plus protecteur des salariés en Europe, le Code des impôts est le plus indéchiffrable, l’impôt sur la fortune c’est Français (demandez à  Johnny[1. ou à  John Malkovich…]), etc.. L’information est aussi sous l’autorité de l’Etat et va l’être plus encore avec la désignation du président de la télévision publique par le chef de l’Etat (du Poutinisme audiovisuel). L’éducation, à  tous les niveaux, ne pourrait être plus étatisée dans son organisation et son contenu qu’elle ne l’est déjà . Donc, de quoi parle-t-on ?
    On devine, bien entendu, que le Français rêve d’un monde plus prévisible ; mais plus d’Etat serait à  l’expérience, moins de croissance, pauvres mais égaux. La grande illusion est tout de même, de croire que l’Etat est plus rationnel et rassurant que le marché : c’est historiquement faux. Le marché fait des bulles mais les Etats font la guerre.

    A lire également, La folie injectrice chez Franck Boizard, et Si on apprenait enfin l’économie ?, tribune d’Yves de Kerdrel.


  • Que reste-t-il de l'ISF ?

    La création initiale de l’impôt sur la fortune (ISF) fut une mesure totalement idéologique, illustrant le désir de la gauche de sanctionner et ponctionner les riches (« Je n’aime pas les riches », disait encore récemment François Hollande, pour qui riche signifiait avoir un revenu supérieur à  4000 €/mois ; il ne s’aimait donc pas lui-même).
    La stupidité du raisonnement consistant à  vouloir faire payer les riches (méchants profiteurs, exploiteurs, salauds de capitalistes) est pourtant simple à  démontrer.

    (suite…)

  • Une idée simple, et quelques questions…

    Une idée simple…

    Une idée simple lue l’autre jour dans un article d’Hans-Hermann Hoppe[1. Cet article se trouve dans le livre « L’homme Libre », ouvrage collectif rédigé en l’honneur de Pascal Salin. J’en ai déjà  parlé un peu l’autre jour] : c’est un fait économique établi que pour un bien de consommation ou un service donné, la mise en concurrence des producteurs de ce bien permettra au consommateur d’y avoir accès à  moindre coût, et que ce bien sera de meilleure qualité (plus grand choix, notamment). A l’inverse, en situation de monopole[2. il faut distinguer les monopoles légitimes des monopoles illégitimes : le monopole illégitime est celui obtenu par la contrainte et interdisant aux nouveaux acteurs d’entrer sur le marché], un service ou un bien sera produit à  un coût supérieur et sera de qualité moindre. L’explication économique en est toute simple : si au lieu de confier la production d’un service à  quelques personnes, on autorise n’importe qui à  le proposer, on fait appel potentiellement à  des millions de personnes (à  leur créativité, à  leur intelligence, à  leur envie). La créativité de 1000 personnes sera toujours plus prolifique et riche que celle d’une personne, aussi intelligente soit-elle. L’émergence de la nouveauté et du changement est d’ailleurs conditionnée par l’ouverture à  la concurrence.

    …et quelques questions

    Si on utilise cette idée dans le domaine des services publics, on peut se poser les questions suivantes :

    • Les services produits par l’Etat, en situation de monopole la plupart du temps, sont-ils donc plus coûteux et de moindre qualité que ce à  quoi nous aurions accès si leur production était confiée à  des acteurs privés sur un marché concurrentiel ?
    • Peut-on tenir le même raisonnement pour les services d’ordre et de justice – pour les fonctions dites régaliennes de l’Etat ?

    Ce sont là  des questions cruciales et intéressantes, je trouve. Et vous ?