Cette idée m’est venue en lisant un petit billet court et efficace vantant la position allemande en ce qui concerne les plans de relance : lorsque l’Etat prélève en gros la moitié des richesses créées, il est assez naturel que le contribuable se tourne vers l’Etat pour réclamer un service à la hauteur du prix payé. Je paye, donc j’exige un résultat. De là à demander à l’Etat de toujours faire quelque chose, quels que soient le domaine ou les circonstances, il n’y a qu’un pas, et qui a été franchi depuis belle lurette.
En effet, la logique « je paye, donc j’exige un résultat » est bonne. Mais elle est vite remplacée, quand les modes d’évaluation sont peu clairs, et les responsabilités diffuses, par une logique du type « je paye, donc j’exige de l’action ». Peu importe que l’action soit efficace : combien de milliards engloutis dans la soi-disant « lutte contre le chômage », pour quels résultats ? Ce que l’on voit, c’est que nos dirigeants continuent à se présenter à la tribune la conscience tranquille, et à nous faire croire qu’ils font quelque chose pour le chômage, pour la croissance, ou la santé. Domaines dans lesquels l’action étatique est tout à fait illégitime.
La conséquence de l’interventionnisme est donc…l’interventionnisme. Cercle vicieux.
Étiquette : Interventionnisme
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Cercle vicieux
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Citation #105
Les prétentions des organisateurs soulèvent une autre question, que je leur ai souvent adressée, et à laquelle, que je sache, ils n’ont jamais répondu. Puisque les tendances naturelles de l’humanité sont assez mauvaises pour qu’on doive lui ôter sa liberté, comment se fait-il que les tendances des organisateurs soient bonnes ? Les Législateurs et leurs agents ne font-ils pas partie du genre humain ? Se croient-ils pétris d’un autre limon que le reste des hommes ? Ils disent que la société, abandonnée à elle-même, court fatalement aux abîmes parce que ses instincts sont pervers. Ils prétendent l’arrêter sur cette pente et lui imprimer une meilleure direction. Ils ont donc reçu du ciel une intelligence et des vertus qui les placent en dehors et au-dessus de l’humanité ; qu’ils montrent leurs titres. Ils veulent être bergers, ils veulent que nous soyons troupeau. Cet arrangement présuppose en eux une supériorité de nature, dont nous avons bien le droit de demander la preuve préalable.
Remarquez que ce que je leur conteste, ce n’est pas le droit d’inventer des combinaisons sociales, de les propager, de les conseiller, de les expérimenter sur eux-mêmes, à leurs frais et risques ; mais bien le droit de nous les imposer par l’intermédiaire de la Loi, c’est-à -dire des forces et des contributions publiques.Frédéric Bastiat (1801-1850) économiste, homme politique, magistrat et penseur libéral français.
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Les apprentis sorciers
La volonté de Borloo (Ministre de l’Ecologie) d’étendre le système du bonus-malus (valable pour l’automobile) à une vingtaine d’autres produits me parait complètement idiote.
Si le boulot de gouvernement est de se substituer au marché, il faut le dire clairement. Sur le fond, les incitations fiscales constituent des distorsions du marché, et contribuent à fausser les signaux donnés aux consommateurs par les prix. Sur la méthode, s’il s’agit d’inciter les consommateurs à acheter tel ou tel produit, pourquoi ne pas le faire par le biais d’un crédit d’impôt ? Cela permettrait de ne pas créer de nouvelles mesures qui coûtent de l’argent à l’Etat, donc au contribuable.
Et puis, le système bonus-malus me dérange vraiment sur le fond : estampillés par l’Etat, certains produits seront-ils étiquetés « bons », et d’autres « mauvais » ? La suite logique de cette démarche est d’interdire la production des « mauvais » produits. Soyons cohérents, à défaut d’être intelligents. Et pourquoi pas, dans la foulée, avoir un plan de production général, avec fixation des prix parle Gosplanle gouvernement, puisque celui-ci semble convaincu qu’il peut se substituer aux marchés. J’enrage de tant d’inculture économique : je n’y connais pas grand-chose, mais suffisamment tout même pour comprendre que ces messieurs-dames jouent aux apprentis sorciers, en allant à l’encontre de tout ce que le XXème siècle nous a appris.
Quand je les traite d’ »apprentis sorciers », c’est pour ne pas les traiter de « mickeys ».