Cher lecteur (chère lectrice),
Je te souhaite, si tu as la chance d’avoir des vacances, de pouvoir passer du temps avec ceux que tu aimes. De prendre le temps d’en perdre avec eux. J’espère que tu pourras souffler un peu et profiter du vrai bonheur des vacances : changer de rythme, et retrouver la possibilité de contempler les choses plutôt que d’agir. Si la tension de l’action est utile, plaisante et nécessaire, la contemplation comporte quelques caractéristiques également jouissives, et indispensables : calme, douceur, joie. La contemplation est la source de l’émerveillement, sans lequel l’amour du monde est difficile. Il faut conserver intacte notre capacité à nous émerveiller du monde. De sa complexité, comme de sa simplicité.
Je te souhaite, cher lecteur, de pouvoir te retrouver sous un marronnier ou sous un tilleul, à écouter le bruit du vent dans les feuilles se marier avec le bourdonnement chaud de l’été. Regarder les nuages, et imaginer les gens qui voyagent dans l’avion que l’on voit passer, tout là -haut. Je te souhaite de pouvoir passer des heures avec ta famille, avec tes amis. Rire. Profiter du temps qui passe autrement, et qui ne passe plus à force d’être dedans, à force d’être dans le présent. Profiter des heures bleues sombres et roses qui, en été, précèdent la nuit.
Profites de tout cela et de plein d’autres choses…!
Bonnes vacances !
Étiquette : Reflexions
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Bonnes Vacances !
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Accrochez vos lecteurs de passage !
Comment accrocher les lecteurs de passages sur un blog ?
Un article lu sur le très bon 16 secrets m’a fait rebondir, parce qu’il rejoignait mes réflexions du moment pour accroitre l’intérêt de BLOmiG. Thierry Belanger Clermont explique pourquoi il ne pense pas qu’il soit une bonne chose de ne publier que des extraits d’articles sur la home page.
Si je suis d’accord avec lui sur le confort de lecture (flux complets dans les lecteurs RSS et les newsletter, bien sûr, restent de mise), je pense qu’il est bon de ne publier que des extraits d’articles en home. Pourquoi ? parce que la plupart du traffic (c’est le cas ici, en tout cas) concerne des visiteurs ayant les caractéristiques suivantes :- arrivés depuis un moteur de recherche
- première visite
Je me dis donc en ce moment que le meilleur moyen de transformer ces visiteurs de passage en abonnés est de leur permettre – en quelques tours de roulettes – d’avoir une bonne vue d’ensemble de plusieurs posts. Tous, en effet, ne vont pas rester pour naviguer dans les catégories ou le calendrier…
Je pense donc changer la manière de publier les articles. Qu’en pensez-vous ? Vous pouvez vous exprimer dans le sondage ci-dessous :Edit (28/06/2007) : d’autres arguments se trouvent sur un nouveau billet de Thierry Bélanger Clermont. Ils ont achevé de me convaincre, avec les discussions que nous avons eues en commentaire ici et avec le sondage auquel vous avez répondu, de continuer à afficher mes billets entiers sur la home page.
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L’oral, l’écrit et internet
L’oral, c’est la communication animale, riche en sentiments, directe. C’est la seule qui soit vraiment chaleureuse. Parfois trop. L’écrit permet une prise de distance quelquefois nécessaire, et de formuler plus précisément des sentiments, en prenant son temps. La compilation d’informations nombreuses passe également par l’écrit. Ce qu’ont apporté les mails et les blogs : permettre de marier les avantages de l’oral (rapidité, interactivité) à ceux de l’écrit (discours plus précis qu’à l’oral, possibilité de prendre le temps pour répondre). Mais il ne faut pas sous-estimer le risque de disparition du contact réel. Il faut donc apprendre à utiliser ce nouveau mode de communication, sans perdre l’essentiel : le contact humain, la communication directe, le sens dans la relation.
Internet a révolutionné la communication. Que ce soit dans les médias, dans le travail, ou dans les relations personnelles, la rapidité et la présence mondiale d’internet a changé la donne. On connaît bien les modifications qui ont eu lieu au niveau des médias (diffusion planétaire et quasi-instantanée de l’information), au niveau du travail (recherche d’information grandement facilité, communication par mail prépondérante). Qu’en est-il au niveau de la communication privée ? Qu’apportent les nouvelles technologies (mails et blogs) ?
Je voudrais juste passer en revue quelques atouts et inconvénients des différents types de communication. Historiquement, l’humain a d’abord connu la communication non-verbale, puis l’échange oral, puis l’écrit…et maintenant Internet ! Je ne parle ici que des modes de communication, et pas des différents langages.Communication orale
Quelques atouts :
- échange d’information direct et rapide
- Contenu émotionnel riche (voix, attitude corporelle)
Quelques inconvénients :
- Contenu émotionnel riche (peut être difficile en cas de conflit, ou de fortes émotions)
- qualité très dépendante des interlocuteurs (si quelqu’un s’exprime mal, l’échange d’information peut devenir difficile)
- Proximité géographique nécessaire (difficile de parler à quelqu’un qui est à 300 mètres, et a fortiori à l’autre bout du monde !)
La communication orale/physique est, selon moi, de loin celle qui est la plus riche et la plus indispensable. Quand elle se passe bien, c’est celle qui apporte le plus durablement du sens, de l’échange (notamment parce que des émotions y sont véhiculées, je pense).
Quelques caractéristiques de la communication écrite (courrier habituel)
Quelques atouts :
- plus besoin de proximité géographique
- possibilité d’exprimer plus précisément les sentiments, de prendre son temps pour le faire
- Possibilité de mieux organiser l’échange d’informations, et donc d’échanger plus d’informations (un catalogue de La Redoute est plus long à faire passer par téléphone!)
Quelques inconvénients :
- temps nécessaire pour écrire un courrier (minimum 1h)
- délai pour la délivrance du message (même s’il a été énormément raccourci grâce aux avions)
Le courrier standard est donc un moyen d’échanger plus d’informations, plus précisément (qu’il s’agisse de sentiments ou non), et présente les défauts de ses avantages : plus long à produire, plus de délai pour l’interaction, moins de sentiments directs et de contact humain.
Mail et blogs : le mariage de l’écrit et de l’oral…ou un piège pour solitaires !
Les mails ou les blogs, par le côté instantané et direct, et par le côté « écrit », permettent de supprimer quelques inconvénients de l’oral et de l’écrit, et d’additionner les avantages de l’un et de l’autre ; pour peu que l’on fasse attention à ne pas seulement cumuler les inconvénients de l’oral et de l’écrit…!
Quelques atouts :
- délais quasi-nuls ; interaction instantanée
- possibilité d’exprimer des choses plus posément qu’à l’oral, et plus rapidement qu’à l’écrit (puisque la transmission est instantanée)
Quelques inconvénients :
- manque de contacts humains direct. C’est le piège n°1: ne se servir que de ce mode de communication, en pensant communiquer complètement
- caractère trop bref de la communication, sur un mode oral / SMS. C’est le piège n°2 : profiter de la rapidité de ce mode de communication sans utiliser la formidable puissance de l’écrit, qui permet de prendre son temps, et dire les choses autrement qu’à l’oral.
Conclusion
Pour terminer, je trouve qu’il y a un formidable potentiel dans les nouveaux modes de communication. Ce potentiel est déjà réalité dans le monde professionnel, où le mail, le travail collaboratif, la veille active rapide ont apporté énormément en efficacité. Dans le domaine personnel, nous n’en sommes qu’au début. Le potentiel est énorme, mais il faut utiliser intelligemment ces nouveaux médias. Comprendre, justement, qu’il s’agit d’un média (d’un support) et que le contenu c’est le sens que nous y mettons. Ceux qui ne seront pas capables de le faire seront condamnés à passer des heures devant leur écran, seuls, et sans contact signifiant (utiliser Meetic pour nouer un contact réel avec quelqu’un c’est très bien : mais combien passent des heures devant leur PC en ayant l’illusion de remplir ainsi leur désert sentimental ?). Ceux qui sauront apprivoiser ce curieux mariage d’écrit et d’oral, d’instantanéité mondiale et de mélange global des cultures en verront la force : pouvoir rester en contact par mail avec des personnes éloignées, avoir quelques discussions sur l’actualité (blog), mettre en place des espaces communs familiaux pour continuer à tisser le lien familial (gros projet de « blog » familial en cours…), se tenir au courant. J’aime toutes ces possibilités offertes ; à nous de savoir les utiliser intelligemment, de manière signifiante, interactive et riche d’humanité !
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L’esprit de l’athéisme
Je viens de terminer « L’esprit de l’athéisme« , de Comte-Sponville. C’est Max qui me l’avait offert Noël. Super cadeau ! C’est un livre court, dense et plein de raison, comme d’habitude avec Comte-Sponville.
Le livre est découpé en trois parties, chacune avec un titre sous forme de question :
- Peut-on se passer de religion ? Voilà le paragraphe de conclusion du chapitre :
Résumons-nous. On peut se passer de religion ; mais pas de communion, ni de fidélité, ni d’amour. Ce qui nous unit, ici, est plus important que ce qui nous sépare. Paix à tous, croyants et incroyants. La vie est plus précieuse que la religion (c’est ce qui donne tort aux inquisiteurs et aux bourreaux) ; la communion, plus précieuse que les Eglises (c’est ce qui donne tort aux sectaires) ; la fidélité, plus précieuse que la foi ou que l’athéisme (c’est ce qui donne tort aux nihilistes aussi bien qu’aux fanatiques) ; enfin – c’est ce qui donne raison aux braves gens, croyants ou non – l’amour est plus précieux que l’espérance ou que le désespoir. N’attendons pas d’être sauvés pour être humains. - Dieu existe-t-il ? Dans ce deuxième chapitre, sont passées en revues les trois « preuves » historiques de l’existence de Dieu, et Comte-sponville y ajoute trois raisons pour lui importantes qui le confortent dans sa non-croyance. Un passage de la conclusion de ce chapitre :
Dieu existe-t-il ? Nous ne le savons pas. Nous ne le saurons jamais, en tout cas dans cette vie. C’est pourquoi la question se pose d’y croire ou non. Le lecteur sait maintenant pourquoi, pour ma part, je n’y crois pas : d’abord parce qu’aucun argument ne prouve son existence; ensuite parce qu’aucune expérience ne l’atteste; enfin parce que je veux rester fidèle au mystère, face à l’être, et à l’horreur et à la compassion, face au mal, à la miséricorde ou à l’humour, face à la médiocrité (si Dieu nous avait créés à son image et absolument libres, nous serions impardonnables), enfin à la lucidité, face à nos désirs et à nos illusions. Ce sont mes raisons, du moins celles qui me touchent ou me convainquent le plus. Il va de soi que je ne prétends les imposer à quiconque. Il me suffit de revendiquer le droit de les énoncer publiquement, et de les soumettre, comme il convient à la discussion. […] La religion est un droit. L’irréligion aussi. Il faut donc les protéger l’une et l’autre (voire l’une contre l’autre, si c’est nécessaire), en leur interdisant à toutes deux de s’imposer par la force. C’est ce qu’on appelle la laïcité, et le plus précieux héritage des Lumières. On en redécouvre aujourd’hui toute la fragilité. Raison de plus pour le défendre, contre tout intégrisme, et pour le transmettre à nos enfants. La liberté de l’esprit est le seul bien, peut-être, qui soit plus précieux que la paix. C’est que la paix, sans elle, n’est que servitude. - Quelle spiritualité pour les athées ? Ce dernier chapitre expose la spiritualité selon Comte-sponville, toute orientée vers l’action, et la prise de conscience que le seul absolu que nous ayons est celui de l’Etre, vécu plus comme un silence, une sensation que comme une pensée. Il est proche là -dessus des mystiques et des bouddhistes. J’ai un peu plus de mal à le suivre là , même si des passages me touchent beaucoup…
Pour conclure, c’est un superbe livre : un appel à la raison, au doute, à la discussion et à la spiritualité. Message rare par les temps qui courent. Pour donner un petit bémol, qui n’est que personnel : j’aborde la question de l’absolu différemment de Comte-sponville. Il le cherche malgré tout dans le mystère de l’être ; il ne veut pas s’en séparer complètement. Personnellement, et c’est certainement mon caractère qui parle, l’absolu me semble une notion pas forcément utile pour vivre. Je me sens plus proche en cela de Montaigne.
Enfin, tout au long des pages, Comte-Sponville illustre ses pensées de plein de citations excellentes, que j’utiliserais certainement pour mes rituelles « citations du dimanche »… En voilà deux que j’ai bien aimées, et que je trouve profondes…Pour les éveillés, il n’est qu’un seul monde, qui leur est commun; les endormis ont chacun leur monde propre, où ils ne cessent de se retourner.
HéracliteSi l’on entend par éternité non la durée infinie mais l’intemporalité, alors il a la vie éternelle celui qui vit dans le présent.
WittgensteinSi ces questions de spiritualité, de Dieu, de mystère vous intéresse, alors n’hésitez pas : ce livre est une mine de réflexion passionnantes.
- Peut-on se passer de religion ? Voilà le paragraphe de conclusion du chapitre :
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Le courage du bon sens !
Sur les conseils de l’excellent Yves de Kerdrel, éditorialiste au Figaro et chroniqueur sur BFM , j’ai acheté le livre « Le courage du bon sens », de Michel Godet.
Je l’ai commencé hier, et je n’ai lu que cinquante pages…mais quelle claque ! Il FAUT absolument lire ce libre, plein de bon sens, de parler vrai, et de propositions pour améliorer les choses avec pragmatisme. C’est le livre d’un homme libre, indigné face à l’injustice et face aux conneries organisées et non reconnue. Le livre commence très fort, sans tabou, sur la dette publique, et sur les 35h : les responsables politiques de gauche que l’auteur à côtoyé reconnaissent, « en privé », que c’était une erreur de vouloir appliquer partout et pour tous une règle allant de surcroît dans le mauvais sens : pour se partager le travail, il faut déjà en créer ! Pourquoi seulement « en privé » : est-ce si grave de reconnaître une erreur ?
L’auteur explique que le libéralisme n’est ni de droite, ni de gauche, et surtout pas incompatible avec un sens social : c’est d’ailleurs la position de Tony Blair, ou Gerhard Schrà¶der …ça fait du bien de l’entendre ! la gauche française ferait bien de s’en inspirer, au lieu de montrer du doigt le profit.
Tous les sujets importants de notre société y sont abordés, sous l’angle du bon sens et de la réflexion factuelle. Ce qui place l’auteur, et il s’en réclame d’ailleurs, dans le camp des francs-tireurs non dogmatiques tels que Jacques Marseille, François de Closet, ou Pascal Bruckner. J’ajouterai à cette liste Yvan Rioufol qui est souvent assez décapant.
C’est la réalité factuelle qui est injuste et révoltante, pas le fait de la dire ! -
Rapports de forces : le point de vue du physicien…
Changement permanent
Une des caractéristiques principales du monde, c’est le changement permanent dont il est le siège. Tout change. Pour expliquer les changements à grande échelle, en ce qui concerne les groupes humains, on utilise souvent la notion de « rapports de force ». Cela permet de dire, pas forcément très précisemment, ce que l’on sent : la force y joue un rôle de premier plan, et la multiplicité des acteurs implique de comparer les forces en présence. Comme je suis scientifique, et que « rapport » et « forces » sont deux mots du domaine scientifique / mathématique, j’ai eu envie de regarder ce qu’on pouvait en dire, d’un point de vue scientifique… (suite…)