François Bayrou a définitivement terminé son oeuvre d’enterrement du MoDem. Son propos visant à critiquer le bipartisme (réfuté en force par les électeurs) tombe à l’eau. Malgré les journalistes qui ont souvent mis le focus sur les membres du MoDem dans cette campagne, et malgré un score relativement important aux présidentielles, le centre « à la Bayrou » a vécu. Une carte interactive des résultats est disponible sur le site du Parisien.
Plus pertinente et plus juste, la vision d’Hervé Morin dimanche soir concernant la notion de centre. Il est convaincu de sa nécessité, mais contrairement à Bayrou, Hervé Morin – fondateur du Nouveau Centre – considère que le centre politique doit se positionner comme un courant dans le cadre du bipartisme. Le centre semble être à ses yeux la voix de la modération et du compromis au sein des grands partis (PS et UMP).
Il a appelé d’ailleurs à ce que tout le monde travaille dans le sens de moderniser la France, sur de nombreux aspects évidents – au vu de la situation des autres pays Européens – : plein emploi, réformes structurelles de l’Etat, diminution de la dette publique. Son discours est clairement d’expliquer que les solutions sont – au moins partiellement – connues, et qu’il convient d’avoir un minimum de sens de l’intérêt général pour oeuvrer dans ce sens. Discours frais, pragmatique, et ô combien plus fédérateur que celui, idéologique au point d’être dogmatique, du MoDem. Voilà ce que doit être le vrai centre, et voilà pourquoi Bayrou a tué son parti mort-né.
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Vrai centre et faux centre
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Bayrou : mort politique annoncée…!
Les prévisions de nombre sièges à l’Assemblée Nationale pour le MoDem sont catastrophiques. Certains – dont Bayrou – crient que le système n’est pas bon, puisqu’un candidat qui a eu 18,5 % de voix au 1er tour des présidentielles se retrouvera avec quelques sièges seulement au parlement. Argument factice : son bon score n’est que le reflet du fait qu’une partie de la population ne s’est reconnu ni dans Sarkozy, ni dans Royal. Un score de circonstance, sans adhésion, et purement orchestré par des médias – malheureusement – complaisants avec le politiquement correct.
Bayrou dénonce un système, crie au loup en évoquant la « concentration des pouvoirs ». Pourquoi ne propose-t-il pas des solutions politiques à la place ? Son programme était plus proche de celui de Sarkozy que de celui du PS : et pourtant il s’est positionné comme un candidat de centre gauche (certainement poussé à droite par l’UMP de Sarkozy qui a récupéré une bonne partie de l’électorat centriste). Après avoir refusé de rentrer dans l’UMP, après refusé de se positionner pour le second tour, après avoir crée dans l’urgence un parti politique mort-né au nom presque comique (MoDem, pourquoi pas ADSL ou Internet?), après avoir passé plus de temps à faire des calculs purement électoraux qu’à définir une politique originale et moderne, on retrouve Bayrou là où il s’est lui-même mis : à deux pas de sa mort politique. Il répète à l’envie que son combat c’est le « pluralisme ». Drôle de manière de promouvoir le pluralisme que d’obtenir 4 ou 5 sièges à l’assemblée nationale ! -
Vers un parti social-démocrate français ?
Grosse participation et chute des extrêmes
La participation a été plus forte que jamais, les extrêmes ont été plus bas que jamais : vive la démocratie ! Voilà les résultats définitifs :
- Sarkozy : 31,1%
- Royal : 25,8%
- Bayrou : 18,5%
- Le Pen : 10,5%
- Besancenot : 4,1%
- Villiers : 2,2%
- Buffet : 1,9%
- Voynet : 1,6%
- Laguiller : 1,3%
- Nihous : 1,1%
- Bovet :1,3%
- Schivardi : 0,3%
Victoire de Sarkozy au second tour ?
Faisons l’addition bêtement : la moitié des électeurs de Bayrou vont à Sarkozy, et l’autre à Royal ; répartissons ensuite les extrêmes et petits partis sur leur allié « naturel ». On obtient le score suivant pour le second tour :
Sarkozy : 54,1%
Royal : 45,5%
Bien sûr, des calculs savants montreront certainement un écart plus réduit…mais l’essentiel, c’est que, pour l’instant Sarkozy est en tête, et que Royal doit refaire son retard. Je doute qu’elle y parvienne. En effet, hier, lors de la soirée télévisée (je regardais TF1), j’ai été surpris par ces deux faits surprenants :- l’absence des lieutenants de Royal, et le niveau très bas de ceux qui étaient présents ; J’ai vu Fillon, Bertrand, Borloo, tous très bons…côté Royal, je n’ai vu que Hollande et Fabius (l’homme à la veste bi-face) : où étaient les Drey, les Montebourg ? L’équipe me semble beaucoup plus solide du côté de Sarkozy
- L’incroyable problème de diction de Royal : c’est extraodinaire de voir la différence entre Bayrou et Sarkozy, qui semblent penser ce qu’ils disent et y mettre de la sincérité et de la conviction, et Royal, qui parle comme un robot, et semble ne pas même comprendre ce qu’elle dit (je sais que ce n’est pas le cas, mais quelle extraodinairement mauvaise communicatrice !)
Vers un parti social-démocrate ?
En plus de cette impression de nullité du PS, l’intervention de Cavada (UDF) a consisté à dire que la force politique de l’UDF était « démocratique » et « sociale », en insistant sur ces deux mots. De là à dire que certains pensent à la création d’un nouveau parti de gauche, social-démocrate (comme toutes les gauches européennes), à partir de l’UDF et des transfuges PS intelligents (Kouchner, Rocard et autres), il n’y a qu’un a pas, que j’aimerais bien voir franchi. Cela permettrait de laisser les restes du PS croupir avec leur copains d’extrême gauche, tous plus pitoyables les uns que les autres, et redonner au bipartisme toute sa force : la droite française a fait son renouveau avec Sarkozy, à quand celui de la gauche ?